D'après Xavier Lemoine, la
kafala est, de toute façon, déjà mise en pratique en Ile-de-France, même si cela n'est pas en conformité avec la loi française. C'est un peu la même chose que pour les financements de mosquées : bien qu'étant officiellement interdits par la loi, ils sont autorisés en pratique par diverses dérogations dont les pouvoirs publics se cachent à peine.
Ce qui est également amusant dans cette histoire, c'est l'argument avancé pour l'introduction de cette loi en France : la "non discrimination". Or, ce à quoi Alain Milon n'a sans doute pas pensé, c'est que dans le droit musulman (tel par exemple qu'il est appliqué au Maroc ; voir
ici), un enfant musulman ne peut être recueilli dans le cadre de la
kafala que par des musulmans (en effet, l'islam se considère comme la religion "naturelle" de l'humanité, ce qui veut dire que tout être humain naît musulman et que ce sont les parents qui, ensuite, en font éventuellement des juifs ou des chrétiens ; donc mieux vaut éviter, pour l'islam, que des gens d'une autre religion "transforment" des enfants musulmans en juifs, chrétiens ou autre). Donc cette loi, en France, ne mettrait pas fin à une discrimination mais, au contraire, en introduirait une, puisque cela reconnaîtrait que des enfants musulmans ne peuvent pas être adoptés par des personnes d'une autre confession que l'islam.