Le site du parti de l'In-nocence

La rave pour les tout-petits

Envoyé par Romain Lothaire 
Bien que je ne partage pas les philippiques dans lesquelles se lancent ici parfois certains honorables in-nocents à l'encontre du jazz, du rock et de la musique électronique, je dois dire que nous sommes face à un monument majeur et savoureux de festivus festivus...

[www.dna.fr]
Je crois que nous devrions prendre l'idée du festivus festivus au pied de la lettre, et créer la chronique de Ronchon Piceuffroy.
Ou, en bons Festivus, organiser la Fête du silence, avec DJ Camusse.
Utilisateur anonyme
22 juin 2011, 13:54   Re : La rave pour les tout-petits
Citation
William König
Bien que je ne partage pas les philippiques dans lesquelles se lancent ici parfois certains honorables in-nocents à l'encontre du jazz, du rock et de la musique électronique [...].

Cher William König, si j'ai pu attaquer ici ou là les musiques industrielles et électroniques (rock, techno, rap, etc.), ce n'est pas tant par goût — quoique... — que par respect pour la nature qui, elle, les condamne franchement : les basses fréquences nuisent aux capacités cognitives humaines (voyez en particulier les travaux du Dr. Alfred Tomatis).
Pourtant il me semblait que l'Einleitung d'Also Sprach Zarathustra de R. Strauss d'après... non rien.
Cher Henri, j'ai des doutes sur ces travaux. Les musiques dont vous parlez n'utilisent pas des fréquences aussi graves que celles des instruments traditionnels, à commencer par l'orgue. Berlioz avait promu, grâce à un luthier parisien, l'octobasse, instrument gigantesque qui n'a pas fait école. On pouvait en voir un exemplaire au musée du Conservatoire.
Utilisateur anonyme
22 juin 2011, 14:05   Re : La rave pour les tout-petits
(Message supprimé à la demande de son auteur)
« Pourtant il me semblait que l'Einleitung d'Also Sprach Zarathustra de R. Strauss d'après... non rien. »

Ou la Messe de l'Homme armé, de Pierre de La Rue...
Ce que craint Henri, crois-je comprendre, ce sont les sérénades à l'hélicon. Pas assez naturel. On peut le comprendre. (C'est Boris Joyce qui manque ici):

Utilisateur anonyme
22 juin 2011, 15:11   Re : La rave pour les tout-petits
Citation
Florentin
Cher Henri, j'ai des doutes sur ces travaux. Les musiques dont vous parlez n'utilisent pas des fréquences aussi graves que celles des instruments traditionnels, à commencer par l'orgue.

Cher Florentin, voici un extrait d'une thèse d'acoustique intitulée Étude sémantique et acoustique de la perception des basses fréquences dans l’environnement sonore urbain, Université Paris VI, 2003, (Catherine Guastavino) [ source ] :

« Plusieurs études sur la perception des basses fréquences ont été menées dans un contexte musical. Cependant la plupart des instruments traditionnels fournissent très peu d’énergie en dessous de 200 Hz (à l’exception de l’orgue) et les études montrent que la fréquence fondamentale basses fréquences est le plus souvent perçue au travers de ses harmoniques. Les basses fréquences ont essentiellement été étudiées dans le cadre de l’acoustique des salles et des musiques amplifiées dans lesquelles l’amplification permet d’obtenir des niveaux sonores élevés en basses fréquences.

[…] Les basses fréquences jouent un rôle important dans la qualité sonore des salles de spectacles. Elles contribuent fortement au critère d’enveloppement d’une salle ainsi qu’à l’étendue auditive des sources sonores.

[...] Les basses fréquences jouent un rôle très important dans les musiques amplifiées. L’implication du corps entier dans leur perception attire les amateurs de sensations fortes.

[...] Cependant, la forte présence de basses fréquences, masquant le reste du spectre, associée à la mauvaise acoustique des locaux de répétition provoquent rapidement une surenchère du niveau sonore, entraînant souvent des vertiges et autres troubles de la perception. Ces effets sont recherchés par les musiciens, qui expérimentent des sensations nouvelles.

[...] Touché considère également que les basses fréquences jouent un rôle de lien social par la dépossession de soi au profit d’un magma sonore enveloppant le groupe : “les basses fréquences unissent les corps dans un même brouillard”. Touché souligne l’importance de termes employés tels que “canon de basses” ou “compression” qui font référence à une arme militaire qui frappe avec puissance et sans distinction. De plus, dans un monde ou tout va de plus en plus vite, les basses fréquences représentent ce qui appartient au domaine de la lenteur et de la stabilité et rassurent pour l’individu en marge de la société. »

Citation
Stéphane Bily
« Pourtant il me semblait que l'Einleitung d'Also Sprach Zarathustra de R. Strauss d'après... non rien. »

Ou la Messe de l'Homme armé, de Pierre de La Rue...

Ou "La Rue de l'Homme-Armé, numéro 8 bis", de Labiche (Eugène), avec la collaboration de Nyon (Eugène).
Il faudrait donc parler de l'intensité des basses fréquences.

Très belle messe de L'Homme armé que celle de Guillaume Dufay.
On notera que les sons les plus "agréables", économiquement parlant, sont typiquement ceux produits par la société Muzak (marque enregistrée). Ces sons, qu'on cesse d'entendre au bout d'un certain temps alors qu'ils existent, ont pour effet :

- de calmer les anxieux ;

- de faciliter la concentration au travail dans les tâches imbéciles (travail à la chaîne) ;

- de mettre dans de bonnes dispositions d'esprit le consommateur potentiel.

Muzak travaille sur ce thème depuis 1934, et voici un extrait de leur site :

Stir the senses. Stimulate the sales.
Muzak is now a Mood Media company.
The power of media just grew exponentially.
Citation
Henri Lesquis
Citation
William König
Bien que je ne partage pas les philippiques dans lesquelles se lancent ici parfois certains honorables in-nocents à l'encontre du jazz, du rock et de la musique électronique [...].

Cher William König, si j'ai pu attaquer ici ou là les musiques industrielles et électroniques (rock, techno, rap, etc.), ce n'est pas tant par goût — quoique... — que par respect pour la nature qui, elle, les condamne franchement : les basses fréquences nuisent aux capacités cognitives humaines (voyez en particulier les travaux du Dr. Alfred Tomatis).

Je n'ai aucune compétence pour m'exprimer sur la question des basses fréquences et de leur nocivité. En revanche, je sais que les musiques dites populaires sont des genres d'une grande diversité, dans lesquels s'expriment tant des artistes délicats que d'autres plus échevelés... Quel rapport sur la question des basses fréquences entre un titre tonitruant interprété par le big band de Dizzy Gillespie et le même titre réinterprété à la guitare acoustique par Sylvain Luc (je pense à A Night In Tunisia) ? Aucun, et pourtant il s'agit bel et bien de jazz dans les deux cas...

Je suis certain que l'on peut trouver des exemples similaires dans les autres musiques populaires, tout comme dans la musique savante...
Utilisateur anonyme
22 juin 2011, 20:41   Re : La rave pour les tout-petits
Certes, cher William, on peut toujours trouver des exceptions aux tendances générales. Mais je résumerai mon point de vue par cette déclaration aporétique que j'emprunte à Quignard : « Je fuis la musique infuyable. »
Utilisateur anonyme
22 juin 2011, 21:10   Re : La rave pour les tout-petits
« Le fascisme est lié au haut-parleur. Il se multiplia à l'aide de la « radio-phonie ». Puis il fut relayé par la « télé-vision ».
Au cours du XXè siècle, une logique historiale, fascise, industrielle, électrique — quelle que soit l'épithète qu'on veuille retenir — s'est emparée des sons menaçants. La musique, par la multiplication non de son usage (son usage au contraire s'est raréfié) mais de sa reproduction comme de son audience, a désormais franchi la frontière qui l'opposait au bruit. En ville, la diffusion des mélodies a engendré des réactions de phobies, dégénérant de façon héroïque sous forme de meurtres à la carabine.
À la campagne, la rareté des agressions (avions, tracteurs, scies électriques, détonations des fusils, motocyclettes tout terrain, perceuses et visseuses toutes cloisons, tondeuses à gazon, bennes à ordures, postes de télévision ou tourne-disques même situés à plus d'un kilomètre, portés par bouffées par le vent) permet parfois de recomposer peu à peu la musique comme un non-bruit.
C'est à la campagne qu'il m'arrive de rejouer avec plaisir, quelques instants, de cette chose ancienne, exceptionnelle, convocative, dépossédante, fascinante qui avait nom la « musique ». »

Quignard, La haine de la musique, IXè TraitéDésenchanter
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