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La pythonisse indique, assure, affirme, pointe, se souvient, indique, se défend, signale

Envoyé par Thierry Noroit 
Article paru dans le Monde du 23 août 2011


A moins d'un an de l'élection présidentielle, France 3 a choisi François Hollande. La chaîne publique vient tout juste de passer commande d'un portrait de campagne du député de Corrèze et candidat à la primaire du Parti socialiste. Un "portrait intime" réalisé par le journaliste Denis Jeambar, ancien patron du magazine L'Express et des éditions du Seuil, et par la journaliste-réalisatrice Stéphanie Kaïm. Un documentaire produit par Cyril Viguier.

"Nous allons suivre François Hollande tout au long de la campagne électorale. Nous le filmerons à l'intérieur et à l'extérieur de la campagne", indique M. Jeambar. Le document de 52 minutes sera diffusé juste après le second tour de l'élection présidentielle, en mai 2012. Le budget total est fixé à 160 000 euros, dont 110 000 financés par la chaîne.

Quid du film si le député de Corrèze ne passe pas le cap de la primaire socialiste ? "François Hollande sera élu président de la République en mai 2012 ! Je l'ai dit publiquement en septembre 2010 sur l'antenne de la chaîne Public Sénat", assure l'ancien patron de L'Express. Il serait coutumier des bons pronostics. Déjà, "en 1994, j'avais vu l'élection de Jacques Chirac", affirme-t-il.

"Rapport de confiance"

Convaincu de la justesse de sa prédiction, il a fait le siège du député de Corrèze, "dès septembre-octobre 2010", pour qu'il accepte le principe "d'un documentaire au long cours". "A cette époque, ironise le journaliste, on ne se précipitait pas autour de François Hollande." Depuis, l'homme politique et le journaliste ont instauré un "rapport de confiance". "Notamment parce que j'étais un des tout premiers à croire en lui", pointe Denis Jeambar. Ils se sont déjà croisés en 2009. Le dirigeant socialiste avait choisi le Seuil, alors dirigé par Denis Jeambar, pour publier Droit d'inventaires, un livre d'entretiens. "C'était le début de la rampe de lancement pour la présidentielle", se souvient Denis Jeambar.

Le documentaire veut montrer "comment se forge un président de la République". "La règle est d'être au plus près", précise le journaliste. François Hollande a décidé de jouer le jeu. En plus du tournage, "il a proposé un rendez-vous mensuel pour une longue conversation".

France 3 a donné son feu vert "assez vite", car MM. Viguier et Jeambar "avaient l'accord de Hollande", indique François Guilbeau, directeur de la chaîne. Rien à voir avec la réputation "sarkozyste" accolée à Cyril Viguier, qu'il dément. "M. Viguier est un producteur crédible", se défend M. Guilbeau. L'ancien patron des programmes de La Cinquième (aujourd'hui France 5), où il fit débuter Denis Jeambar, n'est pas un novice. On lui doit plusieurs documentaires sur d'anciens présidents américains : Ronald Reagan en 2004, Jimmy Carter en 2011. Un autre sur les Bush, père et fils, est actuellement en tournage. Outre François Hollande, France 3 n'a pas "prévu d'autres portraits pour l'instant", signale M. Guilbeau. Rien sur Martine Aubry. "Sauf si l'opportunité se présente..."

Guy Dutheil
Voyez comme ce forum est divers, cher Buena Vista. Je ne comprend pas bien ce que vous voulez dire. Google m'a indiqué que la pythonisse équivalait à la pythie que je situe à peu prés mais pour le reste... Voulez-vous simplement dire que ce plumitif se montre bien assuré ? J'imagine votre analyse plus subtile et profonde. Voudriez-vous bien m'éclairer ?
« Je partage l'agacement de Buena Vista devant ces conventions langagières journalistiques », appuie Marcel Meyer.
Cher Eric Veron,

Oui, ce plumitif se montre bien assuré, ou plutôt il rapporte les propos d'un autre plumitif de calibre supérieur, ancien patron de l'Express, Denis Jeambar, qui se montre bien trop sûr de lui.

Espérons que la pythie ou pythonisse se trompera cette fois-ci.

Mais il y a plus... car les questions de langage m'intéressent davantage que les questions politiques (au sens restreint du terme, le petit jeu politique des élections).

On a souvent remarqué que le style lamentable et artificiel de la plupart des journalistes atteignait des sommets lorsqu'il s'agit de rapporter des propos tenus par des tiers. Comme on ne peut pas toujours répéter "dit-il" (ce qui serait pourtant la meilleure solution) il faut trouver des équivalents : répète, annonce, indique, pointe, se souvient... En ce domaine l'inventivité des rédacteurs est sans limite ; et l'effet d'artificiel, de laideur, de sottise qui en découle me paraît insurpassable.

Désolé que mes intentions ne vous aient pas paru transparentes, j'estime pourtant, comme disait l'autre, que ce qui n'est pas clair n'est pas français. Comme quoi...
« Ça, c'est vrai, ça ! » En rajouta-t-il une louche.
Rivarol nous écrit :

Mais cette honorable universalité de la langue française, si bien reconnue et si hautement avouée dans notre Europe, offre pourtant un grand problème. Elle tient à des causes si délicates et si puissantes à la fois que, pour les démêler, il s'agit de montrer jusqu'à quel point la position de la France, sa constitution politique, l'influence de son climat, le génie de ses écrivains, le caractère de ses habitants, et l'opinion qu'elle a su donner d'elle au reste du monde, jusqu'à quel point, dis-je, tant de causes diverses ont pu se combiner et s'unir pour faire à cette langue une fortune si prodigieuse.

Il semble donc que la position du français tienne, dans son esprit, non seulement à la langue en tant que telle, mais aussi à d'autres causes, qu'il énumère.
Merci, cher Buena vista. Là, je vois, vous êtes tout à fait clair et pertinent. Il est vrai que dit-il eût été plus simple et, maintenant que vous le dites, je vois bien «l'effet d'artificiel, de laideur, de sottise». Je suis souvent, vis-à-vis de la langue française dans la même attitude que devant les tableaux prestigieux : fortement attiré mais ne voyant rien d'emblée puis, lorsqu'on me guide, enthousiaste. Voilà pourquoi j'apprécie tant Le Répertoire de Renaud Camus et que j'espère que, dans ses longs moments de loisirs, il nous en réserve un second volume du même cru. J'apprécie également beaucoup votre [...] j'estime pourtant, comme disait l'autre, que ce qui n'est pas clair n'est pas français.. Bonne fin de journée.
Jean-Marc, vu d'aujourd'hui, ce [...]offre pourtant un grand problème n'est pas très élégant, non ?
... jusqu'à quel point, dis-je, tant de causes diverses ont pu se combiner et s'unir pour faire à cette langue une fortune si prodigieuse, dont la moindre des fantaisies offre l'occasion à un fils de cabaretier piémontais installé à Bagnols-sur-Sèze d'en faire l'éloge et d'en devenir l'un des plus fins tourneurs.
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