Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 686 : Sur l’épreuve de philosophie et le baccalauréat actuel

Le parti de l’In-nocence hésite entre rires et larmes au sujet de l’annonce rituelle de la sacro-sainte épreuve de philosophie, coup d’envoi annuel de ce qu’on persiste à nommer « baccalauréat » quand il n’est plus qu’un vague certificat de non-étude. Il ne doute pas que les éventuelles difficultés qu’elle peut poser encore seront largement compensées non seulement par une notation ubuesque en cette matière comme en toutes les autres, mais encore par la diversité des options aujourd’hui autorisées, du tamoul au gallo en passant par le VTT.

Le parti de l’In-nocence souhaite voir cette matière initiatique redevenir l’indispensable couronnement d’une formation honnête, dont l’enseignement aura été préparé dès avant la terminale, avec comme propédeutique l’enseignement de l’histoire intellectuelle et artistique de l’Antiquité gréco-romaine puis de l’Europe, condition de toute ouverture ultérieure au dialogue avec les autres civilisations ou cultures. Il souhaite plus généralement le retour d’authentiques « humanités ».
Utilisateur anonyme
16 juin 2008, 20:52   Tout terrain
Au fil de la lecture, la "matière initiatique" semble renvoyer au V.T.T.

Cornegidouille !
Entendu ce soir, aux informations télévisées, un lycéen qui sortait de son épreuve de philosophie, nous parler d'un texte de Shawn Power.
(Je précise, pour ceux qui, comme moi, n'auraient pas immédiatement compris, qu'il voulait parler de Schopenhauer, ce que la suite du reportage explicitait).
Selon Antoine Prost (spécialiste en histoire de l'éducation), les calculs de la réussite au baccalauréat (environ 84 % de ceux qui s'y sont présentés en 2007 l'ont obtenu) sont faussés par le découpage annuel. Un autre calcul est plus éloquent. C'est celui-ci : parmi tous les élèves qui se présentent au baccalauréat, combien l'obtiennent-ils ? Réponse : tous. Selon Prost, 99,5%. La plupart l'obtiennent dès la première tentative; d'autres s'y prennent à deux fois; quelques-uns s'y présentent trois fois. La conclusion à tirer est claire : c'est un certificat qui atteste que l'heureux bénéficiaire a suivi un cycle complet d'études, étalé sur 7 ans; il n'atteste rien d'autre. Continuer à en faire le premier grade de l'enseignement supérieur n'a plus de sens, sauf à vouloir maintenir un "rite de passage" ou un "rite initiatique", comme disent les ethnologues.
Shawn Power, c'est tout de même moins fun que Elle gueule ou même que Harry's Tod, je trouve...
Ne mettons pas le gallo, langue de France au même titre que les autres langues régionales, dans le même sac que le Tamoul ou le VTT (à ne pas confondre avec SVT).
Ce qui est regrettable à mon sens, ce n'est pas qu'il existe des options de langues régionales au baccalauréat, c'est que ces options ne soient présentées par leurs concepteurs, et choisies par les candidats, que dans la perspective des points qu'elles permettent de "gratter" à l'examen.
On croit par là aider à leur survie et à leur ré-introduction (comme les ours) sur leur territoire d'origine; on ne fait qu'encourager à la facilité.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter