Ce monsieur est probablement un Franc-Maçon. Il cherche probablement dans les arcanes de son imagination, l'idée qui viendra contrer cette réalité qui lui joue des tours.
Je note que dans cet écrit, nul part n'est mentionné le christianisme.
A la place, nous avons "le creuset civilisationnel Européen".
Mais qu'est-ce que le creuset civilisationnel Européen ?
Est-ce de la localité qu'émerge la civilisation ?
Il me semble que non. Sinon, la Yougoslavie serait toujours unie.
Si je peux lui accorder qu'une civilisation puisse parfois se transmettre de proche en proche, de manière horizontale, entre voisins, je vois ce phénomène être marginal. Le gros de la transmission s'effectue de manière verticale, de père en fils. Les familles de civilisation musulmane et les familles de civilisation chrétienne vivent en parallèle dans des mondes différents, du point de vue surnaturel, ceci depuis plus d'un millénaire, quand bien même elles appartiendraient à la même localité : les perceptions de l'histoire, du beau, du bien et du vrai diffèrent.
C'est ce que montre les exemples de la Yougoslavie, du Liban, ou de l'Égypte avec les Coptes. Il y a coexistence, souvent séparée, mais rarement mélangée. Même l'état, avec son autorité verticale, ne peut y changer grand-chose : après l'intermède marxiste de Tito, le serbes sont redevenus orthodoxes, les albanais musulmans. Le rêve marxiste de dépouiller les individus de leur spécificité par leur union dans un grand tout, a déjà échoué : la dissolution Yougoslave montre l'inaptitude de ces "théorisations" à produire ce qu'elles promettent.
La localité n'a donc pas de civilisation intrinsèque. Elle est neutre. Si elle est inhabitée, elle est à prendre.
Si localité de civilisation il y a, celle-ci est dans les têtes, dans les esprits, et elle se transmet de parent à enfant, par éducation. Le monde naturel n'est mis-en-forme que quand le monde surnaturel déborde hors de nous, à travers nos mains, par la puissance de notre corps.
Marx a tout faux. Il définit l'infrastructure comme matérielle et la superstructure comme idéologique et morale. Il prétend que c'est de l'infrastructure que découle la superstructure, que c'est la matière qui produit l'idée. Les faits ne montrent pas cela : un lieu matériel n'harmonise pas ni ne forge les idées.
Marx se contredit par ailleurs lui-même, lorsqu'il fonde une idéologie qui prétend changer le monde naturel. Certes il prétend que cette idéologie est déterminée par les conditions historiques... Marx se prend-il pour le Chaman qui lit les dessein du Dieu matière ? Par cette divinisation matérielle, Marx prétendit en déduire l'idéologie à venir et ainsi l'imposer à tous.
Il faut renverser cette théorisation. L'infrastructure est idéologique et morale. La superstructure est matérielle. La superstructure est un produit de l'infrastructure : c'est la marque du monde surnaturel existant en un peuple qui s'inscrit dans le monde naturel. L'infrastructure est le monde surnaturel qu'habite le peuple. La superstructure est culturelle : elle est produite dans le monde naturel par la puissance corporelle d'un peuple guidé par son monde surnaturel.
Il n'y a donc pas de civilisation Européenne. L'Europe n'est pas une civilisation, mais un simple lieu. Elle n'est pas une entité surnaturelle, mais une localisation naturelle et spatiale. Son patrimoine historique est chrétien et il faudrait parler de civilisation chrétienne. S'y ajoute le patrimoine Libéral-hédoniste contemporain, fort laid et peu durable, issu de la sur-nature Libérale-hédoniste. S'y ajoutera demain un patrimoine Islamique, issu de la sur-nature Islamique.
Plusieurs sur-natures côtes-à-côtes, dans une même entité politique, voilà qui promet tensions, escarmouches et guerres civiles. Il n'y a pas de "creuset civilisationnel Européen", l'Europe est comme une marmite où le pouvoir politique a mélangé des ingrédients, au point de vue surnaturel, mutuellement phobiques.
Ces sur-natures feront leur chemin en parallèle au long du temps, dans ce même lieu européen, tentant chacun d'y poser leur marque. La puissance d'action de ces sur-natures ira de générations en génération, grâce à la transmission familiale. Le poids de la démographie est ici important, mais il n'est pas le seul critère. La qualité culturelle des superstructures engendrées sera aussi fonction de la qualité de la sur-nature exprimée. Historiquement, le monde chrétien a été mis-en-forme de manière bien plus propice à permettre une démographie forte (hôpitaux, industries, universités) que le monde musulman : il a abouti à une grande supériorité technique dès le 18ème siècle. Le christianisme est donc fécond. Les "traditionalistes" ont une démographie supérieure à la moyenne et celle-ci atteint celle des musulmans... Le libéral-hédonisme est en revanche voué à l'extinction à plus ou moins long-terme : il profite certes des superstructures de la société chrétienne, mais, dénué de l'esprit chrétien, et sujet à la convoitise immédiate, il ne peut que les faner ou, pire, les vendre peu-à-peu pour son plaisir personnel. L'absence de démographie notable des populations libéral-hédonistes, orientées ou au malthusianisme, ou aux déviances sexuelles, implique que la transmission verticale de cette sur-nature sera trop faible à mesure des générations pour qu'elle persiste durablement. L'adoption par les homosexuels n'y changera rien.
La volonté de l'autre, je ne la vois pas, mais pourtant je sais qu'elle existe.
Saint-Augustin