Le site du parti de l'In-nocence

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Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
31 mai 2011, 12:58   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
31 mai 2011, 14:13   Re : No comment
Les grands esprits se rencontrent...
Utilisateur anonyme
31 mai 2011, 14:26   Re : No comment
« Il est dif­fi­cile de dis­so­cier les notions d’hygiène, de morale, de sacri­fice, de pen­sée, de racisme, de guerre. Nous épions l’autre, le non-classifié social ou sen­so­riel, le para­site, la sou­ris, la salive, le mar­gi­nal, les habi­tants des inter­stices (les arai­gnées et les mulots ou les scor­pions je sont jamais ni dedans ni dehors), les uni­ver­si­taires auto­di­dactes, les mam­mi­fères pois­sons, les juifs chré­tiens, les mères céli­ba­taires, l’eau non potable, les habi­tants des fron­tières qui s’agisse des ter­ri­toire des pays ou des corps, le sperme, les épingles, les rognures d’ongle, la sueur, la glaire, les reve­nants, les pho­bies, les fan­tasmes (qui piratent le mur qui devrait sépa­rer la veille du som­meil). » Quignard, Les Ombres errantes, Der­nier Royaume I

En écho à cette remarque de Quignard, on pourrait penser que l'homme de lettres, dont la pensée est aussi vaste qu'exigeante, développe naturellement des réflexes d'exclusion, sans quoi la réalité serait à ses yeux brouillée, voire dérangeante, et l'habileté à distinguer propre à son esprit réduite à n'être qu'un jeu ne suscitant que chimères et coquetteries. Une certaine arrogance, dérivée d'une radicalité propre à la pensée, fleurirait alors naturellement chez les gens de lettres – ce qu'on pourrait appeler le caractère altier de la docte érudition. Cette réflexion n'est certes qu'une variation bourdieusienne appliquée au domaine psychologique – la psychologie des gens de lettres –, mais ne me semble pas dénuée de vérité. Ce qui expliquerait pourquoi Jean-Marc, dont l'arrogance est moindre, est à ce point critiqué.
31 mai 2011, 14:44   Re : No comment
Cher Henri Lesquis, pensez-vous que les "adversaires" de Jean-Marc sur ce forum soient tous des hommes de lettres ? Ou que le fait de s'exprimer par écrit fasse de vous ipso facto un homme de lettres ? Quant à l'arrogance, il y aurait peut-être lieu de distinguer celle du ton, du style, qui pourrait n'être finalement qu'une forme de la recherche de la concision et de la clarté ; de la distinguer donc de la certitude d'avoir toujours raison et d'être moralement impeccable, qui est à mon avis l'arrogance véritable, mais peut s'exprimer sous des formes atténuées, évanescentes, faussement humbles.
Utilisateur anonyme
31 mai 2011, 18:22   Re : No comment
Il eût été plus juste, en effet, de parler d'hommes cultivés, de lettrés, plutôt que d'hommes de lettres, bien que la plupart des lettrés intervenant dans ce forum le font sous l'autorité d'un homme de lettres qui fixe l'orientation générale du parti.

Buena Vista, de grâce, ne vous sentez pas si vexé ! Je n'ai pas condamné l'arrogance, je l'ai simplement constatée. La vitalité d'une culture la suscite et l'exige : l'arrogance d'une culture est le signe de sa santé. Songez à l'assimilation, par exemple, nécessaire à la préservation d'une culture : n'est-elle pas le produit d'une forme supérieure d'arrogance ? Ou encore l'élitisme, propre à toute véritable culture : ne repose-t-il pas sur l'arrogance des aristoï ? Dénaturer l'arrogance comme vous l'avez fait, la mêlant à la clarté du style, à la pureté de la syntaxe, ou bien la renvoyer à l'adversaire, l'accusant sournoisement d'être buté ou de se faire passer pour un saint, est-ce bien raisonnable ? Je suis parfois très arrogant, et je n'ai pas à en rougir. Exclure (tel ou tel type d'homme), geste arrogant par définition, n'est point condamnable, mais anthropologique : c'est le sens de l'extrait de Quignard. Plus généralement, rien n'est en soi juste ou injuste*. L'arrogance est dépréciée en régime démocratique – haïe, même, en régime hyperdémocratique –, mais elle est encouragée en régime aristocratique ou militaire. Vous savez, cher Buena Vista, ce qui m'intéresse avant tout dans le débat, est l'irritation que suscitent les interventions de Jean-Marc, et je ne cherche qu'à (me) l'expliquer, sans me faire l'avocat de quiconque : je me situe à un niveau infra du débat, celui de la généalogie des sentiments et des réactions. De même que je m'intéresse à l'origine de la décivilisation, je m'intéresse ici à l'origine de l'arrogance – donc, en un certain sens, à l'origine d'un trait de civilisation.

* « Comme la mode fait l'agrément, aussi fait-elle la justice. » Pascal, Pensées
31 mai 2011, 20:44   Re : No comment
"En Europe, la représentation d'un enfant blanc est non-marquée, la représentation d'un enfant noir est marquée"
En Europe, la représentation d'un enfant blanc était non-marquée, maintenant la représentation d'un enfant noir doit être non-marquée... et toutefois servir au marketing ethnique.

Granted, cher ami. C'est précisément ce que j'appelais la rhétorique du "pourquoi pas" (et pourquoi qu'elle serait pas noire, d'abord).
Cher Didier, vous êtres trop fin pour ne pas vous rendre compte que votre billet est un peu rapide, et qu'il ne fait pas tout à fait la part des choses : la position que j'ai tenté de défendre tient toute dans l'espace, que d'aucuns pourront trouver inexistant ou controuvé, entre l'affirmation de soi, d'une part, et le rejet total et systématique de l'Autre. Ma critique, ou plutôt l’expression de mon opinion, portait sur le rejet systématique impliqué par de certaines attitudes, pas sur l’affirmation :

« Il me semble que personne ici ne souhaiterait vivre dans une société qui affichât clairement ses qualités distinctives par l'exclusion systématique de certaines populations au seul motif des caractères visibles de leur ethnicité : or quand on veut écrire aux autorités que la seule façon de représenter correctement son pays dans des affiches publicitaires serait d'y faire interdire la figuration de personnes colorées, en ne dérogeant en aucun cas à la blanche neutralité de rigueur pour ce faire, ou qu'on voudrait engager des commerces à ne pas employer des personnes appartenant aux minorités visibles en invitant à les boycotter le cas échéant, eh bien, l'on peut estimer qu'on s'en approche dangereusement, de cette zone. »

C'est exactement cela que j'ai écrit, et rien d'autre ; on peut estimer qu'on ne peut avoir l'un sans l'autre, et qu'une franche affirmation de soi ne peut que passer, politiquement, par de telles mesures qui s'apparenteraient à du racialisme, pour le moins. C'est une question assez délicate, il y là comme un point aveugle, qui rend ces positions si connexes.
Mon opinion, pour aller très vite, est que c'est justement le combat politique qui permet que l'on s'épargne la confusion, et cela dans la droite ligne de ce que j'avais déjà écrit, si vous vous souvenez, et que vous avez me semble-t-il approuvé, pardon de me citer encore :

« Le seul moyen de ne pas tomber dans le racialisme discriminant systématique est qu'il n'y ait plus aucun autre motif de l'exercer que le franc racisme, et point la perception d'un danger réel pour sa propre identité.
En l'état ce ne peut être, à mon sens, que l'action politique elle-même — la promotion et l'adoption de mesures efficaces garantissant que les "minorités visibles" le demeurent (c'est àdire demeurent suffisament minoritaires), et empêchant qu'elles ne menacent de remplacer, culturellement, éthiquement et ethniquement la population indigène et assimilée »

Autrement dit le combat politique promouvant en l’occurrence l'arrêt pur et simple de l'immigration de masse, entre autres, est ce qui permettra de ne pas avoir à exclure, à l'intérieur d'une société identitairement préservée, tel ou tel individu dont la seule ethnie sera en soi perçue comme un danger.
En un mot, on doit fermer les frontières pour ne pas avoir à se comporter en raciste. Il n'y a là absolument rien de théorique.

Concernant les "HLPSDNH", je vous le dis tout à trac : l'attitude qui consiste à systématiquement tout y ramener équivaut selon moi à celle qui voudrait tout aussi systématiquement vertueusement se voiler la face, en arguant que parce qu'on aura superficiellement recouvert un trou dans le sol d'une bâche en plastique, on ne pourra y (re)tomber, parce qu'il n'existe tout simplement plus. Allons donc ! Je préfère l'attitude qui consiste à reconnaître que l'on peut toujours retomber dans les mêmes ornières, qu'il est certains patterns de pensée qui se retrouvent et se recoupent, dont la reconduction éventuelle est beaucoup plus forte que les meilleures volontés individuelles, et que l'in-nocence, c'est aussi et surtout le combat contre soi, et le fait d'admettre que la donnée première, dans laquelle on peut à tout moment replonger, est une nature humaine à tout le moins trouble, et ne s'embarrassant guère de scrupules moraux, parce que décidément, que ceux-là peuvent être inopportuns, fastidieux et lourds, si lourds, oh là...

(J'avais un moment envisagé de résumer succinctement pourquoi à mon avis il vaut mieux ne pas retomber dans ces ornières, ou de semblables, et pourquoi finalement tenir tant que cela à une certaine rectitude morale, même de façade ou de principe, mais vous l'avez échappé belle, je m'abstiendrai pour cette fois (je crois cependant que volens nolens, nous ne pourrons finalement y couper ...)

Vous savez certainement, cher Didier, qu'un quart au moins de la population en Israël est composé de non-juifs, que ceux-ci occupent à peu près toutes les positions possibles, et qu'il ne viendrait à l'idée de (presque) personne de leur interdire purement et simplement l'accès à tel service, lieu ou même de remplir certaines fonctions représentatives quelconques de ce pays. État juif et démocratique, est-il écrit dans la Déclaration d'Indépendance d'Israël ; cela veut dire qu'on affirme une identité collective et qu'on se donne les moyens de la préserver, notamment par la loi du Retour, mais se garde bien d'exclure qui que ce soit dans le pays même.
» En Europe, la représentation d'un enfant blanc est non-marquée, la représentation d'un enfant noir est marquée

Cher Chatterton, si vous permettez, d'abord, je ne brandis rien du tout, à moins qu'il ne s'agisse de circonstances toutes particulières.

Pour l'essentiel ma tentative de réponse à Didier est également à vous adressée.
Plus précisément, si je veux bien admettre que la représentation d'un enfant blanc est non-marquée, le fait de demander expressément que soit interdite la représentation d'un enfant autre que celui qui était considéré jusque là comme non-marqué, le marque en retour, par la mise en relief du marquage de l'autre.
01 juin 2011, 00:02   Re : No comment
Alain,

Vous nous dites :


(J'avais un moment envisagé de résumer succinctement pourquoi à mon avis il vaut mieux ne pas retomber dans ces ornières, ou de semblables, et pourquoi finalement tenir tant que cela à une certaine rectitude morale, même de façade ou de principe, mais vous l'avez échappé belle, je m'abstiendrai pour cette fois (je crois cependant que volens nolens, nous ne pourrons finalement y couper ...)

Il me semblerait essentiel, justement, que vous l'écriviez.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 09:17   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 juin 2011, 09:20   Re : No comment
Plus précisément, si je veux bien admettre que la représentation d'un enfant blanc est non-marquée, le fait de demander expressément que soit interdite la représentation d'un enfant autre que celui qui était considéré jusque là comme non-marqué, le marque en retour, par la mise en relief du marquage de l'autre.

Cher Alain, essayons de distinguer d'une part la description du système et d'autre part l'utilisation qui en est faite (et hop, revoilà la distinction langue/parole !).

Et dans cette utilisation, tâchons d'étager l'ordre des discours, de distinguer questions et réponses. Il es très important de rappeler à quoi l'on réagit. Les médias l'oublient tout le temps, et c'est précisément ainsi qu'ils fabriquent leurs petites phrases, dérapages et autres polémiques. Réagir à une affiche qui nous choque, parce que nous l'interprétons (fût-ce fautivement) comme une sorte de provocation métissolâtre, est autre chose que déclarer de but en blanc que nous souhaitons imposer telle norme imagière. « Je suis agacé par cette propagande incessante » ne veut pas du tout dire la même chose que « je suis partisan d'une sévère censure ».

Les apologistes du mélangisme et du remplacisme nous pourrissent l'existence depuis une trentaine d'années, et la population générale est arrivée à un degré d'exaspération sans précédent. Ajouter le risque judiciaire très réel que font peser sur nous tous des associations prétendument anti-racistes, qui comptent 50 membres ne représentant qu'eux-mêmes, et qui n'ont pas d'autre raison d'être que cette persécution judiciaire. Que tous ces gens commencent par se calmer, et vous verrez que cela contribuera grandement à calmer les esprits.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 12:56   Re : No comment
Citation
Didier Bourjon
D'autant qu'il faudra alourdir (comme vous dites) la chose, pour ce qui nous concerne : la situation est telle dans nos pays aujourd'hui que le fait de "stopper" toute immigration de masse ne pourra suffire, et qu'il faudra aussi envisager pour une part assez notable de ces populations un retour, précisément, et des conditions précises pour faire le départ entre ceux qui restent et ceux qui repartent [...].

Didier, si je puis me permettre, vous êtes un doux rêveur : l'Européen, douillet comme il est — R. Millet définit, dans une interview qui date, l'Européen comme « quelqu'un qui veut la sécurité sociale, c'est tout » (ce que confirme le fait que François Hollande, l'idéal-type du Français douillet, aimable et ouvert, est donné « nouveau favori des sondages ») —, acceptera sans rechigner le modèle de civilisation des États-Unis d'Amérique, ce Grand Autre qui le fascine — pour s'en convaincre, jetez un œil au programme télévisuel — : le multiculturalisme.

Les Français — et par extension les Européens — n'ont plus la force d'assumer la lourde tâche de l'assimilation : elle suppose un orgueil vierge de tout scrupule, voire une franche arrogance, un sentiment de supériorité culturelle et un amour de la francité qui fît que l'on n'acceptât jamais l'opprobre jeté depuis des décennies sur le franchouillard (réduit à n'être qu'un (Des)chien(s)).
01 juin 2011, 13:04   Re : No comment
Henri,

Je pense (tout comme vous, je crois) qu'il y a, en préalable à nos malheurs, un effondrement moral de notre société. Un symptôme remarquable fut la question du CPE : la jeunesse manifesta en masse contre des contrats qui introduisaient une précarité de... deux ans.

Nous avons une sorte de civilisation à l'américaine, mais sans le ressort, l'énergie et la combativité des Américains.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 13:25   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 juin 2011, 13:38   Re : No comment
Didier,

Un point de discussion historique.

Vous nous dites :

Mais d'une part l'histoire montre à l'envi que les révolutions ne sont jamais attendues par la plupart

Je n'en suis pas certain. Il me semble qu'il y a beaucoup plus de révolutions attendues que de révolutions subites. Je m'exprime mal : je ne veux pas dire que, pour ces révolutions-là, tout le monde ait su ce qui allait se passer. Je veux dire qu'assez longtemps avant elles on ressentait que le système tel qu'il était ne pouvait plus durer.

Je pense spécifiquement à trois grandes révolutions :

- la française de 1789. Les signes avant-coureurs ne manquent pas : les échecs de Maupeou et de Necker, la contestation de la monarchie absolue, la crise fiscale et morale, tout est là, tout est patent ;

- la russe de 1917. Pour ce qui la concerne, je pense que tout le monde est d'accord : depuis 1905, on sait (voir les écrits de Witte et de Stolypine) que, faute d'une réelle démocratisation, la révolution est inévitable. On ne sait pas si les Cadets ou les socialistes vont l'emporter ;

- la chinoise de 1911. Quand elle éclate à Wuhan, elle n'éclate pas par surprise, loin de là.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 13:40   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 juin 2011, 13:51   Re : No comment
Je ne comprends pas votre phrase :

En Russie, c'est 1905 qui a échoué, pas 1917 qui l'a emporté.

Je reviens à la charge : je suis d'accord pour dire que bien malin aurait été le Français de 1788, le Russe de 1916 ou le Chinois de 1910 qui aurait pu dire ce qui allait se passer. Je pense cependant que ces personnes avaient dans l'idée que "quelque chose" allait arriver, l'avènement d'un système "à l'anglaise" dans le premier cas, d'une nouvelle dynastie dans le dernier, ou autre chose encore. Je suis certain qu'il y avait une impression "d'à bout de course".
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 13:53   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 juin 2011, 14:01   Re : No comment
Didier,

Vous vous montrez bien tranchant, je trouve.

Vous nous indiquez, et c'est une idée intéressante :

Mais d'une part l'histoire montre à l'envi que les révolutions ne sont jamais attendues par la plupart, si inéluctables qu'elles paraissent après coup

C'est un argument de votre démonstration, et si on ne peut pas le discuter, je vois mal comment des débats peuvent s'engager.

Sans vouloir vous offenser, vous me faites un peu penser à un personnage que j'ai connu lorsque je suivais les cours d'officier de réserve d'état-major.

Ce monsieur, fort cultivé et passionnant dans ses exposés, répondait par l'argument d'autorité à toute question, tant et si bien que la rumeur prétendait qu'il se couchait le soir les bottes aux pieds et le képi sur la tête.
01 juin 2011, 14:06   Re : No comment
Justement, Didier : c'est là que l'intervention d'Henri est capitale. Il nous dit que, pour l'immense majorité des Français, le système n'est pas à bout de course. Au contraire, ils veulent toujours plus de sécurité sociale, de prévisibilité.

Ils sont des sortes de Joseph de Maistre pour lesquels la Sainte Trinité serait composée de la Sécurité sociale, des 35 heures et de la retraite à soixante ans. Ils veulent le rond Hollande, tout comme Joseph de Maistre pleurait sur le rond Louis XVI, à la différence que l'un était minoritaire et qu'ils sont majoritaires.


On ne fait pas la révolution en pantoufles.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 14:06   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 14:07   Re : No comment
Cher Didier, que je fusse un peu sec et par trop arrogant, notamment avec Alain, je l'admets tout à fait et m'en excuse, quoique vous vantassiez la verticalité qui, vous l'écriviez vous-même, « à l'ère de l'horizontalité la plus triviale, suscite quand même des nostalgies. »

Citation
Didier Bourjon
Mais permettez moi en retour de vous dire que votre enthousiasme actuel pour une vision héroïque et "vraiment nietzschéenne", bref : juvénile (j'aime !) de l'humanité de l'homme, non seulement est un peu trop... unilatérale et incomplètement fondée [...].

Ma vision de l'humanité est bien plus pessimiste et désenchantée que vous le croyez. Et quand bien même je serais nietzschéen en la matière, jamais je ne perdrai mon pessimisme — les "héros" et les surhommes nietzschéens sont des œuvres rares qui n'arriveront jamais à imposer leur "type" : « La croissance de la puissance d'une espèce est peut-être moins garantie par la prépondérance de ses chanceux, de ses forts, que par la prépondérance des types moyens et inférieurs... C'est chez ces derniers qu'est la grande fécondité, la durée ; avec les premiers croît le danger, la brusque dévastation, la rapide diminution du nombre. » Nietzsche, Fragment Posthumes, 14 [123], 1888
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 14:10   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
01 juin 2011, 14:26   Re : No comment
Les héros sont rares, ils l'ont toujours été. Ce qui distingue une période, une civilisation d'un autre, c'est leur statut : dans certaines ils sont les modèles, l'idéal à suivre, pas dans d'autres. Aux temps assez glorieux de notre IIIe République, les jeunes gens rêvaient en pensant à Pasteur, Bonaparte, ou Michel-Ange. Aujourd'hui, ils rêvent d'être Michaël Jackson, Zinédine Zidane ou une quelconque starlette télévisuelle.

La démocratie ne ment pas, elle reflète fidèlement au sommet ce qu'est la base. Mais la roue tourne et rien n'est écrit d'avance, ni les naufrages, ni les renaissances, ni les révolutions.
01 juin 2011, 15:48   Re : No comment
Jean-Marc nous dit aujourd'hui :

Je pense (tout comme vous, je crois) qu'il y a, en préalable à nos malheurs, un effondrement moral de notre société.
(...) Nous avons une sorte de civilisation à l'américaine, mais sans le ressort, l'énergie et la combativité des Américains
.

Et c'est le même Jean-Marc qui prônait hier ou avant-hier ici même les plus extrêmes prudences et circonspections :

Je me désole de voir que des personnes aussi intelligentes que bien des intervenants de ce forum s'aventurent sur des terrains aussi dangereux. On dirait que vous tentez le diable (...).
Pourquoi s'approcher autant des limites ?


J'avais peut-être tort d'estimer que Jean-Marc était prévisible.

Il est non moins imprévisible.

Puisque vous parlez de l'énergie et la combativité des Américains, sachez que ces limites que nous approchons dangereusement sont nos nouvelles frontières, cher Jean-Marc.
01 juin 2011, 17:57   Re : No comment
Buena Vista,

Je ne vois vraiment pas ce que vous voulez dire.
Utilisateur anonyme
01 juin 2011, 20:10   Re : No comment
Citation
Didier Bourjon
Certes, certes, cher Henri ; je suis heureux vis-à-vis d'Alain que vous ayez écrit ce qui précède.
Mais mon deuxième paragraphe ?

L'idée qu'une révolution, quelle qu'elle soit, puisse advenir en France ou dans un pays de niveau de vie comparable me semble sinon insensée, du moins chimérique : les narcotiques ont été si puissants — confort matériel, technique et médical, divertissements en tous genres, incitation au relâchement (abolition du service militaire, 35 heures, etc.) — que le "système immunitaire" des Français ne fonctionne plus. L'instinct d'auto-défense a été méticuleusement détruit.

Je me souviens d'une interview d'Alain Cotta sur Radio Courtoisie au cours de laquelle il dit — je cite de mémoire — : « Un haut fonctionnaire m'a confié que les dirigeants politiques ne réagissent pas face à la crise — et à la diminution du niveau de vie qu'elle provoque — parce qu'ils tablent sur l'adaptation des peuples des pays avancés : passé un certain niveau de vie, les peuples s'adaptent, me confiait-il. »

Les peuples riches s'adapteront : version courtoise — euphémique — de ce dont je parlais, à savoir l'affaiblissement des peuples européens par de puissants narcotiques.

On peut logiquement étendre ce raisonnement aux domaines politique, éthique et éducatif : les peuples assez riches s'adapteront aux mutations qu'on leur impose.

Jean-Marc, il me semble que la métaphore des pantoufles est moins juste que celle des narcotiques : car les pantoufles peuvent être retirées, alors que l'effet des narcotiques, lui, est imparable — voire mortel.

Tout cela est assez pessimiste, certes, mais en ces sujets la probité s'impose.
01 juin 2011, 23:39   Re : No comment
» Il est controuvé dans le cas d'espèce

Justement, c'est seulement le cas d'espèce qui m'avait intéressé là, cher Didier, alors qu'on pourrait penser que vous bottez en la touche des principes généraux : ce doit être une question d'opinion, mais pour ma part, et j'essaye de pointer l'épingle exactement là-dessus, dans la mesure où l'affirmation de son identité passe par la demande d'interdiction de la figuration de personnes qui par leur apparence physique ne peuvent participer de cette identité, comme l'exigence en avait été concrètement formulée supra, je crois, l'espace de contiguïté entre l'affirmation de soi et le rejet systématique de l'Autre existe bel et bien, il est illustré par ce cas d'espèce-là.

Ce point résume toute la difficulté que j'avais, à la suite de Jean-Marc, remarquée, pour peu que l'on considère qu'il y a là difficulté, problème moral, et/ou résurgence possible de certaines façons de penser et de procéder qu'on voudrait éviter.
On peut aussi considérer qu'il n'y a pas de problème du tout ; ou que s'il y en a un, dans un ordre de priorités axiologique déterminé, il est mineur.
Ce sont des différences d'appréciation qui sont en soi irréconciliables, à mon humble avis ; on ne peut que représenter la sienne, pas la fonder de façon incontestable.


» Dans ce cas, parce que vous participez consciemment à une exploitation simpliste, inopportune (anhistorique, apolitique, etc.) de ces fameuses "heures", vous posez qu'en face on cherche à recouvrir le trou d'une bâche. Non ! Ni les bonnes volontés, ni la force propre de l'In-nocence devenue moteur de notre histoire (qui, soit dit en passant, est précisément le "combat contre soi"), ne seraient nécessaires pour y pallier

Didier, il ne s'agit pas d'"exploiter" quelque trou que ce soit, pas du tout ; seulement de rappeler qu'il y a bien un trou qui n'a pas disparu, qui ne peut disparaître, ne nourrissons pas d'illusions à ce propos, qu'on peut y retomber, qu'on peut aussi faire un peu attention où l'on marche.
Ne confondez pas certaines occurrences où l'on vous crie : "Attention !", parce qu'il semble que vous risquez de vous en approcher, et l'obsession incontrôlée et généralisée du vertige.
02 juin 2011, 02:12   Re : No comment
» Réagir à une affiche qui nous choque, parce que nous l'interprétons (fût-ce fautivement) comme une sorte de provocation métissolâtre, est autre chose que déclarer de but en blanc que nous souhaitons imposer telle norme imagière

Cher Chatterton, je vous suis parfaitement là-dessus, votre distinction est aussi précise que précieuse : le simple fait de pointer l'affiche en en interrogeant le sens et les implications, comme s'est contenté de le faire Didier, est autre chose que d'exiger sa pure et simple interdiction, ce qu'il n'a au reste jamais fait.
Mais aussi, ce n'est pas du tout le premier message de ce fil qui souleva quelques sourcils, mais le tour trop précis que prenait la requête aux autorités afin d'en signaler le caractère représentatif impropre, qui flirtait avec la demande d'interdiction.
C'est bien une question de nuances et de jugeote quant à de certaines distances à ne pas franchir, et c'est pourquoi j'avais intitulé l'un de mes précédents messages "Pour une certaine hypocrisie"...
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 08:21   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
02 juin 2011, 09:34   Re : No comment
La morale contemporaine nous impose de façon inconditionnelle la fameuse ouverture à l'Autre. Mais ne sommes nous pas, nous aussi, l'Autre" de ces Autres", redevables de leur part d'un double respect pour être de surcroit leur "Autre" d'accueil ? C'est ce principe de base tenu pour évident depuis la nuit des temps que cet Autre accueilli ne cesse de bafouer.en se permettant d'exiger le respect de sa sacro-sainte altérité tout en se voulant traité comme le "même" de ceux qui l'accueillent et sans accorder à ceux-ci les égards qu'il exige pour lui ! Ce genre d'affiche ne peut qu'envenimer le sentiment d'un nombre grandissant d'autochtones et assimilés de devenir des étrangers dans leur propre pays sans, encore une fois, les égards que l'on exige, précisément, pour les étrangers. A trop vouloir violenter la nature humaine, on joue avec le feu car celle-ci risque fort, à force, de se rebiffer.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 09:39   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 11:35   Re : No comment
Citation
Didier Bourjon
L'exaspération est grande, peut-être à son comble, et notre peuple fait montre en vérité d'une grande retenue, d'une grande tempérance au regard de ce qu'il subit.

Retenue ? J'y crois pas ! Le peuple, que pourrait-il faire d'autre ? Les narcotiques ont déjà été consommés ! (Répondez, je vous prie, à ma dernière intervention.) Il acceptera sans rechigner le multiculturalisme et toutes les autres grandes mutations que la mondialisation entraîne. Les Français n'aiment pas avoir un train de retard : aussi imiteront-ils les États-Unis jusqu'au bout.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 11:39   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
02 juin 2011, 11:55   Re : No comment
Cher Henri, vous comptez probablement 43 ans de retard sur l'événement, pas moins. Sachez que cette déploration (L'idée qu'une révolution, quelle qu'elle soit, puisse advenir en France ou dans un pays de niveau de vie comparable me semble sinon insensée, du moins chimérique : les narcotiques ont été si puissants — confort matériel, technique et médical, divertissements en tous genres, incitation au relâchement (abolition du service militaire, 35 heures, etc.) — que le "système immunitaire" des Français ne fonctionne plus. L'instinct d'auto-défense a été méticuleusement détruit.) est sans objet en 2011, puisque les Français ont prouvé que l'état de stupéfaction que vous décrivez n'empêche en rien un soulèvement, comme cela fut le cas en 1968.

Que les Français puissent ou ne puissent pas se soulever malgré les narcotiques, là n'est pas la question, puisque nous savons qu'ils le peuvent dès lors qu'ils le firent il y a déjà 43 ans. Vous devez être jeune, et à ce titre, vous êtes aussi vieux, daté dans votre raisonnement, que peuvent l'être les jeunes indignados qui rêvent de refaire mai 68 en bégayant.

Le refaire ? Oui ils le peuvent. Oui on le peut, comme dit le poète. Et alors ? Cette révolution, toujours possible, doit nous apporter quoi ? Faire la révolution demande à réfléchir, non pas sur la possibilité de la faire ou de ne pas la faire, non point sur ses modalités, mais de la faire pour quels lendemains ? Quelle société, quel destin, pour commencer.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 12:35   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 12:51   Re : No comment
Le peuple dont vous parlez, cher Didier, est fasciné par Sarkozy — songez à l'analyse, qui n'est pas dénuée de sens, que donne Michel Maffesoli dans son livre Sarkologies — , voulait élire Strauss-Kahn, non parce qu'ils incarnent ce qui vous enchante, mais parce qu'ils incarnent la figure du contemporain que chacun voudrait être — ou que chacune voudrait suivre — : la figure de l'homme riche, orgueilleux et dénationalisé. — Voilà ce que je connais du peuple.

Enfin, cher Francis, je vous répondrai que les revendications du dernier soulèvement en date, celui de 68, puisque vous y faites référence, ne relèvent, selon moi, non d'un désir réel d'émancipation, mais d'une risible crise d'adolescence.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 13:24   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 13:50   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 14:26   Re : No comment
Citation
Didier Bourjon
Fasciné ? Le corps électoral, en tout cas, n'en veut plus à ce qu'il semble, non ? On voit par là combien votre vision est étrangement irréelle, cela vaut pour à peu près toutes vos affirmations sur l'époque et la politique : sortez de vos livres, juste un peu, ou repotassez votre histoire.

Ma vision serait étrangement irréelle... A vos yeux, certainement. On appelle ces différences de perspective : variété de paradigmes. "Ma" réalité est aussi solide que la vôtre, n'en doutez point, cher Didier.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 14:38   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
02 juin 2011, 19:44   Re : No comment
Didier,

Vous écrivez :


En attendant, écartons les choix d'un Jean-Marc qui, il y a peu, envisageait benoitement de voter DSK après s'être résigné à considérer N.S comme "carbonisé

C'est exact. Je suis, comme vous le savez, partisan du lesser evil. Il me semble évident que M. Sarkozy ne remontera pas la pente.

Par ailleurs, pour ce qui concerne le peuple français, je pense que c'est une erreur de le considérer de façon globale.

Il y a plusieurs peuples, politiquement parlant, comme on disait qu'il y a plusieurs France.

Mon analyse est la suivante.

Schématiquement, il y a une France populaire, qui doit se partager en trois parties à peu près égales entre la gauche, la droite et le Front national.

Il y a une France des personnes âgées et des catholiques (catégories regroupées pour l'occasion), très nettement à droite, avec une gauche et un Front national assez faibles.

Il y a enfin la "France insérée", vaste constellation qui regroupe les personnes qui ont pour fonction de penser, les artistes, les cadres, la classe moyenne supérieure. Celle-ci vote largement à gauche, avec un faible vote de droite et un très faible vote pour le Front national.

Face à cela, deux parties (le Front national et la droite) ont une "façon de jouer" assez simple : pour le Front national, se porter "à gauche" sur le plan économique, pour assurer sa suprématie dans les classes populaires. Pour la droite, développer le registre de la rigueur budgétaire et de la baisse d'impôts, pour assoir son emprise sur l'électorat âgé et gagner sur les classes supérieures éduquées.

La gauche se trouve confrontée à un problème tactique : mener campagne sur le thème "faisons rendre gorge aux riches" pour séduire la classe populaire lui aliènera la classe moyenne.
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 19:50   Re : No comment
(Message supprimé à la demande de son auteur)
02 juin 2011, 19:59   Re : No comment
Oui, je suis d'accord avec vous sur le fond : il y a un effondrement de M. Sarkozy dans cette catégorie et une hausse de Mme Le Pen, c'est indiscutable.

Si au score "attendu" de M. Sarkozy (que je vois tout de même un peu plus haut, mais guère au-dessus de 25%) vous ajoutez la partie villepinesque et le segment borliique, vous approchez du tiers, peut-être par défaut.

Une chose est en tout cas certaine : la gauche est très loin d'être majoritaire au premier tour (d'ailleurs une majorité de gauche au premier tour est très rare en France).

Pour ce qui est du PI, je vois plutôt son positionnement sur deux des segments de l'opinion:

- l'électorat conservateur, cela me paraît évident : politique fiscale, sens de la Nation (c'est pourquoi il faut être vigilant pour tout ce qui est écart de langage dans le domaine de l'immigration. On peut dire fermement les choses : "Fermer les frontières" est une chose que l'électeur conservateur comprend et approuve. En revanche, il faut se garder, en ce qui concerne cet électorat, des envolées et de l'excès).

- l'électorat "instruit mais im-professionnel de la pensée. Je pense aux médecins, aux ingénieurs... là encore, politique fiscale adaptée, souci de l'écologie sans délire, libéralisme en matière de moeurs peuvent porter.

Je constate en tout cas que Renaud Camus est de plus en plus cité (comme une sorte d'intellectuel-hobereau réactionnaire ayant une philosophie politique, ce qui n'est pas forcément un défaut). Avez-vous aussi noté cela ? Renaud Camus commence à être une des personnes dont on parle. Il faudrait peut être voir du côté de sites sérieux comme Atlantico, qui sont assez proches de l'idée générale autour de ce forum, et qui ne sont pas des gens excessifs.
» Sauf que, pardonnez-moi d'insister cher Alain, la demande en question, pour le cas précis qui nous occupe précisément (hum…), relevait non pas "d'une demande d'interdiction de la figuration de personnes qui par leur apparence physique…" absolue, "systématique", en toutes circonstances, mais exprimait le refus ponctuel et politique de laisser passer une provocation vicieuse et calculée

Ah je ne sais pas, Didier, ne pouvant sonder les âmes et les cœurs, il faudrait demander à son auteur ; tout au plus me souviens-je que ce dernier trouvait également d'un toupet incroyable que de jeunes mamans non-européennes encombrassent le trottoir de leurs poussettes en attendant l'autobus, s'entretenant placidement, comme si de rien n'était.
Sans compter l'épreuve d'avoir à endurer ensuite dans le véhicule même les criailleries de marmots allogènes, déjà qu'il faut se taper les siens propres, alors ceux des autres !
Et pour cela, pour ne plus avoir à supporter ces hululements térébrants, j'en serais plutôt d'accord : allez hop, par la fenêtre !
Mais attention, toutes couleurs confondues...
Utilisateur anonyme
02 juin 2011, 22:50   Re : Où l'on retombre sur ses pieds par la fenêtre
Citation
Didier Bourjon
Ah, les perspectives... Je pourrais vous répondre que celle que je construis est d'un combattant, tandis que la vôtre est d'un vaincu plus encore que d'un doux rêveur abrité derrière un contempteur du monde comme il va...

Oh, cher Didier, combattez, combattez... Mon combat est ailleurs : la fausseté est trop tenace pour que je me gaspille sur d'autres fronts.

Citation
Didier Bourjon
Notez toutefois, comme je l'ai déjà souligné, que vous ne prenez pas beaucoup de risques avec vos prédictions...

J'ai toujours préféré — car je peux la souffrir — l'âpre vérité à l'enivrante illusion.
Utilisateur anonyme
03 juin 2011, 07:04   Re : Où l'on retombre sur ses pieds par la fenêtre
(Message supprimé à la demande de son auteur)
03 juin 2011, 08:59   Re : No comment
Citation
Didier
D'autant que je ne partage pas, loin s'en faut, la détestation des enfants, seulement des enfants mal éduqués (oui, je sais, de nos jours...), tout au contraire j'aime m'y consacrer et je peux passer des heures avec ceux qui le méritent — au risque d'aggraver mon cas je dirais : tous les enfants le méritent, au moins au cours de l'extraordinaire période qui va du tout premier moment à environ trois ans.

Tiens ! Un sujet dans mon expérience et, au moins puis-je le souhaiter, dans mes compétences. Eh bien, je souscris de toutes mes forces.
03 juin 2011, 09:04   Re : No comment
" tous les enfants le méritent, au moins au cours de l'extraordinaire période qui va du tout premier moment à environ trois ans."
Entièrement d'accord. J'irais, en ce qui me concerne, jusqu'à quatre ans .
Utilisateur anonyme
03 juin 2011, 13:10   Re : No comment
Citation
Didier Bourjon
Cher Henri, vous n'êtes pas drôle, c'est dommage.

Cher Didier, j'en suis flatté. Je reste attaché au sens du substantif jadis usité d'où l'adjectif est dérivé : Drôle : « personne méprisable. » (Dictionnaire de Philibert-Joseph Le Roux, 1718)
03 juin 2011, 13:27   Re : No comment
Ô Henri Lesquis, qui humez si bien l'air des cimes, avez-vous fait la recherche "Nietzche, esprit de sérieux, lourd", recommandée par M. Bourjon ? C'est très important.
Utilisateur anonyme
03 juin 2011, 13:56   Re : No comment
Cher Stéphane, voici un fragment de 1885 dans lequel Nietzsche se confie — ce qui est plutôt rare — ; il nous explique que l'ironie et la légèreté qu'il prône — et qui caractérisent sa plume — trahissent sa profonde fragilité, sa profonde tristesse :

« Il y a une fausse appréciation de la gaîté, contre laquelle on ne peut rien ; mais celui qui l'adopte
n'a finalement qu'à s'en contenter. Nous qui nous sommes réfugiés dans le bonheur, nous qui avons
besoin, en quelque sorte, du midi et d'une folle surabondance de soleil, nous qui nous asseyons sur
le bord de la route pour voir passer la vie, pareille à un cortège de masques, à un spectacle qui fait
perdre le sens ; nous qui exigeons cela justement du bonheur, qu'il nous fasse perdre le sens ; ne
semble-t-il pas que nous ayons conscience d'une chose que nous redoutons ? Il y a quelque chose
en nous qui se brise aisément. Craindrions-nous les mains puériles et destructives ? Est-ce pour
éviter le hasard que nous nous réfugions dans la vie ? Dans son éclat, dans sa fausseté, dans sa superficialité, dans son mensonge chatoyant ? Si nous semblons gais, est-ce parce que nous sommes
immensément tristes ? Nous sommes graves, nous connaissons l'abîme — est-ce pour cela que nous
nous défendons contre tout ce qui est grave ? Nous sourions en nous-mêmes des gens aux goûts
mélancoliques chez lesquels nous devinons un manque de profondeur ; hélas ! Nous les envions
tout en nous raillant d'eux — car nous ne sommes pas assez heureux pour pouvoir nous permettre
leur délicate tristesse.
Il nous faut fuir jusqu'à l'ombre de la tristesse : notre enfer et nos ténèbres
sont toujours trop proches de nous. Nous savons une chose que nous redoutons, avec laquelle
nous ne voulons pas demeurer en tête-à-tête ; nous avons une croyance dont le poids nous fait
trembler, dont le chuchotement nous fait pâlir, — ceux qui n'y croient pas nous semblent heureux.
Nous nous détournons des spectacles tristes, nous bouchons nos oreilles aux plaintes de ce qui
souffre ; la pitié nous briserait si nous ne savions nous endurcir. Reste vaillamment à nos côtés,
insouciance railleuse ! Nous ne prendrons plus rien à cœur, nous choisirons le masque pour divinité
suprême et pour rédempteur. »

Aussi suis-je peut-être assez heureux pour me permettre une si délicate tristesse...
03 juin 2011, 20:37   Un bon nasique
En revanche, j'ai toujours trouvé William Claude Dukenfield, alias W. C. Fields, à mourir de rire, grand détestateur d'enfants devant l’Éternel (je consens à excepter les moins de deux ans), et dont l'impressionnant pif tubéreux trahissait une complaisance coupable pour l'air vireux des bas-fonds.
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