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Sexe et genre

Envoyé par Mathieu 
15 septembre 2011, 21:28   Re : Sexe et genre
Kiran,

Au titre de l'étrangeté littéraire, je vous livre ces extraits (peu connus je pense de Montherlant) qui usa (et abusa) du prétexte donné par les "Rythmes africans" pour écrire le Chant des Lamels (il ne fut pourtant pas publié à l'Harmattan).

Ce texte de 1934 me paraît inouï, quand on connait les embardées de Montherlant en direction de la jeunesse :

L'amour des proies fraîches nous est doux comme la pluie.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches est comme le froid qui vient de la mer.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches, nous avons nagé dans cet amour.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches nous retrousse les babines.
Frappons le sol de nos queues.

...

L'amour des proies fraîches est en lui comme un chien.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches m'a mené dans des courses errantes.
Il m'a couvert d'écume immaculée.
L'amour des proies fraîches a rendu ma course tremblée
comme celle du lièvre quand il entend le faucon
L'amour des proies fraîches a miné mon coeur.
Le goût que j'ai d'elles me fait mal.

L'amour des proies fraîches a miné son coeur.
Frappons le sol de nos queues.

L'amour des proies fraîches m'a exilé du bonheur.
Dieu lui-même ne peut plus me le donner.
L'amour des proies fraîches m'a obscurci comme de la peur.
L'oiseau de mon intelligence s'est envolé.

L'amour des proies fraîches quand nous n'avons fait que les blesser,
quand elles croient qu'elles pourront encore vivre,
quand nous le leur laissons croire.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches quand elles se confient a nous,
quand nous léchons leurs blessures de nos langues bleues et noires.

Frappons le sol de nos queues.
Elles, elles veulent vivre encore pour se baigner dans les flaques d'eau.
Nous, nous voulons les dévorer.
Frappons le sol de nos queues.
L'amour des proies fraîches, qui révulse les yeux.
L'amour des proies fraîches, tornade de bonheur.
Frappons le sol de nos queues.

L'amour des proies fraîches, je me couche en lui comme dans de la fange,
parmi les oiseaux sans ailes, a la pointe de chaque matinée.
Et pourtant de par le monde il y avait d'autres choses qu'elles,
et j'ai vu sur le sol la trace des pieds de l'Ange, distincte entre leurs foulées.

L'amour des proies fraîches lui fait tenir des propos étranges
Frappons le sol de nos queues.
16 septembre 2011, 02:24   Un charme rustique
Cher Jean-Marc, cela rappelle un peu votre ronde des culs soufflés ; ici on dirait les ébrouements cadencés et lourds de massifs couillus, sorte de pogo lent sur trois pattes...
16 septembre 2011, 04:14   Re : Sexe et genre
Chère Véra, je suis plutôt d'accord avec vous. Les gender studies seraient peut-être plus à leur place en cours de philosophie que de SVT.
Je regrette depuis longtemps qu'il n'y ait pas au lycée, en 1ère et en Terminale, un cours d'"histoire de la pensée (occidentale)" allant des Grecs au XXème s. Il me semble qu'il pourrait bien plus intéresser les élèves que le cours de philo actuel.
16 septembre 2011, 04:16   Re : Sexe et genre
Très cher frère Jean-Marc, je fréquente moi aussi beaucoup les librairies religieuses et beaucoup "Les Mots à la bouche" quand je suis en France. Il est fort possible que nous nous y soyons croisés.
08 octobre 2011, 09:21   Re : Sexe et genre
A titre d'information, ce matin, le "Réplique" de mon cher Finkie est consacré à la théorie du genre et à la différence des sexes. "Répliques" d'A. Finkielkraut sur la théorie du genre et la différence des sexes.
08 octobre 2011, 09:45   Re : Sexe et genre
« La plupart de ces chercheurs sont américains et vous reconnaîtrez que les concepts de "Grand Remplacement" ou de "Contre-colonisation", à New York, Chicago ou San Francisco, ont peu de pertinence. »

Ah bon ?
08 octobre 2011, 15:57   Re : Sexe et genre
Je n'ai rien compris à l'émission "Répliques" sur la théorie du genre. Quelqu'un aurait-il des lumières ?
AF invite une philosophe qui réfléchit sur la théorie du genre mais qui juge que cet objet n'existe pas. Puis, elle parle de substances, de catégories, de qualités, etc. S'il y avait un philosophe parmi les In-nocents pour tenter de m'expliquer ce qui s'est dit dans ce dialogue de sourds, je lui serais reconnaissant.
Cela étant, je vais m'empresser de lire le nouveau roman de M. Schneider. Le titre est très beau.
08 octobre 2011, 16:57   Re : Sexe et genre
Moi aussi, j'ai ressenti cette confusion dans la parole de Mme Fraisse, qui semblait venir de ce qu'elle paraissait retenir un peu son jeu : j'avais souvenir de l'avoir entendue précédemment, ici et là, réciter un catéchisme un peu plus vindicatif. Pour l'anecdote, l'entendre seriner "De Bonald", "De Bonald", "De Bonald" a failli me faire éteindre le poste. Quant à M. Schneider, j'ignore quelles sont ses qualités d'écrivain, mais je n'aurais pas le même empressement que vous, cher Bruno Chaouat, si j'en juge par sa façon de citer "l'bouquin d'Bourdieu" ou de parler du "vagin artificiel"...
08 octobre 2011, 18:28   Re : Sexe et genre
C'est à croire que nous avons tous un petit Francmoineau dans la tête... Ces de Bonald à répétition m'ont hérissé, moi aussi. Ce qu'elle disait était de toute façon très vague et confus. Je suis heureux de voir que je ne suis pas le seul à n'avoir pas compris grand-chose à ce qu'elle disait.
08 octobre 2011, 19:35   Re : Sexe et genre
Cette préciosité masque toujours un peu d'indigence. Heureusement, j'ai basculé sur France-Angleterre pour une leçon de simplicité bien sentie.
08 octobre 2011, 19:55   Re : Sexe et genre
Le livre de M. Schneider sur Glenn Gould est très beau. "Bouquin" était inélégant, en effet.
08 octobre 2011, 19:56   Re : Sexe et genre
Doit-on dire De Maistre, ou Maistre ? Je vous prie de pardonner mon ignorance... (je repense au "De Charlusse" !)
08 octobre 2011, 20:14   Re : Sexe et genre
Pensez à De Broglie, écrivez-le De Maistre et prononcez-le Apfelstrudel
08 octobre 2011, 20:26   Re : Sexe et genre
Cela m'a rappelé (du côté de Geneviève Fraisse) la "pratique théorique" d'Althusser à laquelle j'ai fortement cru pour finir par m'apercevoir que ce n'était rien. Mais aussi bien Schneider que Finkielkraut m'ont paru batailler contre des épouvantails armés surtout de lieux communs. Au moins Madame Fraisse tentait de problématiser, mais sans résultat compréhensible. La problématique refusait obstinément d'accoucher, tandis que de l'autre côté on se refusait obstinément d' envisager même qu'il y eût une problématique .
08 octobre 2011, 20:29   Re : Sexe et genre
Je sens bien qu'il faut dire Bonald, mais pourquoi De Maistre ? Vous voyez que je suis éhonté, aujourd'hui, jour, pourtant, de contrition...
08 octobre 2011, 20:33   Re : Sexe et genre
Geneviève Fraisse n'est pas vraiment une philosophe, c'est ce que Molière appelle "une femme savante". Elle s'occupe de la différence sexuelle, passe son temps à en minorer l'importante tout en luttant pour la reconnaissance de la spécificité des femmes, et toutes sortes de revendications de l'époque libérale et amnésique.
Que Mme Fraisse soit aussi inculte ne m'étonne pas. Sa perméabilité à tous les caprices du désastre en cours prouve assez son ignorance de et son peu de familiarité avec le coeur de notre civilisation.
Pour Maistre ou de Maistre, on peu dire les deux. Les membres de ladite famille disent plutôt "Maistre" tout court. Pour Broglie, je pense qu'on dit plutôt "de Broglie". La règle est qu'on tolère la mention du "de" dans le cas des monosyllabes. Au sein de cette règle, une nuance : il est toujours plus élégant d'omettre le "de". On dira plutôt : "C'est un Maistre" que "C'est un de Maistre".
08 octobre 2011, 23:35   Re : Sexe et genre
» mais pourquoi De Maistre ?

Si les chose étaient simples, parce qu'il n'y a qu’une syllabe sonore... ne l'étant pas, je crois qu'on dit Maistre ?...


» C'est à croire que nous avons tous un petit Francmoineau dans la tête...

C'est terrible, n'est-ce pas, le bougre est contagieux... L'ennui étant que n'ayant ni son œil ni sa sûreté de jugement, on peut bien se prendre les pieds dans le tapis...
Utilisateur anonyme
09 octobre 2011, 08:53   Re : Sexe et genre
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 octobre 2011, 09:40   Re : Sexe et genre
Ou comment intégrer l'exception dans la norme pour qu'un jour la différence ne soit plus. Comme en tout le paralogisme est à l’œuvre.
09 octobre 2011, 10:18   Re : Sexe et genre
Le renversement pervers c'est de faire comme si l'exception serait la norme et cela serait bien évidemment impossible à imposer si la nomenklatura aux commandes n'avait pas à sa disposition des outils de propagande (électroniques en particulier) en mesure de subjuger le citoyen-spectateur par une mise en scène sans réplique comme le disait si bien Debord.
09 octobre 2011, 10:32   Re : Sexe et genre
La publicité, summum du cynisme — rien qui puisse prétendre échapper à son arraisonnement ; elle n'a pour tabou que ce qui la fait être, c'est-à-dire le profit lui-même.
09 octobre 2011, 10:41   Re : Sexe et genre
La publicité de l'époque, et pas en totalité tout de même.
Utilisateur anonyme
09 octobre 2011, 13:10   Re : Sexe et genre
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 octobre 2011, 13:45   Re : Sexe et genre


Aux Ateliers Devarrieux, à l’origine de ces affiches, le directeur dément toute volonté de choquer. "Eram est l’un des rares marchands de chaussures qui proposent des produits à l’ensemble de la famille : les hommes, les femmes et les enfants. C’est simplement ce que nous voulions dire", explique Benoît Devarrieux. Reste que ces trois représentations sont loin d’être habituelles dans le paysage publicitaire. Pourquoi les avoir choisies ? "La pub a tendance à véhiculer toujours le même cliché du papa qui travaille, de la maman à la maison et leurs enfants. Mais, la famille a évolué et, même si ce schéma existe toujours, il n’est plus le seul. Ces familles que nous représentons, elles existent : on en parle dans les magazines, à l’Assemblée nationale… Notre message c’est que quel que soit le type de famille auquel on appartient, ce qui importe et qui est sacré, c’est qu’il y ait du lien et de l’amour entre les membres de ce groupe."

La Vie.fr
09 octobre 2011, 14:22   Re : Sexe et genre
Citation
Éric Veron


Aux Ateliers Devarrieux, à l’origine de ces affiches, le directeur dément toute volonté de choquer. "Eram est l’un des rares marchands de chaussures qui proposent des produits à l’ensemble de la famille : les hommes, les femmes et les enfants. C’est simplement ce que nous voulions dire", explique Benoît Devarrieux. Reste que ces trois représentations sont loin d’être habituelles dans le paysage publicitaire. Pourquoi les avoir choisies ? "La pub a tendance à véhiculer toujours le même cliché du papa qui travaille, de la maman à la maison et leurs enfants. Mais, la famille a évolué et, même si ce schéma existe toujours, il n’est plus le seul. Ces familles que nous représentons, elles existent : on en parle dans les magazines, à l’Assemblée nationale… Notre message c’est que quel que soit le type de famille auquel on appartient, ce qui importe et qui est sacré, c’est qu’il y ait du lien et de l’amour entre les membres de ce groupe."

La Vie.fr

Hum ... Si ces familles sont de la même qualité que les chaussures Eram, je ne gagerais pas de leur pérennité.
Utilisateur anonyme
09 octobre 2011, 15:02   Re : Sexe et genre
(Message supprimé à la demande de son auteur)
09 octobre 2011, 15:51   Re : Sexe et genre
Oui, ça ne sent pas des pieds, ça pue l'idéologie.
10 octobre 2011, 04:41   Re : Sexe et genre
Citation
Renaud Camus
« La plupart de ces chercheurs sont américains et vous reconnaîtrez que les concepts de "Grand Remplacement" ou de "Contre-colonisation", à New York, Chicago ou San Francisco, ont peu de pertinence. »

Ah bon ?

Ah bon ? Ah bon.
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