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Indignons-nous, mai 2011

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
26 mai 2011, 18:45   Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Une page entière sans faute, c'est remarquable.
Ah, Florentin, je me suis fait la même réflexion : en déroulant la page, à l'aide de ma souris, car la photographie ne tient pas entière sur mon écran, je m'attendais aussi à trouver une faute.
Citation
Florentin
Une page entière sans faute, c'est remarquable.

Vu l'habile usage qu'il a fait de ce que je crois être du typex, je pense que l'auteur de la pancarte est étudiant en histoire des arts. A ce titre, il est fort peu probable que la parfaite orthographe soit de son fait ; je suppose que sa main a dû être savamment guidée par celle de quelque doctorant en sciences du langage, ce qui n'est pas sans m'émouvoir, car le spectacle de la solidarité humaine à l'oeuvre dans un projet concret me laisse toujours admiratif... En revanche, je trouve la formule un peu pauvre et naïve : elle est sans doute le fruit de l'imagination encore un peu verte d'une jeune fille amie du savant ou du plasticien, poétesse à ses heures, mais qui, en tant qu'élève en première année de licence de lettres modernes, n'a pas lu grand chose encore hormis Paul Eluard.
Utilisateur anonyme
26 mai 2011, 21:27   Re : Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Ils s'installeraient aussi à Strasbourg, place de la République... Quelle horreur ! Juste sous les fenêtres de l'ancien palais du Kaiser !... Il faudra que je songe à y passer pour leur jeter des cacahuètes...
26 mai 2011, 21:38   Passionnant reportage
Saint Muchielli, ah, vous êtes gâté... Avec, en prime, un anthropologue et agrégé doublé d'un "militant associatif" ! Il ne faut surtout pas manquer ça !
Utilisateur anonyme
26 mai 2011, 21:49   Re : Passionnant reportage
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Mais c'est un morceau d'"anthologie", ce passage sur la créolisation : "Ainsi en mangeant une aubergine ou un maceron, on mange une créolisation."

Chez vous, c'est pire ?

Ah, de mon côté, nous aurons tout le week-end la "fête de Fontenay", dont les prémices se sont fait entendre sous nos fenêtres tout à l'heure (la fanfare africaine dont je parlais dans l'autre fil) ; et, comme disent les jeunes, c'est du lourd... ateliers ludiques, villages associatifs, "contes écologiques", etc. Généralement, c'est le sauve-qui-peut, on se réfugie à la capitale.
Utilisateur anonyme
26 mai 2011, 22:02   Re : Croisons nos préoccupations
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Sont même prêts à faire le trottoir dans les rues piétonnes.
Citation
Stéphane Bily
Mais c'est un morceau d'"anthologie", ce passage sur la créolisation : "Ainsi en mangeant une aubergine ou un maceron, on mange une créolisation."

On dirait du Bouvard ou du Pécuchet.
Il fallait que Nantes fut à l'avant-garde du délirium idéologens pour que Didier et ses compères s'y trouvassent [ audacieux pour toi ça mon petit Éric ] aussi.
Citation
Éric Veron
Il fallait que Nantes fut à l'avant-garde du délirium idéologens pour que Didier et ses compères s'y trouvassent [ audacieux pour toi ça mon petit Éric ] aussi.

(fût)
C'est stupéfiant, ce que vous nous avez trouvé là, cher Didier !
Stupéfiant !
Croyez-vous que les rédacteurs de ce machin puissent être, à un moment ou à un autre, effleurés par le doute ? Qu'ils soient fugitivement habités du soupçon qu'ils forment une incroyable caricature d'eux-mêmes ?
"Leur proposition est basée sur un échange autour des pratiques..." — Les bras en tomberaient à un manchot.
Au pays de Descartes l'incantation supplante la raison.
Merci, merci, cher William.
26 mai 2011, 23:32   Gratins nantais
Citation
Florentin
Au pays de Descartes l'incantation supplante la raison.

Oui, c'est René Eggplante...

Ce qui m'inquiète surtout pour Didier, c'est la smala de ses intrépides voisins...
Ces démonstrations n'intéressent plus personne, du point de vue du sens. Elles font partie du décor, comme le reste, l'architecture, les entrées de villes, les bagnoles, les panneaux de signalisation, les supermarchés, Pôle empoi, la fac, et toutes les petites misères, c'est comme ça. Qui lit vraiment ces panneaux, sinon ceux qui s'en effarent ? On serait étonné de découvrir à quel point une affiche comme celle des "Nantais venus d'ailleurs" n'est pas comprise par les passants - à commencer par les plus jeunes d'entre eux, à quel point elle n'est pas vue, à quel point on en à rien à foutre. Tout cela glisse, comme les gorgées de bière qu'on pourra toujours s'enfiler dans ces "manifestations" auxquelles on ne reconnait qu'un seul mérite : ne pas "prendre la tête".
Utilisateur anonyme
27 mai 2011, 08:47   Re : Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Que l'on veuille bien me pardonner cette petite obsession pour la Chine mais nous sommes bien en présence de l'organisation d'une "révolution culturelle molle" impulsée d'en-haut. En 1980, la Chine, dans une sorte de "réplique" de sa Révo Cul, lança, comme ça, en vertu d'une rationalité occulte, une campagne de "fleurissement de l'espace" aux termes de laquelle la déléguée du comité de quartier s'autorisait à venir chez vous s'enquérir de la manière dont vous avez "fleuri le socialisme". Il fallait de la joie, et des fleurs, partout, avec mobilisation des scolaires, des comités d'animation et du "monde associatif" dont les volontaires en théories, bourrés d'enthousiasme, partaient la pioche à l'épaule aménager des espaces verts, jardiner un peu partout, de l'enfant au grand-père, tout le monde devait être embrigadé dans une sorte de chantier de jeunesse universel, au pas d'une rhétorique roborative et très enlevée. Bref, de la volonté d'être, beaucoup de volonté, collective, engouée, pour doper le réel qui décidément avait du mal à passer...
Ce n'est pas, de ma part, l'expression d'un optimisme, cher Didier, plutôt le constat - ou l'intuition - que toutes ces "ritournelles" sont, précisément, des ritournelles, certes reprises en chœur par beaucoup, mais, comment dire, sans réelle conviction, sans y penser.

Plus discernable et stupéfiante me parait être l'extraordinaire confusion des esprits, telle qu'elle se donne de plus en plus souvent à entendre au gré des conversations à bâtons rompus où certains interlocuteurs sont capables, sur les sujets du moment (ceux qui se discutent ici même, c'est-à-dire, à peu près toujours les mêmes sujets) sont capables, dis-je, dans une seule période oratoire, si j'ose dire, de présenter des arguments, de faire valoir des "ressentis", d'exposer des "points de vue" qui, du point de vue de la plus élémentaire logique, devraient être reconnus comme tout à fait incompatibles et ne le sont pas.

Cela me semble désormais dépasser le traditionnel antagonisme entre "théorie et pratique", qui, bien sûr, est toujours à l’œuvre et comporte sa logique (je fais l'apologie du collège unique, de la mixité sociale, mais j'inscris mes enfants dans une école privée) pour atteindre à une tournure d'esprit vraiment bizarre (en particulier chez les nouvelles générations) qui autorise la cohabitation dans le même cerveau de conceptions opposées.

Dans ces conditions, je me demande comment mesurer l'impact véritable sur de tels esprits de ces "ritournelles" et de cet "évangile".
Utilisateur anonyme
27 mai 2011, 10:22   Re : Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je pense que le « essaimer d'ailleurs » va me faire la journée…
" [...] une tournure d'esprit vraiment bizarre (en particulier chez les nouvelles générations) qui autorise la cohabitation dans le même cerveau de conceptions opposées."

Oui ; cela n'a qu'un rapport assez lointain avec ce que vous dites, mais je côtoie certaines personnes (d'une quarantaine d'années) qui ont pris pour habitude (c'est même une tradition familiale, on ne se pose même plus la question) de voter pour les communistes ou le Front de gauche à chaque élection ; eh bien il arrive que sur certains sujets (comme l'intégration des immigrés, par exemple) lesdites personnes, pour peu qu'on ne prétende pas parler en leur présence au nom d'un parti de droite et qu'on affiche une sorte de neutralité de bon aloi, affichent des idées tout à fait contraires à celles que défend le parti pour lequel elles votent, et emploient un vocabulaire très peu "politiquement correct", et, pour le coup, très éloigné du vocabulaire normal de "gens de gauche", du moins tel que celui-ci se donne à entendre et à lire dans les médias. Par exemple, elles n'hésitent pas à parler fort innocemment d"étranger" pour désigner tel ou tel Français issu de l'immigration, ou encore dit "chez eux", pour parler de leur pays d'origine, ce qui ferait bondir n'importe quel antiraciste idéologique de service.
Cher Orimont, je ressens la même impression que vous et je trouve ça particulièrement inquiétant comme si désormais un des principaux fonctionnements de la pensée : la recherche de la cohérence dans l'analyse à partir des faits observés était en train de disparaître rendant à jamais impossible l'appréhension du réel. Comme si le pouce de notre main sous l'effet de l'inactivité manuelle se recollait peu à peu au reste des doigts rendant toute préhension des objets impossible ou trop laborieuse. Ce qui me frappe c'est que même si on met ces personnes devant leur contradiction, ça ne les gêne pas outre mesure . Les hommes n'ont pas souffert de la disparition de la plupart de leurs instincts animaux. remplacés peu à peu par la faculté de raisonner. Sont-il en train de perdre sans en souffrir davantage cette dernière faculté ? Et remplacée par quoi ?
Par "mesurer l'impact", expression choisie à la va-vite du clavier, je voulais, non par optimisme, signaler que, peut-être, les manifestations que vous montrez perdent peu à peu, à force de rengaines et de slogans de plus en plus tirés par les cheveux (du genre "essaimez d'ailleurs") ou pathétiquement vintage 68 ("Nous vous empêcherons de dormir etc"), de leur force propagandiste. Elles s'intègrent au bla-bla général, ne s'en distinguent plus, et, si elles produisent un effet sur les esprits, ce n'est peut-être même plus le formatage qu'elles espèrent obtenir, mais plutôt, la confusion que je décrivais, laquelle confusion, pourrait bien finir par rendre impraticable une manipulation efficace des cerveaux et produire des désordres "ingérables".
Utilisateur anonyme
27 mai 2011, 12:07   Re : Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Un article savoureux de Christian Millau concernant l'affaire DSK, dans lequel l'artiste chroniqueur reprend de manière conscientisée les traits de langage qui sont en travail de production de sens dans la brochure informative et citoyenne ci-dessus :

[www.atlantico.fr]
"Je pense que le « essaimer d'ailleurs » va me faire la journée…"

...make my day ?
En y regardant d'un peu près, ces affiches de propagande sont extraordinairement intellectuelles. C'est presque du Badiou dans le texte. Essaimer d'ailleurs, quelle mère au foyer habitante "de quartier" emploie un langage pareil, se retrouve dans cette prose délirante ? Qui sont les "concepteurs" de cette bouillie exhaltée ? A côté du texte de ces affiches, les plus hautes digressions du Forum du Parti de l'In-nocence font très ras-du-pavé. Ces gens sont fous. A côté d'eux, nous sommes les penseurs politiques les plus terre-à-terre qui soient en France.

Les populistes, qui exploitent des images de pauvres gens illéttrés pour en faire des rois -- tel ce pauvre vieil Arabe au garde-à-vous face à l'objectif -- de leur système et de leur crédo idéologiques, devraient être dénoncés pour tels. Les populistes enragés, coupés de toute population, ce sont les concepteurs de ces affiches "révolutionnaires" qui exaltent un peuple imaginaire dont ils se voudraient les démiurges, apôtres d'un Bien de leur fabrication, comme sous Pétain les illuminés qui avaient conçu la "révolution nationale", ou en Chine "la révolution culturelle", deux entreprises politiques d'esprits en tous points superposables.
28 mai 2011, 19:47   Anabase
D'ailleurs, "essaimer d'ailleurs" procède d'une sorte d’invagination lexicale.
Essaimer d'ailleurs, quelle mère au foyer habitante "de quartier" emploie un langage pareil, se retrouve dans cette prose délirante ? Qui sont les "concepteurs" de cette bouillie exhaltée ?

Cher Francis, je crois que cette prose est très typique des écoles des beaux-arts de province. L'art entretient des rapports étroits avec le pouvoir, ce n'est pas une nouveauté, et ces deux « artistes », tous deux profs aux « beaux-arts » du coin (c'est écrit sur l'affiche), vont dans le sens du vent, en s'associant au beau projet multiculturaliste de la communauté de communes qui les salarie.

Elle est assez fascinante, au fond, cette prose d'« artiste », qui singe à la fois la langue de bois managériale et celle des sciences humaines, et qui est elle-même l'œuvre d'art, puisque l'œuvre visible, tangible, si j'ai bien compris, c'est une aubergine plantée dans les douves du château par le service des espaces verts de la ville.
Il y aurait des volumes de commentaires à écrire, au passage, sur cette sale mise en équation des marchandises (les légumes originaires, comme le maïs ou la courgette, d'horizons exotiques) et des hommes. Leur "Manger créole" prend dans cette perspective inquiétante, un aspect de délire de cannibale !

Le commerce, et c'est tout à son honneur, depuis les premiers âges de la civilisation, a permis en effet l'acclimatation des plantes, les transplantations de denrées alimentaires; dans l'esprit de ces illuminés, il doit en être de même des hommes, des familles, matière à consommation (de leur force de travail pour commencer) puis aliment d'un fantasme d'ingénierie sociale, de "fabrique d'un peuple" tout taillé à la mesure de leur idée.

Ce que note Orimont sur l'imperméabilité à ce discours, qui court, non plus sur le haricot, mais comme la goutte d'eau sur l'aile du pigeon, est tout en cohérence avec ce que le discours de propagande sociale et socialiste pouvait être dans les régimes totalitaires, en Chine, en Union soviétique et dans les démocraties de l'est: le pouvoir parlait, délirait seul, comme un fou assis sur un banc.
Utilisateur anonyme
29 mai 2011, 10:38   Re : Indignons-nous, mai 2011
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
29 mai 2011, 11:43   Re : Indignons-nous, mai 2011
Moi, pour rien au monde je ne manquerais le concert electro world de Watcha Clan. Je vois mal comment une vie culturelle digne de ce nom pourrait faire l'économie d'un spectacle aussi prometteur.
Utilisateur anonyme
30 mai 2011, 00:42   Re : Indignons-nous, mai 2011
Même aux Antilles on a pas tout ça.
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