Sans compter que, comme pour la télévision en général, le jeune homme victime de l'agression n'était en rien
obligé de regarder cette vidéo et pouvait fort bien continuer sa "reconstruction" en se léchant les plaies le regard tourné ailleurs. Les caméras de surveillances qui ont fonctionné cette nuit-là permirent l'identification des auteurs de l'agression, et la diffusion des bandes sur internet permit au public et à la population en général de savoir ce qui s'est passé et qui peut se reproduire sur une ligne de transport public. Le policier (qui ne peut guère avoir agi sans l'aval de son syndicat) a fait oeuvre de salubrité publique en divulguant les faits et en révélant la menace qui pèse sur les personnes voyageant seule à partir d'une certaine heure. Le jeune homme semblant avoir excusé/pardonné ses bourreaux, il ne lui restait plus qu'a attaquer au civil celui qui les avait incriminés par la diffusion de la bande vidéo: mélange de syndrome de Stockholm, de perversion du sens et du droit.