Dans "Ce soir ou jamais" à propos des propos de Guéant sur l'immigration, ce fut bien confus et les immigrationnistes en majorité rivalisèrent de louanges sur l'immigration, ses apports et ses bienfaits, amalgamant Marie Curie et le plongeur Sri-lankais... A un moment Esther Benbassa a souligné une chose qu'on entend depuis de nombreuses années à propos des banlieue, mais l'a appliqué aux immigrés et à leurs descendants :
"ce sont les forces vives de la France de demain" !
Cela signifie que les Français de souche et leurs descendants sont les forces mortes, ne représentent pas la France de demain, laquelle ne devra pas ressembler à celle d'hier. C'est un mépris terrible pour le peuple qui a construit ce pays, a accueilli ces gens et leur a proposé d'être des Français à part entière.
De même qu'il y a trop de blancs partout (la FFF, la télévision, les conseils d'administration), qu'il y a trop de blancs en France je suppose même, il y a encore trop de Français de souche pour affronter l'avenir : il faut leur ajouter toujours plus de forces vives, brûleurs d'écoles, trafiquants en tous genres, mahométans et exciseurs. C'est ce que je conclus de leurs grandes déclarations. Le plus piquant est d'entendre des gens comme Vincent Cepedes (catalan) ou Camille de Peretti (corse), de souche européenne, déclarer que leur propre souche ne vaut rien au regard de l'apport allogène (et non halogène, comme l'écrit Terra Nova) : nous retrouvons là, je pense, une version renouvelée de la haine de soi que pratiquait Sartre en fustigeant le bourgeois.
Le problème, c'est que voilà des nantis qui condamnent une communauté (la communauté de souche) au profit de toutes les autres, sachant que leur condition les exempte des effets de cette condamnation. C'est la posture Foucault ou Bourdieu : je dénonce le pouvoir depuis une chaire du Collège de France !