Francis, je ne voudrais pas abrutir le forum de mes messages.
Pour les divers "crimes" au sens américain, les statistiques sont à peu près identiques. L'intérêt de suivre spécialement les homicides est l'absence totale de biais (un acte est ou n'est pas un homicide, alors que la différence entre les formes de violence est délicate à établir).
Je n'ai aucun chiffre français, et personne n'en a de très précis.
Il y a un certain nombre d'études qualitatives, dont les remarquables études d'Hugues Lagrange. Les ayant lues, il me semble qu'elles vont dans le sens des statistiques américaines relatives aux homicides : la violence en France est largement intra-communautaire et comporte une autre ressemblance avec le cas américain ; elle frappe surtout les classes d'âges les plus jeunes.
Vous soulevez un autre problème, qui est celui de la réaction de l'entourage à un comportement violent. Il est évident qu'une famille normale souhaite s'éloigner des malfaisants, et donc qu'elle s'enfuie des quartiers en questions où nul ne la protège. Elle n'est peut être pas victime directe des violences, mais être obligé de regarder ailleurs quand on rentre chez soi parce qu'un groupe de marginaux tient les murs, c'est intolérable.
C'est exactement le phénomène de "White flight", très bien décrit par la littérature américaine depuis le tout début des années 60. Une de ses composantes n'est pas la recherche de la sécurité, mais plutôt d'un meilleur environnement scolaire pour les enfants. On notera que la "White flight" est ces dernières années complétée par la fuite des classes moyennes noires (depuis 1990 à peu près), et qu'on voit plutôt apparaître des zones d'habitation par catégorie de revenu en lieu et place des zones d'habitation "ethniques".
Tout ceci pour dire que l'analyse de ce M. Eloi est simpliste.
Pour le différentiel, vous avez parfaitement raison, c'est indiscutable.