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Toto chez les mufles

Envoyé par Phil Steanby 
24 juillet 2011, 18:12   Toto chez les mufles
Petit cours accéléré de muflerie, à l'intention des personnes convenables qui manifesteraient le désir de se fondre mieux dans leur époque et d'adopter les manières d'icelle (avec figure en couleurs à l'appui)



Tout à l’heure, en plein déjeuner, la voisine du dessus a sonné à ma porte. J’ai ouvert et suis tombé sur une femme martiniquaise d’une trentaine d’années, assez disgracieuse, coiffée façon palmier des Îles, qui a commencé sa violente diatribe en commençant par me tutoyer (fig. 1). Elle criait très fort, le visage comprimé, refermé comme un poing, et avec force gestes ; je l’aurais prétendument « insultée », hier, en critiquant à mots couverts l’éducation de ses enfants devant la personne qui m’avait ouvert la porte, sa sœur, sans doute (la même arrogance, et la même façon de vous regarder comme si vous n’étiez qu’une blatte qu’elle allait écraser). Il faut dire que la veille je m’étais décidé à monter pour demander poliment le calme, à cause des cavalcades des enfants d‘un bout à l‘autre de la maison.

De même elle me reprochait de n’être pas venu la voir au premier bruit, et de crier contre eux sans cesse (ce qu’excédé par le vacarme et n’en pouvant plus je n’ai fait que trois ou quatre fois, je le reconnais). Car les rustres, après vous avoir réveillé le samedi à sept heures du matin, et rendu quasi fou depuis plusieurs mois, demandent qu’on s’adresse ensuite à eux poliment, pour implorer le calme. Après qu’ils vous aient consciencieusement pourri la vie, il faut ensuite prendre des gants avec eux, déployer des trésors de civilité à leur endroit, et surtout ne pas les malmener, ni les brusquer. Ils pourraient s’offenser. Elle était très énervée, donc, elle criait, j’ai cru un instant qu’elle allait se ruer sur moi pour me porter des coups (je tenais la porte entrouverte), et j’ai tenté sans succès de l’apaiser, sans pouvoir placer un mot.

Elle n’allait quand même pas « punir » ses enfants (ce qui revenait dans son esprit à les attacher, voire à les séquestrer), ni leur donner du rhum (sic) pour les endormir ! Ces gens-là sont complètement dépassés par l’éducation de leurs enfants, je l’ai bien vu sur le pas de l’immeuble, quand le père tentait sans succès de persuader son fils d’un an de ne pas s’engager sur une pelouse : aussi prennent-ils très facilement la mouche à la moindre remarque par laquelle on tenterait de leur mettre le nez dans leur cuisant échec.

Là-dessus le mari a rappliqué, plus calme, quoique ses propos continssent une violence sourde : «Tu veux qu’j’te dise, mec : ton travail, on n’en a rien à foutre. Rien à foutre. » Il faut dire qu’hier j’avais précisé à la sœur qui m’avait ouvert la porte que mon travail exigeait de la concentration. J’ai eu beau invoquer à un moment le respect, notion que cette catégorie de personnes est généralement encline à revendiquer (quoique dans un sens tout différent de celui que je lui prête) : mais il m’a rétorqué que le respect n’avait rien à voir là-dedans, que ses enfants avait un et trois ans, qu’ils étaient « pleins de vie » (ah non, ça, ce sont les mots de la harpie – bel argument, soit dit en passant), qu’il n’allait pas les « attacher » quand il faisait la vaisselle, etc.

« Si vous êtes pas content, déménagez. » Heureusement qu’en ce moment je ne suis pas précisément « chez moi ».

J’étais bien démuni, et pris de court par autant de goujaterie cyniquement assumée ; aussi n’ai-je point trouvé grand-chose à répondre, sinon que ma mère, qu’ils connaissent, avait toujours su m’interdire, quand j’avais l’âge de leurs enfants, de courir dans la maison. Comme un lâche et par esprit de conciliation je suis allé jusqu’à reconnaître qu’il y avait des torts des deux côtés. La dondon a recommencé de me tutoyer avant de me souhaiter une bonne soirée (il était une heure de l’après-midi), ce que j’ai repris avec ironie au moment de fermer la porte (ma seule petite victoire).

Comme dit Jean-Luc Lagarce dans son Journal : saint Renaud Camus, priez pour nous !


Figure 1 :


Utilisateur anonyme
24 juillet 2011, 18:37   Re : Toto chez les mufles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
24 juillet 2011, 18:44   Re : Toto chez les mufles
Le sans-gêne a toujours le dernier mot, fatalement, cher Stéphane mais une chose peut rendre la situation tenable, c'est de suggérer, d'une manière ou d'une autre à ces mauvais coucheurs qu'ils pourraient avoir besoin de vous.
24 juillet 2011, 19:11   Re : Toto chez les mufles
Oui, vous pouvez par exemple leurs proposer d'aller promener les bambinos dans la journée (au calme dans une prairie)...

S'ils refusent, vous serez alors en droit de dire doucement aux troublions d'aller jouer sur à côté de l'autoroute*.

* il s'agit d'une expression courante dans le sud pour dire aux enfants qu'ils sont pénibles.
24 juillet 2011, 20:04   Re : Toto chez les mufles
On m'a conseillé le lance-flammes, mais c'est un peu cher. J'avais pensé à un acte plus philanthropique : glisser un livre sur les bonnes manières dans leur boîte aux lettres, ou leur offrir, avec compliment, Loin.
Utilisateur anonyme
24 juillet 2011, 20:15   Re : Toto chez les mufles
Pour les enfants : Tintin au Congo ?
Utilisateur anonyme
24 juillet 2011, 21:52   Re : Toto chez les mufles
Je vous soupçonne, S. Billy, d'être rétif à la diversité, voire hostile à l'épanouissement des enfants qui représentent la France "de demain". C'est avec des manifestations de ce genre que vous serez dénoncé aux bailleurs "sociaux", et peut-être "signalé" à des "associations" dont le "maillage" fait la richesse de votre beau pays. Il serait plus que temps que vous fassiez amende honorable, et que vous invitiez vos "voisins" à un "moment de convivialité" (et même "festif", osons...) Je suggère une partie de football, la visite d'une institution théatrale subventionnée (pléonasme...), voire la création commune d'une association visant... (non, "viser" fait sniper... donc "promouvant"... le vocabulaire de la publicité est plus adéquat) le "vivre ensemble". Vous serez ainsi remis sur le droit chemin, et nos merveilleux journalistes, nos baveux, ne (CENSURE) ....
24 juillet 2011, 22:25   Re : Toto chez les mufles
A vrai dire, cher Scipion, mon intervention ne se voulait pas vraiment une démonstration des méfaits de la diversité ; ma mention de l'origine de ces gens n'est pas centrale, et dans mon esprit, elle était tout à fait anecdotique (mais je conçois que d'un point de vue extérieur on fasse ensuite le rapprochement). Je dois dire que ce qui m'a secoué avant tout c'est surtout le tutoiement d'entrée, la violence du tutoiement, car je ne croise que très rarement cette... "dame". Il n'est rien de plus hargneux que la Vertu perdant ses moyens parce que mise en face de ses responsabilités. L'idolâtrie de ces Enfants "pleins de vie", l'horreur qu'inspire à ces gens la notion de punition, vont jusqu'à effacer en eux le simple respect d'autrui.
24 juillet 2011, 23:43   Re : Toto chez les mufles
Stéphane, j'avais une amie qui avait inventé une technique douce et désarmante, qu'elle aurait dû déposer: elle montait en catimini chez les mufles aux moufflets sans mules, et déposait deux paires de petits chaussons, une rose et une bleue, sur le paillasson, avec un petit mot fleuri : Pour aider vos gentils petits à trotter sans s'abîmer les pieds, ou quelque chose dans ce goût là. Résultat garanti. Le vivre-ensemble, le bisounours, tout ça... va falloir vous y mettre mon vieux, si vous ne tenez pas à finir comme un certain Norvégien.
25 juillet 2011, 03:19   Re : Toto chez les mufles
Cher Stéphane, je renchéris sur les recommandations raisonnables de Francis : essayez d’abord les méthodes douces, conciliantes, désarmantes... Après tout, l'avenir de la civilisation ne se joue pas immédiatement au-dessus de votre tête, et la tranquillité d'esprit est une chose précieuse.
Sinon, probablement faudra-t-il être rusé et retors, en instituant un rapport de force contrôlé tendant vers l'équilibre : repérez les points faibles de l'ennemi, là où vous pourrez le déranger à votre tour, usez-en avec intelligence, en infligeant votre nocence à proportion de la sienne, sur le mode éprouvé du donnant-donnant.
J'ai moi-même pratiqué cette méthode avec un voisin d'en bas, un russe fruste, et son chien ; j'entrepris de me familiariser avec Lulu de Berg à partir de trois heures du matin, livret en main, écoutant l'opéra assez fort, mais pas trop quand même, juste au-dessus de sa chambre à coucher. Comme il était hors de question que nous en vinssions aux mains, j'étais plus jeune et agressif que lui, il réduisit effectivement le bruit qui émanait de son appartement et la fréquence des aboiements de son chien (un roquet pitoyable) de façon de plus en plus sensible, et je baissais à mesure le niveau sonore des hululements de la Stratas.
Je reconnais cependant que les circonstances et mon rythme nycthéméral m'étaient favorables, et que c'est une pente risquée.
Bonne chance.
25 juillet 2011, 08:53   Re : Toto chez les mufles
Hmmm... j'hésite*...

Cher Alain, merci de vos conseils, mais votre technique supposait que votre voisin eût lui-même un niveau de tolérance au bruit relativement "dans la moyenne" ; mais je soupçonne chez ceux du dessus une... indifférence radicale au vacarme. J'avais pensé à des choses horribles**, sur le moment, un peu inavouables. La méthode Bisounours, ils n'y croiraient pas : les ponts sont coupés, c'est fini, il fallait voir les yeux injectés de sang de la furie. On me souffle : la police ? vulgaire...

Je pourrais commander régulièrement en leur nom quelques pizzas. Et adresser mes encouragements au mari (avec ça à la maison, ça ne doit pas tous les jours être facile, etc.)... Et partir, enfin, oublier tout, car l'Ecosse me tend les bras.


___________________

*Comme disait Chantal Goya à la fin de Masculin Féminin.
**"A force de dire des choses horribles" : là, c'est Françoise Rosay, dans Drôle de drame.

25 juillet 2011, 10:01   Re : Toto chez les mufles
A propos d'Ecosse, je me suis mis à la cornemuse et je n'en reviens pas de la puissance de cet instrument. C'est rassurant.
25 juillet 2011, 10:24   Re : Toto chez les mufles
Sinon, vous pouvez faire des enfants vous aussi.
Utilisateur anonyme
25 juillet 2011, 10:28   Re : Toto chez les mufles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
25 juillet 2011, 10:50   Re : Toto chez les mufles
Sinon, vous pouvez faire des enfants vous aussi.

Ah ben vous, alors... si c'est en plus pour transférer les problèmes chez soi !

Ces gens doivent finir leur journée épuisés, ils ont nécessairement besoin à un moment de calme et de repos.
C'est là qu'il faut vous manifester ! Et tant pis pour les autres voisins, qui partageront ainsi votre difficulté et seront par là contraints de s'en mêler au lieu de faire les autistes comme il est de règle.


La femme en question travaille la nuit, et ne rentre chez elle que vers trois heures du matin...Vous êtes tous des combattants, vous autres, je vois ça. Je ne sais pas si c'est vraiment mon cas ; mon premier réflexe serait plutôt de mettre des boules Quies (le stade du maximum d'exaspération n'a sans doute pas encore été atteint, et je mets très longtemps à devenir... méchant. Je suis un ruminant).

Didier, Bruckner est une très bonne idée ("Mais si, chérie, ça va finir... tiens, là... voilà... ah non, ça recommence..."). Mais j'avais sous la main récemment des sonates pour piano de Boulez, ou les tambours de Xenakis, c'est autrement plus irritant pour les oreilles. Ou le Te Deum de Berlioz, avec Marie-Claire Alain (mais là, c'est pour les vitres que j'ai peur...).
25 juillet 2011, 12:40   Re : Toto chez les mufles
Citation
Orimont Bolacre
Sinon, vous pouvez faire des enfants vous aussi.

J'avais également cette idée à l'esprit.

Pour ce que j'en pense, Bruckner est vraiment parfait dans cette situation. Quoique j'hésite avec la cornemuse de Florentin... Boulez et Xenakis, je crois préférer encore être assourdie par le bruit des enfants, mais avec des boules Quies, c'est peut-être envisageable.
Un point, Stéphane.

Quel est le comportement de ces gens aux heures traditionnelles de calme ?

Je veux dire par là de dix heures du soir à sept heures du matin.

On m' a appris à baisser le son dès qu'il est dix heures (je crois me souvenir que l'ORTF signalait d'ailleurs cette heure-là) et à ne pas prendre de douche après-ce moment là.

En revanche, il me semble qu'il est tout à fait dans notre tradition de prendre un bain, lancer le nettoyage du linge ou écouter la radio à sept heures du matin.
25 juillet 2011, 13:44   Re : Toto chez les mufles
Cher Jean-Marc, à sept heures du matin, et même avant, il arrive, surtout le week-end, que les enfants "jouent" dans leur chambre (ou répètent un numéro de raboteurs de parquet, je ne sais pas). Vers cinq heures du soir on les entend souvent courir de manière initerrompue, etc.

Pour ma part on m'a appris à faire silence sitôt huit heures et demie ou neuf heures passées, et surtout, quand j'étais enfant, à ne pas courir ni crier dans la maison. J'ai consulté, après avoir posté ici mon petit récit, des sites Internet sur l'éducation des enfants en bas âge : une pédiatre affirmait qu'à deux ans, les bonnes habitudes sont prises, que tout est joué, qu'il est très difficile de rattraper les choses si l'enfant n'a jamais jusqu'ici rencontré chez ses parents la moindre opposition.
25 juillet 2011, 13:50   Re : Toto chez les mufles
Plus fort que Berlioz, BOulez ou Xenakis réunis, et toujours suivant cette ancienne amie (c'est curieux tout de même, comme certaines personnes peuvent être contrastées dans leur approche de la nuisance sonore), ce conseil: rendez-vous dans un des quartiers chinois de Paris, et là dans la première des épiceries-drogueries-magasin-de-nouveautés-de-Pékin, demandez deux disques d'opéra de Pékin pur et authentique. Peu importe le titre, l'essentiel est qu'il soit long et que le casting soit pléthorique. Rentré chez vous, munissez-vous de boules quiès, mettez le tourne-disque en position "boucle", le volume calé dans le fort, la balance loin dans les aigus, et envoyez la sauce. L'opéra de Pékin, avec ses miaulements, ses cris subis et incompréhensibles, ses cymbales, ses scies à cordes, ses descentes de voies suraigües, sa totale imprévisibilité à une oreille non entraînée, ne tardera pas à faire vos voisins se précipiter dans l'amok. Un conseil: armez-vous. Vous pourrez, au tribunal, vous targuer d'avoir voulu promouvoir la diversité culturelle dans votre quartier. Ca peut le faire.
25 juillet 2011, 13:55   Re : Toto chez les mufles
Excellent cher Francis !

Cher Stéphane, vous nous dites : "une pédiatre affirmait qu'à deux ans, les bonnes habitudes sont prises, que tout est joué, qu'il est très difficile de rattraper les choses si l'enfant n'a jamais jusqu'ici rencontré chez ses parents la moindre opposition. "

Oui et non. La situation est tout à fait "redressable" en quelques jours seulement, surtout à ce jeune âge. Mais vos voisins ne semblent pas vouloir redresser quoi que ce soit. D'ailleurs c'est bien connu, le dressage, c'est pour les animaux.
25 juillet 2011, 14:02   Re : Toto chez les mufles
A propos de "raboteurs de parquets", une anecdote: nous habitions une sorte de cité hachélème d'architecture expérimentale (des petits blocs de trois étages éparpillés dans des jardins à belles pelouses) dans les Yvelines, et toutes les fins de semaine, un charroi de tous les diables chez les habitants du dessus: interminablement, incompréhensiblement, on déplaçait les meubles, les bahuts semblait-il, des heures entières, sans la moindre interruption de plus d'une minute, les chaises, les tables, et vroum, et brrrrrrroom, dans les grandes longueurs des pièces, et ça raclait, et sa rabotait et tout l'immeuble grondait comme un volcan qui menace... Il fallait faire quelque chose, aborder l'homme calme et sa femme aux jambes lourdes qui habitaient là et gentiment, en réprimant tout effet de curiosité malsaine, en étouffant dans l'oeuf tout indice d'exaspération, et de préférence au téléphone, où le sourire ami s'entend, le prier de bien vouloir nous éclairer, nous libérer de nos questions, nous aider à les aider à se soulager du mal du déplacement de meuble inconsidéré et constant.

Ainsi fait. La femme nous répond, d'une voix accablée, soumise, au bord des larmes: Mais monsieur, mais ce n'est pas nous ! Ce sont nos voisins du dessus !
25 juillet 2011, 14:10   Indeed...
Mais monsieur, mais ce n'est pas nous ! Ce sont nos voisins du dessus !

Argh... aurais-je commis la grosse boulette ?


C'est à cela que vous pensiez ?





Mais Berlioz, quand même (je pensais en regardant cette vidéo qu'à la place du chef d'orchestre, je vois mal comment je ne me prendrais pas pour Dieu le Père) :




Stéphane,

Je vous interrogeais sur le comportement des parents, à des moments où leurs enfants sont couchés. Je fais en effet une distinction entre parents fêtards et parents d'enfants turbulents.

J'étais plutôt un enfant calme, et ma grand'mère était fort sévère.

Je me souviens très bien qu'un jeudi matin d'hiver, vers dix heures, je devais avoir à peu près sept ans, la voisine du dessous était venue nous voir car son mari ne pouvait pas dormir (il travaillait de nuit). Ma grand'mère lui avait répondu qu'elle allait me demander de faire moins de bruit, mais elle avait ajouté, à l'attention du mari de la dame, qu'un enfant qui était, par la faute du temps, contraint à rester à l'intérieur était normalement un peu bruyant, surtout quand il recevait un camarade, et que dix heures du matin était une heure traditionnelle pour les amusements d'enfant. En résumé, elle avait indiqué à cette dame qu'il n'y aurait pas de bruit excessif, ni de silence absolu. La dame se l'était tenu pour dit.
25 juillet 2011, 14:19   Re : Indeed...
Oui, c'est bien de cela qu'il s'agit, bien que je ne puisse passer la vidéo YouTube. En l'occurrence, il s'agit ici d'une représentation d'opéra de Pékin à l'opéra de Tianjin.

Mon histoire de hachélème aux déménageurs fous: nous habitions au rez-de-chaussée, et le bruit provenait du deuxième étage, si bien que le malheureux couple du premier, que nous avions incriminé à tort, devait en subir l'intensité au cube par rapport à nous !
25 juillet 2011, 14:24   Re : Toto chez les mufles
En résumé, elle avait indiqué à cette dame qu'il n'y aurait pas de bruit excessif, ni de silence absolu. La dame se l'était tenu pour dit.

Oui. Mais je pense que je crèverais de honte si mes voisins du dessous venaient nous dire que nous faisons trop de bruit. Je me rappelle que j'avais appelé au téléphone (je dois être invivable, comme type) la fille des voisins d'avant qui avait commencé son entraînement au marathon un peu trop tôt. Eh bien la femme était confuse, s'était tellement excusée que j'en était gêné pour elle ; et le silence était revenu. Je me demande même si elle n'avait pas ensuite offert des chocolats. Mais la honte est un sentiment inconnu aux énergumènes qui l'ont remplacée.


J'ai peut-être trouvé la solution :

"Alors la voix de Georges Guétary s'élevait vers Dieu comme un gargouillis pathétique de sanitaire libéré. Aussitôt, Pataud, notre vieux chien rhumatisant se jetait par la fenêtre en hurlant, tandis que notre chat Fifi plongeait dans le feu plutôt que d'entendre la suite. Seule, seule grandmère restait impassible, elle s'était défoncée les tympans au tisonnier une bonne fois pour toutes, la première fois qu'elle avait entendu La Route fleurie. Avant même le premier refrain, les yaourts s'étaient faits tous seuls" (Pierre Desproges).
Oui, je comprends ce que vous voulez dire.

Le véritable problème se pose lorsqu'on sait qu'on ne fait pas trop de bruit, et qu'on vient vous dire que vous faites trop de bruit.

Le cas personnel que je citais était relativement simple : le monsieur du dessous vivait en horaire décalé, dès lors sa sensibilité était exacerbée par rapport à un comportement normal. Dans le cas d'espèce, ma grand'mère me surveillait au moment où j'étais sensé faire du bruit. Elle savait donc très bien que la demande étaient infondée, mais elle avait eu la réponse que je qualifierai de "française traditionnelle" : donner satisfaction à la dame pour cette fois, mais lui faire comprendre qu'elle n'entendait pas se créer une obligation de silence absolu toutes les matinées.

Je reconnais que le problème est un problème éternel (voir l'exemple de Francis). Les Français sont peu tolérants au bruit, c'est certain. J'ai un appartement en Espagne, et il ne me viendrait pas à l'esprit de me plaindre parce que les voisins reçoivent bruyamment des amis tard le soir, avec rires, bruits de chaise, etc...

De la même façon, je ne me gêne pas quand je reçois des amis en Espagne.

Pourquoi ? parce que l'usage est que le bruit, quelle que soit son intensité, est légitime avant une heure du matin à peu près.
Francis,


En ce qui concerne le bruit en collectif, il n'est pas certain que vos voisins l'aient perçu davantage que vous. En fait, le bruit se transmet par tout ce qui "porteur" et va parfois fort loin.

Un petit test, qui est réalisable même si vous habitez une maison individuelle.

Supposons que vous soyez loin du compteur d'eau, et qu'une canalisation passe près de votre chambre. Allongez-vous et demandez à quelqu'un de mettre de petits coups d'un objet métallique sur le compteur. Vous serez surpris d'entendre cela très distinctement depuis votre chambre.

C'est la fameuse histoire de Laënnec passant près d'une scierie et voyant deux enfants, l'un grattant la base d'un tronc, l'autre écoutant à l'autre bout : Laënnec n'entendait rien, il écouta et entendit. Il inventa ensuite le stéthoscope.

Autrement dit, vous pouvez faire un bruit tout à fait normal, voire un bruit que vous n'entendez pas (par exemple percussion de pieds sur le sol avec des chaussons), alors que le voisin l'entend très bien.
Utilisateur anonyme
25 juillet 2011, 14:57   Allons, allons, ya pas d'soucis !
Citation
Alain Eytan
Après tout, l'avenir de la civilisation ne se joue pas immédiatement au-dessus de votre tête

Comment ? Cher Alain ! Mais bien sûr que si !
Que faites-vous donc du : « Si vous êtes pas content, déménagez. » qui fut rétorqué à notre ami Stéphane ?
25 juillet 2011, 23:30   Toto a tranché
Je crois avoir trouvé la solution : une lettre bien tournée, que je viens d'écrire, aimable, courtoise, avec un bon nombre de précautions oratoires, non un règlement de comptes mais une solide et honnête explication, une tentative modeste de régler le conflit par la médiation de l'écrit qui, comme on sait, apaise les nerfs. En espérant seulement qu'ils la lisent.

Spéciale dédicace aux adeptes de l'opéra pékinois, de Lulu, de la 8e de Bruckner et de la Fête des voisins, et à tous ceux qu'j'oublie'ch.
26 juillet 2011, 00:22   Re : Toto a tranché
Sans doute Stéphane. Il importe avant tout de désamorcer tout ce que charrie de violence trépassière et terminale le tutoiement postillonné d'emblée en pleine face, qui sent déjà le meurtre, le fait divers horrible. Le vouvoiement et l'écrit introduisent une salutaire médiation entre vous et l'horion, entre vous et le pittoresque et dangereux échange de gnons sur le palier de la cage d'escalier, son enchaînement précipiteux vers l'hôpital et les séquelles neurologiques à vie.
26 juillet 2011, 01:18   Re : Toto a tranché
Oui, mais l'écrit c'est très très délicat, en réalité, c'est tout ou rien, et on ne sait jamais pourquoi, une vraie loterie.
26 juillet 2011, 01:35   Re : Toto a tranché
Oui Orimont, c'est un peu comme l'instrument de musique, pour y revenir: l'instrument retentit de notre sentiment profond: s'il y a en nous haine et rejet de l'autre, le destinataire de la lettre le ressentira lors même que son auteur aurait voulu s'en défendre. L'écrit direct, la lettre, comme on disait, est traitre. S'il y a haine rentrée, refoulée, dans le meilleur des cas, la lettre sera négligée par ses destinataires, peu lue, abandonnée sur un coin de table, méprisée, renvoyée symboliquement à son destinateur ("on s'en fout de ce qu'il peut écrire ce con!", etc.).

A propos de lettre de haine, une des plus belles qui soit est une lettre d'amour, c'est la lettre d'amour qu'écrivit Yoko Ono Lennon, au... juge d'application des peines de l'Etat de New York lorsqu'elle apprit, en 2000, que l'assassin de son mari, Mark Chapman, avait déposé sa première demande de remise en liberté conditionnelle. C'est une lettre incroyablement belle et juste, courtoise et digne, humaine et bien pensée, ardente et fine. J'en ai été bouleversé et j'en suis très admiratif. Je l'ai découverte par hasard hier. Je ne sais dans quel type d'enseignement (littéraire ? philosophie ?) il faudrait donner cette lettre à lire aux jeunes gens. Malheureusement elle est en anglais et je n'ai pas le temps de la traduire, mais elle est couchée en termes si nets qu'une traduction automatique ne la défigurera pas: I C I
26 juillet 2011, 09:16   Re : Toto chez les mufles
Délicat est le mot ; depuis hier soir je ne cesse de changer un ou deux mots, de raccourcir les phrases, de modifier l'ordre des paragraphes, etc. Tantôt je me dis que tel mot est trop dur, lourd de menaces, mais l'ayant remplacé par un autre plus passe-partout une petite voix me dit : "Attends ! Ben ça ! tu ne vas quand même pas t'aplatir devant eux !" J'ai bien pris soin au début de dire qu'il ne s'agissait pas pour moi de leur dire leur fait, ni même d'exiger de leur part quelque excuse que ce soit. J'ai même reconnu mes "torts", si tant est que j'en eusse. Le début est donc très mou, compréhensif et consensuel, encore que d'une certaine vigueur d'arrière-plan (de forme) ; je m'y défends bien sûr de vouloir donner à la mère des leçons d'éducation, du genre "J'vais t'apprendre à les tenir, moi !" L'ennui c'est que ça se corse un peu par la suite : j'en viens même à parler de sauvagerie, je ne sais pas si j'ai bien fait (en même temps, ça y ressemblait un petit peu...), sans les désigner eux, mais dans une phrase générale sur les plus sommaires exigences de la vie civilisée et de bon voisinnage.

Vous me dites que si je ressens une haine rentrée le destinataire la percevra immédiatement ; vous avez raison. Cela dit je ne ressens aucune haine, juste une petite douleur lointaine et persistante (je ne sais pas bien si c'est le coeur ou l'ego qui a été touché ; les deux, sans doute), celle d'avoir été traité comme un vulgaire déchet. Aussi est-il plus sage que j'attende un jour encore avant de la glisser dans la boîte aux lettres, le temps que les esprits s'apaisent (le timing, voilà aussi un problème...).
26 juillet 2011, 09:25   Re : Toto chez les mufles
Mais remerciez donc cette dame qui va faire de vous un véritable écrivain et susciter (ou renforcer) une vocation...
26 juillet 2011, 09:36   Re : Toto chez les mufles
Je pourrais en effet mettre : "J'ai beaucoup aimé vous écrire" (elle va penser que je lui fais la cour).
26 juillet 2011, 09:41   Re : Toto chez les mufles
Euhh... Stéphane, sauvagerie, non, vraiment non: biffez, vite, à moins que vous souhaitiez voir le Cran se mettre sur le coup. Croyez-en ma longue, très longue expérience personnelle des querelles de voisinage sur au moins trois continents: hélas, trois fois hélas, comme en amour, lorsque la flamme est déclarée, qu'une seule solution: la fuite. Néanmoins, si lettre il doit y avoir, faites là brève, dites que vous regrettez, non point les mots, gestes ou actes de leur part ou de votre part, mais tout simplement le fait neutre que les choses en soit arrivées là entre vous et eux, et vu le profil que paraissent avoir vos voisins, proposez-leur un coup à boire, parfaitement, boire un coup ensemble, en un lieu neutre (bistrot du quartier, etc.) et ajoutez qu'ils peuvent venir avec leurs mioches si c'est l'heure du goûter. Ca vous prendra 45 minutes, vous coûtera 25 euros, mais au moins pas de regret: s'ils persistent dans la muflerie et la menace, vous devrez déménager, si ça s'arrange, vous respirerez, ils feront quelques efforts pour tenir leurs mioches, et vous aurez gagné "des amis".
depuis hier soir je ne cesse de changer un ou deux mots, de raccourcir les phrases, de modifier l'ordre des paragraphes, etc.

Parce que vous pensez vraiment que les destinataires de votre lettre seront en mesure de lui appliquer la même capacité d'analyse et d'attention que celle que vous portez à sa rédaction ?...
Utilisateur anonyme
26 juillet 2011, 09:54   Re : Toto chez les mufles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
26 juillet 2011, 10:14   Re : Toto chez les mufles
Oui, sauvagerie, je vais éviter, vous avez raison. Merci sincèrement de vos conseils, car je débute dans la profession. Bon, je peux quand même parler dans la lettre de "vie civilisée" sans que le MRAP enfonce ma porte à trois heures du matin, me tire de sous mes couvertures et me traîne au tribunal pour "apologie de crimes contre l'humanité" ? Mais pour le verre au bistrot du coin, non, c'est impossible, je ne supporterais pas.

Je pensais que la lettre aux voisins bruyants ferait un bon sujet de dissertation au baccalauréat : "Après avoir rappelé les faits et reconnu vos torts, vous terminerez, en utilisant les connecteurs logiques appropriés et en adoptant la focalisation interne, par un éloge du vivre-ensemble".
Utilisateur anonyme
26 juillet 2011, 10:30   Re : Toto chez les mufles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
26 juillet 2011, 10:41   Re : Toto chez les mufles
Mais, oh là, ma lettre est bien plus longue ! Votre lettre conviendrait parfaitement et j'en pourrais reprendre tous les termes si n'avait eu lieu l'entrevue ravageuse dont vous pouvez difficilement imaginer la violence. Je crois que ce qui a eu lieu sur le pas de ma porte change complètement la donne. Parce qu'une mise au point minimum s'impose. Je vous pique quand même, si vous le permettez, vos bonnes idées (entre autres le rappel à la loi, auquel je n'avais même pas pensé...). En fait, votre lettre est exactement ce par quoi il eût fallu commencer ; on n'en serait pas arrivé au point où nous en sommes. Merci de vos conseils.

(Au fait, certains d'entre vous connaissent-ils et auraient-ils déjà rencontré le mot "ablessissement" ?)
Précisons également que, pour beaucoup - l'usage de la correspondance étant devenu ce qu'il est (et cela, toute classe sociale et niveau d'étude confondus) - la lettre, quel que soit son contenu ou sa provenance, est perçue de prime abord comme quelque chose de menaçant ou porteur d'un souci quelconque, quelque chose de désagréablement officiel qui sent son papier timbré. Il ne fait pas bon être une boîte aux lettres, par les temps qui courent. Les éventuelles bonnes nouvelles à annoncer, les voeux à souhaiter, les inquiétudes à apaiser, c'est le téléphone qui s'en fait l'instrument. Aux lettres les emm....

Entre voisins, on prête facilement à la lettre, comme moyen de s'expliquer, une volonté de mise à distance à la fois hautaine et pusillanime. Si celui à qui elle est destiné n'est pas capable ou ne se sent pas capable de répondre (et c'est bien à une réponse qu'expose nécessairement une lettre), il sera généralement porté à ressentir une vexation.
26 juillet 2011, 11:40   Re : Toto chez les mufles
C'est vrai... mais c'est un risque à prendre. Car parler au téléphone à cette dame serait m'exposer une nouvelle fois à ses injures et son mépris, je ne le sais que trop. Je vais tout faire pour ne pas rendre ma lettre "intimidante" sur le plan de la forme, la raccourcir au maximum, et surtout préciser que je n'exige pas une réponse circonstanciée, mais un signe, aussi succint soit-il, que ma lettre aura été lue et que les attendus en auront été acceptés.
26 juillet 2011, 11:54   Re : Toto chez les mufles
Vous pouvez commencer par : "Longtemps j'ai eu envie de me coucher de bonne heure..."
Entièrement d'accord avec Orimont ; c'était d'ailleurs un peu le sens de ma remarque sur les aptitudes à l'abstraction des destinataires et leur degré d'appréhension de la chose écrite.
Et pourquoi ne pas choisir la voie du silence et du mépris ? Ou, plus philosophiquement, celle du wu wei ?....
Utilisateur anonyme
26 juillet 2011, 12:12   Re : Toto chez les mufles
(Message supprimé à la demande de son auteur)
J'ai récrit la lettre sur les conseils de MM. Marche et Bourjon : le ton y est plus neutre, elle tient sur une page, et ne s'y lit plus guère d'animosité rentrée : elle est amicale, dirais-je même.

Le silence et le mépris ? Non, il faut une réponse, une réponse mesurée ; il faut un signe.

"J'ai le coeur au-dessus des plus fières disgrâces
Et l'on peut me réduire à vivre sans bonheur,
Mais non pas me résoudre à vivre sans honneur [...]"


En espérant que l'on pourra éviter les : "A moi, comte, deux mots !", et autres "A quatre pas d'ici je te le fais savoir !"...
Je me permets de vous rappeler ce que disait Montherlant, quand Peyrefitte lui demandait un conseil (de mémoire, donc en romain) :

Une visite arrange parfois les choses, une lettre, jamais.
Je doute, Jean-Marc (encore que j'aie bien pris note de ce que vous écrivez) que les personnes auxquelles Montherlant rendait des visites fussent capables de l'inonder d'injures ou éventuellement de lui porter des coups... Non, c'est une autre époque, d'autres moeurs, d'autres gens...
Stéphane, notez que les interlocuteurs de Montherlant étaient des gens cultivés, donc sensibles à l'écrit. Je ne pense pas que vos voisins y soient si sensibles que cela.

Vous nous avez dit plus haut que ces personnes connaissaient votre mère.

Ne serait-il pas souhaitable que vous lui demandiez ce qu'elle pense de cette affaire (elle vous connait, les connait et sait exactement comment votre appartement est situé) et si, d'aventure, elle ne pourrait pas jouer les intermédiaires ?
26 juillet 2011, 13:39   Re : Toto chez les mufles
Cher Stéphane,

Suite à un différent avec mes voisins, j'ai comme vous il y a quelques mois décidé de leur écrire, la lettre était dans le style de celle de Didier (mêlant sentiments & esprit des lois), et surtout je la leurs avais portée en main propre, avec comme seules paroles un "Bonjour, voici une lettre pour vous (avec le sourire), bonne journée".

Depuis, nous ne nous parlons plus, mais la situation est redevenue calme entre nous.

Sûrement aviez-vous la même intention attentive.


Bien à vous.
26 juillet 2011, 13:53   Re : Toto chez les mufles
Ne serait-il pas souhaitable que vous lui demandiez ce qu'elle pense de cette affaire (elle vous connaît, les connaît et sait exactement comment votre appartement est situé) et si, d'aventure, elle ne pourrait pas jouer les intermédiaires ?

Jean-Marc, je ne voudrais pas non plus trop en dire sur ce chapitre, mais j'ai bien sûr pensé à ça (je suis sûr d'ailleurs qu'elle m'approuvera quand je lui en parlerai). Pyrrhon, merci de votre conseil (il est amusant de voir que tout le monde a eu à un moment ou à un autre maille à partir avec ses voisins).
26 juillet 2011, 14:16   Re : Toto chez les mufles



Ma maison de rêve
Stéphane,

J'ajoute qu'il me semblerait assez improbable que des Antillais tutoient de prime abord une dame assez âgée.
26 juillet 2011, 14:35   Ce s'ra une maison du tonnerre
Ah, magnifique, Orimont, magnifique !
26 juillet 2011, 16:05   Re : Toto chez les mufles
Sinon, essayez ça, à fond, cette nuit :


Un conseil, si je puis me permettre, mon ami Stéphane, dans ce genre de situation, ne lisez pas Montherlant ni aucun des auteurs que vous affectionnez ordinairement: ouvrez plutôt n'importe quel ouvrage de Blaise Cendrars, et vous commencerez à voir pointer les solutions. Les Antillais sont souvent des gens au sang chaud, et les gens au sang chaud ont cette particularité de s'apaiser aussi vite qu'ils s'enflamment. Vous ne les connaissez pas et ils ne vous connaissent pas, profitez-en pour tenter l'impossible en vous faisant un tantinet violence. Infligez-vous le peu de violence de la grande violence que vous ne croyez pas nécessaire d'endurer de leur part: traitez-les en amis, invitez-les comme je vous l'ai dit; ce sera certes douloureux pour vous, intérieurement (car vous risquez entre autres tourments de vous retrouvez au MacDo pour le quatre-heures des gosses); vous souffrirez ainsi de ce peu de violence que vous occasionnerez au vieux vous-mêmes mais en vous disant que telle est votre punition de n'avoir su ni voulu prendre la peine initiale à bras le corps dans une stratégie sans compromission (type la lettre suggérée par Didier). Vous avez perdu la première bataille, il vous faut donc user d'une stratégie de sacrifice relatif et mineur pour reprendre la main sur vos tourmenteurs. Cela dit si vous ne souhaitez aucunement déménager.
26 juillet 2011, 19:06   Re : Toto chez les mufles
Hmmm... L'invitation, vous êtes sûr, Francis ? Pour le coup je préférerais presque la stratégie francmoinalienne, moi... question de caractère, croyez-m'en. Vous savez, ce qui à certains esprits apparaît aller de soi et tout à fait naturel est pour d'autres absolument inenvisageable, pour des raisons qu'ils ne s'expliquent pas ; pour vous ce sacrifice serait "relatif et mineur", mais pour d'autres il est une montagne, et ce n'est pas une question de bonne ou de mauvaise volonté, ni même de morale (car tout, heureusement, n'est pas suspendu à cette unique alternative) mais seulement de tempérament (je serais plutôt un animal à sang froid, moi).

Et puis vous confondez sans doute une bataille avec un assaut épisodique : rien n'est perdu, ne dramatisons pas, Hermès partira en mission, c'est moi qui vous le dis, et nous apportera la paix sur un plateau.

(C'est amusant, je viens justement de tomber, dans une librairie d'occasion, sur La Société de confiance...)
Je vous suggère la technique suivante :

- vous recherchez par le biais de google la plus proche antenne des Témoins de Jéhovah ;

- vous leur signalez un famille réceptive à leurs thèses ;

- une fois la première escouade de Témoins venue, vous attendez deux jours ;

- ensuite, vous prenez l'habitude de leur parler (à vos voisins) de Jéhovah à chaque rencontre, et vous leur demandez à chaque fois s'ils auraient une heure à consacrer ce soir à parler de Jéhovah ;

- vous diffusez des prêches chaque soir.

Au bout de quinze jours, soit ils se convertissent, et vous leur révélez alors que Jéhovah a beaucoup d'amour pour les Antillais, que lui obéir apporte fortune, virilité au mari et fécondité à la femme, et qu'il n'y a en fait qu'en seul acte à accomplir : que les enfants soient silencieux, soir ils déménagent.
26 juillet 2011, 21:21   Re : Toto chez les mufles
Mais c'est bien sûr !
26 juillet 2011, 21:25   Re : Toto chez les mufles
Et le Baron Samedi sur les murs, ça fait peur. La superstition est leur point faible.
Sans oublier Maman Brigitte.
26 juillet 2011, 22:42   Toto et sa maîtresse
Comme la discussion devient fort intéressante, voici une histoire de Toto :

- Maîtresse, dit Toto, est-ce que je peux être puni pour quelque chose que je n'ai pas fait ?

- Mais bien sûr que non Toto, on ne va pas te punir pour quelque chose que tu n'as pas fait !!!

- Eh bien, ça va alors... je n'ai pas fait mes devoirs hier !



Quatre autres unskurmu
27 juillet 2011, 01:06   Re : Toto chez les mufles
Lisez l'Homme foudroyé de Cendrars. Je vous recommande de faire la part de la violence comme en d'autres circonstances il faut faire la part du feu. L'invitation, c'est le coupe-feu, le sacrifice auquel doit consentir celui qui n'a pas su empêcher le déclenchement de l'incendie.

Cendrars appartenait à cette classe d'hommes qui ne connaissent pas la peur ni ne redoutent la violence, non parce qu'ils sont plus braves que nous mais parce qu'ils possèdent ce don naturel de la relativiser. Le relativisme n'a du bon qu'appliqué à elle, la violence. Cendrars, poète éthéré de l'Eubage et des éditions de la Sirène s'engagea en 14 dans la Légion, pour tremper dans les tranchées auprès de rustauds à côté desquels vos voisins ressemblent à des poètes mallarméens.

Dans l'Homme foudroyé vous le voyez aux prises avec toutes sortes de dingues, dans la guerre d'abord, puis sur les hauteurs de la Côte Bleue qui domine la Redonne près de Marseille, puis auprès de gitans batailleurs... Peu à peu, vous deviendrez lui, c'est ce que je vous souhaite, en gagnant en placidité, ce qui est tout autre que la zénitude.
Utilisateur anonyme
27 juillet 2011, 08:42   Re : Toto chez les mufles
Citation
Jean-Marc
Je vous suggère la technique suivante :

- vous recherchez par le biais de google la plus proche antenne des Témoins de Jéhovah ;

- vous leur signalez un famille réceptive à leurs thèses ;

- une fois la première escouade de Témoins venue, vous attendez deux jours ;

- ensuite, vous prenez l'habitude de leur parler (à vos voisins) de Jéhovah à chaque rencontre, et vous leur demandez à chaque fois s'ils auraient une heure à consacrer ce soir à parler de Jéhovah ;

- vous diffusez des prêches chaque soir.

Au bout de quinze jours, soit ils se convertissent, et vous leur révélez alors que Jéhovah a beaucoup d'amour pour les Antillais, que lui obéir apporte fortune, virilité au mari et fécondité à la femme, et qu'il n'y a en fait qu'en seul acte à accomplir : que les enfants soient silencieux, soir ils déménagent.

"Le soir ils déménagent "

faire du vacarme pour répondre au vacarme , même en musique ?

Bruckner , shostakovitch , Bartok , (bonne idée ) mais quel dommage ! Stravinski , l'école Russe et " de Vienne " et même ce vieux Piotr Illitch avec son ouverture 1812 ne feront qu'exciter ses "enfants plein de vie " !
avec pour conséquences , l'arriver de la police pour tapage nocturne

Je suggère plutôt de les endormir , et pour ce fer je proppose soit :
les plaintes d'Orphéé avec sa lyre dans l'Orféo
"de natura sonorum" Parmégiani : (tremblement de terre ! )
ou un récital de grandes orgues avec un 30 pieds , joué par Marie Claire Alain , ou Jeanne Demessieurs .....Tiens mais pourquoi donc les femmes aiment tant toucher du 30 pieds ?

Mais à coup sûre , et cette fois ci sans rire ; une fréquence de 25 ou 30 hz reproduite à partir d'un géné BF virtuel amplifié par forcément à 1.000 W mais 50 W suffisent ,et reproduit sur un ou 2 hp ayant une fréquence de résonnance trés basse ....
Bref , le jeux est de faire vibrer les murs .
Le son n'est pas directif , et non localisable , et l'effet soporifique est réel , l'inquiétude immédiate .
Cher Stéphane , pour des détails techniques , en messages privés
27 juillet 2011, 08:53   Re : Toto chez les mufles
Le conseil en est pris, cher Francis ; je vous avoue (honte sur moi !) que je n'ai jamais touché jusqu'ici à un roman de Blaise Cendrars ; et il n'y a aucune raison à cela, rien que le stupide hasard. Pour moi, Cendrars se réduit à Quand tu aimes il faut partir/ Je pèse mes 80 kilos/ Je t'aime.
27 juillet 2011, 08:58   Re : Toto chez les mufles
"...une fréquence de 25 ou 30 hz reproduite à partir d'un géné BF virtuel amplifié pas forcément à 1.000 W, mais 50 W suffisent, et reproduit sur un ou 2 hp ayant une fréquence de résonnance très basse..."

Vous êtes simple, vous au moins ! Mais j'en suis, grâce à certains ici, au stade de la "relativisation", alors ne sabotez pas leur oeuvre...
Utilisateur anonyme
27 juillet 2011, 16:09   Re : Toto chez les mufles
Oui , mais j'ai bien dit géné bf ( virtuel ) ....!
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