Outre l'intuition, il y aussi, me semble-t-il, des faits objectifs qui permettent de douter fortement de la validité des sondages,
en général.
Quand un institut évalue l'électorat d'un candidat, par exemple Hollande à 31 %, il publie sciemment un résultat approximatif. En toute rigueur, il devrait publier une estimation qui aurait pour forme : "Il y a 95 % de chances qu'Hollande réunisse entre 26 et 36 % des suffrages". Ca n'est pas très sexy mais c'est beaucoup plus rigoureux. Ainsi, quand Hollande est évalué à 31 %, la probabilité qu'il soit en réalité en-dessous ou au-dessus de la fourchette est assez faible mais pas du tout négligeable.
Au vu de la taille réduite des échantillons des sondages habituels, il me semble que, statistiquement, il devrait y avoir régulièrement des sondages qui donneraient des résultats aberrants, au-dessus et en-dessous de la réalité.
De même, au poker, par exemple, une paire d'as l'emporte dans grosso modo 75 % des cas contre une main prise au hasard. En pratique, cela n'empêche nullement de perdre trois, quatre ou cinq fois d'affilée avec les as en main.
Or, qu'observe-t-on ? Les courbes de popularité de nos hommes politiques se suivent toujours de manière très proche. Je n'ai jamais vu l'IFOP donner Sarko en baisse de 5 points quand Opinion Way le met à + 5.
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sarkononmerci.fr]
Il devrait être assez aisé de donner une traduction mathématique à mon raisonnement mais, comme par hasard, les instituts se gardent bien de dévoiler les données brutes et les intervalles de confiance de leurs enquêtes.