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Communiqué n° 1314 : Sur les nouvelles modifications au concours d'entrée à l'Institut d'Études Politiques

Communiqué n° 1314, lundi 12 décembre 2011
Sur les nouvelles modifications au concours d'entrée à l'Institut d'Études Politiques

Le parti de l'In-nocence voit dans les nouvelles modifications apportées au concours d'entrée de l'Institut d'Études Politiques de Paris une nouvelle démonstration éclatante, bien conforme aux idéaux du directeur M. Richard Descoings, des principes qui s'ingénient à substituer la sacro-sainte “diversité”, non seulement à l'excellence mais, à présent, à la simple qualité. Les épreuves de culture générale sont cette fois tout à fait supprimées, le nombre des disciplines retenues est réduit, et la mention “très bien” au baccalauréat ne donne plus accès direct à l'école, comme si le haut niveau scolaire était désormais expressément un objet de soupçon. On voit bien là à l'œuvre, au service enthousiaste du changement de peuple, la méthode éprouvée de toutes les tyrannies : briser les élites, les noyer, les faire disparaître. L'objectif éducatif s'efface tout à fait, le seul but à poursuivre, purement idéologique et nouvelle raison d'être d'une grande école qui fut prestigieuse, c'est la “diversité”, c'est-à-dire le parachèvement précipité, cinglant, du Grand Remplacement.
Bientôt, peut-être, en lieu et place des habituels et nécessaires "très bons états de service" scolaires, une profession de foi comme pour les primaires socialistes, une "déclaration de rectitude idéologique" ?
Sur le site internet de l'école, il est précisé que "le jury tiendra compte non seulement du dossier scolaire, des résultats aux concours nationaux ou internationaux ouverts aux lycéens, des notes aux épreuves anticipées du baccalauréat mais aussi de l’engagement du candidat dans la vie associative, la vie sportive, culturelle, politique ou syndicale."
Autrement dit, et comme toujours, la prime au Sympa.
mais aussi de l’engagement du candidat dans la vie associative, la vie sportive, culturelle, politique ou syndicale

Merci pour ces précisions, cher Louis Chambon. Mais alors, un militant actif du Front national, fondateur de l'association "France moisie" et adepte de boxe thaï a toutes les chances de se voir recruter ?
S'il vous plaît Monsieur Bily, ne stigmatisez pas les Thaï.
Très bien, cher Julien, vous avez parfaitement raison.

J'invite donc les abonnés au Figaro à lire cet article, paru ce jour du Directeur de la Documentation française, M. Xavier Patier, qui considère que le renoncement à l'examen de culture générale met, paradoxalement, à mal le fondement même de l’égalité républicaine.

Quelques extraits :

Citation
1er extrait
Fatigue, négligence, facilité : les meilleures institutions connaissent un jour la tentation de céder à la mode. Voilà à quoi je songeais en découvrant la réforme que vient de décider Sciences Po Paris pour son examen d’entrée. Au coeur du nouveau dispositif est annoncé ce qui est présenté comme un progrès majeur : la suppression de l’épreuve écrite de culture générale. Le vieil exercice censé permettre au candidat « d’affirmer sa liberté de jugement : une liberté informée et instruite, consciente de ses raisons, capable d’exprimer non pas une simple opinion, mais un véritable jugement… » , comme l’expliquait le désormais défunt programme, n’était plus tenable, faut-il croire. La culture, c’était trop demander pour un candidat à Sciences Po.

Citation
2ème extrait
Depuis que l’enseignement de l’histoire-géographie avait déserté le programme de la terminale S, la voie était tracée. Les arguments qui ont servi à justifier ces abandons ne sont pas nouveaux. Ils ont de forts relents de discrimination positive. La sélection par la culture générale, nous expliquet-on, pénalise les classes défavorisées. Il n’y a plus que fils de privilégiés pour savoir à peu près tenir un stylo ? Supprimons le stylo. De plus, nous dit-on, la culture générale n’est pas un indicateur pertinent pour connaître la « vraie valeur » d’un candidat. La culture, enfin – et voici l’argument final ! – ne prépare pas à réussir.

Regardons les choses de plus près. Se résigner à croire que la sélection par la culture ne peut être qu’une sélection sociale revient à accepter l’échec de notre système scolaire. Cette capitulation exprime, en fin de compte, le rejet du modèle français tout entier, qui pourtant, même mal en point, reste un de nos avantages comparatifs. Elle est de surcroît complètement illogique, quand il s’agit, comme à Sciences Po, d’y substituer une sélection par un oral de langue vivante, prime évidente aux têtes blondes que leurs parents ont eu les moyens d’envoyer baguenauder en Angleterre. Le véritable défi n’est pas de se précipiter vers les modes et l’air du temps, mais de donner aux candidats les moyens d’accéder à cette ambition qui n’était pas si ridicule, ni si démodée : « Affirmer sa liberté de jugement. »

Citation
3ème extrait
Dire que la « vraie valeur » du candidat ne se mesure pas à sa culture, je peux l’admettre, mais que proposer à la place ? Un dossier, nous dit-on. Un bon gros dossier plein de bons sentiments, de recommandations, de curriculum vitae sublimes et de stages en ONG. Selon Sciences Po, il s’agit désormais de juger « non plus une copie, mais une individualité » . Ici le danger se précise. Je me souviens d’un de mes professeurs qui se vantait de ne jamais juger un individu. « Je juge la copie. L’élève, je n’oserais pas. » Cette retenue résumait un certain esprit, celui de l’égalité républicaine. Au moment où l’on fait l’apologie du CV anonyme, il est paradoxal de prétendre sélectionner les candidats en fonction de ce qu’ils portent en eux de plus subjectif. On en vient à se demander si Sciences Po ne rêve pas de composer ses promotions comme Madame Verdurin organisait ses dîners : un peu de Charlus, un peu de Cambremer, un peu de neveu de Jupien pour respecter les quotas. Cela s’appelle l’arbitraire.

Citation
4ème extrait
ll n’y aura plus de place, rue Saint Guillaume, pour cette minorité de bons élèves timides, mal fagotés, taiseux, débarqués de la campagne, amoureux des livres, curieux et discrets (j’en étais), qui cartonnaient à l’écrit et sauvaient les meubles à l’oral devant un jury apitoyé. L’heure n’est manifestement plus à l’apitoiement. Soyez durs ! Soyez impitoyables ! Soyez humanitaires ! Voilà le nouveau slogan pour les candidats. Allons ! Il ne durera pas toujours. Il sera bientôt démodé. D’ici là, il nous faut organiser la résistance.

Maintenant, cher Julien, si vous deviez estimer que c'est trop encore (car cela l'est sans doute), je vous serais reconnaissant de couper encore, car je n'y parviens pas, tant je trouve cet article admirable. Le quotidien suisse Le Temps a trouvé une solution qui me semble excellente : quand vous voulez diffuser l'un des articles du journal, vous pouvez en acheter les droits pour un prix très raisonnable. Il faut que je vérifie s'il est possible d'en faire de même pour les articles du Figaro.
Cher Michel de Seelisberg,

permettez-moi de rappeler qu'il n'est pas de mise de publier intégralement des textes d'auteurs dont on aurait pas obtenu l'accord pour le faire. Un autre problème ici étant que cet article n'est normalement pas accessible, ou seulement sous la forme d'un court extrait, aux internautes qui ne seraient pas abonnés au Figaro.fr.

Je vous remercie donc d'avoir modifié votre message en ce sens (vous êtes sûr d'avoir coupé ?).
Oui, oui, j'ai coupé, mais je n'avais que des ciseaux à ongles sous la main...
Le journaliste Pierre Bénichou raconte son expérience en tant que professeur à Sciences Po :


Garcia Lorca leur ferait peur avec le poète qui les enfermerait
"ici parce qu'il tient et qu'il aspire à toucher votre coeur en vous montrant les choses que vous ne voulez pas voir et en vous criant les vérités toutes simples que vous ne voulez pas entendre.(...)Mais s'il est difficile de voir la réalité, il l'est encore plus de la montrer. C'est prêcher dans le désert. (...) Tout ce que vous faites, c'est vous ingéniez à ne rien savoir. Quand le vent siffle, pour ne pas entendre ce qu'il dit, vous mettez un disque;pour ne pas voir l'immense torrent de larmes qui vous entoure, vous couvrez vos fenêtres de dentelles;pour pouvoir dormir tranquille et faire taire le sempiternel grillon de la conscience, vous inventez les maisons de charité."

Garcia Lorca, pièce inachevée, sans titre.
Allons, messieurs et madame, SciencesPo. ne s'est pas encore totalement effondré ! On y cite beaucoup Pierre Desproges, notamment.
Mais, monsieur Bily, pour ce qui est du Front National : no way ! Le responsable des associations a décrété que la présence au 27 d'une section du FN était antidémocratique.
Encore faudrait-il trouver quelqu'un qui soit disposé à se faire porte-parole de l'in-nocence rue Saint-Guillaume !
M. Marche, si nous étions sur Facebook (Dieu nous en garde !), je likerais votre commentaire.
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