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L'islamisation et christianisation : précédent historique

Envoyé par Virgil Waldburg 
Il existe désormais en Australie des tribunaux coraniques qui règlent les différends familiaux, tels que divorce, garde des enfants, etc. Il en existe déjà au Royaume-Uni. C’est une même tradition anglo-saxonne anti-assimilationniste qui conduit à ce type d’accommodements abandonnant les musulmans à l’autorité religieuse locale, laquelle est injuste envers les femmes et envers les non-musulmans.
C'est une acceptation terriblement dangereuse. Elle me rappelle la guerre civile que connut l’Islande à la fin du Xème siècle. Une partie de la population s’était convertie au christianisme, sous l’impulsion de missionnaires venus de Norvège. Ces convertis étaient très intolérants envers l’ancien culte et leurs praticiens. Vint un moment où deux systèmes politico-religieux coexistaient. L’île était menacée de partition. Pour éviter la sécession de la partie chrétienne, au cours de l’Assemblée générale annuelle (Alþing), on décida de nommer un modérateur qui déciderait de trancher le conflit plus ou moins ouvert.
Cet épisode est raconté dans Íslendingabók (Le livre des Islandais) :

« Ce fut le roi Olaf Tryggvason, fils d'Olaf, fils de Harald aux beaux cheveux, qui introduisit le christianisme en Norvège et en Islande. Il envoya dans ce dernier pays un prêtre du nom de Thangbrand qui enseigna la religion chrétienne aux habitants et baptisa tous ceux qui acceptèrent la foi nouvelle. Hall de Sidha, fils de Thorstein, reçut le baptême de bonne heure, ainsi que Hialti Skeggjason du Thjorsardal et Gizor le Sage, fils de Teit Ketilbjörn de Mosfell, en même temps que beaucoup d'autres hommes éminents; plusieurs cependant ne furent point de cet avis et refusèrent.
Après un séjour d'un hiver ou deux, Thangbrand quitta le pays ; il avait tué deux ou trois hommes qui l'avaient raillé dans des vers satiriques. De retour en Norvège, il raconta au roi Olaf tout ce qu'il avait eu à supporter ici et exprima son peu d'espoir d'y voir adopter jamais le christianisme. Là-dessus le roi entra dans une violente colère et se proposa, comme châtiment, de faire mutiler et mettre à mort nos compatriotes qui se trouvaient en Norvège en ce moment. Mais le même été Gizor et Hialti arrivèrent dans le pays et parvinrent à soustraire les prisonniers à la vengeance du roi en lui promettant de nouveau leur intervention pour que le christianisme fût malgré tout reconnu et en exprimant leur ferme espérance de réussir dans leurs tentatives. L'été suivant ils revinrent en Islande accompagnés d'un prêtre appelé Thormodh.
Après une traversée heureuse, ils abordèrent aux îles Vestmann, dix semaines après le commencement de l'été. Tel est le récit de Teit, d'après les affirmations d'un témoin oculaire. Or, l'été précédent il avait été décidé en vertu d'une loi que dix semaines après le commencement de l'été il y aurait réuni on à l'Althing [Assemblée générale], ce qui jusqu'alors avait lieu une semaine plus tôt. Ils abordèrent donc sur la terre ferme pour se rendre ensuite à l'assemblée, après avoir décidé Hialti à demeurer à Laugardal avec douze hommes, parce que l'été précédent il avait été condamné à un bannissement de trois ans pour outrage aux dieux. Le motif en était qu'il avait lancé du haut du lögberg cette épigramme :

Je ne veux point insulter les dieux,
Freyia cependant me semble une chienne.

Gizor s'avança avec sa suite jusqu'à un endroit appelé Vellankatla, près du lac Ölfuss ; de là ils envoyèrent au thing [l’assemblée] un message pour inviter tous ceux dont ils pouvaient espérer du secours à venir à leur rencontre, car ils avaient appris que leurs ennemis s'apprêtaient à leur interdire, les armes à la main, l'accès du lieu de réunion. Mais avant de se mettre en marche, ils virent arriver à cheval Hialti et ceux qui étaient restés avec lui en arrière ; et, comme ils se dirigeaient ensemble vers le thing, ils rencontrèrent déjà leurs parents et leurs amis qu'ils aspiraient à revoir.
Les païens se rassemblèrent armés jusqu'aux dents et on ne savait s'ils n'allaient pas en venir aux mains. Le lendemain, Gizor et Hialti se rendirent au lögberg [Le rocher de la loi] pour faire connaître le résultat de leur mission, et tout le monde fut ravi, dit-on, de la façon remarquable dont ils parlèrent. Il s'ensuivit que chrétiens et païens, se prenant mutuellement à témoin, déclarèrent renoncer à tous leurs rapports d'amitié et de bonne entente et se retirèrent du lögberg. Là-dessus des chrétiens engagèrent Hall de Sidha à leur exposer les lois telles que devaient les observer les chrétiens. Mais celui-ci se déroba à leurs prières en décidant le lögsögumadhr [le diseur-de-loi = le président de l’assemblée générale] Thorgeir à s'en charger, bien que celui-ci fût encore païen. Or, lorsque le peuple se fut retiré dans les tentes, Thorgeir se coucha, étendit son manteau sur lui et se reposa toute la journée et la nuit suivante sans dire un mot; le lendemain de bonne heure il se leva et ordonna qu'on se rendît au lögberg.
Quand tout le monde fut réuni, il commença son discours et déclara qu'à son avis le bonheur du peuple courait le plus grand danger, si tous les habitants du pays n'acceptaient une même loi. Il les exhorta de mainte façon à ne pas laisser s'accomplir pareille scission et leur fit comprendre comment il en naîtrait des discordes qui auraient pour conséquences inévitables et certaines des rixes et des querelles parmi les habitants, de nature à dépeupler le pays. Il parla de certains rois de Norvège et de Danemark qui pendant longtemps avaient vécu en ennemis et s'étaient fait la guerre jusqu'au jour où les habitants rétablirent la paix entre eux malgré la volonté de leurs rois ; l'entente fut si complète qu'aussitôt ils s'envoyèrent des cadeaux précieux, et la paix dura aussi longtemps qu'ils vécurent. « Et maintenant, continua-t-il, il me semble raisonnable de ne pas laisser agir à leur guise ceux qui sont animés des sentiments lés plus hostiles ; essayons de rétablir l'accord entre eux de manière à satisfaire à certaines prétentions de part et d'autre et ayons tous une même loi et une même foi. Car, je vous le dis en vérité, si nous détruisons la loi, la paix sera détruite ». Le résultat de son discours fut que les deux partis consentirent à adopter une seule et même loi pour tous, celle qu'il proclamerait. Une loi fut donc décrétée ordonnant à tous les habitants du pays, qui n'étaient pas encore baptisés, de se faire chrétiens et de recevoir le baptême. Quant à l'exposition des enfants et la faculté de manger de la viande de cheval, l'ancienne loi devait rester en vigueur. On pourrait, si l'on voulait, faire des sacrifices en secret ; mais un bannissement de trois ans frapperait quiconque se ferait accompagner de témoins. Quelques années plus tard cependant, cette coutume païenne était, comme les autres, tombée en désuétude. »


Cet extrait appelle plusieurs éléments de commentaire : d’abord, ce sont les chrétiens, importateurs d’une foi et d’une loi allogènes, qui créent la discorde. A cette époque, la christianisation relevait moins de l’évangélisation que de l’imposition d’une nouvelle loi, impliquant l’élargissement d’une zone d’échanges – notamment commerciaux. C’est une provocation de leur part qui a fait naître l’agressivité : il s’agit, entre autres, des vers injurieux envers Freyia, l’une des déesses les plus importantes du culte païen nordique.
Ensuite, ce qui est frappant, c’est que ce sont les chrétiens qui sont intolérants et non les partisans du culte local. Ceux-ci se contentent de réagir aux provocations et aux attaques, mais ils n’ont pas l’initiative des attaques – je précise que ce texte fut rédigé par un chrétien, Ari-le-Savant, un peu plus d’un siècle après les faits, donc à une époque où tout le monde était chrétien. Ce récit n’est donc pas la version des païens perdants, mais bien celle des chrétines victorieux.
Le prêtre Thangbrand se trouve raillé (lui et sa foi), il tue les railleurs. Cela rappelle les épisodes récents sur le prophète et son Dieu caricaturés et la réponse des partisans de la religion raillée. Mais, à ce moment-là, il n’est pas assez puissant. Il doit donc partir.
Le christianisme conquérant s’introduit cependant finalement dans l’île et, une fois, qu’il est assez puissant, il prétend régner seul, ne tolérant plus l’existence d’un autre culte et d’une autre foi à côté de lui, alors que ce culte et cette foi sont le fondement du système social local. A l’époque, le christianisme implique un système social également, car l’époque est au théologico-politique : on ignore la distinction entre Dieu et César.
Pour ce faire, les chrétiens provoquent et attaquent les païens. Il faut préciser que derrière les chrétiens, il y a la puissance et la richesse du roi de Norvège – comme derrière l’islam conquérant aujourd’hui, il y a les pétromonarches et les pays d’origine de tous les musulmans.
Une fois la guerre civile inévitable, il faut trancher et trouver une loi commune. En effet, un vieil adage islandais dit que « C’est avec les lois qu’on construit un pays, et par son absence qu’il s’effondre. » Deux maux sont aussi terribles : l’absence de loi et deux systèmes de lois concurrents, ce qui revient au même, puisque ce qui fait la loi, c’est qu’elle est partagée par tous. Il convient donc de déterminer une loi commune à tous, faute de quoi l’unité de la société et sa paix sont menacées. Point de fantasme de « vivre-ensemble » à cette époque.
Le « diseur-de-loi » demande l’accord des deux partis pour trancher leur différent, l’obtient, puis se retire pour méditer sur la meilleure loi à adopter. Il passe une nuit sous son manteau (l’expression « se retirer sous son manteau » signifie en islandais moderne, se retirer pour prendre délibérer en vue d’une décision importante). Il sait que sa décision engagera l’avenir de l’île
Il faut préciser certaines choses qui inspirèrent ses délibérations et décidèrent de sa décision : premièrement les chrétiens étaient alors plus nombreux qu’on ne pensait au départ. Ils pesaient de facto très lourd dans la société islandaise ; deuxièmement, un grand nombre d’Islandais étaient retenus en Norvège, par le roi, plus ou moins en otage. Il faut dire que la christianisation était la nouvelle ruse imaginée par le roi pour prendre le contrôle de l’Islande – fondée et développée par les petits chefs (et leur maisonnée) défaits par le roi unificateur, Harald-à-la-Belle-Chevelure. Il faudra cependant attendre 1262 et une vraie guerre civile pour que le roi de Norvège obtienne enfin une allégeance de l’île. Enfin, dans les deux partis, on souhaitait l’apaisement, mais dans le parti chrétien, personne n’était prêt à revenir en arrière.
Thorgeir fit d’abord promettre à tous d’accepter la décision qu’il allait proclamer. On s’accorda. Il décréta alors que la loi commune serait la loi chrétienne. Voilà ce qu’on appelle la christianisation de l’Islande par vote du Parlement. Il s’agit en fait d’un accommodement raisonnable destiné à éviter une sanglante guerre civile, à récupérer les otages islandais retenus en Norvège, à continuer de commercer avec tous les pays européens désormais tous convertis. Il s’agit donc d’une décision prise sous la triple menace d’une guerre civile, de l’exécution d’otages et d’un blocus commecial. C’est le résultat d’une ingérence efficace du roi de Norvège.
Toute ressemblance avec la situation en cours en Europe et dans les autres pays occidentaux, avec la situation de l’ancien empire de Byzance et ses populations chrétiennes, avec le Moyen-Orient et ses populations chrétiennes, avec la situation de la communauté juive, la plus ancienne sur place dans les années 1950, serait de la stigmatisation : ce sont les stigmates du calvaire à venir de l’Europe face à sa nouvelle loi.
Il faut tout de même préciser que les débordements chrétiens dont vous faites mention ne prennent pas leur source dans les évangiles. Le message christique originel est un message de non violence, de non puissance, de séparation du politique et du religieux. Ce sont les Hommes (et l'Eglise) qui n'ont fait que trahir ce message au fil des siècles, mais le retour aux textes fondateurs peut permettre de contrer ces débordements.
Dans l'islam, c'est exactement l'inverse. Les textes originaux (Coran et Sunna), l'exemple du Prophète ne font que glorifier la haine, la violence, la discrimination, la domination et la conquête. S'il y a eu des périodes de l'Histoire plus calmes et des musulmans plus modérés, c'est parce qu'ils allaient à l'encontre de l'islam originel. La résurgence du fanatisme musulman et du terrorisme actuel n'est autre que la suite logique et progressive des velléités de retour à l'islam des origines sous l'impulsion des Frères musulmans, qui ont lancé leur mouvement dans les années 30.

Le problème de l'Occident actuel, c'est qu'il plaque sur l'islam le même schéma d'évolution que celui du christianisme, à savoir celui d'une religion pacifique dénaturée par des intégristes. Or ceux qui ont des connaissances plus poussées que ce qu'on entend habituellement savent bien que l'islamisme n'est ni une aberration, ni une déviance mais bel et bien le vrai islam, dans toute sa splendeur. C'est pour cela que toutes les tentatives de "réforme" ne peuvent qu'échouer.
L'utilisation de la religion islamique comme loi et orthopraxie dans tous les domaines de la vie (tout comportement obéit à une règle, et toute règle est une règle de comportement) pour isoler et renforcer la communauté musulmane au sein d'un territoire non musulman afin, ensuite, de grignoter petit à petit du terrain suit un plan bien précis inspiré du comportement de Mahomet à Médine, et qui a ensuite été codifié par les théologiens musulmans. (J'avais d'ailleurs déjà consacré un fil à ce sujet.)
Le problème de l'islam, ce ne sont pas ses débordements, c'est son caractère conquérant - pour ce qui nous concerne, en Europe. Les textes importent assez peu en l'espèce (en l'espèce seulement - pour le reste, je suis d'accord avec vous). Ce qui m'intéresse, c'est la structure du remplacement à l'oeuvre : ici un remplacement de loi, de règle sociale, lequel se fait par invasion, par intimidation et par exigence d'un bouleversement de la société d'accueil.
Le christianisme a pu agir ainsi au cours de l'histoire. Cela n'en fait pas un équivalent de l'islam. Mais les pouvoirs politiques ont bien souvent instrumentalisé cette structure religieuse et juridique. Les princes allemands ont tiré parti de la Réforme pour s'approprier les biens qui appartenaient à l'Eglise et concentrer dans leurs mains tous les pouvoirs. D'autres exemples existent.
Il y a un caractère supplémentaire odieux dans l'islam : tout ce qui relève de la force, de l'humiliation, de la haine des femmes, du plaisir, de l'intelligence et qui tue la curiosité. Il s'agit d'une forme d'autisme intellectuel et affectif érigée en normalité reçue de Dieu. Ce caractère supplémentaire nous le rend tout à fait odieux.
Le léninisme était une autre religion qui tenta de remplacer le système en place, en apparence plus généreux.

Ce que l'exemple islandais montre, c'est le remplacement d'un système par un autre, sous l'influence d'une autorité étrangère, et non par un mouvement interne à la société : le léninisme procéda ainsi, le christianisme a pu être utilisé ainsi et l'islam l'est aussi aujourd'hui.
L'islam doit être compris comme une loi étrangère, comme une soumission à des autorités étrangères - je parle ici de politique. En plus, il s'agit d'une foi et d'un système de valeurs qui ne sont pas compatibles avec nos traditions.

L'angle politique me semble plus efficace dans l'espace public : en citant l'exemple de l'Islande, on a l'air d'accabler le christianisme (lequel ne prêche pas ce qui fut fait, je suis d'accord), et on accable en fait l'action actuelle des pays musulmans en Europe.
La prise de contrôle du PSG par le Qatar, les réformes bancaires permettant la finance islamique, le rachat de tant et tant d'institutions françaises et européennes par les monarchies du Golfe couplés à l'immigration musulman de masse : voilà ce qui prépare les conditions d'une guerre civile qui, selon moi, n'aura pas lieu. Nous risquons de céder à toutes leurs demandes sur l'autel de la paix.
Nous sommes dans une situation proche des accords de Munich. L'échec des accommodements raisonnables au Canada est le signe que céder apporte guerre et haine, et ne règle rien.
Virgil, votre exemple est fort instructif.
Je note en particulier l'intelligence de l'époque : deux principes de civilisations différents ne peuvent coexister dans une même entité politique sans que cela produisent des tensions sociales. Dans une telle situation, le moindre incident, même bénin, peut susciter une véritable explosion : les uns se vengent des autres, les autres se vengent des uns, et à la fin, ni les uns, ni les autres ne savent qui a commencé, tous ont des bonnes raisons de se battre.

Il me semble que beaucoup de guerres historique correspondent à ce schéma. Une période de tension (ou conflictualité potentielle), suivi d'un incident qui met le feu aux poudre.

L'intérêt de ce constat est que si la période est d'une certaine conflictualité potentielle, le conflit n'est pas nécessaire, mais contingent. Cela dit, l'histoire montre que l'Islam va au conflit, le recherche. Celui-ci, partout où il s'établit, met en place les conditions de l'explosion sociale. D'abord, il s'installe, prêche la miséricorde, plaide l'amitié et la tolérance pour que ses adeptes suivent sa loi particulière, mais si jamais cette faveur est rejetée par ses hôtes, il joue à la victime, il crie à l'injustice, pour justifier la mobilisation de ses croyants pour la guerre, une guerre d'usure qui dure jusqu'à l'éradication terminale de la culture précédente.

Il me semble que cela correspond bien au dualisme du Coran : les versets bienveillants de la Mecque, les versets guerriers de Médine.

Pour en revenir aux principes de civilisation, quelques images.

Une religion est un ordonnancement particulier de la société. Comme un ferment particulier produit une pâte particulière, la religion produit une civilité particulière. Comme une graine produit un être avec son organisation interne caractéristique, une religion produit une organisation sociale. Nous pouvons donc distinguer des espèces de sociétés. Nous pouvons parler de société à substance chrétienne et de sociétés à substance Islamique, par exemple.

Dans un réseau cristallin, chaque atome a une place particulière en fonction de ses caractéristiques physiques. Seuls les atomes idoines peuvent entrer dans la maille cristalline.

Une religion est à la société ce que la maille est au cristal : un principe directeur selon lequel s'ordonnancent les parties d'un tout.

La plupart des religions sont incompatibles entre elles, à l'image des cristaux, qui sont basés sur une même maille, répétée à l'infini. Le Diamant est nécessairement pur, et l'émeraude aussi. Il n'existe pas de cristal fruit du mélange Diamant / émeraude.

Prenons un autre exemple. L'huile est hydrophobe et l'eau est oléophobe. Ces deux substances ne se mélangent pas. Un mixage intensif ne produit qu'une émulsion temporaire, bientôt les deux substances se séparent.

Qu'attente donc SOS racisme, la Licra et le MRAP pour poursuivre en justice l'huile pour son hydrophobie, et l'eau pour son oléophobie ? N'est-ce pas là un intolérable racisme ? Faudrait -il mixer et remixer ces deux substances jusqu'à ce qu'elles s'acceptent totalement et suivent enfin la loi Républicaine ?

La loi Républicaine prétend parvenir à agglomérer toutes les substances, y compris les plus antagonistes, par un mixage au forceps. M'est avis qu'au bout du compte, l'on ne pourra obtenir qu'une purée, et que celle-ci sera temporaire. Voyez déjà comme les substances incompatibles se séparent en zones exclusive. Voyez comme le tout dégénère en phobie généralisée.

Le racisme est un symptôme, une conséquence naturelle d'avoir voulu mélanger des populations aux moeurs inconciliables. Condamner juridiquement les conséquences causées par cette faute politique est d'une merveilleuse imbécilité... et ne résoudra jamais rien.
Citation
Virgil
Ce que l'exemple islandais montre, c'est le remplacement d'un système par un autre, sous l'influence d'une autorité étrangère, et non par un mouvement interne à la société : le léninisme procéda ainsi, le christianisme a pu être utilisé ainsi et l'islam l'est aussi aujourd'hui.
L'islam doit être compris comme une loi étrangère, comme une soumission à des autorités étrangères - je parle ici de politique. En plus, il s'agit d'une foi et d'un système de valeurs qui ne sont pas compatibles avec nos traditions.

Pour étudier ce phénomène intéressant de remplacement, de conversion d'une société à une religion autre, le court essai de Ramsay McMullen, Christianisme et paganisme, du IV° au VIII°s (Perrin, collection Tempus, 2011) est très intéressant à lire. On y voit que le grand précédent historique de la conversion au christianisme a pris trois siècles au moins, et qu'il a toujours été décidé "en-haut", en la présence ou en l'absence d'étrangers. Bruno Dumézil analyse en détail la question pour les royaumes barbares d'Europe occidentale, dans Les racines chrétiennes de l'Europe. Il semble bien qu'une société n'ait jamais décidé de se convertir, de changer d'identité de son propre mouvement. D'autres historiens, comme Robert Turcan, ont montré que Constantin fit un pari risqué en légalisant le christianisme et en le favorisant, bien loin d'accompagner un mouvement profond du corps social. Même en Orient, la question n'était pas réglée. J'ignore si nous disposons d'études aussi précises de l'islamisation des sociétés anciennes. En tous cas, le changement d'identité, quelles que soient l'idéologie ou la religion, est toujours le résultat d'un volontarisme, d'une décision des élites (toujours les premières à "trahir"), et revient toujours à une soumission à des autorités étrangères (ethniquement ou socialement). Je crois inutile de chercher si cela correspond ou non à l'essence intime de l'idéologie ou de la religion. Les troupes de choc des patriarches chrétiens d'Orient étaient faites de moines, ces mêmes moines que l'on a l'habitude de présenter comme des spirituels fuyant le monde et la politique au nom du Christ. J'ai l'impression que l'on insiste beaucoup trop aujourd'hui sur l'apolitisme chrétien, par désir de l'opposer à un certain islam conquérant : ce n'est faire justice ni à l'un ni à l'autre, mais les réduire à des références commodes pour un débat politicien.
Utilisateur anonyme
09 août 2011, 08:10   Re : L'islamisation et christianisation : précédent historique
C'est une évidence, le problème n'est pas dans l'islamisme, mais dans l'islam, tout simplement ! L'islam n'est pas une religion au sens où nous l'entendons en parlant du christianisme, mais un système politique totalitaire, comme le nazisme et le communisme, et qui s'est répandu par la violence, la terreur et la force des armes. Et nos " élites ", de droite comme de gauche, aident à la construction de mosquées, c'est-à-dire de centres de propagation de ce système totalitaire, sur tout le territoire de notre pauvre France. Ces élites se rendent coupables de forfaiture.
"En tous cas, le changement d'identité, quelles que soient l'idéologie ou la religion, est toujours le résultat d'un volontarisme, d'une décision des élites (toujours les premières à "trahir"), et revient toujours à une soumission à des autorités étrangères (ethniquement ou socialement)."

Pas toujours :
- en Inde, islam et christianisme se sont propagés avec un certain succès dans les basses castes (et chez les ex-"intouchables") : leur égalitarisme permettant aux nouveaux convertis, en théorie, de sortir de la hiérarchie religieuse discriminante ;
- les conversions dans les hautes castes ont été peu nombreuses, mais beaucoup plus pour les chrétiens que pour les musulmans ; c'est ce qui explique qu'encore aujourd'hui les Etats où les musulmans sont les plus nombreux sont aussi les plus pauvres et les plus en retard économiquement ;
- l'islam s'est aussi propagé de façon significative dans les régions arides où les systèmes hydrauliques étaient défaillants, les connaissances techniques des nouveaux venus étant plus développées que celles des autochtones ; j'ai d'ailleurs fait quelques recherches dans ce domaine ;
- enfin, des régions du monde se sont converties à l'islam (totalement ou en partie) sans qu'il y ait eu conquêtes militaires ou massacres ; c'est le cas du nord de l'Etat du Kerala mais aussi, il me semble, de l'île de Java (comme Denys Lombard l'a fort bien démontré).
Lisant le début de votre message, j'allais objecter que le Kerala avait une forte minorité musulmane, et aussi une forte minorité chrétienne, et que c'était à mon sens l'état le plus "éduqué" de l'Inde.

Votre dernier paragraphe ouvre la question intéressante de l'islam "non guerrier".
Vous avez tout à fait raison. L'installation non guerrière de l'islam a souvent entraîné un assez niveau de culture et d'éducation ; son installation violente a souvent eu l'effet inverse (à nuancer : les cours de Delhi, de Lucknow, de Faizabad etc.,dans le nord de l'Inde, étaient d'un raffinement extrême).
A nuancer encore : les musulmans du Kerala restent souvent les moins éduqués et les plus pauvres de cet Etat où le taux d'alphabétisation, en effet, frôle les 100 %.
Je vous dirai, Kiran, qu'on voit bien, dans le Kerala et en le comparant au reste de l'Inde (notamment aux deux grands foyers culturels traditionnels du Bengale et des Provinces Unies d'Agra et Oudh) que les religions strictement monothéiste pour l'une et un peu moins pour l'autre d'après ce qu'on dit ont permis d'avoir un bien meilleur développement que les régions polythéistes.

A ce sujet, j'avais été frappé par les différences entre un nord blanc et violent et sale et pauvre (une grande partie de l'UP et surtout le Bihar) et un sud noir et aimable et raffiné (notamment le TN et le Kerala).
On ne peut pas analyser la progression de l'islam sans prendre en compte le concept de dhimmitude, qui n'est qu'une conséquence du djihad. Pas de djihad sans dhimmitude (et inversement), comme l'a très bien montré Bat Ye'or. Les peuples qui se trouvaient à l'origine sur les territoires nouvellement conquis par les musulmans étaient souvent majoritaires par rapport à ces derniers. L'imposition de la dhimmitude, qui fait partie intégrante de la charia, assigne à ces populations un statut d'infériorité par rapport aux musulmans, assorti d'un impôt spécial, la jizya, dont la collecte est accompagnée de mesures vexatoires. C'est pour échapper à ce statut que les minorités juives et chrétiennes choisirent peu à peu de se convertir à l'islam. (Lire notamment : Les chrétientés d'Orient, entre djihad et dhimmitude, de Bat Ye'or.)

Pour ce qui est de la conquête musulmane de l'Inde, on pourra se reporter ici :
[www.jaia-bharati.org]
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"Déjà l’Islam me déconcertait par une attitude envers l’histoire contradictoire à la nôtre et contradictoire en elle-même : le souci de fonder une tradition s’accompagnait d’un appétit destructeur de toutes les traditions antérieures."

Claude Lévi-Strauss, Tristes Tropiques
En Indes, l'islam a recruté massivement les Intouchables, qui n'avaient rien à espérer dans le système traditionnel. D'autant que de l'hindouisme à l'islam, on passe d'une religion excessivement complexe à une religion très simple - cf. mon autre fil.
Deux bonnes raisons de se convertir : retour de l'espoir social et simplicité. Les hautes castes ne se sont rendus compte que trop tard des ravages de ces conversions - car ils ne s'intéressaient pas aux Intouchables pourtant nombreux. Une fois majoritairement musulmans, les Intouchables ont pu considérer qu'ils étaient sortis du système traditionnel et en proposer un nouveau. Cela a donné les deux Pakistans !
Mon cher Virgil et mon cher Félix : la réalité est plus complexe et toutes les islamisations n'ont pas été guerrières. Quand elles ont été militaires, elles ont eu en effet des résultats effrayants : nord et centre de l'Inde par exemple.Quand elles ont été pacifiques, et en général marchandes, l'islam a bouleversé de façon beaucoup moins radicale les cultures où il s'est installé : sud de l'Inde et Java par exemple.
Conséquence : les violences inter-religieuses sont aujourd'hui encore très fréquentes dans le nord de l'Inde. Elles sont plus rares voire inexistantes dans le sud.
Java est actuellement très majoritairement musulmane : l'empreinte hindoue reste pourtant très vivace, comme en témoignent la popularité du Ramayana ou les différentes formes de théâtre traditionnel.
Le site auquel vous faites allusion (celui de François Gautier) est par ailleurs assez suspect dans sa vision de l'histoire de l'Inde. François Gautier est très proche des nationalistes hindous.
Kiran,


Faites-vous la même différence que moi entre les deux Indes ?
Oui, Jean-Marc, mais il ne faut pas l'exagérer non plus. Il est clair que le traumatisme des invasions musulmanes reste vivace en Inde du Nord. Et que la douceur de vivre du sud n'est pas sans lien avec le fait que ce furent surtout des marchand arabes, assez éduqués voire raffinés, qui y introduisirent (par voie maritime) l'islam.
Les Indiens du nord à la peau claire méprisent farouchement les Dravidiens du sud à la peau noire. Et réciproquement.
Par ailleurs, les musulmans de l'extrême sud sont assez (Kerala) voire très minoritaires (TN) : c'est aussi pour cette raison qu'ils se tiennent à peu près tranquilles !
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