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Communiqué n° 1303 : Sur l'affaire du Chambon-sur-Lignon

Communiqué n° 1303, mardi 22 novembre 2011
Sur l'affaire du Chambon-sur-Lignon

Le parti de l'In-nocence considère que le drame survenu au collège Cévenol du Chambon-sur-Lignon et les débats qu'il entraîne une fois de plus sur la réinsertion et la récidive doivent être placés — au-delà de l'horreur que suscitent pareils faits, et de la compassion pour la victime et pour ses proches — dans un contexte plus général. Notre société, et par voie de conséquence notre République, ont poussé jusqu'aux dernières extrémités, et étendu à tous les domaines de la vie sociale, hors même du champ de l'éducation, ce qu'on pourrait appeler l'obsession du “collège unique” : il s'agit toujours de faire rejoindre à tous, quels que soient les empêchements, coûte que coûte, et certes il en coûte souvent très cher on vient de le voir, la voie unique. C'est un principe de respect de l'individu, officiellement, qui anime pareil idéal : à chacun il doit être donné les mêmes chances, la même éducation, la même culture, etc. Mais cet individualisme à courte vue est en fait fatal, sous prétexte des droits et des chances de tel ou tel, à des milliers et des millions d'individus, dont il détruit les chances et les droits (et quelquefois la vie). C'est lui qui a présidé à la mise à sac du système éducatif, sommé de s'aligner sans cesse sur les besoins et les privilèges du moins adapté, du plus marginal, du moins apte à apprendre et à laisser les autres apprendre.

Le parti de l'In-nocence est horrifié par l'effroyable gâchis d'intelligence et de culture que perpètre un système qui empêche des millions d'enfants de recevoir une éducation convenable au motif que nul ne doit être laissé au bord du chemin, le rendrait-il impraticable. Lui préconise une méthode exactement inverse, qui placerait en son centre l'exigence absolue de permettre à ceux qui le peuvent et qui le désirent de recevoir le meilleur enseignement concevable dans les conditions les meilleures et les plus sûres, sans tolérer que ce processus soit compromis par les droits des nocents, des criminels, des incapables ou des fous, quelle que soit la nature de leur nocence. Il ne s'agit en rien de mettre en cause leurs droits, à ceux-là. Il s'agit de faire en sorte que ces droits n'entrent pas en conflit avec ceux des autres individus ; et donc, au plus loin du “collège unique”, il s'agit de promouvoir en tout la distinction, la ségrégation, la mise à l'écart, l'empêchement de nuire, l'in-nocence, la discrimination, la recherche de l'excellence. Le violeur et l'assassin de Mlle Agnès X. n'avait rien à faire au collège Cévenol de Chambon-sur-Lignon. Il relevait d'une éducation spécialisée, dût-elle être dispensée derrière les barreaux. Contre le sinistre “collège unique” et ses méfaits, c'est d'ailleurs toute éducation qui devrait être spécialisée.

Le parti de l'In-nocence, dans cet esprit, renouvelle sa demande, sa suggestion et son projet de sécession scolaire.
Citation
Secrétariat général
Communiqué n° 1303, mardi 22 novembre 2011
Sur l'affaire du Chambon-sur-Lignon

... la mise à sac du système éducatif, sommé de s'aligner sans cesse sur les besoins et les privilèges du moins adapté, du plus marginal, du moins apte à apprendre et à laisser les autres apprendre...

... les droits des nocents, des criminels, des incapables ou des fous, quelle que soit la nature de leur nocence. Il ne s'agit en rien de mettre en cause leurs droits, à ceux-là. Il s'agit de faire en sorte que ces droits n'entrent pas en conflit avec ceux des autres individus...

Afin que les élèves n'aient pas à souffrir d'une forme de "double peine", une nouvelle règle impose d'effacer de leur dossier les traces de leur passé disciplinaire, d'une année scolaire sur l'autre. Une autre codifie étroitement le langage à employer dans les évaluations du travail de l'année. Etc ... Je n'entre pas dans les détails de ces choses, que le lecteur intéressé trouvera dans la littérature juridique du ministère. J'ai pensé à cela en écoutant les explications embarrassées du directeur de ce collège : peut-être savait-il que ce garçon avait fait de la prison, mais peut-être aussi l'administration ne lui avait pas permis de savoir pour quel motif. Comme toujours, le traitement journalistique de la chose s'illustrait par sa totale ignorance des règles et réalités de l'institution.
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