Un énoncé théorique et politique, « l'égale reconnaissance par l'État... », porté sur les fonds baptismaux par Orimont Bolacre, suscita une évocation littéraire de la pauvreté par Cassandre que Brunet Latin prolongea d'une considération morale. Serait-ce cela, la vocation du P.I., que la littérature, la sensibilité intelligible, secourt la théorie et la pratique du pouvoir et dupar Pierre Henri - Forum principal
C'est moi qui vous présente mes excuses, Orimont Bolacre. Grazie. (Mon italien s'arrête là ...) Une ânerie, peut-être, une plaisanterie, non, Francmoineau. Je rectifie: l'aventure moderne n'est pas une condamnation obligée de la pauvreté. La modernité vise l'autonomie, vivre à sa manière (modus). L'homme seul conçoit le pire, le Panthéon, notamment, et, le meilleur : sceptiquepar Pierre Henri - Forum principal
Orimont Bolacre, « Meno male »? Pourquoi? La pauvreté n'est pas la souille et la famine. La pauvreté n'est ni une malédiction du passé, ni un idéal passéiste. Les moines d'aujourd'hui vivent à peu près dans le même horizon spirituel, moral et matériel que ceux d'hier par la cause d'un choix rationnel, non sous l'effet d'une névrose anti-moderniste. Le choix de la pauvreté npar Pierre Henri - Forum principal
Le Parti de l'In-nocence, avec raison, s'alarme de la démographie débridée de l'humanité, dénonce les allocations familiales qui, sous couvert de politique nataliste, subventionne le Grand Remplacement et souhaite une baisse progressive de la population. Cependant, la fécondité allemande, italienne ou espagnole ne laisse pas présager une baisse progressive de ces populations, mais leupar Pierre Henri - Forum principal
Si la responsabilité de la France est grande dans le malaise contemporain, à ce qui survit de la France revient de trouver l'issue. Imaginons un droit de l'hommiste particulièrement arrogant et dogmatique, M. Joxe, par exemple. Imaginons le malheureux, sans guillotine pour se défendre, encerclé par des barbares hostiles. Défendra-t-il sa vie ou ses droits? Sa vie, bien sûr. Néanmoinspar Pierre Henri - Forum principal
Il est heureux que les hommes de lettres se contentent de vœux pieux. Morts pour une virgule, vous vous seriez privés et nous auriez privés d'un brillant bavardage. Étant sûr que l'attention que vous promettez à l'homme du rang n'est pas aussi un vœux pieux, je m'autorise à reprendre le cours du fil si élégamment interrompu. Plutôt qu'une aide effective à certains et pas aux autrespar Pierre Henri - Forum principal
Cher Brunet Latin, On est ainsi passé d'une égalité juridique conçue pour fonder un ordre politique nouveau, à une nouvelle définition anthropologique. Il en va toujours ainsi avec le politique: la laïcité se bornait à exclure Dieu de l'espace public, elle a fini, de proche en proche, par Lui faire déserter les cœurs. La pensée politique doit donc s'assurer contre cette pente rédpar Pierre Henri - Forum principal
Chers philosophes, Puis-je, en béotien éhonté, tenter de dépasser la dispute de Nietzsche et Kant ? Kant aurait enfermé l'homme dans les catégories de l'entendement. L'entendement, faute de pouvoir rencontrer l'être (ou de le suivre, à la trace, dans sa fuite transcendante), décide de fixer librement ce qui doit être et de s'en tenir là . Le scintillement des étoiles dans le ciepar Pierre Henri - Forum principal
Passons cette interrogation sur l'humanisme et la solitude, inspirée par les souvenirs effacés de deux lectures, « L'Homme seul » et un livret d'entretien d'Albert Weil qui se revendique « inhumaniste ». Tentons de surmonter "l'insigne paradoxe": l'asocialité ou la morale des derniers civilisés. L'élève d'une école exigeante est renvoyé à sa solitude par la craintepar Pierre Henri - Forum principal
Cher Brunet Latin, vous me laissez confus. Je crains désormais de vous décevoir. Aussi, je compte sur vous pour redresser mes erreurs. Réconforté par cet espoir, je poursuis ma défense d'un ordre politique "fondé sur des légitimités différentes qui s'exercent dans leurs domaines respectifs" pour reprendre la formule de Côme. Le mal dont pâtit l'époque n'est pas tant de spar Pierre Henri - Forum principal
Comment depuis l'intérieur des formes politiques de l'hyperdémocratie condamner l'hyperdémocratie? Comment entendre la voix du prophète dans le brouhaha du Même? Il y a une stratégie: le « déboussolement » médiatique, désorienter l'histrion. Tirer un tel pétard que les oreilles assourdies découvrent le silence. Un pétard si inédit qu'aucune calomnie ne puisse aussitôt en coupar Pierre Henri - Forum principal
Le fil précédent (crainte et civilisation) avait déjà permis d'aborder la question de la solitude, celle de l'homme seul avec ses productions: un homme asphyxié par un environnement totalement humanisé. D'ailleurs, certains avaient jugé paradoxal de situer l'origine de la profanation du monde (pour la déplorer) ou de sa majesté (pour la célébrer) au fond même de cette solitude: mystèpar Pierre Henri - Forum principal
Je me permets d'insister. Le sujet est difficile. Il me manque des lectures et des ruminations. Alors je livre un peu en vrac des réflexions inabouties. L'Église n'aurait en vue que les âmes individuelles? Le Bien se dégraderait nécessairement en bien-être, du seul fait d'être collectif? Pourtant, le salut n'est pas seulement individuel, il est collectif. Le Corps du Christ réunitpar Pierre Henri - Forum principal
Cher Francis Marche. Le pape tient son rôle et nous sommes dans le nôtre en ne l'écoutant pas. Quelle terrible défaite: une Église irresponsable et gâteuse à force d'être confinée au service d'une illusoire vie privée. On est en droit d'attendre de l'Église la vérité qui commence par savoir faire le départ entre les différents types de réalité. Demander l'asile et envahir ; copar Pierre Henri - Forum principal
Il existerait en Belgique wallone un courant unioniste. Un parti politique français s'est-il penché sur la question? L'hypothèse d'un partage de la Belgique a-t-il été envisagé du point de vue français? Je suis toujours étonné que les souvenirs et les récits de l'Algérie française n'évoquent jamais les occasions manquées d'un partage. Seulement, parfois, on regrette le Sahara epar Pierre Henri - Forum principal
La xénomanie dissimule à peine une ultime préférence: celle qu'on réserve à moi-moi. Nous est l'ennemi de moi-moi. Big Other est donc l'ami de moi-moi. Aucun goût, là dedans, des horizons lointains. A force d'avoir mauvaise conscience pour les fautes des siens, on finit vraiment par avoir bonne conscience car les siens, à l'examen, ne sont pas les siens: ils sont l'autre, la Bête quipar Pierre Henri - Forum principal
Si la perte de la crainte annihile la civilisation, la crainte civilise-t-elle? Marcel Meyer en doutait. Rectifier quelque peu le tableau tronqué de l'humanité archaïque, totalement démunie, tremblante devant les dieux et les sorciers, peut aider l'homme moderne à retrouver la civilisation, sous l'instance de la crainte mais encore de la connaissance. De comprendre le fonctionnement du mopar Pierre Henri - Forum principal
Peut-être qu'à force de prêter aux dieux leurs inventions, les hommes, autrefois craintifs, ont continué de prêter sans crainte jusqu'à ce que, assurés de leur puissance, ils ne prêtent plus rien, récupèrent leurs propriétés, leurs brevets et les droits qui vont avec, qu'ils ne donnent plus et ne reçoivent plus. Peut-être. Pourtant, longtemps les hommes ont rendu leur inventionspar Pierre Henri - Forum principal
Puisque confiner la religion dans la sphère privée n'a pas de sens et ne se vérifie nul part en pratique, la laïcité serait-elle la distinction des institutions, l'Église et l'État, chacune se subordonnant à l'autre, selon la perspective adoptée? Ce jeu de bascule me paraît impraticable, sinon impensable. L'Église est première, l'État second. C'est donc à l'Église de creuser, epar Pierre Henri - Forum principal
Qui voyage dans les villages isolés des Andes traverse un monde toujours enchanté. Les enfants éprouvent la crainte du père (majesté de l'enfance), le père éprouve la crainte de la montagne. Cependant, ils éprouvent aussi de la confiance. De la crainte, de la confiance, car l'expérience de soi et du monde est, là -bas, toujours donnée. La crainte n'est pas première. Elle est avec lapar Pierre Henri - Forum principal
Doit-on réduire la technique à ses appareils les plus spectaculaires? Je voyais, à la télévision, un ours blanc utiliser comme appât une peau de phoque sanguinolente. Plus ou moins dissimulé derrière un rocher, il attendait qu'un oiseau s'y pose pour se jeter dessus. Cet ours technicien a-t-il, lui aussi, perdu le sens de l'origine? Marcher, mieux, éviter l'obstacle en levant plus haupar Pierre Henri - Forum principal
Les aigles qui ne s'entraiment pas m'ont touché, mais m'ont fait souvenir du travers dénoncé par Y. M. Adeline: "Kant exprimait admirablement la situation du penseur faisant un pas au-delà dans un espace vide, de telle sorte que la pensée produit son objet en même temps qu'elle inaugure la manière de le penser. [...] Il en arrive à considérer comme un seul bloc le savoir et l'entendpar Pierre Henri - Forum principal
La métaphore des aigles m'a beaucoup plu. Pourtant une suite m'est venue. Les philosophes sont libres et souverains. Seulement que ces aigles oublient le ciel, ils pavanent comme les paons des basses-cours. Reconnaissent-ils leurs confrères cratyliens à la crête? Cette histoire d'aigles, de paons et de coqs nous ramène à l'affirmation partagée: le je-je est haïssable, il fomente la barpar Pierre Henri - Forum principal
Cher Rogemi, que Tillinac pense en grande partie d'après les mêmes schémas que Mélanchon est bien ce je voulais dire. Des sentiments le pousse à rejeter le dualisme marxisant et la césure de 1789. Sentimentalement, il est de droite. Mais, il ne parvient pas le justifier en raison. Intellectuellement, il est de gauche. Et Tillinac n'est pas le seul! Les gens de droite (on devrait plutôt dirpar Pierre Henri - Forum principal
L'émission met en cause, encore une fois, la possibilité de concilier communication et souci de vérité. La société est-elle condamnée à susciter le mensonge? A part cela, elle confirma que les débats droite gauche, c'est comme à guignol: chacun tient son rôle. A notre droite, un Tillinac ahuri et piteux, à notre gauche un Mélenchon impudent et verveux. C'est ainsi à chaque fpar Pierre Henri - Forum principal
Vous consentez, avec réserve, à une monarchie constitutionnelle étroitement limitée. Pour qui n'aime ni tout blanc ni tout noir, la solution n'est pas de faire tout gris, mais, bel et bien, noir et blanc, ou mieux encore, multicolore. Ne jurer que par la division du pouvoir politique (qui commence par l'affirmation de la souveraineté individuelle) renforce le pouvoir aveugle des choses qpar Pierre Henri - Forum principal
Pourquoi notre échange glisse-t-il déjà sur deux pentes adverses: l'urne ou le chrême? Comme il s'avère un peu vain de diviser abstraitement le pouvoir politique entre le judiciaire, le législatif et l'exécutif, moins par peur du pouvoir (la société divise le pouvoir pour mieux régner) que pour élargir et différencier l'expérience, j'essaie d'autres divisions. Je distingue un domaipar Pierre Henri - Forum principal
Côme, Outre le second, mon propos compte quatre paragraphes. Un roi de « droit ontologique »... Les rois sont des concrétions historiques. Les montagnes aussi. Cela dit, l'Histoire passe. Reste les rois et les montagnes. La royauté « plaît ou elle déplaît. Elle ne se discute pas plus qu'une montagne ou un météore. Aux mieux, elle se contemple.» L'Histoire de France nous a dpar Pierre Henri - Forum principal
Le programme est admirable. Moins qu'une définition de la vie bonne, il fixe les conditions qui font qu'un pays aspire à la vie bonne et renonce à l'avilissement. Une chose me frappe, néanmoins. Tous les points du programme supposent une rupture avec la situation régnante, sauf un, celui qui a trait aux institutions. Êtes vous sûrs que la Constitution, même restaurée dans sa forme premiÃpar Pierre Henri - Forum principal
Certes, les jeunes garçons ne votent pas encore. Ma tête est pleine de lapsus. Ceci dit, je lis dans Le Petit Robert que l'on peut être "un garçon de vingt-quatre ans" et, même, que l'on peut connaître un garçon "depuis trente ans". Le terme désigne, dans un sens vieilli, un jeune homme non marié, ce qui nous rapproche de notre sujet.par Pierre Henri - Forum principal