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Il faut interdire la généalogie

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
15 août 2011, 16:07   Il faut interdire la généalogie
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Le besoin de connaître ses origines me paraît une bonne chose, on voit bien l'angoisse et la souffrance des gens nés sous x. Aller chercher du racisme dans cette quête légitime révèle des esprits tordus, à soigner.
Aux Etats-Unis, certaines entreprises sont spécialisées dans la recherche des origines africaines des Noirs américains à partir d'analyses d'ADN (voir ici). Je me demande ce qu'en pensent les journalistes de Rue89, s'ils considèrent aussi cela comme "l'antichambre du racisme"...
L'auteur est un imbécile. Il n'aperçoit pas les contradictions de son texte. Un exemple : "Les liens familiaux horizontaux, entre parents vivants, se délitent : en témoigne, entre autres, l'abandon dans lequel sont souvent laissées les personnes âgées."
Justement, les personnes âgés, parents ou grand-parents, ont un lien vertical avec leurs enfants, pas horizontal.

Cet homme paraît ignorer ce qui fut la réalité des villages et des villes en France avant le grand exode rural et le grand remplacement : on savait qui était fils, cousin, etc. de qui. Dans les villages de Normandie, les gens ne se marient plus, mais ils ont des enfants. Comme les noms ne sont plus transmis, plus personne ne sait quels sont les liens entre eux. La loi idiote votée par les socialistes, qui autorise n'importe quel nom pour les enfants (du père, de la mère ou des deux, avec différence dans la fratrie), et les familles recomposées n'arrangent rien.
Aujourd'hui, beaucoup de gens ignorent les noms de leurs arrière-grand-parents (à parti celui de l'arrière-grand-père dont ils ont hérité s'il n'y a pas eu de changement). C'est dramatique et tragique. C'est inédit dans l'histoire de l'humanité.
Toutes les sociétés traditionnelles, partout, entretiennent la mémoire des généalogie, sans besoin de l'écrit. Lugan explique bien qu'en Afrique, on sait souvent sa généalogie sur 10 générations, ou on la savait car l'exode rural entraîne là-bas les mêmes causes qu'ici.
Un proverbe ouzbek dit que quiconque ne sait pas le nom de ses sept ancêtres (de sept générations d'aïeux) est un traître.

Si on examine bien le nerf de l'argument de ce socialiste banquier (cf. sa bibliographie sur wikipédia : [fr.wikipedia.org]), on s'aperçoit qu'il peut se résumer à ceci : la généalogie introduit une inégalité devant la mémoire. Les Français aux racines françaises retrouvent leurs aïeux dans les registres, les autres non. C'est une inégalité odieuse. Il oublie de dire que ceux qui ont des racines ailleurs peuvent y retrouver les informations nécessaires, surtout au Maghreb et en Afrique noire où on conserve la mémoire (orale) des générations dans les villages. Le problème des pays de l'Est qu'il mentionne, c'est le communisme, grand agent d'amnésie : cela, il oublie de le préciser.
L'agent d'oubli en France, ce fut la Commune de Paris qui, en plus du palais des Tuileries brûla les archives, y compris l'état-civil. Une parti des archives paroissiales brûlèrent à la Révolution, lorsque les paysans mirent le feu aux châteaux et aux presbytères.

La mention de la féodalité et de la noblesse sont d'un anachronisme aberrant venant d'un homme qui se présente comme professeur des universités (institution qu'il déshonore en écrivant ce genre de bêtise). Sa typologie de la sociabilité humaine est partisane et idiote : coopération dans le travail (cueillette ou chasse), dans la lutte contre le pouvoir (le seigneur), dans l'engagement politique (en mêlant Antiquité et Temps modernes : bel anachronisme là encore), dans les luttes syndicales (ouvrières), et dans la consommation du loisir. A croire qu'aucune guerre n'exista jamais, qu'aucun bâtiment ne fut jamais édifié par des membres de corporations, qu'aucun corps d'Etat n'exista jamais, qu'aucun monastère, qu'aucune université médiévale n'existèrent jamais pour conserver, élaborer et transmettre le savoir ancien et présent, qu'aucunes guildes de marchands ne développèrent jamais les voies de communication, etc.
Devoir rappeler cela à un économiste est sidérant.
Il fallait trouver du racisme. La généalogie parle traditionnellement, par métaphore, de communauté de sang. Qui dit généalogie dit sang, qui dit sang race, qui dit race dit racisme. Pauvre Afrique, si obsédée par la filiation, et donc si raciste !
C'est d'une rare stupidité. La généalogie a toujours existé. Simplement, il est beaucoup plus facile de faire des recherches maintenant qu'il y a cent ans.
"Aujourd'hui, beaucoup de gens ignorent les noms de leurs arrière-grand-parents (à parti celui de l'arrière-grand-père dont ils ont hérité s'il n'y a pas eu de changement). C'est dramatique et tragique. C'est inédit dans l'histoire de l'humanité."

Permettez l'expression d'un doute quant au caractère inédit dans l'histoire de l'humanité du phénomène que vous décrivez.
Si l'aristocratie s'est avant tout distinguée par la conservation du nom et la capacité à connaître ses plus lointains ancêtres, c'est bien que la chose était impraticable pour les classes les plus humbles de la société. De fait, j'imagine que, de longs siècles durant, une quantité d'individus, loin d'être négligeable, n'a pas pu remonter très haut dans sa lignée et je doute que l'oralité, dans nos contrées et en un temps où l'écriture existait depuis longtemps, ait joué le même rôle qu'elle a pu jouer dans d'autres espaces géographiques où l'écriture était inconnue. Moyennant quoi, il me semble que, parmi les illettrés européens du temps de François Villon, lesquels, vous me l'accorderez, représentaient une assez grande partie de la population, nombre d'individus devaient se trouver bien en peine de remonter jusqu'au septième ascendant par le seul moyen de l'oralité.

Cette remarque n'empêche en aucun cas de lever les yeux au ciel en lisant ce morceau de pure idéologie, sorti de l'imagination de son auteur. Les gens qui se livrent à la généalogie sont par-dessus tout de grands rêveurs, et parmi les plus innocents, si ce n'est leur marotte commune de "remonter" le plus loin possible. J'ai assisté il y a quelques années à un "salon" de généalogie et, en laissant traîner l'oreille, j'ai pu entendre proférer un grand nombre de naïvetés, de chimères bénignes, tel qui "descendait" de Charlemagne, telle autre de l'inévitable Napoléon, tous à vouloir prouver quelque chose et regardant les autres comme des fantaisistes.

Depuis, les choses ont peut-être évolué, peut-être un regain d'intérêt pour les recherches généalogiques est-il avéré. La cause m'en semble devoir être recherchée bien plus dans un désir de s'évader du temps présent, de voyager dans le passé en menant une enquête dont on serait le héros, que dans un prétendu "retour des liens du sang".
Utilisateur anonyme
15 août 2011, 22:29   Re : Il faut interdire la généalogie
La généalogie a aussi quelque intérêt pour démontrer que si la France est faite d'une population mélangée, celle-ci avait de solides racines ; se sentir français, c'est sans doute une question de sang mais aussi une question d'histoire familiale. Or, trouver que sa famille nucléaire n'est pas tout, ce n'est pas une mauvaise chose. Voir dans cette famille élargie autre chose qu'un clan, c'est aussi un élément de culture. En effet, certaines personnes se lamentent sur le fait que des personnes âgées soient abandonnées ou plus simplement que le lien entre les générations soit distendue ; elles donnent en exemple les familles d'outre mer (mare nostrum bien sur). Mais ces familles sont des clans dont l'effet politique se voit ailleurs.

La généalogie en France se simplifie évidemment et c'est un régal de retrouver des précisions que certaines générations avaient perdues. Mais on constate aussi que les régions se sont mélangées ; il devient alors difficile de dire de quelle région sont nos auteurs. On découvre alors - comme c'est mon cas - un mélange de France qui a beaucoup donné pour qu'elle soit grande.

Il vaudrait mieux que ces ancêtres ne la voit pas en "tongs" ou en "sarouelle" !!!
Cher Orimont,
On ne remontait sans doute pas à la septième génération dans nos campagnes, mais on avait une connaissance assez claire des relations entre les différentes familles du village, ne serait-ce que pour éviter ou limiter la consanguinité. La généalogie est un luxe dans un monde où les gens, bien souvent, se marient et vivent ailleurs que là où ils sont nés. C'est une nécessité dans les petits communautés où peu de sang neuf ne parvient.
En Islande, qui offre une bonne idée de ce qu'étaient nos campagnes voilà peu, où tout le monde savait écrire depuis le XIVe siècle au moins, on savait parfaitement sa généalogie sur plusieurs générations. C'était le savoir le plus prisé et le plus admiré. La conversation, encore aujourd'hui, peut avoir pour unique sujet la manière, ou les manières, dont deux personnes sont liées par quelque cousinage. C'est une manière de se situer et de renforcer le lien entre les personnes qui conversent ainsi.
Dans nos grandes villes ou dans les villages rurbanisés, plus personne n'a de lien de sang avec son voisin, ou de manière fortuite. On retrouve cependant ce type de conversations (et donc de connaissance) dans les associations provinciales à Paris, qu'il s'agisse de la Bretagne, de l'Aveyron ou du Pays basque. Les gens y remontent volontiers jusqu'à la troisième ou à la quatrième génération là où les urbains déracinés connaissent rarement le nom de tous leurs grands-parents et presque jamais celui de tous leurs arrière-grand-parents.
La question du nom de famille est un peu compliquée dans nos provinces. En Gascogne, par exemple, il y avait le nom de famille, qui ne servait que pour les relations avec l'administration. Dans sa communauté, on était connu par le nom de sa maison (sa ferme en général). De même, on était moins connu par son prénom que par son surnom. Enfin, on était généralement "surnom", de telle ferme, fils d'untel. Le nom de famille n'était pas utilisé, mais la personne était parfaitement située dans la communauté : cette pratique a continué jusqu'au commencement des années 1980, notamment dans les Landes, en Béarn, en Chalosse et en Bigorre.
Virgil a raison, le sobriquet était d'usage constant. Je n'ai jamais entendu les vieilles personnes appelées comme cela, à défaut par leur prénom suivi d'un sobriquet ou d'un toponyme (quand le sobriquet était commun à une famille).

Le nom de famille n'était guère utilisé.
D'accord avec vous, Virgil. Je ne faisais que mettre en doute le caractère que vous affirmez "inédit dans l'histoire de l'humanité" de l'ignorance où se trouvent beaucoup de nos contemporains quant à leurs ascendants Je maintiens que, pour un nombre non négligeable d'individus, tel a été le cas pendant de longues périodes de l'histoire de l'humanité (et si certains parviennent, au prix d'un travail de bénédictin et non sans user des artifices de la généalogie, qui ne manque pas d'en offrir, à se donner de lointains et honorables ancêtres cela ne fait, selon moi, que confirmer cette base générale d'ignorance, plus établie que son contraire.)

Dans les Vies imaginaires de Marcel Schwob, le portrait d'un Alain le Gentil, par exemple, pourrait servir d'illustration à ce qui me semble avoir été la vie sans généalogie de nombre de Français au Moyen Âge. Quel amateur de généalogie pourrait "remonter" à l'équivalent d'un tel personnage qui, cependant, eût, comme tant d'autres du même accabit, une descendance ?
La plupart des patronymes sont d'anciens surnoms.
Vous souvenez-vous de Goupi Mains-Rouges ?

Tous les Goupi ont un surnom :

Mains rouges, Tonkin, Monsieur...
Tout à fait juste, cher Florentin. Et beaucoup de noms de famille sont des noms de lieu.
En gascon, "casenave", en français "maisonneuve", en basque "etxeberri" ou "etcheverri" signifient que les gens vivaient dans une maison nouvellement construite - la nouveauté est une notion relative, évidemment, puisque le temps passant, cette maison pouvait paraître l'une des plus anciennes, si les autres étaient détruites ou refaites. Les noms nobles sont souvent simplement le nom du fief qui avait été accordé à l'ancêtre glorieux. On distingue ainsi le patronyme du reste. Le duc de Luynes s'appelle en réalité "Albert" ("Albert de Luynes) ; le duc d'Uzès s'appelle en réalité "Crussol" ou "de Crussol" ("de Crussol d'Uzès") ; le duc de Brissac s'appelle en réalité "Cossé ("de Cossé-Brissac"), etc.
Très rares sont les familles nobles qui portent un nom ancien de famille, qui ne puisse pas être renvoyé à une terre. Certaines de ces familles ont même parfois donné leur nom aux terres qu'elles recevaient. Exemple : Liechtenstein - la famille avait son fief d'origine en Bohème et reçut la petite terre des Alpes à laquelle elle donna son nom.
En français, on sait que les noms de famille ayant l'apparence de prénom sont souvent l'indice que l'ancêtre à qui on le doit était un enfant trouvé : il est donc impossible de remonter au-delà, mais il est souvent possible de remonter jusqu'à lui.
Ce qui est inédit dans l'histoire de l'humanité, c'est l'ignorance générale et l'indifférence complète à la question du nom et de la filiation. La situation que je décris en Normandie, que je tiens du maire d'un petit village, est intéressante : non seulement les gens ne savent plus comment ils sont liés les uns aux autres, et ils le sont, car l'endroit n'est pas très passant (peu d'exode et peu d'arrivées), mais ils ne satisfont même plus les usages sociaux (mariage et souci de donner le nom du père à tous les enfants) permettant de s'y retrouver un peu.
La loi votée par les socialistes, permettant aux femmes de transmettre leurs noms, ou aux deux parents de les transmettre, permettant en fait de faire plus ou moins ce qu'on veut, supprimant non seulement l'ancienne règle, mais plus ou moins toute règle, est le symptôme de cette indifférence militante pour toute racine et toute filiation. L'époque étant hystérique, et donc ne craignant pas la contradiction, voit les mêmes socialistes militer pour la fin de l'accouchement sous X - donc pour la connaissance de sa filiation biologique.
La contradiction n'est qu'apparente : ce que les socialistes progressistes attaquent, c'est la filiation politique, héritée de Rome. Le père reconnaît son enfant en lui donnant son nom, peu importe qu'il en soit le père biologique - on ne fait pas de test ADN. Aujourd'hui, la nature prime la loi et l'ordre politique. Le progrès de nos progressistes conduit à revenir à la seule donnée naturelle que les animaux sentent plus ou moins et qu'on peut atteindre par la science.
"Les Français aux racines françaises retrouvent leurs aïeux dans les registres, les autres non. C'est une inégalité odieuse. Il oublie de dire que ceux qui ont des racines ailleurs peuvent y retrouver les informations nécessaires, (...)"

Personnellement, ayant des "racines ailleurs" (fussent-elles dans un pays à vingt minutes par l'autoroute du lieu où je suis né et habite), toute vélléité généalogique m'a quitté, dès l'instant où la plus proche "remontée" dans l'arbre, quelque branche à laquelle je me fusse accroché, m'eût conduit à franchir la-dite frontière, sillonner un pays où je n'ai pas la moindre intention de m'installer et alors qu'aurais-je tiré de la découverte de traces ancestrales ? Ce nonobstant, je n'éprouve pas le moindre sentiment d'une inégalité vis-à-vis de quiconque viendrait me raconter l'ancienneté de sa famille sur la terre de France et, même, je flatterais cette disposition à exposer des racines profondes, précisément parce que ce n'est pas mon cas, précisément parce que l'histoire de cette famille serait différente de la mienne, qu'elle me serait en quelque sorte étrangère et, de même que j'ai toujours eu beaucoup de goût pour la compagnie des étrangers, de même les "enracinés" me sont précieux. A ces deux sources, qui m'empêche de puiser à mon tour ce qu'ils ne peuvent s'autoriser : un commerce plus libre avec l'imagination, libérée des chaînes de l'appartenance certifiée ?

De façon générale, je n'arrive pas à comprendre, faute de l'éprouver, ce sentiment très contemporain qui pousse tant d'individus à se sentir lésés pour telle ou telle raison. Faut-il manquer à ce point de confiance en soi, faut-il se sentir à ce point vide pour craindre de n'avoir rien à offrir si l'on ne peut offrir pas la même chose que le voisin ?
18 août 2011, 19:29   La baboue, la baboue...
De l'autre côté de l'arborescence Alain le Gentil est sur Facebook...
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