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Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo

Envoyé par Florentin 
31 octobre 2011, 20:30   Re : Charia Hebdo
Charlie Hebdo avait déjà fait sa une avec un dessin de Mahomet bien avant l'affaire des caricatures (voir ci-dessous). A l'époque, cela était passé relativement inaperçu...

(On notera au passage que la caricature de l'époque était beaucoup moins "sympathique" que celle qui fait la une aujourd'hui...)

A part ça, sur le site de Charlie, il y a un article où ils égratignent Yazid Sabeg, le commissaire à la diversité...



[www.charliehebdo.fr]

A croire que le journal, bien que conservant ses convictions de gauche bien-pensante (pour l'immigration, contre la "politique sécuritaire", etc.) a tout de même gardé un petit côté "politiquement incorrect", même si on est loin de la grande époque...
01 novembre 2011, 10:01   Re : Charia Hebdo
La Une de "Charia Hebdo" ne parle que d'un seul "intégrisme" : "Les cathos intégristes contre le théâtre".
En fait, ils sont contre la pantalonnade de cet escroc de Castelucci auquel ces imbéciles donnent soudain une dignité artistique qu'il n'espérait sans doute plus et que jamais son théâtre de ne lui aurait donné. J'a vu en DVD sa Divine Comédie (adapté de Dante) : c'est affligeant. Du symbolique facile, de la provocation bébête et beaucoup de laideur.
01 novembre 2011, 13:06   Re : Charia Hebdo
L'expression fondamentalistes chrétiens est récente : mauvais esprit, mauvais augure.
01 novembre 2011, 16:27   Re : Charia Hebdo
Elle est récente en France, le Webster donne 1922 pour son apparition aux Etats-unis.
02 novembre 2011, 08:39   Re : Charia Hebdo
Charlie a tout faux, l'humour est incompatible avec l'islam.
02 novembre 2011, 08:49   Re : Charia Hebdo
02 novembre 2011, 09:10   Re : Charia Hebdo
Ce n’est qu’un début. Nos images religieuses ne sont pas moins « blasphématoires » aux yeux des islamistes que la caricature de Mahun et, à terme, nos églises seront elles aussi incendiées à coup de cocktails molotov, comme en Égypte. Les 4 ou 5 premiers incendies seront signalés de façon un peu embarrassée par France Culture, sous l’angle de l’excuse (fallait pas provoquer). Ensuite, on continuera à incendier mais on n’en parlera plus. Peut-être une statistique annuelle, toujours sous l’angle de l’excuse (faut-il que les musulmans soient malheureux, tout de même, quand on leur met sous le nez toutes ces églises).
02 novembre 2011, 09:20   Re : Charia Hebdo
Le vote des Tunisiens résidant en France (et des binationaux) a permis un intéressant échantillonnage (comme quoi la démocratie a du bon), puisqu’on sait à présent que la « poignée d’imbéciles », dont parle M. Mélenchon, « d’abrutis » qu’il ne faut pas naturellement confondre avec « la masse de nos compatriotes musulmans qui pratiquent leur foi en toute tranquillité » représente à peu près 40% du total.

Le problème, évidemment, c’est qu’eux aussi le savent. S’ils sont dix millions en tout (sans compter les femmes et les petits enfants), dont 40% d’islamistes, ça fait 4 millions de gens déterminés et qui n’ont pas froid aux yeux. Ça fait plus que l’armée allemande qui a envahi la France et je soupçonne que les petits musulmans des quartiers sont mieux armés.

Dans ce contexte disons, un peu sensible, voulez-vous parier qu’on ne retrouvera jamais les incendiaires des locaux de Charlie-Hebdo ?
02 novembre 2011, 09:28   Re : Charia Hebdo
Les petits musulmans "mieux armés" que qui ? que les Allemands de 1940 ? Allons...
Comme on pouvait aisément le prévoir, Charlie Hebdo a été visé cette nuit par des intégristes musulmans : attentat au cocktail molotov contre les locaux de l'hebdomadaire satirique, et piratage de son site officiel... Il est bon de rappeler que le numéro du journal intitulé "Charia Hebdo" sort justement aujourd'hui : les terroristes étaient parfaitement préparés et renseignés.

[www.europe1.fr]





A mon avis, ils vont se remettre très vite à tirer à boulet rouge sur le Pape, c'est plus prudent...
Lancer un cocktail molotov sur un site internet, c'est fort.
Quelle rapidité à réagir, en tout cas ! Ils sont opérationnels très vite.

[Cher Didier, quelle célérité, vous aussi ! Cf. 09:29]
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 09:29   Re : Charia Hebdo
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Les petits musulmans "mieux armés" que qui ? que les Allemands de 1940 ? Allons...

Il fallait mettre un point d’ironie, cher Stéphane. Il faut toujours garder une distance ironique quand le berger allemand du SS vous mord les mollets, ou quand l’islamiste vous arrache la langue avec des tenailles pour vous apprendre à blasphémer.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 12:56   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Inespèré ! Un attentat islamique contre Charlie Hebdo : l'islamisme, ses pompes ses oeuvres, à la une, le journal de la gauche post soixante huitarde comme victime : du nanan!
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 13:06   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pourquoi écrivez-vous « inespéré » ? Ce qui arrive est la suite logique du procès intenté à Charlie par les islamistes en 2006 (Grande Mosquée de Paris, UOIF et ligue islamique mondiale). Après le procès, la bombe.

Tant pis pour les crétins bien-pensants qui s’étaient félicités à l’époque que ce procès ait lieu, parce que cela constituait, disaient-ils, pour les musulmans une pédagogie démocratique (quand on n’est pas content, on va devant le juge au lieu de déclencher l’émeute et l’incendie).
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 13:40   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Prudence ! Il faut attendre les résultats de l' enquête : d' autres que les Musulmans peuvent être les auteurs de cette action.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 13:44   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Didier.Tous les faits que vous rapportez sont totalement invisibles : merci nos media. Il faut donc se réjouir quand arrive un évènement qu'ils ne peuvent tout de même pas cacher.
Ce que révèle cet attentat vaut d'être regardé en face : L'ennemi ne recule devant rien, il est déterminé, il est très réactif et il se sent en terrain conquis.
Les rotomontades de nos dirigeants sont pitoyables (Ah, Guéant à la télé!) : ils n'identifieront et n'attraperont jamais les auteurs de ce coup de main et, les connaitraient-ils, ils se garderaient bien d'aller les chercher dans les territoires perdus de la République.
A suivre, les déclarations et prises de position des Hollande, Aubry et autres Mélanchon : on va assister à un festival de contorsions qui se clôturera à n'en pas douter par une main tendue à ces islamistes que nous avons choqués et qui ne demandent qu'à vivre en paix chez nous (et malgré tout et pour un temps encore, avec nous).
Réjouissons nous cependant, l'ennemi s'est manifesté, et espérons qu'il ait encore l'occasion de nous faire savoir qu'il nous méprise, qu'assurément, il ne nous craint pas, et qu'il entend nous imposer sa loi. Nous n'aurons alors qu'une alternative : nous coucher en pleine conscience de notre veulerie, ou réagir et nous lever contre l'envahisseur. Courage Charlie!
Prudence ! Il faut attendre les résultats de l'enquête : d'autres que les Musulmans peuvent être les auteurs de cette action.

Oui, les intégristes catholiques pourraient tirer parti de la stigmatisation qui s'ensuivrait, en profiter pour étendre leur "capital confiance" auprès de la population, et ainsi continuer d'étendre leur domination sur le monde. Prudence, donc. Ils peuvent très bien avoir fait le coup.
À moins que ce ne soit un coup des sionistes. Il me semble reconnaître l’empreinte du sionisme.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 14:05   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Stéphane Bily, vous avez bien raison de suivre l'appel à la prudence de JJSC : j'ai moi-même pensé à un coup de l'Opus Dei. Eh, "cherchez à qui le crime profite"! Le Monsieur connait ses classiques. De plus, nos amis musulmans pourraient se sentir (Comment dit-on?...) "stigmatisés", bouc-émissairisés", par notre précipitation à pointer notre index accusateur vers les Fous d'Allah. Attendons donc prudemment le résultat de l'enquête. Sùr, Guéant nous dira tout. Décidemment, utiles ou inutiles, aux soviétiques ou aux islamiques, ils sont toujours là.
Et puis, il ne faudrait pas quand même qu'on sabote le site du PI... J'espère que les locaux du Parti sont secrets !
Je ne suis pas certain que l'ironie soit de mise en cette matière, Messieurs ! Même si je pense avec vous que le doute n'est pratiquement pas permis sur cette affaire, il convient de garder à l'esprit qu'il n'est pas sans exemple que des responsabilités qui paraissaient indiscutables aient fini par voler en éclats. La mise en garde du sieur JJSC est tout à fait recevable théoriquement.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 14:36   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Bon, si on ne nous permet même pas l'ironie, nous voila bien désarmés : il ne nous reste plus que les cocktails molotov! L'ironie, ici, ne me parait pas vaine, et quoique que vous puissiez en penser, est au contraire, résolument de mise. Comment ne pas hausser les épaules devant cet hyperbolique scrupule qui conduit à faire des chichis devant l'évidence. Comment ne pas le relever comme l'indice d'une complaisance ou la trace d'un désir de ne pas faire d'histoires, la trace de cette propension à s'écraser qui semble être la règle de nos comportements devant l'envahisseur. Alors un zeste d'ironie, c'est finalement bien gentil. Mais après tout JJSC peut répondre.
Mes soupçons se tournent à présent vers les chrétiens coptes. Ces gens-là sont bien connus pour être perpétuellement compromis dans des affrontements inter-religieux. Ils auront vu l’affiche de cet hebdo islamiquement correct et, adonnés comme ils sont à la violence et aux heurts inter-communautaires, ils seront allés brûler le siège du journal. En Égypte, ces enragés chrétiens attaquent même l’armée et la télévision est obligée d’appeler la population musulmane à protéger les soldats.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 14:48   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Francmoineau
Recevable théoriquement, bien sûr, mais le forum d'un parti est-il le lieu d'aimables débats théoriques où celui où se forge une opinion, une volonté, une orientation, une parole et une démarche communes. Tout cela se façonne en examinant les faits, en auscultant la réalité, en tâtant le terrain, pas en discourant dans les nuages du monde rêvé des bisounours.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 15:00   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
" L'ironie, ici, ne me parait pas vaine, et quoique que vous puissiez en penser, est au contraire, résolument de mise. Comment ne pas hausser les épaules devant cet hyperbolique scrupule qui conduit à faire des chichis devant l'évidence. "

Cher Alain L., l' évidence dont vous parlez n' est au mieux qu' une forte probabilité ; " l' évidence " voulait qu' en 1898 les Espagnols aient coulé le navire américain " Maine " dans le port de La Havane, et qu' en 1933 les communistes aient incendié le Reichstag ; on connait la suite.

Attendons donc ! C' est encore la meilleure façon de ne pas tomber dans ce qui est peut-être un piège.

Cela étant, j' éprouve comme beaucoup ici un sentiment d' indignation devant ce qui semble bien être un attentat à la liberté d' expression . Charlie Hebdo est l' un des rares organes de presse issu de la gauche libertaire à critiquer l' Islam au nom de la laïcité. C' est aussi un journal qui échappe à ce que RC qualifiait de " malédiction " , puisque les positions de Charlie Hebdo ne peuvent a priori sous-tendre des relents racistes ou islamophobes.
Citation
Alain L.
Francmoineau
Recevable théoriquement, bien sûr, mais le forum d'un parti est-il le lieu d'aimables débats théoriques où celui où se forge une opinion, une volonté, une orientation, une parole et une démarche communes. Tout cela se façonne en examinant les faits, en auscultant la réalité, en tâtant le terrain, pas en discourant dans les nuages du monde rêvé des bisounours.

Une opinion, une volonté, une orientation, certes, vous y êtes en plein ; pour ce qui est d'examiner les faits, d'ausculter la réalité et de tâter le terrain, je crains en revanche que vous n'alliez un peu vite en besogne.
Je suis bien surpris (et fort amusé de reste), et d'aucuns le seront ici certainement avec moi, de me voir promu au rang de bisounours ; vous ne devez pas être un grand lecteur des pages de ce forum pour vous avancer de la sorte...
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 16:59   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Francmoineau : Désolé de vous avoir marché sur les pieds et soulagé de savoir que vous avez le public avec vous et votre passé en garant.
Bon, je ne suis pas là pour ferrailler avec les auteurs des commentaires de ce forum (je ne doute pas un instant que vous soyez de redoutables bretteurs), je pense que, sur le fond, nous sommes plutôt d'accord : je reste toutefois sur mes positions qui me poussent effectivement à aller vite en besogne. En ces temps de grand danger, la hâte et l'impatience devraient être des vertus : les islamistes ont, me semble-t-il, donné un solide motif à l’indignation du pays tout entier et créé l’occasion d’une réaction forte et quasi unanime, n’allons pas désarmer cet élan avec notre prudence et nos doutes.
Et puis, on ne prête qu'aux riches...
" et d'aucuns le seront ici certainement avec moi"
Je confirme.
Utilisateur anonyme
02 novembre 2011, 17:23   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je reviens sur l'appellation fondamentaliste. Appliquée à des Catholiques, elle est erronée et relève de la diffamation consciente et volontaire. L'attachement aux fondements du Christianisme, taxé de progressisme par les intégristes n'est autre que le refus de la violence, le rendez-à-César, le partage et la prise en charge de ceux qui souffrent. L'intégrisme est un désir de voir se perpétuer un ordre particulier (Concile de Trente), historiquement marqué, comprenant des vérités partagées par tous les Chrétiens mais aussi des complications assez éloignées de la simplicité évangélique.
06 novembre 2011, 17:59   Doigt dans l'oeil
Un petit condensé, pour ceux qui auraient pris l'affaire en route, des absurdités qu'on a entendu proférer depuis l'incendie. Quand l'antiracisme devient une catégorie de la promotion ethnico-raciale d'un groupe donné sous couvert d'universalisme, il conduit à ce genre de délire. Tout attentat musulman, si on suit les auteurs, bénéficie indirectement à l'"élite blanche" (sic) qui pourtant en fait les frais. Toute la chaîne de causalité s'inverse. Les victimes sont en fait des bourreaux cachés, et vice-versa.


La Liberté d'expression n'est pas à défendre : elle est à conquérir


(Le collectif signataire de ce texte est composé de : Saïd Bouamama, Youssef Boussoumah, Houria Bouteldja, Henri Braun, Abdelaziz Chaambi, Ismahane Chouder, Olivier Cyran, Christine Delphy, Thomas Deltombe, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle, Nawel Gafsia, Laurent Lévy, Hassina Mechaï, Ndella Paye, Faysal Riad, Arielle Saint Lazare, Karim Tbaili, Pierre Tevanian, Sylvie Tissot, et Najate Zouggari.)



Parce que la liberté d’expression est pour nous un principe précieux, nous refusons catégoriquement l’instrumentalisation bouffonne et intéressée qui en est actuellement faite par le couple Guéant-Charb, par la classe politique et par les grands médias.

Nous affirmons :

• qu’un cocktail molotov lancé la nuit dans des locaux vides et n’occasionnant que des dégâts matériels ne mérite pas une mobilisation médiatique et politique supérieure à celle, pour le moins discrète, qu’occasionne l’incendie ou la mise à sac d’une mosquée ou d’un cimetière musulman.

• que la disproportion entre les unes alarmistes sur l’incendie de Charlie Hebdo et les brèves de dix lignes sur les saccages de lieux de culte musulmans entretient une vision du monde raciste : si un saccage est plus grave qu’un autre, c’est que les biens des uns sont plus précieux que les biens des autres, et c’est en définitive que les uns valent plus que les autres.

• que le climat d’état d’urgence et d’union sacrée qui s’instaure aujourd’hui autour de Charlie Hebdo est d’autant plus odieux qu’il tombe au même moment qu’un silence et une indifférence quasi générale face à un autre incendie, lui aussi parisien, lui aussi d’origine criminelle, à ceci près qu’il visait un bâtiment occupé par des Roms et qu’il a entraîné une mort d’homme : Ion Salagean.

• que Charlie Hebdo, en acceptant la visite intéressée de Claude Guéant, qui incrimine avec empressement des « extrémistes musulmans », en l’absence du moindre élément de preuve, participe, comme il l’a déjà fait dans le passé en publiant des articles ou des dessins antimusulmans, à la confusion générale, à la sarkozisation et à la lepénisation des esprits.

• qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégâts matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et l’islamophobie ambiante assureront certainement à l’hebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela s’était produit à l’occasion de la première « affaire des caricatures » - bref : que ce fameux cocktail molotov risque plutôt de relancer pour un tour un hebdomadaire qui, ces derniers mois, s’enlisait en silence dans la mévente et les difficultés financières.

• que, contrairement à ce qui dit et se répète jusqu’à la nausée à la faveur de ce nouveau buzz antimusulman, la liberté de critiquer l’islam est tout sauf menacée, et que toute personne dotée d’un minimum de bon sens peut même constater, en inspectant semaine après semaine la devanture de son kiosque ou les programmes de télévision, que concernant l’islam, non seulement la critique mais aussi la caricature et l’injure prospèrent en toute tranquillité et en toute bonhomie depuis au moins une décennie.

• qu’en revanche, il est une liberté d’expression qui est bel et bien menacée, et même plus d’une : celle pour commencer des femmes qui voudraient s’habiller comme bon leur semble, sans qu’un État national-laïque leur impose par la loi un dress-code de bonne musulmane cheveux aux vents ; celle de ces mêmes femmes lorsqu’elles voudraient faire entendre leur ras-le-bol des regards, injures et discriminations qu’elles subissent quotidiennement au motif qu’elles portent un foulard ; celle des sans-papiers qui aimeraient avoir la parole et informer le public sur la réalité de leurs conditions de vie ; celle des SDF, des chômeurs, des précaires, qui sont les perpétuels recalés de l’espace public officiel - cet espace de « libre expression » qu’il s’agirait aujourd’hui de défendre, main dans la main avec Charb, Luz, Riss et leurs supporteurs [Claude Guéant, Ivan Rioufol et Marine Le Pen.

• que les leçons de tolérance adressées par l’élite blanche aux musulmans, présumés coupables de l’incendie, sont pour le moins malvenues puisque, contrairement à ce qui se dit et se répète, le délit de blasphème existe en France : depuis les lois Sarkozy de 2003, de très lourdes amendes et peines de prison sont prévues contre toute "offense au drapeau ou à l’hymne national".

• que la liberté d’expression consiste à donner la parole aussi à la masse de celles et ceux, musulmans ou pas, qui n’éprouvent absolument aucune sympathie pour Charlie Hebdo, y compris « dans ce moment difficile », à toutes celles et ceux qui n’ont, depuis des années, aucun espace dans les grands médias pour dire leur écoeurement face à la nouvelle marque de fabrique de cet hebdomadaire : un anticléricalisme primaire doublé d’une obsession islamophobe.

• que, pour commencer, la liberté d’expression consisterait, pour que les amis de Charlie Hebdo retrouvent une once d’honneur, à donner abondamment la parole aux proches de Ion Salagean, à ses amis résidents du 163 rue des Pyrénées, et plus largement aux Roms qui subissent depuis de nombreux mois, et depuis bien plus longtemps en fait, le plus brutal et le plus assumé des racismes d’État.


P.-S. Saïd Bouamama est sociologue et militant antiraciste ; Youssef Boussoumah et Houria Bouteldja sont membres du Parti des Indigènes de la République ; Abdelaziz Chaambi est porte parole du Collectif contre le racisme et l’islamophobie ; Ismahane Chouder et Ndella Paye sont membres du Collectif des Féministes Pour l’Egalité, de Mamans Toutes égales et de Participation et Spiritualité musulmanes ; Christine Delphy est sociologue et militante féministe ; Olivier Cyran, Thomas Deltombe, Rokhaya Diallo, Sébastien Fontenelle et Hassina Mechaï sont journalistes ; Henri Braun et Nawel Gafsia sont avocats ; Sylvie Tissot est sociologue et militante féministe ; Arielle Saint Lazare est militante féministe ; Laurent Lévy, Faysal Riad, Karim Tbaili, Pierre Tevanian et Najate Zouggari sont militants antiracistes.


[www.politis.fr]
L'inversion des bourreaux en victimes est le fléau de notre postmodernité. Peut-être cela commence-t-il avec "La Banalité du mal", de H. Arendt... C'est un peu la thèse de Dany Trom, dans "La Promesse et l'obstacle : la gauche radicale et le problème juif".
Intéressant morceau de rhétorique. Qui souffre un peu cependant d’une curieuse distance avec les faits. Par exemple l’auteur de ce texte n’a visiblement jamais ouvert un numéro de Charlie Hebdo et il ignore que c’est un journal sans-papiériste, pro-palestinien, et qui serait plutôt le premier pour signaler le cocktail molotov contre le squat de Roms.

De même, le rédacteur ignore tout de l’histoire du journal, puisqu’il croit que l’anticléricalisme est « la nouvelle marque de fabrique » de Charlie, alors que c’est au contraire sa ligne historique.

Bref, une curieuse impression d’un imperceptible décalage, comme si le rédacteur vivait dans un monde parallèle, qui se situe peut-être dans la quatrième dimension, mais qui est plus vraisemblablement un bureau dans quelque immeuble des émirats.
Utilisateur anonyme
06 novembre 2011, 18:54   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
J'apprécie, quant à moi, que quelques mots — de plus en plus rares, certes — gardent leur inflexible sens, résistant ainsi aux assauts toujours plus dévastateurs des anesthésieurs de vérité.

« Le sacré est toujours plus ou moins « ce dont on n'approche pas sans mourir ». »

Roger Caillois, L'homme et le sacré
Utilisateur anonyme
06 novembre 2011, 21:30   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
(Message supprimé à la demande de son auteur)
06 novembre 2011, 22:06   Re : Doigt dans l'oeil
que la disproportion entre les unes alarmistes sur l’incendie de Charlie Hebdo et les brèves de dix lignes sur les saccages de lieux de culte musulmans entretient une vision du monde raciste : si un saccage est plus grave qu’un autre, c’est que les biens des uns sont plus précieux que les biens des autres, et c’est en définitive que les uns valent plus que les autres.

Mais de quels "saccages de lieux de culte musulmans" parlent-ils ? en France ? Une mosquée a-t-elle été entièrement détruite par un incendie criminel sans que la presse s'en fasse l'écho autrement qu'en un entrefilet ?

On appréciera au passage la réécriture de l'histoire immédiate: il ne s'est rien passé, seulement un petit cocktail molotov de rien du tout jeté contre une échoppe, alors qu'un organe de presse a été empêché de paraître par la destruction violente de ses infrastructures, le feu et l'agression webmatique coordonnés, et que les menaces continuent contre le quotidien Libération.

Le texte de cette "pétition" déshonore ses signataires. C'est un texte d'appel à la haine et à plus de destructions. Il faut le dire et le faire savoir sereinement: il constitue un prolongement de l'agression. Il en est son service après-vente.
06 novembre 2011, 23:16   Re : Doigt dans l'oeil
Morceau d'anthologie ! Merci, cher Bily ! On atteint vraiment des sommets dans l'absurdité, la confusion, la mauvaise foi et la bêtise intimement mélangées. Quel brouet !
06 novembre 2011, 23:54   Re : Doigt dans l'oeil
Dear Henry, quel plaisir de vous relire !...
Vous noterez aussi la manie de ces gens de s’attribuer des titres fictifs. Je ne suis pas sûr que le « sociologue » Bouamama soit « sociologue » ailleurs que dans son association d’extrême gauche — financée par qui, j’ai ma petite idée là-dessus — ou que le « journaliste » Olivier Cyran, qui écrit essentiellement sur la Toile, détienne une carte de presse.

Dans le même ordre d’idées la cinglée qui réclame du halal dans toutes les cantines et qui explique que les restes de culture chrétienne (poisson le vendredi, dimanche chômé) constituent une discrimination indirecte pour les musulmans, se présente et est présentée systématiquement dans tous les médias comme « anthropologue du fait religieux ». Elle est en réalité éducatrice spécialisée et chacun peut vérifier sur Sudoc que sa thèse, soutenue en 2006, porte la charitable mention « Publication non autorisée par le jury ».
Utilisateur anonyme
07 novembre 2011, 10:11   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
" qu’il n’y a pas lieu de s’apitoyer sur les journalistes de Charlie Hebdo, que les dégâts matériels seront pris en charge par leur assurance, que le buzz médiatique et l’islamophobie ambiante assureront certainement à l’hebdomadaire, au moins ponctuellement, des ventes décuplées, comme cela s’était produit à l’occasion de la première « affaire des caricatures » - bref : que ce fameux cocktail molotov risque plutôt de relancer pour un tour un hebdomadaire qui, ces derniers mois, s’enlisait en silence dans la mévente et les difficultés financières."

Que penser des gens, ( surtout des non-Musulmans ) qui ont osé cosigner ce passage ?

Ce qui est aussi préoccupant, c' est de constater que les journalistes de Charlie Hebdo s' obstinent à dédouaner l' Islam comme si ce type de violences n' avait rien à voir avec les enseignements de cette religion. On se dit que rien, vraiment rien, pas même la destruction par le feu d'un organe de presse notoirement anti-raciste, ne servira de leçon aux bienpensistes.

Dans les camps de déportation staliniens, les prisonniers refusaient de croire que Staline était responsable de leur malheur et se raccrochaient à l' idée que le dictateur, censé être le petit père des peuples, ignorait ce qui se passait vraiment dans les goulags. Pour les bienpensistes, c'est pareil : jusqu' au bout ils trouveront sublime de caresser un chien qui les mord.
Cher Francmoineau, Stéphane Bily ne fait que relayer l'information. Stéphane Bily est sociologue et militant antiraciste ; il a fondé l'association Papas égaux ! Go ! et a publié : La Tyrannie blanche en 2000, Français ! Cinq leçons sur comment s'effacer du paysage aux éditions Alba-Trop en 2003, France précaire en 2007 aux éditions de L'Arme Attend et Je suis Blanc et j'aime le manioc. Réponse à Gaston Kelman en 2010. Il est actuellement infiltré au sein d'une officine raciste et ethnocentrée dont il tient, pour des raisons évidentes de sécurité, à taire ici le nom.
Sur Canal+ le dénommé Charb, vraie tête de faux rebelle à claques, auteur, si j'ai bien compris des dessins qui choquent ces âmes musulmanes si sensibles , s'est empressé de mette tous les intégrismes dans le même sac, s'est inquiété de la récupération de l'attentat par l'extrême droite mais pas du tout que la quasi totalité des musulmans qui se sont exprimés à ce sujet aient approuvé l'attentat ! pas un mot là dessus, ce qui lui a permis de déclarer la bouche en cœur que l'islam, ni le coran n'avaient quoi que ce soit à voir avec les violences de ces fanatiques. Et si j'ai bien compris, il ressortait implicitement de sa péroraison qu'il serait scandaleux de s'en prendre à l'islam en tant que tel. Autrement dit ces grands défenseurs de la liberté d'expression s'empressent de poser la critique de l'islam comme un interdit absolu ! C'était pitié de le voir à ce point faire autant que possible pour ne pas perdre totalement la face, machine arrière. Petites grenouilles du bénitier de la Bien pensance qui se prennent pour des bœufs de liberté et de non conformisme
que la quasi totalité des musulmans qui se sont exprimés à ce sujet aient approuvé l'attentat

Chère Cassandre, si vous permettez que je nuance votre affirmation, il, me semble que c'est un peu moins flagrant que ça, et plus retors en même temps : ils commencent par "condamner" l'attentat du bout des lèvres, pour la forme, comme une pure précaution oratoire imposée mais qui n'engage à rien, puis se hâtent d'enchaîner en tombant à bras raccourcis sur la bêtise, l'irrespect, la stigmatisation, etc. (ad libitum) dont font preuve selon eux les publications en question. Ce qui fait que ce que l'on retient, à travers cette sorte de prétérition, c'est en effet un fort sentiment d'approbation de leur part, malgré le fait qu'ils peuvent toujours se targuer d'avoir "condamné" officiellement l'acte en question.

(Attention, cher Stéphane, si vous ne parlez que des papas vous stigmatisez les tontons par défaut.)
Non, le dessin de couverture est de Luz. À l’intérieur du journal, le Mahomet qui revient commenter à toutes les pages (« le mot de Mahomet ») est toujours de Luz. Il y a un dessin de Charb, sur la dernière page, un Mahomet clown avec un nez rouge et le slogan « Oui, l’islam est compatible avec l’humour », signé Mahomet.
Tout cela nous amène à bien considérer le poids du dessin, de la caricature, de Gavarni à Efimov.

"il, me semble que c'est un peu moins flagrant que ça, et plus retors en même temps : ils commencent par "condamner" l'attentat du bout des lèvres, pour la forme, comme une pure précaution oratoire imposée mais qui n'engage à rien, puis se hâtent d'enchaîner en tombant à bras raccourcis sur la bêtise, l'irrespect, la stigmatisation, etc"
Oui, vous avez raison: ils savent y faire. Mais supposons que des locaux d'un journal de gauche brocardant le front national ait été incendié et que les militants de ce parti ne condamnent l'attentat que du bout des lèvres, croyez-vous que cette tièdeur n'aurait pas été abondamment soulignée ?
Utilisateur anonyme
07 novembre 2011, 17:47   Vétusté d'un definiens
« Sacré, -ée, part. passé et adj. — 1. [P. oppos. à profane] Qui appartient à un domaine séparé, inviolable, privilégié par son contact avec la divinité et inspirant crainte et respect. »

Je propose que l'on change la langue, du moins que l'on modifie le sens de certains mots ou bien que l'on en interdise l'usage, par exemple en soumettant à référendum la légitimité de certaines définitions, comme celle du mot sacré — définition dont on retirera le prédicat d'inviolabilité, si le peuple l'exige. Lorsque la langue choque, il faut la changer.
Sacré me semble un terme assez ambigu, comme l'est son ancêtre latin sacer, qui veut dire sacré mais aussi voué aux dieux infernaux, maudit (celui qui était déclaré sacer pouvait être tué sans qu'il y ait crime de parricide), comme le dit excellemment Gaffiot. Voir aussi la formule juridique sacer esto, et la fameuse formule de Virgile, auri sacra fames.
Je ne suis pas sûr que ce soit directement la notion de « sacré » qui soit pertinente dans ce débat. C’est le « sacrilège » qui justifie les actes des incendiaires, et les musulmans dont Cassandre pointe les réactions pour le moins ambiguës, pour ne pas dire complaisantes, raisonnent à partir du sacrilège, en panachant logique religieuse et discours victimaire (c’est interdit, donc c’est un sacrilège, donc c’est une offense à tous les musulmans, donc c’est « raciste »).

Or comme l’avait bien montré Jeanne Favret-Saada, il n’y a pas de sacrilège sans une autorité qui décrète ce qui est sacrilège. Et aucune autorité n’a évidemment jamais prononcé sur des images caricaturales.

Pour répondre à Jean-Marc et reconsidérer le poids de la caricature.

Je relisais sur un site germanophone des caricatures du Simplicissimus de Munich (1896). C’est, pour la drôlerie, pour la vacherie, et pour la pertinence, bien supérieur à tout ce que Charlie peut pondre contre le catholicisme (quant aux caricatures anti-islamistes de l’hebdo, elles ne permettent pas une appréciation critique puisque les dessinateurs prennent grand soin de ne vexer personne, ce qui est incompatible avec la notion de satire). Reste que le pire que Simplicissimus ait risqué dans l’État policier qu’était l’Allemagne de la belle-époque, c’était la saisie du tirage, ou quelques mois de cabane pour apprendre à ses collaborateurs à attaquer les autorités. Je pense que pour des violences analogues à la destruction des bureaux de Charlie, il faut remonter aux... Guerres de religion.
Un chien enragé vous mord ? Pas de problème: embrassez-le sur la bouche:
[fr.tv.yahoo.com]

Charlie-Hebdo, mis au pas, va donc revenir à sa vocation première: celle de taper sur Benoit XVI, par des dessins et des propos qui m'avaient soulevé le coeur quand j'avais ouvert cet hebdomadaire dans un kisque de hall de gare, par hasard et par désoeuvrement.

Ces gens sont pitoyables: derrière la hargne (jamais je n'ai vu de dessins aussi obscènes de hargne, de haine et de menaces que ceux de C-H contre Benoît XVI -- des dessins de cauchemar), se tient une âme en guimauve, qui lève les bras et plaide l'innocence quand on lui montre un peu la trique, et qui s'empresse de se faire l'obéissant délice de ses nouveaux maîtres quand ceux-ci lui ont fait un peu peur. A vomir.
Utilisateur anonyme
07 novembre 2011, 22:12   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Citation
Jean-Marc
Sacré me semble un terme assez ambigu, comme l'est son ancêtre latin sacer, qui veut dire sacré mais aussi voué aux dieux infernaux, maudit (celui qui était déclaré sacer pouvait être tué sans qu'il y ait crime de parricide), comme le dit excellemment Gaffiot. Voir aussi la formule juridique sacer esto, et la fameuse formule de Virgile, auri sacra fames.

En effet, Jean-Marc, deux pôles du sacré s'opposent : d'un côté, les puissance positives, « qui conservent et accroissent la vie, qui donnent la santé, la prééminence sociale, le courage à la guerre et l'excellence du travail » (R. Hertz), de l'autre, « les forces de mort et de destruction, les sources des maladies, des désordres, des épidémies et des crimes, de tout ce qui affaiblit, amoindrit, corrompt, décompose. »

C'est le pôle négatif du sacré — les forces de morts — qui, sanctionnant une attitude « sacrilège », une attitude, donc, qui heurte le sacré, est à l'origine de la crainte qu'il inspire, selon sa définition. Ce pôle négatif disparaissant, c'est la définition même du sacré qui en pâtit.

Il s'ensuit, pour peu que l'on accepte que le sacré n'est pas mort, que l'inviolabilité des choses consacrées exige une réelle protection afin qu'elle soit effective. Je m'étonne donc que l'on s'étonne que des croyants se montrent complaisants à l'égard de ce qui sanctionne une violation du sacré — cette complaisance est, dirais-je même, la moindre des choses.

C'est aimer la langue que d'apprécier que le monde contiennent encore des choses que ses mots décrivent. Il me semble que la langue se meurt aussi de l'homogénéisation croissante des pratiques.
Francis,

Vous avez bien raison. Notez que le premier geste charlihebdesque a été de se rendre en procession à ce théâtre où on ridiculise la religion chrétienne.
Je ne sais qui vient avant, la détention de notre dette à une hauteur de quelques bons milliards d'euros, par des pétro-dollars du moyen-orient ou la soumission de nos élites à la culture musulmane et à ses intérêts. J'ai lu que 54% au moins de notre dette est détenue par des non résidents, dont l'identité n'est pas révélée au peuple français. En observant l'attitude de nos dirigeants, en mettant cela en parrallèle avec le dernier vote de la France à l'Unesco, l'attaque de la Lybie (ces derniers temps Mr. K. n'était plus du tout dans les petits papiers de Mr. A. S.) nous pouvons en déduire qui tient nos dirigeants par les bourses. Il faudra faire défaut rapidement avant la main mise sur l'atome. La balkanisation est un fait, sauve qui peut.
En fait CH tape un peu et gentiment sur l'islam pour continuer à taper sauvagement et sans complexes sur le catholicisme afin d'entretenir l'illusion de son impartialité dans le traitement qu'il réserve aux religions. Sur fdesouche il y a une vidéo d'un certain Ozon (pas le cinéaste ) qui fait une très bonne analyse de l'attitude de Ch, même si l'analyse en question peut paraître à certain moment un tantinet discutable.
» Lorsque la langue choque, il faut la changer.

La définition selon laquelle participe du "sacré" tout ce qui contribue à étioler l'individu singulier et distinct de ce qui n'est pas lui vous agréera-t-elle, Henri ?
C'est un peu ce que Jaspers avait nommé l'Englobant, je crois bien... Mais dans ces conditions, une bonne extase mystique vaudra-t-elle une belle soirée trance bien arrosée avec Ecstasy ?
Comment faites-vous la différence ? une perte est une perte...
.... Quel est le sexe des anges ?
C'est plus Charlie hebdo, c'est Charlie de dos... vous voulez un dessin ?
Je ne suis pas tellement d’accord avec Francis. Un journal anticlérical a pour devoir de publier des caricatures outrancières. Celles de Charlie sont différemment outrancières de celles de La Calotte, ou du Simplicissimus auquel je faisais allusion plus haut, mais outrancières elles doivent être. J’écris cela avec une complète tranquillité d’esprit étant moi-même croyant et pratiquant, donc peu suspect a priori de cathophobie rabique.

Ce qu’on peut reprocher à Charlie, Cassandre le dit très bien, c’est le caractère complètement anodin de ses dessins sur l’islam.
(Je me réponds à moi-même ! Mille pardons !) Au fond je ne suis pas tellement d’accord non plus avec Francis sur la couverture du prochain Charlie Hebdo. Il me semble que c’est au contraire bien joué. Nos bons amis que vous savez ont quelques problèmes avec la représentation de leur prophète, et aussi avec leurs minorités, notamment, mais pas exclusivement, avec les chrétiens et les gays. Bon, quand on représente un prophète, et qu’ils brûlent tout, ils s’abritent derrière le blasphème-islamophobe-donc-raciste. On va donc les associer avec la gay-attitude. S’ils protestent cette-fois, ils sont clairement homophobes. Il n’y a pas de protestation possible contre une couverture qui dit « on n’est pas fâchés » tout en ayant une connotation homoérotique.

Sans compter qu’on peut y lire aussi un « baiser de Judas ». C’est assez malin, décidément.
Utilisateur anonyme
08 novembre 2011, 00:51   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Citation
Alain Eytan
La définition selon laquelle participe du "sacré" tout ce qui contribue à étioler l'individu singulier et distinct de ce qui n'est pas lui vous agréera-t-elle, Henri ?
C'est un peu ce que Jaspers avait nommé l'Englobant, je crois bien...

À ce prix, cher Alain, la musique qu'on nous impose un peu partout, dans les gares, les transports ou les magasins, pourra être dite sacrée. L'alcoolisme, de même, ou encore l'inculture, satisfont à votre définition pour le coup englobante.

Un monde entièrement profane est bien plus englobant, il me semble, qu'un monde où quelques hommes échappent encore à la dictature du trivialement là. Il est certains hommes qui s'effarouchent de l'éradication du sacré. Millet, dans L'opprobre, a pu écrire : « La dimension profane du monde a très tôt fait de moi un exilé. » L'invention de dieux est naturelle, les polythéismes pullulèrent presque partout et les hommes, parfois, invitaient leurs dieux à leur table — vouloir les éradiquer, sinon les moquer pour les faire vaciller, me semble vain : Penthée, du fond du Hadès, s'en souvient encore. En Grèce ancienne, on savait bien qu'un homme « privé de dieu », atheos, était aussi improbable qu'un homme sans cité, apolis.

Qu'il y ait encore ici ou là des cultes qui nous sont étrangers ralentit, je crois, la croissance du désert. Les dieux sont de belles oeuvres qui concentrent certains traits des peuples qui les ont inventés : les railler expose naturellement les railleurs au fiel de ces derniers. Qu'on s'en afflige trahit la candeur d'un siècle oublieux — je ne rappelai rien d'autre.
La subtilité et le second degré sont des luxes délectables en temps de paix. Or cet acte est un acte de guerre (pas vu sur le territoire depuis les Guerres de Religion, ainsi qu'il a été écrit je crois ici-même, probablement avec raison). L'agression sauvage, destructrice (qui aurait pu tuer si quelque tâcheron s'était trouvé présent dans ces locaux cette nuit-là), doublée d'une pétition de certains qui vient jeter du sel sur les plaies tout en minimisant la gravité des faits, appelle une réponse directe, quelle qu'elle soit dans son contenu (n'excluant donc à priori ni l'humour ni la moquerie vacharde dont C-H s'était fait la spécialité). L'ennemi s'est désigné, il a mordu comme un chien; l'ennemi n'a pas envie de rigoler: l'on ne peut tricher, prétendre, quand l'on est détruit par son action, que l'on a avec soi la puissance et le luxe de l'embrasser. L'on ne peut feindre d'être supérieur aux exigences de l'affrontement quand l'on a reçu un uppercut qui vous a mis à terre. Cette supériorité feinte est une allégeance symbolique faite au violent.
À ce propos, j’avais sinistrement prédit qu’on ne retrouverait jamais les coupables, pour raison d’État. Six jours sont passés. On n’a toujours trouvé personne. Si les coupables sont, comme le croient les gens de Charlie, les petits durs du quartier qui avaient déjà mis à sac un café où on exposait des dessins rigolos sur la religion, il n’y aura jamais aucune arrestation. Pas gérable politiquement.
08 novembre 2011, 03:19   Sacre du melting pot
» À ce prix, cher Alain, la musique qu'on nous impose un peu partout, dans les gares, les transports ou les magasins, pourra être dite sacrée. L'alcoolisme, de même, ou encore l'inculture, satisfont à votre définition pour le coup englobante.

Oui, ce n'est pas à un "sacré" clean que je faisais allusion, règne éblouissant du sans mélange et de l'immaculé à la nostalgie de quoi peuvent encore s'exhausser les exilés de la commune et si triviale fange humaine (tant pis pour les amoureux du "peuple"), mais presque au contraire à un sacré dont sont constitutives la non-séparation et l’indifférenciation.
Profane est alors la division coutumière et séculaire des choses, des êtres et des ordres, comme sont divisés les fragments éparpillés et désaccordés de quelque unité originelle qui se serait désintégrée, la récurrence des divers mythes narrant une telle déchéance est d'ailleurs assez significative.

Ce qui est alors curieux, c'est ce qu'il advient de ces mots d'ordre si horrifiques à la mode qui font plonger Richard Millet dans des agonies de sacralité rêvée : métissage et communion dans le happening inter-culturel semblent ainsi être une sorte de rémanence, très affaiblie et comme dévoyée et abâtardie, mais encore vive et fidèle à la compulsion fusionnelle fondamentale, seul moyen d'échapper à un soi misérable et reclus dont on ne sait que faire.
Utilisateur anonyme
08 novembre 2011, 13:17   Re : Charia Hebdo - Attentat contre les locaux de Charlie Hebdo
Le « sacré » dont il était question, Alain, ressortit plus à l'inviolable, au puissant, à l'intouchable, dans la mesure où l'on le comprend comme la source des principes de vie et de mort, des bienfaits et des méfaits (cf. l'un de mes précédents messages), qu'au « règne éblouissant du sans mélange et de l'immaculé à la nostalgie de quoi peuvent encore s'exhausser les exilés de la commune et si triviale fange humaine. » Le sacré sauve autant qu'il souille, selon sa définition. En outre, au sein du sacré, se différencient et se séparent les deux pôles dont je faisais allusion, aussi bien que dans les polythéismes, l'éparpillement des dieux marque le caractère protéiforme de ce que l'on consacre.

Quant à la croyance à la valeur du « métissage et [de la] communion dans le happening inter-culturel », érigés en dogme inviolable, on peut en effet y voir une consécration, d'autant plus qu'est souillé celui qui s'en défie.
CH a peur, Francis. Vous seriez prêt à vous faire tuer pour la cause, vous ?
Qu'ils aient peur je le conçois, mais qu'ils l'affichent avec cette veulerie... et cette méconnaissance et incompréhension de ce qui leur arrive. Ils ne paraissent pas encore savoir que l'ennemi dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit, qu'il ne laisse entre l'acte et la parole qui l'annonce aucun jeu, aucune porte entrouverte à la négociation (à l'instar de l'infernal Colonel K., par exemple). L'ennemi ne joue pas, il ne laisse aucun jeu se glisser entre l'idée et l'acte qui vous visent, il ne laisse aucune place à vos propres actions (et en cela, il est votre maître, d'emblée, en vertu du temps d'avance qu'il se donne en frappant le premier d'une manière vous aviez espérée moins acquise d'avance et qui vous sonne de par son adéquation parfaite aux paroles qui l'annonçaient -- cette frappe efface intégralement la vertu que l'on prête aux temps intercalaires d'émousser la violence de l'acte qui avait été promis violent); l'ennemi est un primaire qui ne laisse se glisser aucun second degré, aucun imprévu entre sa promesse de frapper punitivement et la frappe qui délivre la punition, entre les modalités de l'agir et la mise en garde permanente qu'il a coutume d'adresser, sans même user de mots, à tout ce qui n'est pas lui. Il vous casse la figure exactement comme il avait annoncé qu'il ferait. Il est un bloc sans dialectique toujours à prendre au pied de la lettre, comme lui-même prend au pied de la lettre la parole surhumaine, intemporelle et incréée qui commande ses actes. L'idée de l'embrasser est hors sujet, celle de l'amadouer, les tentatives de l'apaiser ou de l'humaniser n'atteignent pas plus l'ennemi que le ciel les prières pour faire venir la pluie. Elles sont lues par l'ennemi comme manifestations directes de soumission, dans leur intensité, linéairement proportionnées à l'implacabilité de sa domination.
Lors des caricatures danoises qu'ils avaient reprises, ils avaient échappé à l'attentat. Avec ce nouveau numéro bien plus anodin et qui témoignait de leurs bonnes dispositions en faveur de l'islam en particulier par cette certitude affichée pleine page que les musulmans ont de l'humour, ils ont dû penser qu'ils n'avaient rien à craindre d'autant qu'ils s'en sont toujours tenus à une ignorance abyssale de l'islam et à et une sorte d'aveuglement volontaire à son sujet . Les voilà héros malgré eux et incapables d'assumer ce rôle avec un minimum panache, leur lâcheté habituelle reprenant aussitôt le dessus.
Dans les cités, des dizaines de milliers de Français méprisés, calomniés par les journalistes du genre de CH, vivent avec la peur des musulmans. Il leur faut tous les jours plus de courage pour oser en regarder un en face ou simplement sortir de chez eux qu'aux journalistes dudit journal pour publier leur minable torchon.
Cassandre, vous résumez ma pensée et livrez la vôtre en des termes qui suffisent à dire le fait actuel. Cette agression, la première de cette ampleur, fera date. La réaction des intéressés, apeurés, veules, manoeuvriers, naïfs, désarmés, est à l'image du monde politique qui nous gouverne et elle aussi fera date. J'aimerais pouvoir modifier votre dernier message en augmentant sa police de caractère, pour que chacun le lise mot à mot comme s'il s'agissait d'une inscription sur une stèle ou d'une borne sur le chemin historique qui nous conduit à la catastrophe finale.
A l'heure où l'islam devient la religion la plus visible et qui remue le plus d'air alors que le christianisme n'est déjà plus pour beaucoup qu'un vague souvenir*, s'en prendre essentiellement à celui-ci finit par apparaître même aux yeux des plus christianophobes comme un anachronisme, un combat d'arrière-garde, un peu comme si un journal se spécialisait dans la satire de la royauté. Je pense que CH se sait désormais dans une impasse et en grand risque de se retrouver sans lecteurs. Il est au fond victime de son succès s'il est vrai qu'il a contribué à détourner les Français de la religion chrétienne. Il ne lui reste plus qu'à trouver un autre créneau qui devrait être tout naturellement l'islam, mais nous voyons bien que ses journalistes n'auront jamais assez de trempe pour s'y attaquer surtout depuis que leur timide ballon d'essai leur a explosé, c'est le cas de le dire, à la figure.

*Il y a déjà plus de vingt ans, j'avais demandé aux élèves d' une classe de cinquième, encore majoritairement "de souche" quelle était d'après eux la religion de la France . Après un temps de flottement, je n'ai eu que quelques réponses hésitantes : "l'islam, madame ?" .
Francis et Cassandre, je ne suis pas sur le fond en désaccord avec vous. Simplement, ce que Francis appelle veulerie, je l’appelle rectitude politique. Charlie Hebdo est un hebdomadaire satirique politiquement correct, c’est triste à dire mais c’est comme cela (palestinolâtre, sans-papiériste, j’en passe).

Et Cassandre parle d’or quand elle dit que les gens de Charlie ont dû penser qu’avec cette couverture anodine ils n’avaient rien à craindre. On avait présenté le procès de 2007 contre Charlie comme une pédagogie démocratique à l’usage des musulmans. (L’Élysée avait fortement encouragé la Grande Mosquée de Paris à se joindre à l’action, c’était un secret de polichinelle.) Et voici, les seuls qu’on ait convaincus, ce sont les gens de Charlie eux-mêmes, persuadés que ça y était, que les musulmans avaient compris la leçon et, incidemment, qu’ils avaient, eux, été héroïques avec leur scans illisibles des caricatures danoises et leur couverture complètement nulle de Cabu, « Qu’il est dur d’être aimé par des cons » (complètement nulle et islamiquement correcte puisque le Mahomet de Cabu se... cachait le visage dans les mains, on ne voyait donc pas ses traits, un peu comme sur les miniatures persanes !).

Les petites crapules musulmanes, elles, ont compris que le procès, ça ne marchait pas, qu’on perdait, et elles se sont dit que donc, la prochaine fois, on emploierait d’autres moyens.

Voyez, la couverture du numéro qui sort demain, avec l’islamiste et le dessinateur de Charlie qui se roulent une pelle, peut se lire aussi comme l’affirmation que « entre imbéciles, on se comprend toujours ». Seulement, ça n’est pas vrai. Les imbéciles ne se comprennent pas entre eux.
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