Le site du parti de l'In-nocence

Fin de France culture

Envoyé par Virgil Waldburg 
14 septembre 2011, 08:58   Fin de France culture
Désormais, France Culture est une annexe de Radio Nova. On rapporte ce matin la mort de DJ Medhi en fin d'émission matinale. J'imagine l'émotion de ma grand-mère et d'autres nombreux auditeurs historiques de cette station. Non seulement ils ignorent qui fut ce garçon, mais ils n'ont sans doute pas la moindre idée de ce que signifient les lettres "DJ", si bien que l'information n'en est pas une pour eux. Les animateurs de cette station, bobos branchés, ont complètement oublié qu'ils avaient une mission culturelle et devaient s'adresser aux gens cultivés ou voulant le devenir.
L'émission "Une vie une oeuvre" consacrée au chanteur Nino Ferrer samedi était déjà assez consternant, car ce monsieur fut surtout un chanteur populaire dont je peine à savoir quelle fut ou est son oeuvre.
Désormais, France Culture parle comme TF1 qui nomme "artistes" tous les chanteurs, comiques et comédiens de séries TV, ne laissant plus guère de mots disponibles pour désigner les Pierre Soulages, Scott Ross, Maxim Vengerov ou Jean-Paul Marcheschi, sinon ceux significativement plus concrets (et donc moins facile à usurper) de "peintre", "claveciniste", "violoniste", "chef d'orchestre", voire "plasticien".
14 septembre 2011, 09:06   Re : Fin de France culture
FC se roule dans la boue. A propos je signale le dernier Répliques avec David Grossman qui fut assez intéressant.
14 septembre 2011, 09:06   Re : Fin de France culture
Addentum : je crains que la présentation de disques de variété, avec le ton et le lexique de la musique, en fin d'émission, devienne la règle. Aujourd'hui, à propos d'un chanteur tout à fait quelconque, le chroniqueur se permit un "c'est absolument magnifique" qui laisse songeur : comment définira-t-il donc la Messe en Si ou les Leçons de ténèbres de Couperin si la chansonnette insipide qu'il nous fait entendre reçoit une telle qualification ? Je m'avise que sans doute il ne soupçonne pas l'existence de la Messe en Si et des Leçons de ténèbres de Couperin, sinon il ne parlerait pas ainsi. Je m'interroge alors : que fait sur cette station un homme aussi peu cultivé, qui prend pour de la culture ce qui n'est qu'un particularisme élitiste dans ses goûts variété, comme un qui tirerait gloire d'aimer le championnat de football d'Argentine, plutôt que ceux d'Europe, sans s'apercevoir que ça reste du football !
Il conviendrait de relever tous ces symptômes de la dérive de France Culture. En vrac : les émissions de témoignage ("Les pieds sur terre", notamment), l'arrivée d'animateurs de la télévision (Taddeï), etc.
14 septembre 2011, 09:11   Re : Fin de France culture
Je vous rappelle, Monsieur — en accord total avec ce que vous écrivez — que le parti de l'In-nocence depuis sa fondation réclame avec insistance la création en France d'une station de radio (et d'une chaîne de télévision) culturelle(s). “France Culture” pourra continuer dans son coin à titre de témoin fossile de l'indifférentiation.
14 septembre 2011, 09:13   Re : Fin de France culture
J'ai trouvé assez ennuyeuse cette émission. Sans doute parce que le livre de Grossman est très mauvais, mais qu'AF semble perdre un peu de son esprit critique de lecteur face aux romans israéliens. C'est un livre plein de symbolisme facile et niais. Si Grossman n'avait perdu un fils, on ne lirait pas l'histoire de cette mère avec autant de compassion. Pour qui lit depuis longtemps de la littérature israélienne, c'est assez faible et facile : tous les clichés sont là, aucun n'est interrogé ou travaillé. L'obligation d'avoir un inter prête ralentissait en outre beaucoup les échanges.
L'émission de la semaine précédente était beaucoup plus intéressante : le type de Terra Nova a tombé le masque, c'était passionnant. La France comme expérience multi-séculaire a fait long feu : maintenant plus personne n'a de légitimité historique. La France n'est pas la protectrice des chrétiens d'Orient (ce qui explique des bizarreries à Jérusalem dans les prérogatives de l'Ambassadeur de France), ceux dont les ancêtres ont défendu la patrie au péril de leur vie n'ont pas de lien plus fort à la terre de France que les autres, les formes françaises qu'on admire dans le monde sont aussi françaises que le rap, le raï, le verlan de jeunes et les graffitis, etc.
Cet homme a lu l'avis de décès de la nation française ainsi que de sa civilisation. On n'a pas assez réagi à mon sens. Il faut dire qu'il a dit cela sur un tel ton d'autorité qu'on pouvait croire qu'il n'y avait en effet plus rien d'autre. Heureusement, l'In-nocence est là pour rappeler ce qui a toujours été là et doit le rester.
14 septembre 2011, 09:16   Re : Fin de France culture
Cher maître,
Je connais cette promesse (ou demande) du parti. Il me semble seulement que pour en montrer la nécessité et l'urgence, il n'est pas inutile de relever des éléments précis montrant que ce qui s'appelle encore "France Culture" n'a plus de la culture et de la France parfois aussi, que les noms.
Vous relevez très judicieusement les aberrations linguistiques qui y sévissent. Les modifications de programmation, les thèmes et les rubriques des chroniqueurs permettent de donner corps à la thèse suivante : France Culture est désormais une radio libre presque comme une autre, avec quelques bizarreries, qui sont presque toutes des restes d'anciennes programmations.
Utilisateur anonyme
14 septembre 2011, 09:20   Re : Fin de France culture
Certains de ces gens vont dans le sens de la marche par intérêt. Ce faisant ils déculminent à grande vitesse, comme tout le pays. Ceux qui montent vers leur nouveau point culminant sont pires encore : leurs cimes sont viles.
14 septembre 2011, 09:36   Re : Fin de France culture
Je pense qu'il ne manque plus qu'une radio libre, le soir, vers la nuit, avec appels d'auditeurs : "Alors (ne quittez pas, Jacques-Yves, vous allez recevoir la compil' France Culture des oeuvres complètes de l'artiste DJ Mehdi) nous avons maintenant en ligne Jennifer qui voudrait pousser un coup de gueule sur le sort réservé aux sans-papiers..."
14 septembre 2011, 12:37   Re : Fin de France culture
J'attends surtout les "jeux-concours" avec des choses à gagner - après la page de publicité (pour les films France Culture, les livres France Culture, les émissions sur CD France Culture).
Je pense qu'il faudrait rebaptiser la station : France-Loisir, car c'est devenu son niveau.
14 septembre 2011, 13:01   Re : Fin de France culture
Vous êtes très sévère. Il reste quelques émissions à sauver :

- Tire ta langue, animée par Antoine Perraud le dimanche à l'heure du déjeuner
- Répliques, le samedi matin, bien évidemment
- La Concordance des temps, à la suite de Répliques le samedi, dans certains cas (assez rares)
- Les Papous dans la tête, au moins pour la séquence délicieuse : dégustation littéraire à l'aveugle
- A voix nue, vers huit heures du soir, si l'invité est lui-même intéressant et si l'interviouveur ne tire pas trop la couverture à lui
- et donc à mon avis (peu partagé ici même) Du jour au lendemain

J'ai aussi entendu vers dix heures du matin quelques émissions de philosophie animées par Raphaël Enthoven qui avaient une certaine tenue.

Ah, j'oubliais l'Eloge du savoir, vers une heure du matin, qui se contente de retransmettre des cours dispensés (notamment) par des professeurs du Collège de France. La semaine où l'on entendait Antoine Compagnon donner un cours sur l'année 1966 (oui, une année comme sujet de cours), eh bien cette semaine-là je n'ai pas beaucoup dormi.

Il faut noter enfin que Renaud Camus n'a pas tort de se demander parfois s'il ne serait pas lu, écouté et même entendu jusque dans ces parages. La nouvelle émission d'Arnaud Laporte, le soir à neuf heures, La Dispute, ne plaît à personne ici. Mais contre toute attente j'ai bien l'impression qu'"Arnaud c'est vrai que Laporte" s'est en grande partie délivré de son tic exaspérant... Peut-être en a-t-il gagné d'autres au passage ? A suivre...
14 septembre 2011, 17:51   Re : Fin de France culture
Cher Buena Vista,
Votre liste d'émissions à sauver est à peu près la même que la mienne, et ce sont uniquement des émissions qui datent d'avant l'arrivée de Laure Adler aux commandes, et donc avant ses déplorables successeurs, le pire étant l'actuel courtisan, aussi mauvais romancier qu'efficace fossoyeur de cette station.
L'émission d'Enthoven "Les nouveaux chemins de la connaissance" remplaçaient "Les chemins de la connaissance". La différence entre les anciens et les nouveaux, c'est que les anciens avaient des producteurs tournant et des journalistes qui laissaient parler les invités, tandis que l'ex de Carla, de son côté, a annexé l'émission dans sa totalité et ne laissaient guère parler les invités avec ses interminables et verbeuses questions.
L'Eloge du Savoir est très bien, je vous l'accorde, mais c'est une ancienne émission.
Une émission neuve me plaît un peu, celle du dimanche autour de midi, traitant de cuisine, qui reprend un créneau jadis occupé par "De bouche à oreille", mais il s'agit d'une émission à la manière du direct, sans montage, donc très fragile. L'invasion du direct ou des émissions à la manière du direct est une innovation de Laure Adler, par mesure d'économie, quand, dans le même temps, on a multiplié les chroniqueurs et les petits formats, qui sont tous payés. Au lieu de longues émissions, bien montés et bien rythmés, c'est désormais un mitraillage de chroniques et petites émissions, qui réussissent souvent à être bavardes malgré leur brièveté.
14 septembre 2011, 20:30   Re : Fin de France culture
Les stations de radio n'existent plus en tant que telles. Je podcaste uniquement Répliques (avec modération) et Rollin sur France Culture et j'avais pratiquement oublié l'existence de cette dernière. Internet allège le poids du dueil.
14 septembre 2011, 20:37   Re : Fin de France culture
Il y a cependant Brice Couturier, Alain-Gérard Slama...

A propos des Papous, j'ai toujours été surpris que tant de personnes les trouvent à ce point intéressants.

A propos du bavardage, je suis d'accord avec Virgil.
14 septembre 2011, 20:54   Re : Fin de France culture
Les Papous sont amusants, ou étaient amusants. Le départ de Bertrand Jérôme fut un premier signe du déclin et les nouveaux participants sont assez moyens, sinon odieux. Certains anciens sont insupportables, comme Mordillat.
Je regrette Brice Couturier en fin d'après-midi dans "Du grain à moudre", une des rares émissions récentes qui tenaient vraiment la route, malgré son format (moins d'une heure et en direct).
14 septembre 2011, 20:59   Re : Fin de France culture
Brice Couturier dit des choses intéressantes sur son blog :

[franceculture-blogs.com]

Pour ce qui est de Bertrand Jérôme, je suis d'accord.
14 septembre 2011, 21:34   Re : Fin de France culture
Citation
Virgil
Cher Buena Vista,
Votre liste d'émissions à sauver est à peu près la même que la mienne, et ce sont uniquement des émissions qui datent d'avant l'arrivée de Laure Adler aux commandes, et donc avant ses déplorables successeurs, le pire étant l'actuel courtisan, aussi mauvais romancier qu'efficace fossoyeur de cette station.

Pour ma part, j'ai le sentiment que ce qui creuse aussi la tombe de France Culture, c'est qu'elle est tombée entre les mains d'une clique d'affairistes culturels dont Olivier Poivre d'Arvor me semble le parfait parangon. Pourquoi ce Poivre d'Arvor a-t-il apporté son soutien à Martine Aubry sinon parce qu'elle proposait la suite du clientélisme à la Jack Lang avec fins propagandistes à la clé ? Bien entendu, ces gens qui louent l'art ne sont pas du tout des esthètes désintéressés mais des gens qui poussent leur cul dans tous les trous du fromage de l'Etat. Bref, ils oeuvrent à la pérennité de leurs intérêts matériels.

De plus, les émissions de France Culture fonctionnent de plus en plus en vase clos : les journalistes parlent aux journalistes tandis que France Culture, par le passé, ouvrait son antenne à des personnes qui savaient un tant soit peu de quoi elles parlaient et ne livraient pas une vulgate de vulgate.

Au demeurant, vous aurez sans doute remarqué que cette radio ne se démarque pas de ses consoeurs, ni des autres médias. Les émissions de type magazine culturel ne sont elles-mêmes que des redites les unes des autres. Grossman a été mis à toutes les sauces, le bouquin sur Britney Spears de l'un des frères Rollin aussi, le film français sur le couple dont l'enfant a une tumeur au cerveau itou et j'en passe par pure lassitude et par ennui.
Ce n'est rien moins que du matraquage et du formatage du goût.
14 septembre 2011, 21:35   Re : Fin de France culture
De plus, les émissions de France Culture fonctionnent de plus en plus en vase clos : les journalistes parlent aux journalistes


C'est exactement cela.
14 septembre 2011, 23:05   Re : Fin de France culture
Chère Vera,
Ce qui vous dîtes est très juste. France Culture s'est reconvertie assez largement dans la promotion - "quelle est votre actualité (ou mieux votre actu) en ce moment ?" et variantes... C'est France Loisir !
15 septembre 2011, 02:50   Re : Fin de France culture
» Bien entendu, ces gens qui louent l'art ne sont pas du tout des esthètes désintéressés mais des gens qui poussent leur cul dans tous les trous du fromage de l'Etat

La métonymie est hardie. Cela fait un peu penser à une sorte de coming out...
15 septembre 2011, 13:52   Re : Fin de France culture
Citation
Virgil
Désormais, France Culture est une annexe de Radio Nova. On rapporte ce matin la mort de DJ Medhi en fin d'émission matinale. J'imagine l'émotion de ma grand-mère et d'autres nombreux auditeurs historiques de cette station.
L'émission "Une vie une oeuvre" consacrée au chanteur Nino Ferrer samedi était déjà assez consternant, car ce monsieur fut surtout un chanteur populaire dont je peine à savoir quelle fut ou est son oeuvre.
Désormais, France Culture parle comme TF1 qui nomme "artistes" tous les chanteurs, comiques et comédiens de séries TV, ne laissant plus guère de mots disponibles pour désigner les Pierre Soulages, Scott Ross, Maxim Vengerov ou Jean-Paul Marcheschi, sinon ceux significativement plus concrets (et donc moins facile à usurper) de "peintre", "claveciniste", "violoniste", "chef d'orchestre", voire "plasticien".

Le plus grotesque, c'est que les journalistes de France Culture se pensent révolutionnaires en parlant de DJ Mehdi (dont j'ignorais l'existence .. . Vu qu'il vient de passer, ce n'est pas grave, c'est comme si je n'avais rien manqué ) ou de Britney Spears. Je me souviens de Frédéric Martel, ravi de passer une chanson de Lady Gaga dans son émission et claironnant que désormais on passait Britney Spears sur France Culture. Oh, yeah!
Mon pauvre Frédéric Martel, croire cela, c'est mettre la subversion à la portée des caniches.
De plus, ces gens me font penser à des ados en crise qui s'imaginent choquer les adultes par quelques bêtises qui ne provoquent qu'un haussement d'épaule et un rappel à l'ordre de pure forme.

Pour ce qui est de leur discours critique, vous avez raison. Leur usage de l'hyperbole fait assez marchand de tapis collant. C'est aussi ce que l'on lit sur les affiches du métro qui présentent les spectacles, tous formidables et éblouissants.

Hier soir, j'ai écouté "La dispute" d'une oreille distraite. J'ai profondément déploré la fin de l'émission d'Elisabeth Couturier où elle invitait un historien de l'art, le commissaire de l'exposition ou quelque esthéticien. Bref, cette émission - La dispute - est assez révélatrice. D'un côté, Arnaud Laporte, mesure de l'émotion esthétique, aulne du goût (forcément bon ) qui bavarde sur ce qui l'a ému ou ce qui lui a "fait du bien" dans telle ou telle oeuvre d'art.
Laporte ne va pas plus loin dans son idée "d'art consolateur", consolateur de quoi, d'ailleurs ? Je me demande au demeurant si Laporte est bas de plafond ou s'il est payé pour jouer ce rôle de Candide au musée, Candide au ciné, Candide à la biennale, Candide au festival ...

En fond sonore, deux individus qui bavardent entre eux. Je n'ai rien compris à ce à quoi ils voulaient en venir. Ils étaient contents de discuter entre eux. Voilà tout. Ils se retrouvaient après les vacances et échangeaient de vagues impressions, appuyées sur leur prétention égotique. Mais de fait, leur discours (je ne dis pas leur analyse à dessein) ne pouvait pas concerner les auditeurs parce qu'il n'y avait pas de contexte, pas d'explication des termes, des descriptions sommaires des oeuvres, etc.

Ceci dit, ce jour, "La grande table" était plutôt bien menée autour du débat intertextualité / plagiat. Pour le coup, l'équipe de Caroline Broué avait fait en sorte qu'une contextualisation soit dessinée, les idées étaient claires, efficaces, l'ensemble ne se perdait pas dans le bavardage. Néanmoins, le temps imparti n'aura pas permis d'approfondissement mais aura donné des pistes clairement creusées.
15 septembre 2011, 13:53   Re : Fin de France culture
Avez-vous remarqué ce glissement sémantique sur France Culture : on n'y parle plus de critique ou de journaliste culturel. On parle de "prescripteur".
15 septembre 2011, 14:24   Re : Fin de France culture
Arnaud Laporte est sans doute bas de plafond ou candide, trop candide. Cependant, sa diction est bonne, claire et il s'exprime en français. Par les temps qui courent, ce n'est pas si fréquent. Il ne mérite plus sur ce point, à mon sens, les brocards de Renaud Camus dans de nombreux passages du Journal. Arnaud Laporte s'est bonifié avec le temps et en passant de midi au soir.
15 septembre 2011, 14:33   Re : Fin de France culture
"On parle de "prescripteur"."

Bien sûr ! C'est que nous sommes malades, comme Santamaria. Ils nous faut des médicaments.
15 septembre 2011, 14:43   Re : Fin de France culture
Cher Buena Vista, il faut en effet reconnaître ses qualités à Arnaud Laporte et il est juste que contrairement à nombre de ses confrères, il ne fait pas de fautes de français et articule correctement. Il est vrai que par les temps qui courent, ce qui pourrait sembler un minimum, devient une exception louable.
Cependant, le bonhomme si facilement servile avec ses invités, semble, en fait, une sorte de mondain ridiculement imbu de lui-même comme le signifie cet échange avec un auditeur acide :
[regardfc.forumn.net]

Je trouve curieux et pour le moins puérile cette idée de voir l'envie chez autrui. A moins (pour faire de la psychologie nouille) qu'il ne s'agisse de projection. Je vous laisse juge. En tout état de cause, la mollesse de ses émissions, leur démagogie, cet espèce d'hédonisme idiot mis en avant, ce côté "prescripteur" du bon goût, tout cela couronné par cette ridicule prétention ne m'inclinent pas à écouter ses émissions qui, d'ailleurs, ne m'apportent rien de plus ou de mieux que ce qui traîne dans moult médias.
15 septembre 2011, 23:03   Re : Fin de France culture
Je me demande si le mot "fin" de France Culture n'est pas à prendre au sens littéral. Je me demande si cet Olivier Poivre d'Arvor n'a pas été nommé afin de liquider une bonne fois pour toutes la radio et de n'en faire qu'un satellite de France Inter dans une sorte de retour à l'ORTF.
En effet, on sent bien un désir de globalisation de Radio France à travers les annonces communes, d'une part, la création d'une émission politique partagée et diffusée par plusieurs radios au sein de Radio France, des campagnes de communication qui seront désormais faites pour l'ensemble du groupe. Et, bien entendu, le nivellement du ton et du contenu vers le passe-partout consensuel et commercial.
Cette année, des émissions ont disparu, d'autres se sont vues amputées de leur temps d'antenne. A ce rythme, l'an prochain, elles risquent de rendre l'âme, elles aussi, cette radio l'ayant déjà vendu à vil prix.
16 septembre 2011, 00:24   Re : Fin de France culture
« Ceci dit, ce jour, "La grande table" était plutôt bien menée autour du débat intertextualité / plagiat. Pour le coup, l'équipe de Caroline Broué avait fait en sorte qu'une contextualisation soit dessinée, les idées étaient claires, efficaces, l'ensemble ne se perdait pas dans le bavardage. Néanmoins, le temps imparti n'aura pas permis d'approfondissement mais aura donné des pistes clairement creusées. »

............................................

« On est tous au courant que Gainsbourg a repris Chopin ou encore Dvo-rak.»

En effet...
Utilisateur anonyme
16 septembre 2011, 07:10   Re : Fin de France culture
comme tout artistes , nino , même s'il n'avait écrit un texte ou composer une musique de qualité dans sa vie il aurait droit à mon estime :
oui j'affirme que des chansons de variété sont des chefd'oeuvres , et les leçons des ténèbres de Couperin , pas plus que le clavier bien tempéré , ou l'art de l a fugue ; oeuvres le plus souvent didactiques ; sont difficilement audibles dans leur intégralité , et ce n'est pas ici que je trouverai un mélomane capable de le faire , sinon de s'émouvoir d'un titre mystérieux , qui ne veux pas dire grand chose !
Mélomane à 12 ans j'ai appris à trier le bon grain de l'ivrée !
qu' hommage lui soit rendu à ce pauvre Nino quand il voulait être un noir , et à Henri qui voulait avoir des ançètres Gaulois , avec dieudoné les choses ou bien changés , et regrettons de ne plus avoir un Brassens pour nous dépeindre et caricaturer nos bandes de djeunes , nos barbouzes , et autres fantomas
16 septembre 2011, 07:15   Re : Fin de France culture
???
(Qu'il y ait des réussites majeures dans l'art mineur de la chanson populaire et des oeuvres mineures dans la musique savante est une évidence qui ne remet pas en cause cette hiérarchie.)
16 septembre 2011, 08:31   Re : Fin de France culture
Citation
Renaud Camus
« Ceci dit, ce jour, "La grande table" était plutôt bien menée autour du débat intertextualité / plagiat. Pour le coup, l'équipe de Caroline Broué avait fait en sorte qu'une contextualisation soit dessinée, les idées étaient claires, efficaces, l'ensemble ne se perdait pas dans le bavardage. Néanmoins, le temps imparti n'aura pas permis d'approfondissement mais aura donné des pistes clairement creusées. »

............................................

« On est tous au courant que Gainsbourg a repris Chopin ou encore Dvo-rak.»

En effet...

Ah, ah, ah ! Cher Renaud Camus, je vois que vous êtes attentif ! Je tentais d'être "positive" (mot détestable dans ce qu'il peut avoir, parfois, de condescendance masquée) mais vous avez raison. Ce genre de phrase tient du dictionnaire des idées reçues. Et il y a beaucoup de phrases dans ce genre sur France Culture désormais ... Las ! Et elles gâchent tout.
16 septembre 2011, 08:37   Re : Fin de France culture
Citation
Virgil
J'attends surtout les "jeux-concours" avec des choses à gagner - après la page de publicité (pour les films France Culture, les livres France Culture, les émissions sur CD France Culture).
Je pense qu'il faudrait rebaptiser la station : France-Loisir, car c'est devenu son niveau.

Oui ! C'est ce que je me suis dit récemment en faisant des emplettes au BHV. J'ai remarqué qu'il y avait un stand "culture/loisirs". C'est donc une tendance de notre société d'amalgamer les deux.
Au demeurant, sachez que sur facebook, le service communication de la radio le fait déjà. Je ne vous invite pas (sauf si vous êtes sociologue, sémiologue ou simplement misanthrope) à vous créer un profile sur ce site mais y regarder la fiche de France Culture et les commentaires des auditeurs qui s'y expriment est très instructif quoique assez déprimant.
16 septembre 2011, 08:53   Re : Fin de France culture
Citation
Dardanus
comme tout artistes , nino , même s'il n'avait écrit un texte ou composer une musique de qualité dans sa vie il aurait droit à mon estime :
]

"Gaston, y'a le téléfon qui son et y'a personne qui y répond". A quoi tient l'immortalité dans les arts ... En ce qui concerne ce numéro de "Une vie, une œuvre" qui lui était consacré, je comprends que, parfois, l'équipe ait le désir de se consacrer à des artistes dits mineurs, un artiste de variété en l’occurrence.
Je n'ai pas écouté cette émission en entier car je ne l'ai pas trouvée intéressante. Or ce n'est pas Nino Ferrer qui m'a ennuyée, c'est le contenu de l'émission.
Que voulez-vous, cette émission commençait par une visite chez la veuve, façon "Elle Déco", avec moult louanges de la superbe maison du couple. Suivaient d'autres anecdotes biographiques sur Nino, le témoignage de son fils, celui de Manu Dibango, etc.

Une fois encore, je n'ai pas écouté toute l'émission et il se peut qu'elle se soit ensuite envolée vers des considérations moins délayées et faisant appel à des réflexes de groupies voyeuses.

Néanmoins, si j'ai longtemps écouté France Culture, c'est parce que même sur un sujet "populaire", elle savait trouver des producteurs qui avaient des approches originales, problématisées, contextualisées. Nino Ferrer aurait été prétexte à réfléchir à la variété, à réfléchir sur une époque.

Désormais, France Culture, comme le reste des médias, nous enferme dans la glu de l'émotivité, du lieu commun, dans ce que Roland Barthes nommait "le goût petit-bourgeois". Et cela, après m'avoir insupportée, révoltée, agacée, me laisse désormais indifférente.
17 septembre 2011, 16:16   Re : Fin de France culture
Citation
Alain Eytan
» Bien entendu, ces gens qui louent l'art ne sont pas du tout des esthètes désintéressés mais des gens qui poussent leur cul dans tous les trous du fromage de l'Etat

La métonymie est hardie. Cela fait un peu penser à une sorte de coming out...

Vous êtes bien indulgent, cher Alain. Pour moi, je me contente de trouver cette formulation extrêmement vulgaire.
17 septembre 2011, 17:22   Re : Fin de France culture
France culture ne fait qu'achever la trajectoire commencée avec le cinéma et les acteurs. A ses débuts le cinéma était une distraction populaire et le culte des acteurs était considéré comme une passion de midinettes méprisée par les hommes en général quel que fût leur milieu. Ce culte était entretenu par une revue " Cinémonde " que les jeunes filles de milieu bourgeois lisaient en cachette. Et puis peu à peu les "intellos" bourgeois se sont interéssés au cinéma mais aussi, hélas, aux acteurs sans, toutefois, la naïveté, la fraîcheur, la simplicité des midinettes. Désormais ce n'était plus dans le bon vieux "Cinémonde" que l'on pouvait lire les articles les plus détaillés sur ces derniers mais dans les journaux intellos comme le " Nouvel-obs" ou "Télérama". Les articles consacrés aux acteurs se crurent obligés d'adopter un style pontifiants et chichiteux à souhait comme pour faire excuser cette passion piquée au populo. La télévision fit le reste en imposant quasi officiellement le culte de ces nouvelles idoles et, sous l'influence de ce culte, une représentation, au sens cinamatographique du terme du réel selon un scénario au shéma immuable digne de ces séries B dont raffolait justement les midinettes : les bons, toujours les mêmes, d'un côté, et les mauvais, toujours les mêmes, de l'autre. Je crois que ce que nous vivons aujourd'hui a beaucoup à voir avec cette vision "cinémondesque" du réel.
Il était logique que toute la culture finisse par suivre cette pente . Le paradoxe est que plus cette caste médiatique empruntait au peuple plus elle se mettait à le détester.
17 septembre 2011, 17:36   Re : Fin de France culture
Et puis la mode emboîte le pas, si les midinettes s'habillaient comme des actrices, les actrices d'aujourd'hui singent les pétasses.
17 septembre 2011, 17:39   Re : Fin de France culture
Cassandre, "pontifiant et chichiteux à souhait", vous résumez magnifiquement France Culture nouvelle façon et croyez que je le déplore ! Tout ce que vous dites du culte de la personnalité médiatique et de son invasion est très juste aussi. Las ...
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