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Communiqué n° 1236 : Sur le rapport du président du jury du concours 2010 de l'ENA

Communiqué n° 1236, lundi 23 mai 2011
Sur le rapport du président du jury du concours 2010 de l'ENA

Le parti de l'In-nocence voit dans le rapport de Mme le président du jury du concours 2010 de l'ENA un témoignage accablant de délabrement de l'enseignement supérieur jusqu'en ses institutions censément les plus prestigieuses, et la preuve que ce délabrement n'affecte plus seulement les élèves, les étudiants, mais les personnalités mêmes qui sont chargées de leur éducation et de l'évaluation de leur compétence. Non seulement ce rapport est rédigé dans un style déplorable mettant à nu un grave défaut de maîtrise des règles d'élégance, de clarté et même de correction de notre langue, mais il reflète, quant au fond, une idée du service de l'État et des qualités qui doivent lui être associées parfaitement contraire à toutes les traditions de notre culture et du service public. On a peine à croire par exemple que Mme le président du jury puisse sérieusement faire reproche aux candidats du prétendu "conformisme" de leur tenue et féliciter au contraire ceux d'entre eux, trop peu nombreux à son gré, qui sont vêtus avec fantaisie, alors qu'un certain degré de neutralité et d'abstraction, de discrétion, de gommage calculé des aspects les plus saillants de la personnalité individuelle semble au contraire éminemment souhaitable chez de futurs représentants de l'État, auxquels on ne demande pas au premier chef d'être "eux-mêmes", comme à des animateurs de clubs de vacances. Ce rapport est de part en part idéologique — non pas tant au sens politique de ce mot que, plus fondamentalement, en ce qu'il implique de conception du monde. Et la conception du monde dont il est la naïve traduction est celle-là même de la France déculturée, en voie de décivilisation précipitée. On est navré de la rencontrer si haut, officiellement, dans la hiérarchie administrative et intellectuelle.
Il n'y a pas de mauvaise troupe, il n'y a que des mauvais chefs.
Effectivement, ce rapport de Mme Pappalardo, femme très intelligente et très vive, est surprenant.

Qu'on demande à un fonctionnaire de soutenir ses idées (c'est un reproche justement fait par le rapport : la tendance des candidats à épouser les idées du jury), ou bien de ne pas songer à "évaluer les politiques publiques" avant de les avoir mises en oeuvre (comme on disait, avant d'être capitaine, il faut être matelot), ce sont des choses très souhaitables. En revanche, qu'on reproche à un aspirant-haut fonctionnaire sa tenue "conformiste", c'est un non-sens : le costume anthracite ou bleu est une sorte d'uniforme, l'affirmation visuelle de la neutralité. Je suis très étonné, j'ai vu plusieurs fois cette dame, et jamais dans des tenues extravagantes.

Ces questions de tenue sont un point trop souvent négligé : de mon point de vue, la tenue doit être adaptée à l'environnement de travail et l'essentiel est de ne pas détonner. Je suis actuellement dans un service scientifique et technique, et le costume-cravate serait une tenue "non appropriée".
Ci-dessous une analyse du rapport du président du jury de l'ENA



La langue de la République est-elle la langue française ?




La Constitution de la Ve République porte dans l’article 2, depuis la révision de 1992, que « la langue de la République est le français ». A lire le rapport qu’a rédigé le président du jury du concours 2010 d’entrée à l’Ecole Nationale d’Administration, on peut légitimement en douter. Certes, nulle part dans le texte de la Constitution, le législateur n’a défini ou décrit ou caractérisé ce qu’il nomme le français. Mais cela n’autorise pas pour autant un haut fonctionnaire, chargé de recruter de futurs fonctionnaires, à s’affranchir aussi légèrement de la haute idée que les rédacteurs de la Constitution, écrite dans une langue admirable de rigueur et de précision, se font ou ont pu se faire de la langue de la République.

Les erreurs de langue, syntaxe ou vocabulaire, dont ce rapport fourmille, auraient fait tache, il y a un demi-siècle, sous la plume d’un haut fonctionnaire, au temps où De Gaulle n’hésitait pas à corriger le français incorrect de ses ministres ou à leur donner quelques leçons d’expression écrite. Certaines sont bénignes : les numéraux (trente) écrits en chiffres (« il y a plus de 30 ans ») ; l’emploi étendu et fréquent du verbe permettre, non plus au sens d’autoriser ou de donner la permission, mais de « rendre possible » ; l’emploi de la préposition en à la place de à (« en début d’année 2010 » pour « au début de l’année 2010 ») ; des tics de langage en vogue (« vivre une expérience » pour « faire une expérience » ou même « vivre le service public ») ; des métaphores absurdes (« mesurer la lourdeur d’une tâche ») ; les innombrables antécédents (« le professionnalisme de l’équipe du service du recrutement et des évaluations de l’Ecole qui organise ces épreuves ») qui rendent malaisée ou aléatoire l’identification de qui (qui organise ? L’Ecole ? Le service ? L’équipe ? Le professionnalisme ?) et que les grammairiens au XVIIe siècle recommandaient d’éviter ; le déterminant leur (« leur grande gentillesse ») qui représente un nom singulier (« l’équipe ») ; la construction ambivalente du nom en vogue respect (« un grand respect de chacun des candidats » : est-ce les candidats qui respectent les membres du jury, comme l’indique la construction, ou les membres du jury les candidats, comme semble vouloir le dire l’auteur du rapport ?), etc. Il est des erreurs de langue moins bénignes : l’emploi de surprise à la place d’étonnée (« j’ai été surprise de ne pas trouver de réponse à cette question » : personne n’a surpris la présidente en train de chercher une réponse) ; les tropes aventurés, dont cette synecdoque de mauvaise poésie : « ces compétences rassemblées ont permis de choisir » ; l’emploi fautif du déterminant possessif (« améliorer les conditions du concours et de sa préparation » au lieu de « et de la préparation qui en est faite ») ; des pour de devant un adjectif et un nom (« recruter des fonctionnaires » mais « recruter de futurs fonctionnaires ») ; le pronom démonstratif suivi d’un participe passé (« ceux remis aux candidats » pour « ceux qui sont remis aux candidats ») ; l’emploi étrange de questionnement à la place de question (« à mon questionnement, on me répondait que… ») ; l’absence d’accord du participe passé (« les échanges que j’ai eu sur ce sujet ») ; l’emploi impropre ou aventuré d’au-delà et de formalisés (« au-delà de tous ces critères bien formalisés, nous avons également unanimement considéré que… ») ; l’emploi de nature au pluriel, ce qui atteste que l’auteur du rapport ne comprend pas le sens de ce mot (« regrets majeurs… qui sont de natures très différentes ») ; la confusion entre le verbe voir et l’adverbe voire (« certains ont une origine rurale, voir paysanne ») ; etc.

L’essentiel, pourtant, n’est pas dans ces « broutilles », mais dans la répétition des mêmes faits de langue, dont certains relèvent d’une expression infantile qui détonne plus que les erreurs de langue, qu’elles soient ou non bénignes et tout à fait dans l’air du temps, dans un rapport de haut fonctionnaire destiné à être lu par des milliers de citoyens. Parmi ces faits de langue, il en est un qui semble mettre à nu l’imaginaire ou la sensibilité de l’auteur du rapport : l’emploi répété, systématique, obligé, attendu des adverbes et des constructions de sens intensif. L’auteur n’est pas « heureuse », mais « très heureuse » ; elle n’est pas « surprise », mais « très surprise » ; elle ne remercie pas ses collaborateurs, elle ne les remercie pas « vivement », elle les remercie « très vivement » ; un CV n’est pas « intéressant » (adjectif qui a un sens aléatoire), mais « très intéressant » ; il n’est pas « intéressant » de faire ceci ou cela, mais « très intéressant » ; le travail d’équipe n’est pas « riche », mais « très riche » ; une situation n’est pas « regrettable », mais « très regrettable » ; les critères ne sont pas « sélectifs », mais « très sélectifs » ; l’image que les candidats se font de l’ENA n’est pas « conformiste », mais « très conformiste » ; la marge de manœuvre n’est pas « grande », mais « trop grande » (auquel cas, ce n’est plus une « marge », mais un espace sans limite) ; etc. Ces très et trop répétés sans cesse (comme diraient les « jeunes », ce rapport est « trop ») sont couronnés d’autres formes qui disent à leur manière la force des sentiments, l’intensité de l’engagement et même la grande quantité de qualités. L’auteur du rapport ne se contente pas de constater la « gentillesse » des équipes ou « l’attention » dont elles font preuve à l’égard des candidats, elle se croit tenue de les qualifier de « grande » et d’« extrême ». De la même manière, le travail n’est pas agréable, il est rendu « le plus agréable possible » ; le respect est « grand », la curiosité et l’efficacité ne sont pas mesurées en intensité, mais en quantité (« beaucoup de curiosité », « autant d’efficacité ») ; la conscience n’est pas seulement de la conscience, elle est, comme le respect, « grande » et même plus grande encore (« si grande conscience ») ; etc. Les jugements sur les copies des candidats semblent parodier les appréciations portées par les professeurs de collège sur les bulletins trimestriels. Certes « l’orthographe et la grammaire sont satisfaisantes », mais il n’est pas indiqué le plus important, à savoir ce qui justifie, dans l’orthographe et la grammaire des copies, la satisfaction des correcteurs, dont les jugements, si ces correcteurs écrivent aussi bien que la présidente du jury, devraient sans doute être revus. De même, « les introductions et les conclusions (sont) souvent insuffisantes », sans qu’il soit précisé ce dont elles manquent. Ou encore, « le niveau des connaissances est globalement « moyen », souvent insuffisamment précis », sans que l’on sache à quoi réfèrent ces adjectifs et l’adverbe insuffisamment.

Ces faits de langue, qui semblent propres à la langue des adolescents, valent-ils pour une « signature » de fraîcheur ou de naïveté ? Naguère, il était naguère entendu qu’un fonctionnaire a le devoir d’accepter la mission qui lui est confiée, surtout si cette mission est une marque d’honneur, comme présider le jury d’un des plus prestigieux concours de recrutement de la République ou de la Nation. Désormais, il semble qu’une telle mission puisse être refusée ou que, si elle est acceptée, c’est pour de tout autres raisons que le service de l’Etat ou l’intérêt général, par exemple des raisons « militantes », comme attirer dans sa chapelle, à dire vrai minuscule (« « ma spécialité », le développement durable »), quelques hauts fonctionnaires, ou des raisons de curiosité journalistique : « comparer le cursus et les motivations des futurs énarques avec ceux de mes camarades et de moi-même, il y a un peu plus de 30 ans ». La même naïveté sous-tend l’établissement du profil du « haut fonctionnaire idéal ». Celui-ci doit avoir « un grand sens du service public », « une capacité de raisonnement et d’argumentation », de « l’ouverture d’esprit », des « capacités d’adaptation », une « belle « force d’âme » » (« savoir prendre position et exprimer des avis, faire des propositions et vouloir les défendre, être capable de « s’engager » en parole »), « une grande capacité à « entraîner » et donc à être un bon « manager » à la fois par son écoute et son attention aux autres, etc. » ; en outre, il doit « être dépourvu d’arrogance et de fatuité » et faire preuve « d’originalité et de créativité »… Que penser alors de l’incongruité de cette conclusion qui annule cet inventaire de vertus ? « En résumé (…), la définition du candidat idéal pouvait se résumer à une définition simple « celui ou celle que nous serions prêt à prendre dans notre équipe et avec qui nous aurions envie de travailler dans les années à venir » ! » Ce n’est pas d’un point d’exclamation qu’il faudrait clore cette définition, mais d’une dizaine de ces points d’ironie que Voltaire aurait voulu que l’on introduisît dans la ponctuation du français. Une des conclusions, à savoir « comme les jurys précédents, nous avons regretté l’usage de phrases stéréotypées sur les souhaits des candidats… », s’applique au rapport lui-même. Il semble donc que l’Etat ne soit plus ce monstre froid que l’on accuse d’être, mais, comme le pensait Muray, une Mère universelle ; qu’il ne soit plus le seul détenteur de la violence légitime, mais un copain ou une copine ; qu’il ne soit plus le principal ou seul producteur de normes collectives, mais un médiateur ou un entremetteur ou un accompagnateur de la mondialisation.

Ce qui, dans ce rapport, a attiré l’attention des commentateurs, ce n’est pas l’expression écrite, plate, naïve et souvent fautive, mais le conformisme imputé aux candidats. Leurs « tenues » sont ou seraient des « uniformes » (costume cravate, tailleur noir, anthracite ou bleu marine) et elles ne sont même pas à « la taille » des candidats. Seuls quatre candidats ont échappé à l’uniformité en se vêtant « d’un corsage », de « deux vestes et une cravate colorées », d’un « pantalon de velours ». De cette uniformité de couleurs et de formes, l’auteur du rapport en infère chez les candidats une conception conformiste de la fonction publique, qui est ou serait confirmée par leur volonté « de plaire au jury », leur « refus de prendre position », de « donner un avis ou de faire des propositions », etc. Il est impossible de se prononcer sur le conformisme imputé aux candidats : est-il avéré ? Fictif ? Est-ce chez un fonctionnaire, qui a pour mission d’appliquer la loi, une tare ? Et qu’est-ce que le conformisme ? Quand un mot n’est pas défini, il est possible de l’appliquer à tout et à son contraire, de sorte qu’on est toujours le conformiste de quelqu’un, conformiste pouvant être décliné à l’infini en idiot utile, béni oui-oui, larbin, idiot de service, rebelle, etc. En revanche, si l’on définit le conformisme comme la soumission à des mots d’ordre répétés partout et par tout le monde, surtout par les puissants et dans les médias, alors, on peut dire que, si les conformistes étaient aviateurs, le président du jury de ce concours serait chef d’escadrille. Tous les poncifs du jour sont invoqués comme dans une cérémonie rituelle, en particulier la fameuse diversité, urgente et nécessaire, qui, seule, pourrait sortir l’Etat, la République, la Nation, la France des abîmes dans lesquels ils s’enfoncent lentement. La diversité se rapporte au sexe : il n’y a pas ou il n’y aurait pas assez de femmes admises à l’ENA. Pourquoi s’arrêter aux seules femmes et ne pas prendre en compte, conformément à l’infinie diversité des pratiques sexuelles, les homos, les bis et les trans-, les pervers et les perverses, etc. La diversité est géographique (beaucoup de candidats ont obtenu le baccalauréat dans une académie de province) et sociale : « origine rurale, voire paysanne », « milieux modestes », mais la très sainte diversité est gommée par la formations reçue, souvent à l’IEP de Paris. Elle est aussi ethnique, mais insuffisamment ethnique. Parmi les énarques de 2010, il y a « quelques enfants d’immigrés de première ou de deuxième génération » (il manque la troisième génération, comme dans les slogans ânonnés dans les rues) « en provenance de pays méditerranéens mais aussi d’Europe de l’Est », « mais le pourcentage reste faible », regrette le président du jury. Pour établir la diversité dans les faits, la solution est d’ouvrir le concours de l’ENA à tous les hommes, de quelque pays qu’ils soient ressortissants, et de les autoriser à rédiger dans une autre langue que le français. Très rapidement, la haute fonction publique ressemblerait à celle de l’ONU, de l’UNESCO, du FMI, de l’OMC ou de la FAO : 2% de Français, mais 20% d’arabes, 30% de Chinois ou de noirs, etc. Elle serait à l’image du monde : un kaléidoscope de costumes, de langues, de sexes, de croyances, de cultes, etc. Voilà qui devrait ravir Madame le président du jury.

La République, est-il dit dans la Constitution de la Ve République, « assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race ou de religion ». On ne distingue pas les citoyens suivant leur « origine ». Apparemment, à l’ENA et dans la haute fonction publique, on ne lit pas la Constitution.
JGL, que reprochez-vous aux intensifs ? Prenez par exemple "Marine" de Verlaine, pappalardisez-le et vous obtenez enfin un poème qui pèse et qui pose :

Le grand océan très sonore
Palpite énormément sous le très bel oeil
De la lune vraiment en très grand deuil
Et palpite beaucoup plus encore,

Tandis qu'un très grand éclair
Très brutal et très sinistre
Fend très largement le très immensément grand ciel de bistre
D'un très long zigzag très clair.

Si vous n'êtes pas convaincu, voyez Paul-Jean Toulet :

Un très très bon Jurançon 93 94
Aux très belles couleurs du maïs,
Et ma mie, et le très bon air du pays,
Mon coeur gros comme ça était vraiment très aise.
Jean-Marie Rouart n'y va pas avec le dos de la cuiller...

[www.parismatch.com]
On attend avec impatience sa réaction au sujet de l'agrégation d'histoire.
M. Rouart choisit des exemples bien étranges : du point de vue vestimentaire, Paul Valéry était surtout connu pour son goût des cravates à pois (et accessoirement des noeuds papillon de même motif) ; Ionesco, quant à lui, aimait le style "col roulé sous veste".


PS : je viens de rechercher ce que disait Fargue de l'élégance de Valéry. M. Rouart devrait lire ce genre de texte.

« Valéry était élégant sans le savoir. Il ressemblait à l'une de ses phrases. Et quand je revois aujourd'hui avec les yeux de l'esprit et de l'amitié sa petite cravate à pois, son col cassé qui était comme le vase d'où sortait le bouquet foudroyant et gentil de son visage, quand je revois son costume bleu, ou son costume gris, ou son smoking, ses manchettes toujours apparentes, sa pochette insuffisamment froissée dans sa poche gauche, sa chevalière au petit doigt de la main gauche, quand je songe au col un peu haut qu'il portait il y aura bientôt vingt ans, à ses boutons de manchettes de 1921, à son joli mouvement de cheveux d'il y a plus de cinquante ans, à d'autres cravates larges qu'il faisait bouffer du temps du Mercure, à ses guêtres, à ses chaussures à tiges de drap, du temps des guêtres, à son gros pardessus de boyard qui aurait conquis des mines d'idées justes, à ses lunettes d'écaille qu'il plaçait bas sur son nez, à ses mains qui feuilletaient, qui expliquaient, quand je songe à tout cela, je le revois immense et aimable, tout sourire et toute pénétration, sortir parfait de mon cerveau. »
"L'ignorance de la langue en tant que gage d'authenticité : voilà un élément de l’esthétique post-littéraire."

Richard Millet - L'enfer du roman (2010)
Ce n'est pas lui que je visais mais ce style reporter pressé qui veut faire authentique. D'autant que pour rater une photo, de nos jours, il faut vraiment le faire exprès.
J'entends bien. Un peu le style "fondation Cartier".
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