Citation
Virgil
Désormais, France Culture est une annexe de Radio Nova. On rapporte ce matin la mort de DJ Medhi en fin d'émission matinale. J'imagine l'émotion de ma grand-mère et d'autres nombreux auditeurs historiques de cette station.
L'émission "Une vie une oeuvre" consacrée au chanteur Nino Ferrer samedi était déjà assez consternant, car ce monsieur fut surtout un chanteur populaire dont je peine à savoir quelle fut ou est son oeuvre.
Désormais, France Culture parle comme TF1 qui nomme "artistes" tous les chanteurs, comiques et comédiens de séries TV, ne laissant plus guère de mots disponibles pour désigner les Pierre Soulages, Scott Ross, Maxim Vengerov ou Jean-Paul Marcheschi, sinon ceux significativement plus concrets (et donc moins facile à usurper) de "peintre", "claveciniste", "violoniste", "chef d'orchestre", voire "plasticien".
Le plus grotesque, c'est que les journalistes de France Culture se pensent révolutionnaires en parlant de DJ Mehdi (dont j'ignorais l'existence .. . Vu qu'il vient de passer, ce n'est pas grave, c'est comme si je n'avais rien manqué ) ou de Britney Spears. Je me souviens de Frédéric Martel, ravi de passer une chanson de Lady Gaga dans son émission et claironnant que désormais on passait Britney Spears sur France Culture. Oh, yeah!
Mon pauvre Frédéric Martel, croire cela, c'est mettre la subversion à la portée des caniches.
De plus, ces gens me font penser à des ados en crise qui s'imaginent choquer les adultes par quelques bêtises qui ne provoquent qu'un haussement d'épaule et un rappel à l'ordre de pure forme.
Pour ce qui est de leur discours critique, vous avez raison. Leur usage de l'hyperbole fait assez marchand de tapis collant. C'est aussi ce que l'on lit sur les affiches du métro qui présentent les spectacles, tous formidables et éblouissants.
Hier soir, j'ai écouté "La dispute" d'une oreille distraite. J'ai profondément déploré la fin de l'émission d'Elisabeth Couturier où elle invitait un historien de l'art, le commissaire de l'exposition ou quelque esthéticien. Bref, cette émission - La dispute - est assez révélatrice. D'un côté, Arnaud Laporte, mesure de l'émotion esthétique, aulne du goût (forcément bon ) qui bavarde sur ce qui l'a ému ou ce qui lui a "fait du bien" dans telle ou telle oeuvre d'art.
Laporte ne va pas plus loin dans son idée "d'art consolateur", consolateur de quoi, d'ailleurs ? Je me demande au demeurant si Laporte est bas de plafond ou s'il est payé pour jouer ce rôle de Candide au musée, Candide au ciné, Candide à la biennale, Candide au festival ...
En fond sonore, deux individus qui bavardent entre eux. Je n'ai rien compris à ce à quoi ils voulaient en venir. Ils étaient contents de discuter entre eux. Voilà tout. Ils se retrouvaient après les vacances et échangeaient de vagues impressions, appuyées sur leur prétention égotique. Mais de fait, leur discours (je ne dis pas leur analyse à dessein) ne pouvait pas concerner les auditeurs parce qu'il n'y avait pas de contexte, pas d'explication des termes, des descriptions sommaires des oeuvres, etc.
Ceci dit, ce jour, "La grande table" était plutôt bien menée autour du débat intertextualité / plagiat. Pour le coup, l'équipe de Caroline Broué avait fait en sorte qu'une contextualisation soit dessinée, les idées étaient claires, efficaces, l'ensemble ne se perdait pas dans le bavardage. Néanmoins, le temps imparti n'aura pas permis d'approfondissement mais aura donné des pistes clairement creusées.