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Fukushima : « la corporation des vétérans qualifiés »

Envoyé par Marcel Meyer 
Un homme de 72 ans, ingénieur à la retraite et ancien dirigeant du mouvement étudiant de 1960 à l'Université de Tokyo a lancé l’initiative suivante, rendue publique aujourd'hui dans la presse japonaise :


Plan d’action pour la sortie de l'accident nucléaire de Fukushima

Généralement, les réacteurs nucléaires sont conçus pour s’arrêter automatiquement en cas de dysfonctionnements ou de problèmes inattendus. Cette procédure est appelée fail-safe-system.
Cependant, lorsque la réaction de fission nucléaire est arrêtée, le cœur de la centrale continue de rayonner une chaleur très intense qui pourrait entraîner sa fusion. Le seul moyen de l’éviter est de refroidir le cœur du réacteur avec de l’eau.
Cela signifie que le système de refroidissement dune centrale nucléaire ne doit en aucun cas être arrêté. C'est pourquoi il est toujours doublé ou triplé par des systèmes de secours. Mais la violence du tsunami du 11 mars 2011 a dépassé les seuils qui avaient été pris en compte lors de la construction de la centrale et tous les systèmes de secours ont été détruits.
Il est donc nécessaire de réparer le système de refroidissement ou d’en installer immédiatement un autre qui fonctionnerait de façon stable, pendant au moins 10 ans. Il est absurde de continuer à refroidir les réacteurs en utilisant des lances à incendie.
Pour cela il faut travailler dans un environnement très contaminé par la radioactivité et donc nocif pour la santé. Les jeunes gens qui ont encore leur avenir devant eux ne doivent pas prendre part à cette tâche.
Actuellement, les personnes travaillant sur le site de la centrale ont pour la plupart été employées sans qu'aient été pris en compte leur âge, leurs compétences, leurs connaissances et leur expérience. La "corporation des vétérans qualifiés" est composé d’ouvriers qualifiés et d’ingénieurs bénévoles et peut donc effectuer un bien meilleur travail d’évaluation sur le terrain.
Les personnes de notre génération qui ont, consciemment ou inconsciemment, approuvé la construction des centrales d’énergie nucléaire de Fukushima et ont profité des ressources en électricité qu’elles ont produites, et en particulier ceux qui les ont accueillies avec le slogan « l’énergie nucléaire est sûre » devraient être les premières à rejoindre La "corporation des vétérans qualifiés" afin d’installer ou de réparer le système de refroidissement. C’est la responsabilité de notre génération envers la prochaine et les suivantes.

Il y a actuellement au moins 60 personnes qui ont répondu positivement à cet appel et des centaines d'autres veulent les soutenir.

On peut envoyer un message de sympathie, en anglais ou en français à bouhatsusoshi@aj.wakwak.com
Voilà un message plein de dignité, de responsabilité et de souci de pérennité nationale. Tout le contraire de ce qui se passe chez nous.
Tout le contraire de la commémoration française de l'arrivée au pouvoir voilà 30 ans d'une bande de margoulins qui n'en sont pas partis, continuant de jouir de nombreuses prébendes dans l'audiovisuel public, dans les entreprises publiques ou semi-publiques, les nombreuses institutions culturelles et autres comités Théodule. On ne les entend pas expliquer qu'il serait temps qu'ils lâchent leur monopole et se mettent enfin au service de la nation, on entend beaucoup leurs poulains et obligés.
Au lieu de ça, nous savons qu'ils s'ingénient à faire disparaître la nation, sans doute pour effacer la trace de leur crime historique.
Virgil,


Le peuple japonais se comporte avec une grande dignité, c'est certain. Le Gouvernement du Japon, et de façon plus générale les personnes qui étaient en charge de la sécurité de leurs concitoyens, n'ont pas brillé par l'efficacité de leur réponse, c'est certain aussi.

J'ai longtemps travaillé dans ce qu'on nomme la "Gestion de crise", spécialement dans le domaine des inondations. On sait, dans ce milieu, que les réponses les plus appropriées sont fournies par les Américains (grâce à leur sens extraordinaire de la logistique), puis par les Israéliens et les Européens, les asiatiques arrivant loin derrière car ils affrontent d'importants problèmes dès que des décisions doivent être prises rapidement et hors d'un schéma connu.

Ces points sont à étudier.
Construire des centrales nucléaires sur la côte Pacifique plutôt que sur la côte occidentale était une erreur, même si elle répondait à une situation aberrante créée par l'existence de deux systèmes électriques différents. Mais les construire à un niveau inférieur à celui des raz-de-marée historiques était une imbécillité, ce dont les Japonais ne sont pas beaucoup moins capables que d'autres peuples.

Cependant il s'agit ici d'autre chose, qui va au-delà de la dignité.
Citation
Marcel Meyer
Construire des centrales nucléaires sur la côte Pacifique plutôt que sur la côte occidentale était une erreur, même si elle répondait à une situation aberrante créée par l'existence de deux systèmes électriques différents. Mais les construire à un niveau inférieur à celui des raz-de-marée historiques était une imbécillité, ce dont les Japonais ne sont pas beaucoup moins capables que d'autres peuples.

Je viens de vérifier vos propos, et j'ai en effet découvert l'existence d'un système oriental et d'un système occidental, l'un fonctionnant à 50 Hz, l'autre à 60. Je suis un béotien en matière de sciences et de techniques : pourquoi les deux systèmes ne peuvent-ils être alimentés par les mêmes centrales ?
Utilisateur anonyme
10 mai 2011, 16:59   Re : Fukushima : « la corporation des vétérans qualifiés »
Une sorte de version "high-tech" de la Ballade de Narayama.
Je n'y connais vraiment pas grand-chose, mais la fréquence est, je crois, déterminée par l'alternateur, c'est-à-dire à la production. Si on veut la changer il faut un transformateur, ce qui pour de grandes quantités est coûteux — ou dispendieux, je ne sais. Cela dit, les montagnes qui occupent le centre de Honshu ne sont ni assez hautes ni assez larges pour qu'il soit impossible de les faire traverser par des lignes haute-tension.
Les équipements industriels, et donc les centrales, sont comme les zones urbaines au Japon: concentrés dans les bas-fonds. Il y a des raisons profondes à cela, très ancestrales, qui tiennent en partie au fait que, comme sur le continent, la riziculture est traditionnellement exigeante en main-d'oeuvre, laquelle doit être disponible sur place, d'où la concentration de l'habitat dans les bas-fonds; la riziculture qui se pratique à flanc de colline, en banquettes, comme à Bali, exclut souvent la motoculture, ce qui la restreint à une activité vivrière. Le relief Japonais, qui interdit ou rend difficile et coûteuse l'installation de lignes à haute tension d'une côte à l'autre, est aussi trop escarpé pour rendre réaliste une riziculture "suspendue".

De plus l'habitat moderne en Occident tend à être diffus ("mitage" du territoire) et à s'étager sur les pentes, cependant que pour des raisons culturelles -- montagne domaine de l'ermite et des esprits -- celui que l'on trouve au Japon et en Chine demeure concentré dans les bas-fonds où activités industrielles et agricoles se côtoient. Le tsunami de mars n'aurait pas eu les mêmes conséquences sur la côte nord-méditerranéenne par exemple (laquelle présente un relief d'aspect comparable aux littoraux japonais frappés par le tsunami) car une partie non négligeable des zones habitées y sont dispersées dans les hauteurs, quand aux villages anciens, la plupart sont juchés sur des pitons, le danger et les aléas étaient plus souvent en Méditerranée d'origine humaine que naturelle, ce qui ne pouvait être le cas sur la côte Pacifique, visée par aucun barbare navigateur avant l'amiral Perry.

Il faudrait peut-être aller plus loin que Marcel en affirmant que l'erreur historique du Japon fut d'installer sa capitale et ses plus grandes concentrations de population et d'activité sur cette côte Pacifique que les anciens s'étaient longtemps retenus d'investir et de peupler, en cela guidés par une sagesse que l'on peut aujourd'hui leur prêter à bon droit, les tsunamis se révélant, pour des populations de pêcheurs et de riziculteurs qui répugnent à se fixer sur les escarpements et les tertres, plus terribles encore que nos Barbaresques.
La télévision allemande en parle.

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