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Europe / Euro

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
03 juillet 2011, 07:23   Europe / Euro
(Message supprimé à la demande de son auteur)
03 juillet 2011, 10:53   Re : Europe / Euro
Depuis deux ou trois ans, le nom et l'adjectif "dettes souveraines", à force d'être agglutinés l'un à l'autre ou pressés l'un sur l'autre dans les discours des partisans de l'Europe fédérale, comme si "dettes" appelait "souveraines" et inversement, ont fini par durcir, se scléroser, se solidifier, laissant accroire que les dettes sont le fait ou la conséquence de ce qui reste encore de la souveraineté des pays qui composent l'UE. Or, ces dettes ne sont pas dues à quelque souveraineté que ce soit, mais à une perte de souveraineté, et d'abord à l'interdiction faite à la Banque de France de prêter de l'argent à l'Etat, c'est-à-dire à l'Etat de se prêter de l'argent à lui-même. Si les pays de l'UE étaient souverains, ils n'auraient pas accumulé ces centaines de milliards d'euros de dettes qui ont pour (seul) effet d'aliéner leur souveraineté et de les soumettre au bon vouloir de leurs créanciers, actuels et futurs. Les dettes accumulées par la Sécurité sociale résultent d'une mauvaise gestion, et non de quelque souveraineté que ce soit, la Sécurité sociale ayant formé longtemps un organisme paritaire d'assurance et de retraite. Les collectivités locales, communes, départements, régions ont accumulé des milliards de dettes, sans que la souveraineté y ait eu quelque responsabilité que ce soit. En 2008, les dettes et les pertes des banques privées n'étaient pas souveraines, mais c'est l'Etat qui leur a prêté de l'argent pour effacer leurs avoirs "toxiques"...
Ces "dettes souveraines" répétées à cor et à cri ont une raison d'être : faire porter la responsabilité de la crise sur les Etats (encore un peu souverains), délégitimer la souveraineté et laisser accroire qu'il n'y a pas de salut pour les peuples hors le fédéralisme, un Etat européen, une gouvernance nouvelle et mondiale. En un mot : abandonnez ce qui reste de souveraineté et vos dettes seront effacées.
03 juillet 2011, 20:32   Re : Europe / Euro
D'accord avec JGL.
Le propre de la souveraineté, c'est justement de ne rien devoir à personne...
L'expression "dette souveraine" est encore une de ces belles invention de la langue de bois. La dette, c'est plutôt le propre de la vassalité. Cette vassalité aux banques privées fut effective dès que l'Etat a cru bon (par Pompidou / Giscard / Mesmer), de leur déléguer la gestion de la monnaie en toute indépendance.
03 juillet 2011, 20:36   Re : Europe / Euro
Florentis,


Il ne me semble pas que l'ancien régime ait eu un talent particulier pour équilibrer son budget. "Dette" et "France du XVIIIème siècle" sont des termes qui vont fort bien ensemble.

Plus avant dans l'histoire, Philippe le Bel avait manipulé la monnaie.
03 juillet 2011, 20:43   Re : Europe / Euro
Oui, si vous faites référence à la Banque de Laws, permise par l'anglophile régent, je vous l'accorde volontiers.

Mais il faut faire une nuance avec le temps présent : à l'époque, un métal précieux était nécessaire. Aujourd'hui, il ne s'agit plus guère qu'un suite de bits en mémoire. Des milliards peuvent être créé par un clique de souris.

Mais c'est surtout les Vénitiens qui s'amusaient à spéculer sur l'or et l'argent entre l'occident et l'orient.
03 juillet 2011, 21:23   Re : Europe / Euro
Si vous considérez la France du temps de sa souveraineté (époque révolue suivant vos dires), vous noterez :

- que le franc vit sa valeur divisée par quatre entre 1918 et 1939 ;

- qu'il la vit divisée par quatre encore de 1945 à 1958 ;

- qu'il perdit encore la moitié de sa valeur de 1958 à 1973.

Je ne parle même pas de l'inflation des années 70 et 80, que j'ai bien connue, avec le contrôle des changes et tutti quanti.

Alors, vous voyez, quand je lis sur mon écran que la souveraineté retrouvée verrait par miracle nos problèmes se résoudre, je suis obligé de retenir ma table de nuit 1930, parce qu'elle se met à rigoler.

Elle me dit (la table de nuit) que ce retour à notre souveraineté serait le retour à nos faiblesses, à savoir, comme nous n'aurions pas de contraintes, à l'inflation qui ruine ceux qui ont économisé.

Souvenez-vous de la devise de l'écureuil de la Caisse d'épargne :

"Les éconocroques, je les croque".
03 juillet 2011, 22:47   Re : Europe / Euro
Je n'ai pas tellement l'impression que l'inflation ait beaucoup fléchit. En fait, les chiffres montrent un hausse de 10% de la masse monétaire par an dans l'UE. Certes cette inflation ne se retrouve pas dans le panier de la ménagère, mais dans l'inflation des actifs : immobilier et spéculation.

De plus je vous signale une autre inflation à ne pas négliger : celle de la dette de l'Etat et son corolaire : hausse des impôts et de taxes pour la couvrir...

Il ne faudrait pas sous-estimer, dans votre petite historique, que la France a essuyée deux guerres mondiales sur son sol, et qu'elle a fait marcher la planche à billet pour reconstruire.

Pour compléter l'historique, sachez que Napoléon a créé la Banque de France comme une banque privée. Celle-ci n'a été nationalisée qu'en 1945.

Enfin, veuillez considérer que l'once d'or valait 35 dollars en 1973. Aujourd'hui, c'est combien ? 1500 dollars ? La valeur du dollars a été divisé par 45 !

Une maison en 1973, c'était combien ? 100 000 francs et aujourd'hui ? 250 000 euros ! 15 fois plus...

L'argument de l'inflation n'est pas très bon.
03 juillet 2011, 22:56   Re : Europe / Euro
Elle a surtout fait marcher la planche à billets par faiblesse.

Si vous considérez le Mark allemand, vous noterez que ses variations entre 1950 et 1980 ne sont pas du tout du même ordre, alors que du point de vue reconstruction, il n'y avait pas mieux.

La hausse de la dette publique est de la même logique : qui, sinon l'Etat, en est l'auteur, de cette dette ? ce n'est pas l'étranger. C'est en ce sens qu'elle est souveraine. La meilleure façon de réduire ses dettes, c'est de dépenser moins, ou d'augmenter les recettes, c'est à dire les impôts.

Enfin, une maison à 100000 francs de 1973 est typiquement la "Maison Phénix qui renaît de ses cendres". Elle ne vaut pas 250000 Euros.
03 juillet 2011, 23:05   Re : Europe / Euro
Pourquoi ne pas créer une monnaie heure d'efforts ?

Exemples :
"Vous gagnez combien ? - 156 heures d'efforts par mois."
"Combien coûte votre kilo de cerises ? - Une demi-heure d'efforts - Hé bien, vous n'êtes pas un rapide !"
03 juillet 2011, 23:20   Re : Europe / Euro
Enfin bon, ce que je sais, c'est que mon père a acheté un corps de ferme dans les années 70 pour 80 000 francs (bon c'était une ruine). Il l'a rénové pendant 20 ans, puis revendu 450 000 francs en 1998. Aujourd'hui, certes après travaux (d'aménagement), elle est en vente pour 350 000 euros... On ne peut nier une certaine augmentation des prix. Même si elle difficile à déterminer, elle existe.

Mais surtout, l'argent, ça ne pousse pas. Ca se crée. Et il est sûr que si la création d'argent n'aboutit pas à la création de productions nouvelles, les prix tendent à augmenter. Alors il faut utiliser la création monétaire pour faire travailler les hommes à produire le monde de demain, plutôt que l'orienter à créer des rentes.

La création monétaire par les banques privées destinée à alimenter la spéculation, à mon avis ,c'est un modèle qui a atteint ses limites...

Les charges de l'Etat n'ont pas vraiment augmenté, sauf sur un point : le paiement d'intérêt aux banques privées. Toute la dette se compose uniquement des charges d'intérêt, simple conséquence d'une seule loi : la loi 73-7 dans son article 25 qui interdit à la Banque de France de faire des avances au trésor.
03 juillet 2011, 23:27   Re : Europe / Euro
Pour le prix des maisons, deux façons simples de le faire baisser :

- augmenter les taux d'intérêt : cela conduit à un effondrement de la demande ;

- ouvrir de nouveaux espaces à l'urbanisation : cela conduit à une baisse du prix des terrains.

Notez que la maison avec "salle de bain en-suite dans chaque chambre, cuisine à l'américaine, domotique, climatisation" n'a que peu à voir avec la maison d'il y a cinquante ans.
03 juillet 2011, 23:51   Re : Europe / Euro
Enfin, bon, faire baisser le prix en augmentant les taux d'intérêts et en faisant s'effondrer la demande, n'est pas une bonne solution : les gens ne pourront pas acheter pour autant. Faire baisser le prix pour faire baisser le prix n'est pas un but en soi.

De plus, si les taux d'intérêt augmentent, au bout du compte, le prix ne baisse pas tant que ça, puisque la banque se sert d'avantage, non ?

Le plus simple est de distribuer plus de salaires, indexés sur l'inflation, en créant du travail. Les gens auront alors de quoi faire construire par eux-même.

C'est vrai qu'il y a aussi un certain nombre de normes nouvelle (évacuation des eaux usées, etc...) qui renchérissent les coûts.
03 juillet 2011, 23:51   Re : Europe / Euro
La spéculation immobilière à Paris n'a que faire des taux d'intérêt, car elle est largement le fait de gens qui paient comptant, pour beaucoup des étrangers et des expatriés. Le taux d'intérêt leur chaut assez peu, puisqu'ils ont les moyens. Ce sont les Français normaux qui pâtissent de cette spéculation car elle entraîne des prix inabordables pour eux sans que les taux baissent - puisque, dans l'ensemble, les gouvernements appliquent la méthode 1) mentionnée par Jean-Marc.
La solution suisse (ou maltaise, à ce que je crois) consiste à interdire à un étranger de vendre à autre étranger, si bien que les biens repassent dans des mains indigènes régulièrement. Cela limite un peu la spéculation.
Les autochtones de certaines régions françaises sont littéralement poussés hors de leur région par une hausse des prix que provoquent l'afflux d'Anglais, de Hollandais et autres, dont la puissance financière est sans équivalent avec leurs moyens à eux.
Le libéralisme et l'égalitarisme républicain sont aveugles à l'idée d'une histoire et d'un peuple local, sauf en Corse, en Nouvelle-Calédonie, notamment.
03 juillet 2011, 23:56   Re : Europe / Euro
Virgil,
J'abonde dans votre sens : quand je vois le nombre d'Anglais qui mettent la main sur des maisons dans ma région...
Mais le pire a eu lieu pour les mômes de la côte d'Azur et de la Provence : il se sont fait expatriés faute de pouvoir rester chez eux.
Les riches sont partout chez eux. Les pauvres sont chez eux nulle part. Quel carnage !
03 juillet 2011, 23:59   Re : Europe / Euro
Parmi les estrangers, n'oubliez pas les parisiens (en gros, les originaires du nord d'une ligne passant par Cahors) qui ont fait "flamber" l'immobilier toulousain, tant et si bien que les gens à petits revenus doivent habiter jusqu'à Lavaur, pourquoi pas demain à Auch ou à Castres.
04 juillet 2011, 13:33   Re : Europe / Euro
Vous avez tout à fait raison, Jean-Marc. Et les pouvoirs publics nationaux et locaux ne peuvent rien faire légalement. Ils peuvent au mieux préempter ici et là, pour ensuite créer des logements sociaux (et souvent alimenter le Grand Remplacement), mais ils ne peuvent pas limiter la spéculation ou simplement l'achat de résidences secondaires au détriment de ceux pour qui c'eût été une résidence première.
04 juillet 2011, 13:48   Re : Europe / Euro
Une solution serait de réserver une part importante de logements sociaux aux personnes ayant des "revenus intermédiaires" résultant du travail. Par exemple, à Toulouse, ce seraient les infirmières ou les techniciens spécialisés de l'aéronautique.

Si, mettons, les trois-quarts des logements sociaux étaient réservés à cette population, il n'y aurait pas besoin de loi SRU. Seuls les mauvais coucheurs pourraient se plaindre.

On a confisqué le logement social au profit des cas sociaux.
Utilisateur anonyme
04 juillet 2011, 13:52   Re : Europe / Euro
(Message supprimé à la demande de son auteur)
04 juillet 2011, 14:06   Re : Europe / Euro
Oui, mais je suis très acharné sur ce point (vous avez dû le remarquer). Il y a les "nouveaux arrivants de tout poil", c'est vrai. Il y a aussi cette sous-catégorie de Français geignards, qui gagneraient des millions s'ils mettaient la moitié de l'énergie qu'ils dépensent à se plaindre à travailler.

Je mets les deux dans le même sac, sachant que les "services sociaux" ont pour ces deux populations les yeux de Chimène, l'horreur absolue, de leur point de vue, étant le Français travailleur et méritant (sans doute un fasciste en puissance).
04 juillet 2011, 14:07   Re : Europe / Euro
Pour les services sociaux, je nuance : en fait, le "cassos" est à eux ce que l'anti-réchauffement anthropo-centré est à Claude A. : leur Bread & Butter.
Utilisateur anonyme
04 juillet 2011, 14:12   Re : Europe / Euro
(Message supprimé à la demande de son auteur)
04 juillet 2011, 14:16   Re : Europe / Euro
Didier,

Je connais très bien ces "cassos", pour avoir été douze ans élus dans une ville moyenne, dont six ans adjoint. Je puis concevoir que quelqu'un qui apporte à la société geigne (par exemple le médecin qui a des horaires infernaux et qui paie beaucoup d'impôts, ou le chef d'entreprise qui se plaint de la paperasse).

En revanche, que des gens dont la seule activité physique est de lever la télécommande pour la télévision, et de se traîner jusqu'au frigo pour y pêcher des nourritures bien sucrées et bien grasses, des gens qui n'ont comme seul rapport à la société que la visite du guichet des aides sociales, des gens qui ne connaissent aucun livre mais qui connaissent fort bien leurs DROITS, des gens comme cela qui se plaignent, j'en ai, Didier, ma claque.
Utilisateur anonyme
04 juillet 2011, 14:18   Y a du boulot, mais...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
04 juillet 2011, 15:06   Bat Daf
Qu'est-ce qu'un "DAF" ?
Utilisateur anonyme
04 juillet 2011, 15:13   Y a du boulot, mais...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
06 juillet 2011, 10:31   Re : Y a du boulot, mais...
Cher Didier,,

Puisque vous nous faites partager une anecdote personnelle, permettez-moi de vous demander quelques précisions. Quand vous écrivez que vous avez "reçu en tout et pour tout trois CV complètement hors sujet." quel était, selon vous, le "degré" de "hors sujet" ? Avez-vous reçu des réponses qui n'avaient absolument rien à voir avec le secteur de l'informatique ?
Utilisateur anonyme
06 juillet 2011, 10:48   Re : Y a du boulot, mais...
(Message supprimé à la demande de son auteur)
06 juillet 2011, 10:57   L'entretien
Une des plus beaux champ/contre-camp que je connaisse :




Utilisateur anonyme
06 juillet 2011, 17:13   Re : L'entretien
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
06 juillet 2011, 19:41   Re : L'entretien
Citation
Didier Bourjon
Et je ne parle pas des caricatures (Dieu sait s'il y en a). Comme pour le reste on constate une unification des comportements, à tous les niveaux d'emploi, de formation, etc.
Hélas...

Orimont, je sens que ça va vous déplaire, cette vue un peu trop unilatérale et poujado-patronale, mais, bon...

Je pratique la même méthode. Et je suis aussi effaré que vous de constater le comportement des candidats qui ont pourtant, pour la plupart, suivi au cours de leurs études les sempiternels cours de communications avec vidéo (coûteuse) leur permettant d'analyser leur image. Image sans fond.

L'impression des premières secondes est quasi toujours la bonne et c'est ensuite une épreuve d'avoir à décrire au candidat une entreprise qu'il n'intégrera pas. On sent bien qu'au bout de quelques minutes le candidat a compris et qu'il fait lui aussi semblant : il n'a aucune question à poser, aucune précision à obtenir. Ionesco en aurait pu tirer une jolie scène.

Il y a bien les cabinets de recrutement. Mais leurs tarifs sont vraiment exhorbitants. En voilà bien des profiteurs du Désastre.

Il y aurait une jolie liste à faite de toutes ces professions qui vivent (et qui vivent bien) de la Grande faillite. La plasticité du libéralisme est vraiment admirable.
07 juillet 2011, 00:36   Re : L'entretien
Sachez, Didier, que je ne vous prête pas une vision poujado-patronale, c'est bien autre chose.

Le thème du recrutement est l'un des plus délicat et des plus intéressant qui soit, et qui, selon moi, a beaucoup évolué jusqu'à devenir aussi complexe que celui du mariage, ou, disons, plus largement, du "choix d'un partenaire". Cette façon, à laquelle Brunet Latin fait écho, que vous avez, de mettre vos sens en éveil afin d'être certain "en quelques secondes" de savoir à qui vous avez affaire, n'est pas sans évoquer la prescience amoureuse. Tout se passe comme si vous n'aviez pas plus droit à l'erreur qu'au moment de vous engager dans une aventure personnelle n'ayant aucun rapport avec le travail ou comme, exemple qui vous parlera sans doute, si vous aviez sans cesse à choisir le bon cheval - au sens strict. Celui-là, celle-ci, ce n'est pas le "bon cheval", vous le sentez immédiatement et, en effet, j'imagine, qu'il y aurait quelque danger à monter un cheval que l'on ne sent pas. Mais il ne s'agit pas de monte et si quelque chose d'instinctif devient prédominant dans le recrutement, cela me parait une évolution aussi nouvelle qu'assez fâcheuse, dans le cosidetto monde du travail.

J'ajoute que c'est une conséquence paradoxale du chômage de masse que cet impératif pour les employeurs de trouver à coup sûr le fameux "bon cheval", sans en passer par l'essai de trop de "tocards", ou pressentis tels. En d'autres termes, plus on peut essayer de gens, plus on doit tirer immédiatement le bon numéro.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 01:19   Re : L'entretien
Une fois n'est pas coutume, je rejoins Orimont. Même en ce domaine — le recrutement — où, pourtant, la froide raison jugeant le mérite devrait s'imposer, c'est l'émotion, l'instinct, la connivence, les affinités, la complicité, la sympathie et la parenté qui exercent toujours plus leur cruel pouvoir et contredisent souvent la raison.

Cela est sans doute lié au fait que, dans la majorité des métiers, la fonction n'est plus prédominante sur la personne qui l'incarne : le contraire serait considéré, en des temps d'hyperdémocratie, comme une survivance d'exigence liberticide. Aliéner sa personnalité sera bientôt considéré comme un crime en un monde où la sympathie et le soi-mêmisme de Festivus festivus se sont peu à peu substituées à la dépersonalisation qu'imposait le strict rôle dans l'entreprise — la rareté de l'uniforme en témoigne.

Lorsque j'étais doctorant au CEA, où pourtant l'ordre et la discipline règnent, le simple fait de ne pas vouloir déjeuner avec mes collègues était quelquefois considéré comme un affront. L'exigence tacite de sympathie est plus coercitive que l'exigence de compétence — conséquence probable de la peur qu'inspire l'esprit libre et discret. En de nombreux lieux, l'indiscrétion est devenu la norme, à mon grand regret.

Mais j'arrête là, craignant de paraître un peu pincé...
... il faudra un jour que l'on se penche sur ce troc de dettes et que l'on ose cette mise en équation: la dette humanitaire, celle dont sont rendus redevables les bénéficiaires des actions humanitaires faite en leur faveur, a pour contrepartie la fameuse dette souveraine. Les nations européennes s'endettent financièrement pour créer une dette humanitaire chez leurs clients, leurs populations futures. L'humanitaire achète des hommes et des femmes, conquiert leur loyauté, file le fil et noue les filets de leur appartenance future à une entité qui s'endette pour financer la dispense/dépense humanitaire. Le néo-colon doit aimer l'agent/l'argent humanitaire et nouer avec sa maison un lien d'appartenance, pour l'investissement duquel la maison humanitaire européenne s'endette auprès des banquiers universalistes...
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 09:35   Re : à propos de logements humanitaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
07 juillet 2011, 09:51   Re : Europe / Euro
Merci pour ces précisions, cher Didier, c'est passionnant, surtout pour les personnes comme moi dont il est peu probable qu'elles franchissent jamais la barrière pour se retrouver de votre côté (et dont souvent d'ailleurs ce n'est pas l'ambition).
07 juillet 2011, 09:58   Re : Europe / Euro
Un point important, il me semble, Didier : c'est ce que je nommerai l'adéquation à la culture d'entreprise.

On n'attend pas le même comportement d'un aspirant banquier et d'un aspirant chercheur.

De mon côté, j'ai eu assez souvent à participer au recrutement de "thésards" ou de "Post docs", ainsi que de stagiaires de longue durée (rémunérés dans un domaine technique attractif). Pour ces expériences-là, je suis de l'avis de Didier, en notant qu'avant la rencontre on dispose bien évidemment des CV des candidats.
07 juillet 2011, 10:03   Re : Europe / Euro
Oui, c'est toujours intéressant d'entendre ce qu'apprend une véritable expérience sur laquelle on a réfléchi.

Il y a un point sur lequel le doute ne me paraît pas permis, tant les témoignage en ce sens se sont accumulés : les petites entreprises sont très souvent en sous-effectifs car leurs dirigeants n'osent pas recruter comme ils pourraient le faire par crainte de ne pas pouvoir licencier en cas de nécessité : bel exemple du "trop de protection sociale tue la protection sociale".
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 10:12   Re : à propos de logements humanitaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
07 juillet 2011, 10:18   Re : Europe / Euro
Vous devriez lui présenter notre nouvelle brochure Qu'est-ce que c'est-y que l'In-nocence ?
07 juillet 2011, 11:12   Re : Europe / Euro
Citation
Si l'on ne "sent" pas un cheval, c'est toujours pour des raisons précises, au fond parce que lui vous "sent mal", qui est un maître sans égal pour décrypter un être sur la seule foi de son attitude physique, dans ses moindres détails. Une simple raideur imperceptible de votre épaule... et il sait. On ne triche pas avec un cheval, on ne le peut pas, c'est ce que l'on finit par comprendre.

Très juste et cela peut se rapporter à la plupart des animaux domestiques (et les autres aussi bien sûr) qui ont un sens aigu de l'observation et à qui rien n'échappe de ce que nous sommes ou ressentons.

Il faut dire aussi que ces braves bêtes n'ont pas d'autre chose à faire que de nous observer ...

Citation
bel exemple du "trop de protection sociale tue la protection sociale".

Absolutt wahr mais il faut dire aussi que p.e. de nombreux candidats à l'apprentissage sont devenus inemployables. Ici en Bavière des amis entrepreneurs me racontent leurs déboires avec jeunes gens qu'ils ont embauché et qui ne savent même pas appliquer la régle de trois. Alors comment voulez-vous vous en tirer dans des métiers comme imprimeur, ébiniste ou charpentier ou même macon si vous êtes dans l'incapacité de faire le moindre calcul de base.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 11:16   Re : Europe / Euro
Citation
Didier Bourjon
Malgré l'estime que je vous porte, "chez nous" vous seriez recalé comme pénible impénitent et comme égotiste aussi infatué qu'invétéré dont personne n'a que faire.

Cher Didier, vous n'y êtes qu'en partie... C'est bien pire que ce que vous croyez ! En plus de mon insupportable outrecuidance, mon effronterie est parfois sans borne : songez au fait que j'ai mis un terme — assez sèchement d'ailleurs — à mon doctorat au bout de seize mois pour l'unique raison que le sujet de ma thèse... ne m'intéressait plus ! En matière d'in-nocence, peut mieux faire...

Bon, d'accord, j'arrête. Une dernière chose, Didier : il semble que la grande tradition occidentale de l'autoportrait ne soit pas dépréciée par le Président du P.I., me trompé-je ?
07 juillet 2011, 11:32   Re : Europe / Euro
Citation
Henri Lesquis
Bon, d'accord, j'arrête. Une dernière chose, Didier : il semble que la grande tradition occidentale de l'autoportrait ne soit pas dépréciée par le Président du P.I., me trompé-je ?

L'autoportrait n'est certes pas déprécié en ces lieux, surtout s'il est sans fard. Mais le culte soi-mêmiste, c'est autre chose.
07 juillet 2011, 11:39   Re : Europe / Euro
Non, non, parlez-nous encore de vous, de votre doctorat, de votre thèse, cher Lesquis !
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 11:44   Re : Europe / Euro
Chère Phénarète, le « culte soi-mêmiste », si j'ai bien compris Renaud Camus, est l'antithèse de la pose. Le « culte soi-mêmiste » est l'expression de soi dans toute sa nudité, sa naturalité vierge de toute syntaxe, de toute médiation — vierge de toute langue, parade, rôle, protocole, rite, pose, posture... Le fard, même, au sens propre et au sens figuré, n'est-il pas une forme de médiation ?

« Elle n'est pas jolie, elle n'a point de rouge. » Sainte-Beuve, cité par Stendhal en incipit du Livre II du Rouge et le Noir
"(...) personne ne voit le chômage comme une aubaine pour faire ses petits essais à volonté, cela coûte trop cher, et tout d'abord en temps, en investissement personnel et collectif, en formation voire en éducation, etc."

Bien sûr. Je disais que le fait d'obliger les employeurs à être très circonspects dans leurs recrutements était une conséquence paradoxale du chômage de masse.

Ce qui, me semble-t-il, a pratiquement disparu du monde du travail, c'est la formation "sur le tas", très active jadis.

Ne pensez-vous pas qu'un grand nombre d'employeurs - soit qu'ils y soient contraints par les règles trop rigides de la "protection sociale", soit qu'il s'agisse d'une volonté - entendent "rentabiliser" immédiatement le recruté, comme ils l'entendent d'un "programme informatique", par exemple ?
07 juillet 2011, 11:46   Re : Europe / Euro
Peignons-nous les uns les autres

Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 12:03   Re : Europe / Euro
07 juillet 2011, 12:04   Re : Europe / Euro
Cher Henri, le soi-mêmisme dont souffre une majorité de nos contemporains est l'expression la plus vulgaire, la plus pauvre (au sens péjoratif du terme, il en est un plus noble), la plus immédiate en effet, d'un soi rabougri n'ayant pour horizon que lui-même, ne pouvant donc s'extraire de son petit quant-à-soi, confinant le monde dans une étroitesse de vue et d'esprit effrayant.

Le fard évoqué dans mon précédent message n'est, à moins que je ne m'abuse, ni un détour enrichissant, ni un masque de vérité, non plus qu'une volonté de tendre vers le Beau. Ce serait plutôt un maquillage. Une tricherie.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 12:09   Re : Europe / Euro
Chère Phénarète, nous sommes visiblement d'accord — à ceci près que je ne saurais, pour ma part, distinguer entre détour véridique, qui ne triche pas, et maquillage ou tricherie. Toute syntaxe est selon moi déjà une tricherie ; de même que l'art.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 12:14   Re : à propos de logements humanitaires
Citation
Orimont Bolacre
Ne pensez-vous pas qu'un grand nombre d'employeurs - soit qu'ils y soient contraints par les règles trop rigides de la "protection sociale", soit qu'il s'agisse d'une volonté - entendent "rentabiliser" immédiatement le recruté, comme ils l'entendent d'un "programme informatique", par exemple ?

Orimont, ce que vous décrivez ne me semble pas concerner la petite entreprise. Une embauche est toujours une décision importante. Et une fois recruté le nouvel employé fait au contraire l'objet de toute la sollicitude du dirigeant et de ses collaborateurs : formation interne et externe, temps d'adaptation au poste. Car l'échec est toujours source de problèmes : temps perdu, argent gaspillé, poste non pourvu, etc.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 14:03   Re : à propos de logements humanitaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 14:17   Re : à propos de logements humanitaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 14:45   Re : à propos de logements humanitaires
Citation
Didier Bourjon
"Toute ... est selon moi..."
Jésuite à l'occasion, sophiste souvent, narcisse toujours, et enivré de manipulations "intellectuelles" (sens péjoratif...), avec cela.
Rebelote :


Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 15:19   Re : à propos de logements humanitaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
07 juillet 2011, 15:39   Re : Europe / Euro
(Je suis bon public aussi, pour le coup, je l'avoue.)
07 juillet 2011, 15:46   Re : Europe / Euro
Cher Orimont, on pourrait croire que vous connaissez mal le monde du travail.

« Ce qui, me semble-t-il, a pratiquement disparu du monde du travail, c'est la formation "sur le tas", très active jadis », dites vous.

Au contraire : considérez que les entrepreneurs doivent refaire tout ou partie de la "formation" (les guillemets sont importants) des personnes qu’ils embauchent. Combien de fois ai-je vu des jeunes diplômés qui s’imaginent tout connaitre. En dix minutes on leur démontre le contraire. Ce constat admis, même si ce n'est pas facile, toute la question est de savoir s'il sera possible de faire, à marche forcée, la formation qu’ils n'ont pas eu. Ce n'est pas que d'adaptation au poste qu'il s'agit, mais bien d'une reprise des fondamentaux, des connaissances essentielles, le plus souvent ! Et je ne parle pas de l'orthographe, de l'expression en public, auprès des clients, et ainsi de suite.

C’est aussi pour cela que les premières minutes d’un entretien comptent tellement. Telle attitude, telle posture, telle intonation, telle formulation et la liste serait longue, disent déjà beaucoup de choses sur ce qu’est la personne. C’est le plus important, car s'il est possible d’acquérir de nouvelles compétences (il ne s’agit "que" de volonté et de travail personnel), il est difficile de changer la personnalité d’un individu, il n’est même pas souhaitable de le faire. La question est donc de savoir pour un candidat donné, dans l’intérêt commun, s’il y a adéquation au poste et possibilité de devenir le "professionnel" qu'il n'est généralement pas.

L’embauche d’une personne reste pour les petites entreprises un investissement lourd et risqué, qu'on ne peut pas envisager de rentabiliser immédiatement. Il s’agit de former, d’apprendre le métier au nouvel arrivant, de transmettre, d'intégrer à une équipe, et c’est un engagement lourd en terme de temps, sans aucune garantie, avec le risque de voir partir après trois ou cinq ans le nouveau venu.

Cher Henri, notre dernier collaborateur, suivant la formule consacrée, est parti il y a moins d’un mois de la société dans laquelle je travaille. Docteur en électromécanique, docteur en informatique industrielle, bardé de diplômes, nous avions placés beaucoup d’espoir dans ce nouveau recrutement. Il a jeté l’éponge après les (très) nombreuses remarques qui lui ont été faites, qu'on ne pouvait pas ne pas lui faire, sur ses insuffisances et limites. Nous avons essayé de lui montrer ce que travailler, bien travailler, voulait dire. Échec et mat. J’en reste effaré. Certes, il savait beaucoup de choses, mais pas les bonnes, et surtout il ne savait pas bien travailler et je crois qu’il ne le saura jamais. Quel gâchis !
07 juillet 2011, 17:30   Re : Europe / Euro
Orimont,

On nomme cela, techniquement, du "tutorat", et c'est une modalité de formation des plus efficaces.

Une chose importante : formation "sur le tas" ou "tutorat" ne veut pas dire "n'importe comment". Il faut faire prendre les bonnes habitudes, et éviter de prendre les mauvaises.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 17:50   Re : Europe / Euro
Citation
Phénarète
Citation
Henri Lesquis
Bon, d'accord, j'arrête. Une dernière chose, Didier : il semble que la grande tradition occidentale de l'autoportrait ne soit pas dépréciée par le Président du P.I., me trompé-je ?

L'autoportrait n'est certes pas déprécié en ces lieux, surtout s'il est sans fard. Mais le culte soi-mêmiste, c'est autre chose.

Addendum :

Je voudrais ajouter que je trouve magnifiques et exquis les titres des autoportraits de Renaud Camus dispersés dans son œuvre photographique Le Jour ni l'Heure. — C'est chaque fois en songe que je voyage, les lisant...

Autoportrait en homme au bord du gouffre, qui se rattache à la religion... Autoportrait au fantôme... Autoportrait avec le printemps...
07 juillet 2011, 17:51   Re : Europe / Euro
Constat identique à celui de Yannick dans la branche professionnelle qui est la mienne. Chaque année arrive sur le marché le lot ordinaire de petits ânes diplômés à qui il va falloir tout, strictement tout, apprendre. Ils ne savent rien corréler, sont sans astuce, ni jugeote, ni curiosité, sans ardeur à bien faire non plus, sans finesse, sans esprit, sans attention, sans mémoire immédiate, sans aucun réflexe ordinaire d'interroger les apparences pour les creuser un peu, et bien entendu sans le moindre début d'inclinaison à mettre les mains dans le cambouis, dans l'âpre bricolage ressourcier non plus que dans l'inconnu.

Leur seul acquis semble consister en une certaine façon de poser, de se poser, et de demeurer dans la tranquille expectative qu'on leur serve ce que leurs professeurs leur ont dit que la vie active devrait leur servir comme un mets qu'elle leur aurait préparé puis tenu au chaud en l'attente de leur arrivée.
07 juillet 2011, 18:34   Re : Europe / Euro
Je dirais pour ma part que j'ai rencontré au cours de ma formation des personnes que ne semblaient absolument pas intéresser les questions de langue, qui semblaient même avoir échoué là par le plus pur des hasards, et dont il était patent qu'elles ne réussiraient jamais dans cette modeste filière, car, oui, la curiosité dont parle Francis et le désir d'apprendre chaque jour (vous ne pouvez pas savoir tout ce que je dois à ce forum) et de se poser des questions leur étaient étrangers. Leur présence parmi nous était un mystère non encore éclairci à ce jour.
07 juillet 2011, 18:34   Re : Europe / Euro
Citation
Henri Lesquis
Ah, ces jeunes !

Ils veulent devenir ingénieurs réseau, et ne sont pas capables de changer ... une carte réseau.
07 juillet 2011, 18:36   Re : Europe / Euro
Citation
Francis Marche
sans le moindre début d'inclinaison à mettre les mains dans le cambouis

Pour les jeunes qui n'ont aucune inclinaison, reste la maison de redressement !
07 juillet 2011, 19:08   Re : Europe / Euro
Francmoineau, je vous jure que j'avais commencé par écrire inclination, puis, l'esprit ailleurs, j'ai laissé mes doigts surcorriger. Vous faites bien de leur taper dessus, même si ça cuit un peu sous les ongles.
07 juillet 2011, 20:24   Re : Europe / Euro
Stéphane, vous nous parlez d'études de langues, semble-t-il. Pourriez-vous être plus précis sur le comportement de ces "étudiants sans intérêt" dont vous esquissez le portrait ? avez-vous une idée des raisons de ces déviances ?
07 juillet 2011, 20:43   Re : Europe / Euro
Non, non, ce ne sont pas des études de langue, mais une formation à la correction, à la typographie, etc. (je croyais que vous saviez déjà que c'était mon domaine). S'y trouvaient des personnes que n'habitait pas vraiment le "sentiment de la langue", comme dit Richard Millet (bien sûr, je suis moi-même loin d'avoir la science infuse, certains ici pourraient en témoigner). Le fait est qu'on se demandait quelle mouche avait bien pu les piquer pour qu'ils décident un beau jour de suivre de tels cours, car "sur le métier" ils ne faisaient preuve que de très peu d'assurance. Mais lors des études de lettres que j'ai suivies on observait la même chose : seulement 10 % des élèves qui assistaient aux cours étaient vraiment intéressés par la littérature, et lisaient autre chose que les oeuvres qui figuraient au programme ("Virgile, c'est long et c'est chiant"). Vous ne pouvez pas savoir le "déchet" qu'il y a à l'université.
07 juillet 2011, 20:56   Re : Europe / Euro
Je comprends mieux, il m'avait semblé à la lecture de votre message qu'il s'agissait d'une formation aux langues étrangères sur une longue durée, ce qui n'est en rien incompatible avec le type de formation que vous décrivez, en fait.
07 juillet 2011, 21:28   Les figurants
"(...) seulement 10 % des élèves qui assistaient aux cours étaient vraiment intéressés par la littérature (...)"

On pourrait sans doute trouver les mêmes proportions dans n'importe quel domaine de la vie professionnelle. Ne pensez-vous pas que cette situation inédite - individus qui "choisissent" tel ou tel champ d'activité sans réelle attirance - est l'une des illustrations d'un sentiment obscurément éprouvé de l'inutilité humaine ? Un sentiment que l'homme, en définitive, n'a plus qu'à faire de la figuration mais que ce n'est pas lui directement qui joue les vrais rôles ?
Utilisateur anonyme
07 juillet 2011, 21:38   Re : Les figurants
(Message supprimé à la demande de son auteur)
07 juillet 2011, 21:44   Re : Europe / Euro
Cette situation est-elle si inédite que ça ? peut-être ; la favorisent sans doute, pardonnez les grands mots, la fin de l'héritage, l'impossibilité pour l'homme lambda, pour l'employé, aujourd'hui, de transmettre à sa progéniture ne serait-ce que les rudiments d'un métier, un toit, un patrimoine au propre comme au figuré ; à chaque génération tout recommence de zéro, les fils sont désorientés, ne savent proprement à quel saint se vouer, car aucune voie ne leur a été tracée d'avance, ce qui est aussi bien la condition d'une liberté plus grande que le ferment d'une profonde angoisse.
07 juillet 2011, 22:00   Re : Les figurants
"(...) seulement 10 % ..."

Parfois je suis plus optimiste que vous, sans vouloir vous offenser et sans trop chipoter : ce serait plutôt "20 % ..."
Mais aussitôt, navré, je constate qu'à peine 1 % le sont sérieusement et avec raison.
Alors 10% est une ambition moyenne pour un bon professeur.
08 juillet 2011, 09:50   Zéro pointé
"(...) on pourrait croire que vous connaissez mal le monde du travail."

Oui, ce doit être ça. Sur ce fil, sur ce thème, une fois de plus, j'ai "tout faux", je n'y suis jamais, pas du tout, alors là, on voit bien que vous êtes à côté de la plaque, mais non, mais non, atterrissez, ah oui, tenir une place, quelle qu'elle soit, est dur, celle par exemple du rêveur, du songe-creux, de celui qui n'a rien compris aux causes et aux conséquences, qui les confond, dont les observations les plus simples sont d'étranges berlues, je n'y tiens plus, je retourne sous le marronnier.
Utilisateur anonyme
08 juillet 2011, 10:04   Re : Zéro pointé
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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