L'argument contre "celui qui n'a jamais rien produit ou fait produire" ne tient pas, bien sûr. Dans quelques mois, les Français seront appelés à choisir pour président de la République entre deux personnes qui, si les pronostics sont bons, n'auront ni l'un ni l'autre jamais rien produit ni faire produire : MM. Hollande et Sarkozy. Et si c'est Mme Le Pen, ou lieu de l'un ou l'autre, c'est la même chose. De tous les candidats à cette présidence, à la différence notable de M. Camus (qui a au moins produit un corpus littéraire d'une certaine ampleur), la plupart n'ont jamais rien produit ni fait produire, à commencer par Besancenot (facteur, improductif) et en finissant par Mme Lepage (avocate) qui a déclaré sa candidature aujourd'hui.
La plupart des maîtres à penser n'ont jamais rien produit, de toute façon, hormis leurs idées (le Dalaï Lama, Bill Clinton, le Pape, etc.). Faut-il donc qu'ils se taisent ?
Soros est un philanthrope, soit quelqu'un qui a produit un changement pour le mieux dans des vies humaines, cela ne confère-t-il pas encore un poids suffisant à sa parole pour défendre des idées politiques en public ? Soros n'est pas Line Renaud qui s'exprime sur les ondes sur le Sida ou Mlle Béart sur les sans-papiers. Ce qu'il a à dire est très intéressant et ses commentaires sur la crise actuelle sont aussi utiles que pertinents.