Le site du parti de l'In-nocence

Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?

Envoyé par Joseph Louis Chambon 
Dans sa dernière livraison, le magazine Causeur publie un long article de Jérôme Leroy consacré à Renaud Camus, plus particulièrement au Grand Remplacement. Le journaliste, s’il partage avec l’auteur de L’Eloge moral du Paraître, le constat porté sur la décadence des meurs, de la langue et des paysages, se montre en revanche peu réceptif aux thèses de l’écrivain engagé que serait devenu le fondateur du Parti de l’In-nocence.

Je cite seulement un passage :

« Ce n’est pas l’immigration qui, en trente ans à peine, a bouleversé les conditions de vie des Français comme elles ne l’avaient jamais été depuis des siècles ; ce n’est pas l’immigration qui a engendré la conjugaison du progrès technologique et d’un enlaidissement du monde ; ce n’est pas l’immigration qui a voulu un enseignement de masse sans jamais s’en donner les moyens, détruit par le consumérisme les vieux liens familiaux et sociaux et transformé une génération d’enfants, toutes ethnies confondues, en cyber-autistes égarés dans le virtuel. »

En réaction à l’affirmation de Renaud Camus : « Je n’ai jamais bien compris comment l’égalité pouvait bien être compatible avec la morale », l’article est sous-titré : « La culture, c’est aussi l’égalité », M. Leroy estimant qu’ « il n’est pas de morale qui ne se fonde pas sur l’égalité et qu’un régime politique se doit plutôt de corriger les inégalités naturelles que de les pérenniser.»
« La culture, c’est aussi l’égalité »
Parfaitement, c'est une des nombreuses arnaques de la culture.
Marc,

N'est-ce point aussi ce que veut dire la quarante-quatrième lettre à Lucilius :

Si quid est aliud in philosophia boni, hoc est, quod stemma non inspicit.
Je sais bien, cher Jean-Marc, mais la culture n'a pas le même sens pour tout le monde. Pour nos adversaires, la culture veut dire propagande, c'est à dire le contraire de l'art.
Nous sommes d'accord.

Il me semble cependant qu'il y a bien des gens cultivés issus du peuple, et bien des gens issus des classes supérieures totalement incultes.

Ce n'est pas récent. Souvenez-vous du bal du Guépard, et du portrait que fait l'auteur de la noblesse napolitaine, qui remonte pourtant aux Croisades.

Le père de Wagner était petit fonctionnaire (si on omet la légende Geyer) et Verlaine était le fils d'un officier subalterne.


Considérez les grands auteurs classiques français : Molière, Racine viennent de la petite bourgeoisie montante.
Il existait voilà un certain temps une véritable culture populaire ; les chansons de Brel et de Brassens étaient connues du "grand public". Aujourd'hui, si on lit leurs textes, on est étonné de penser que c'étaient des chanteurs populaires. Songeons que "le peuple" lisait Françoise Sagan ou Mauriac ou "Les Rois Maudits", auteurs qui aujourd'hui font figure de classiques. Au début du XXème siècle, n'existait-il pas une sorte d'aristocratie ouvrière qui connaissait Hugo et la poésie classique ? Dans les années 50 et 60, on lisait Pagnol, sans parler du niveau du cinéma français populaire, qui semblerait destiné aux élites de nos jours...
Quand "Sous le ciel de Paris" est remplacé par "Meurtre à la tronçonneuse" ; quand "Ces gens-là" est remplacé par NTM ; quand à la télévision on nous sert la série américaine "Jane et John, Absolute serial-killers" plutôt que la saga des Thibault... tout cela en l'espace de 40 ans!
"Il me semble cependant qu'il y a bien des gens cultivés issus du peuple, et bien des gens issus des classes supérieures totalement incultes. "

C'est une évidence mais certains travaillent et d'autres croient tout savoir : le résultat est ce que vous dites.
Marc,

Il me semble que l'idée même de "classe cultivée" est un leurre.

Je vais prendre un exemple qui s'est souvent présenté à moi, c'est celui des files d'attente concernant les expositions.

Souvent, ces files sont peuplées, surtout à Paris, de personnes dont les vêtements et l'intonation, la diction disent "j'appartiens à la classe supérieure", elles ont cet accent typique de la bonne bourgeoisie parisienne. Je ne me lasse pas d'écouter ce que ces gens disent (je n'ai rien d'autre à faire). C'est méchancetés et c'est "je vois cette exposition car il faut l'avoir vue", c'est "vous souvenez-vous de celle de X à Y ?".
Le message de DADA a dû être pris au pied de la lettre:

"si vous voulez mourir continuez"
Ce qu'il y a de bien avec M. Jean-Marc c'est qu'on pourrait avoir écrit la Divine Comédie, Déclin et Chute de l'Empire romain ou De la démocratie en Amérique, on devrait n'en mourir pas moins avec la conviction que c'est comme si l'on n'avait rien fait, que rien de tout ce travail n'est arrivé jusqu'à lui, qu'il faut tout reprendre da capo... Il Signor Brunetto est bien digne d'être son disciple : ce sont des dacapistes forcenés. Toujours il faudra en revenir à « Il me semble cependant qu'il y a bien des gens cultivés issus du peuple, et bien des gens issus des classes supérieures totalement incultes » ... (aggravé au besoin de : « Mais vous n'avez pas écrit la Divine Comédie, Les Derniers Jours de Pompéï ou De la démocratie en Amérique ! »). C'est tuant. Je ne sais pas comment Didier Bourjon tient...
Mais que reprochez-vous aux Derniers jours de Pompéi ?
Plus sérieusement, je juge les personnes à ce qu'elles ont fait, et non à leur origine.

Avoir écrit la Divine comédie, c'est remarquable. Avoir été fils d'une servante célibataire et avoir été nommé premier ministre, comme Ramsay MacDonald, c'est remarquable.

Etre un héritier et dilapider son héritage, c'est une honte.

Est-cela que vous proposez aux Français, privilégier la naissance et non le talent ?
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 21:38   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Et vous, Didier, pensez-vous qu'un héritier soit plus intéressant qu'un homme de talent ?

C'est cela, la société de caste : juger un homme à ce qu'il est né, non à ce qu'il fait.
M. Jean-Marc a tout compris des positions de l'in-nocence. Il ne renoncera pas à tenter de nous convertir à de meilleurs pensées.
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 21:42   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
11 janvier 2012, 21:45   Sortez vos verts parapluies
« Plus sérieusement, je juge les personnes à ce qu'elles ont fait, et non à leur origine. »

« Avoir écrit la Divine comédie, c'est remarquable. Avoir été fils d'une servante célibataire et avoir été nommé premier ministre, comme Ramsay MacDonald, c'est remarquable. »

« Etre un héritier et dilapider son héritage, c'est une honte. »


....................................................................................................


Si je le tue je ne pourrai plus devenir président de la République, si ?
Mais si, mais si, le théâtre classique est rempli d'exemples à ce propos...

Songez aussi aux Voraces et aux Coriaces.
« Et vous, Didier, pensez-vous qu'un héritier soit plus intéressant qu'un homme de talent ? »

Mais enfin, est-ce qu'il a jamais jeté un coup d'œil à notre programme, je n'ose mentionner mes petits ouvrages... ? Est-ce qu'il a décidé de nous rendre fous ? Ou bien est-ce qu'il est simplement .... ? (non, rien)
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 21:51   Re : Sortez vos verts parapluies
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Voici un texte classique qui vous montre que le meurtre n'empêche pas de prendre le pouvoir :


Duncan Bird-John :

"There's no art to find the mind's construction in the face
He was a gentleman on whom I built an absolute trust."

Scrooge McCamus :

"If chance will have me king,why, chance may crown me without my stir."

Le choeur de l'In-nocence :

"Fair is foul and foul is fair."
Comme quoi on peut être très cultivé et xxxxxxxxxxxx xxx écrire des trucs comme : « Est-cela que vous proposez aux Français, privilégier la naissance et non le talent ? »
Mais vous, vous avez du talent, c'est cela qui rend cette importance que vous donnez aux lignées, aux héritages, si étrange.

Eussiez-vous été un raté sorti de la cuisse de Lucifer, comme on dit maintenant, j'aurais compris, mais vous avez au contraire mené votre vie comme vous l'avez voulu, réussissant en bien des domaines. D'où mes interrogations.
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 22:44   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
Jean-Marc n'a pas lu Renaud Camus. Je préfère me dire cela, plutôt que... (non, rien).
C'est que je lis très mal, ou plutôt que j'ai lu trop longtemps, si je puis dire, car, par ses livres, il y a plusieurs Renaud Camus.
M'enfin ... Si Renaud Camus ne valorisait que la naissance, serait-il aussi fervent pour rétablir une école capable de dispenser la vraie culture à tous les enfants du peuple ? Ce sont les fils à papa d'aujourd'hui qui ont démoli l'école républicaine pour pouvoir accaparer le pouvoir, rester entre eux, empêcher les enfants du peuple de leur faire de l'ombre et de grimper dans l'échelle sociale.
C'est plus compliqué, Cassandre, c'est plus compliqué.

Il se trouve que j'ai lu Renaud Camus au fur et à mesure, c'est à dire que j'ai commencé il y a trente ans, en gros.

D'où la découverte de facettes dans son oeuvre, qui sont à mon avis peu compatibles, par leur extrême subtilité, avec une simplification dont le forum me paraît porteur.

Renaud Camus traversant Paris à vélo, écrivant pour le Matin de Paris et ayant écrit Tricks, passant son temps aux bains et Renaud Camus gentleman non-farmer, conduisant de puissantes berlines (une à la fois), aussi monogame qu'on peut l'être et intervenant sur les ondes de M. Coûteau (comment cela s'écrit-il ?), cela laisse toute une marge.
11 janvier 2012, 23:06   Au delà du peuple
« Il a fallu la guerre de 1939, qui m'a rappelé dans le régiment d'infanterie de Quimper, pour que je touche du doigt, très au delà du "peuple" infiniment évolué qu'on coudoie dans les rues, dans les gares, une sorte de dépôt humain ténébreux, une couche nocturne, dont je n'avais encore nulle idée. J'avais été laissé pendant le premier mois de guerre au dépôt de mon unité : comme je n'avais à peu près rien à faire, on me convoquait au conseil de réforme qui réexaminait les exemptés : j'y représentais les "officiers de troupe". Pendant des heures et des heures, une étrange Cour des Miracles se déshabillait devant nous : nous vîmes même un jour un lépreux : l'espèce s'en entretenait encore à petit feu, le médecin nous l'expliqua, dans deux ou trois bauges perdues de la campagne de Pontivy. Plus tard, quand j'eus rejoint le régiment, qui cantonna çà et là pendant l'hiver entre Lorraine et Flandre, on me donna à commander une section de voltigeurs : journaliers presque tous, ou garçons de ferme du Morbihan et du Finistère. Pendant les longues étapes de nuit, marchant à côté de la colonne, quand ils cessaient de parler en breton, j'écoutais le jargonnement guttural qui montait de la troupe invisible : ils parlaient de la manière de se procurer du vin rouge, de la consistance de leur matières fécales, de leur dernière ou prochaine masturbation, et je sentais, vaguement fasciné, se dénuder et bouger le tuf paléolithique sur lequel s'est figée la petite croûte de la civilisation. Ils buvaient à toutes les pauses, et même en marchant — buvaient et pissaient — au matin on voyait à certains la trogne violâtre, piquée de durs poils noirs, des biffins du petit jour, après le vin rouge des chiffonniers. »

Gracq, Lettrines
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 23:13   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
Citation
Jean-Marc
Renaud Camus traversant Paris à vélo, écrivant pour le Matin de Paris et ayant écrit Tricks, passant son temps aux bains et Renaud Camus gentleman non-farmer, conduisant de puissantes berlines (une à la fois), aussi monogame qu'on peut l'être et intervenant sur les ondes de M. Coûteau (comment cela s'écrit-il ?), cela laisse toute une marge.

I see... vous faites partie de ces lecteurs qui veulent à tout prix voir des solutions de continuité, voire des contradictions insolubles dans son oeuvre. Il se trouve que j'ai beaucoup de mal avec ces interprétations. Comme avec tous ceux qui disent admirer le styliste mais se bouchent le nez dès qu'il est question d'In-nocence... Ceux-ci sont sans doute les plus lamentables ; à mes yeux, ses plus piètres lecteurs.
Ils s'imaginent, un peu bêtement, qu'entre la politique de la phrase et la phrase politique, il existe une réelle solution de continuité. Consternant...
Et encore ! Gracq était bien tombé ! imaginez un régiment de Loire-Atlantique !
Mais je ne vous parle pas de solution de continuité, je vous parle justement de continuité, de subtilité.

Je persiste à penser que sa pensée doit avoir la place pour se développer, ce à quoi la forme lapidaire du forum nuit.
Utilisateur anonyme
11 janvier 2012, 23:19   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
Mais il ne s'exprime pas que sur ce forum ! Du reste, ce forum permet tout à fait d'écrire d'assez longs textes et de développer avec aisance maints arguments. Vous n'allez tout de même pas faire au maître de céans et à ses commensaux le reproche de leur éventuelle clarté ? Si ?
Jack,


Exemple de continuité, les nocences (je ne donne pas dans la caricature en prenant les portes qui claquent). C'est un point qu'on retrouve dans toute l'oeuvre, ce combat contre la méchanceté et la bêtise.
Gracq était trop sobre pour comprendre la misère. Et trop érudit pour faire œuvre de poète.
11 janvier 2012, 23:40   Re : Au delà du peuple
» Renaud Camus traversant Paris à vélo, écrivant pour le Matin de Paris et ayant écrit Tricks, passant son temps aux bains et Renaud Camus gentleman non-farmer, conduisant de puissantes berlines (une à la fois), aussi monogame qu'on peut l'être et intervenant sur les ondes de M. Coûteau (comment cela s'écrit-il ?), cela laisse toute une marge

Cela dit, comme souvent d'ailleurs, Jean-Marc n'a jamais totalement tort... Nous sommes plusieurs à nous souvenir avec émotion du crève-la-dalle aux nerfs dénudés par les claquements de porte, dans sa mansarde parisienne, construisant un misérable petit tas bas avec les piécettes réservées au jambon. Et considérant idéologies et convictions politiques comme on change de paysage, pour avoir une vue neuve...
Ah, Renaud, retournez pour nous à ces galetas !
11 janvier 2012, 23:57   Re : Au delà du peuple
» Gracq était trop sobre pour comprendre la misère

C'est fort bien dit, cher Marc, mais il était aussi, au moins littérairement, remarquablement doué pour le luxe inutile, la largesse princière...

Grand-Hôtel
12 janvier 2012, 00:04   25 ans d'âge
"Je me dépêche d'occuper avant d'être tout à fait gâteux le rôle scrogneugneu du « vieux con », afin qu'on ne puisse en attribuer le choix, de ma part, à la sénilité."

Journal romain (29 décembre 1986)
Il faut inverser les guillemets.
Jean-Marc, je reviendrais volontiers sur certaines de vos affirmations, si vous m'y autorisez.

Personne ici, crois-je pouvoir dire, ne nie qu'il existe "bien des gens cultivés issus du peuple, et bien des gens issus des classes supérieures totalement incultes."

De même, qu'il soit préférable de juger les personnes à ce qu'elles ont fait ou à ce qu'elles font plutôt qu'à leur origine, qui le désapprouve ?

Pourtant je vous ferais remarquer que les phénomènes d'imprégnation culturelle et de reproduction d'usages hérités, de modes de pensée, la perpétuation de symboles, le partage d'une vision spécifique et reconnaissable du monde et des êtres existent, indéniablement. A défaut, pour reprendre un exemple qui m'est cher, la Déclaration du Caire n'aurait nulle raison d'être. Au-delà des sensibilités particulières auxquelles nous ramènent vos interventions, des textes tels que celui-ci n'en sanctionnent pas moins l'existence d'une "conception islamique" du monde relativement consensuelle ; de la même manière l'Occident a su fédérer autour de la Déclaration de 1948, au-delà des sensibilités ou des affinités particulières, un ensemble de peuples et d'Etats qui veulent partager des valeurs jugées préférables à d'autres, pour x raisons.

Statistiquement, il serait amusant de comptabiliser le nombre de familles maghrébines ou africaines qui élèvent des chiens, par exemple. En avez-vous souvent croisé, de ces jeunes beurs qui à la nuit tombée descendent paisiblement dans les jardins pour promener caniches et lévriers ?
Ô, certes, de ces jeunes qui déambulent flanqués d'un pit ou d'un queconque molosse, on en voit souvent. Ce fut de mode un temps mais un train de lois, spontanément dénoncé à grands cris d'orfraie, a mis le holà à cette dérive et il n'était que temps ! Soit dit en passant le nombre d'accidents par morsures a considérablement régressé depuis dans ce pays. Nous ne l'avons pas assez noté. Comme quoi !

En réalité, vos propos, qui brillent d'une admirable érudition, n'aboutissent-ils pas à nier de manière systématique toute dynamique de groupe ?

A vous lire, les individus ne constituent jamais de collectif, ne participent d'aucun ensemble frotté de mêmes valeurs ou non-valeurs. On a le sentiment qu'ils jouiraient tous d'une si glorieuse autonomie qu'il ne puisse relever que d'un amalgame malsain et frauduleux l'observation de comportements ou de caractères partagés.

A mon sens, mais ce jugement n'engage que moi, c'est une limite certaine à la recevabilité de bon nombre de vos arguments, si élégant et étayé que soit l'ensemble de votre propos.
Citation
Statistiquement, il serait amusant de comptabiliser le nombre de familles maghrébines

Les musulmans détestent en général les chiens considérés comme impurs mais il ne faut pas exagérer car on rencontre un nombre assez grand de francais d'origine nord-africaine qui apprécient les animaux de compagnie. J'en connais personnellement plusieurs.
Si les molosses genre pitbull ont vite disparu de nos banlieues, ainsi que je l'avais prédit, ce n'est pas grâce à la loi (ce serait bien la première fois que la loi aurait été appliquée efficacement à nos cpf ), mais bien parce qu'ils détestent les animaux, en particulier les chiens et qu'ils ne savent pas comment s'y prendre avec eux parce qu'ils en ont peur. Pour une fois, la peur ressentie a été plus forte que l'envie de faire peur aux autres.
Ne revenons pas sans arrêt sur les musulmans pour des questions qui ne concernent pas qu'eux, c'est une réduction ad croissantum qui rend tout autre débat vain.

Je ne suis justement pas bien persuadé que l'imprégnation culturelle soit un gage d'intérêt pour la culture. La Recherche nous montre de sacrés ignares issus d'un milieu où l'on ne devrait pas rencontrer d'ignares. Dans le même temps, il y a, j'en suis sûr, une réelle soif de culture chez certaines personnes des classes en ascension (moins nombreuses qu'autrefois, certes).

Un danger est de décourager ces personnes-là en ridiculisant leurs efforts (il n'y a pas de honte à poser une question en apparence stupide pour s'instruire). Ces gens visitent les musées d'une façon qui peut-être nous gêne, mais ils les visitent tout de même.

Sur le fond, je suis profondément de droite, je crois en l'individu, et je considère toute évocation d'une sorte de masse, de collectif comme une approche quasi-marxiste (de même que je ne tiens guère aux généralisations). Cela n'empêche pas les individus de s'unir pour un temps et une cause déterminés, mais non de se fondre dans une sorte de Grand Machin.
Cher Jean- Marc, vous avez tendance à faire de l'exception la règle et de la règle l'exception, ce qui fausse totalement l'évaluation du réel dans sa globalité.
Utilisateur anonyme
12 janvier 2012, 12:01   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
"Il faut inverser les guillemets."

Sans aucun doute, mais je ne sais pas comment faire.
« En mettant, “en cas de citation dans une citation”, les guillemets “français” à l'extérieur et les guillemets “anglais” à l'intérieur. »
C'est encore mieux avec une espace non sécable avant les guillemets fermants, si je puis me permettre, Cher Maître :

« En mettant, “en cas de citation dans une citation”, les guillemets “français” à l'extérieur et les guillemets “anglais” à l'intérieur. »
Un danger est de décourager ces personnes-là en ridiculisant leurs efforts (il n'y a pas de honte à poser une question en apparence stupide pour s'instruire). Ces gens visitent les musées d'une façon qui peut-être nous gêne, mais ils les visitent tout de même.

Tout à fait d'accord. Chercher à s'instruire, à s'élever culturellement est un acte admirable. Même quand cet effort semble maladroit. Autant j'ai du mal à supporter les campagnes officielles d'accès à la culture, le matraquage médiatique conduisant dans des musées des gens qui s'y ennuient, les cohortes bruyantes de collégiens ahuris, le grégarisme patrimonial etc., autant m'émeut le désir d'art, de littérature ou de connaissance quand il est sincère et spontané. Le petit bourgeois, selon moi, ce n'est pas celui qui fait cet effort, mais celui qui en rit. M. Jourdain m'a toujours paru moins ridicule que les petits marquis qui l'exploitent.
Utilisateur anonyme
12 janvier 2012, 12:57   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Renaud Camus traversant Paris à vélo, écrivant pour le Matin de Paris et ayant écrit Tricks, passant son temps aux bains et Renaud Camus gentleman non-farmer, conduisant de puissantes berlines (une à la fois), aussi monogame qu'on peut l'être et intervenant sur les ondes de M. Coûteaux (comment cela s'écrit-il ?), cela laisse toute une marge.


Qui pourrait, cher Jean-Marc, se prévaloir de n'avoir pas changé, d'être toujours le même homme qu'il y a trente ou quarante ans ? D'ailleurs, peut-être n'étiez-vous, vous même (je n'en sais rien), pas aussi raidoche qu'aujourd'hui, et sans doute, jeune homme, n'aviez-vous pas l'esprit de contradiction si chevillé au corps. Qu'est-ce qui nous fait devenir ce que nous sommes ? Je n'ai pas de réponse à cette question, mais tout ce que je puis dire est que je crois que ceux qui reprochent à Renaud Camus un "raidissement" tardif sur quelques certitudes oublient à mon avis le prodigieux détachement qui me semble avoir toujours été le sien dans tout cela, jusques et y compris dans le sérieux de l'affaire, dans l'entreprise de l'In-nocence, dans la fondation du parti, et son désir inentamé d'être là sans y être qui fait tout le prix de la lecture de ses livres, même des derniers.
Utilisateur anonyme
12 janvier 2012, 13:12   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Mais je ne vous parle pas du raidissement de Renaud Camus, je n'ai jamais dis cela.

Je vous parle de la complexité d'un auteur, dans l'oeuvre duquel on retrouve effectivement des thèmes constants (le goût pour tout ce qui tombe, par exemple, ou le goût pour le légitimisme plus que pour l'orléanisme, et ainsi de proche en proche).

J'observe cependant que le ton du forum me paraît beaucoup plus offensif que celui des livres, c'est tout, je me trompe peut être.

Quant à moi, Stéphane, je reste assez constant, bien que ne me nommant pas Ernest. J'ai toujours eu cet esprit de contradiction qu'on prête volontiers aux Français, cette légèreté dans l'examen des choses, et cette lourdeur dans l'exposé.
Utilisateur anonyme
12 janvier 2012, 16:16   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
J'observe cependant que le ton du forum me paraît beaucoup plus offensif que celui des livres, c'est tout, je me trompe peut être.

Certes, mais Renaud Camus n'est pas l'auteur du forum ; les hommes sont différents les uns des autres (on en apprend tous les jours, n'est-ce pas). Quoique ? Seriez-vous un de ses personnages, une de ses créations que ça ne m'étonnerait pas... Moi-même, je me demande parfois si c'est moi qui écris...
Utilisateur anonyme
12 janvier 2012, 18:16   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
13 janvier 2012, 02:02   Re : Renaud Camus. Inventaire avant reconstruction ?
Citation
Renaud Camus
Ce qu'il y a de bien avec M. Jean-Marc c'est qu'on pourrait avoir écrit la Divine Comédie, Déclin et Chute de l'Empire romain ou De la démocratie en Amérique, on devrait n'en mourir pas moins avec la conviction que c'est comme si l'on n'avait rien fait, que rien de tout ce travail n'est arrivé jusqu'à lui, qu'il faut tout reprendre da capo... Il Signor Brunetto est bien digne d'être son disciple : ce sont des dacapistes forcenés. Toujours il faudra en revenir à « Il me semble cependant qu'il y a bien des gens cultivés issus du peuple, et bien des gens issus des classes supérieures totalement incultes » ... (aggravé au besoin de : « Mais vous n'avez pas écrit la Divine Comédie, Les Derniers Jours de Pompéï ou De la démocratie en Amérique ! »). C'est tuant. Je ne sais pas comment Didier Bourjon tient...

Mais que viens-je faire là-dedans? Je mâche ma feuille de bétel dans mon coin tout en lisant votre "Abécédaire" que j'ai d'ailleurs le plus grand mal à manier tant cet objet est mal fichu.

Comment tout ce discours sur l'In-nocence peut-il en fin de compte en arriver à produire un ouvrage qui donne tant de mal à son lecteur?

Je trouve d'ailleurs le titre un peu présomptueux. Le choix d"Abécédaire" plutôt que de "Dictionnaire de l'In-nocence" donne à penser que nous allons rapprendre à lire.

Mais on a déjà dû faire ces critiques à l'ouvrage. Je n'en poursuis pas moins mon exploration.
Citation
autant j'ai du mal à supporter les campagnes officielles d'accès à la culture, le matraquage médiatique conduisant dans des musées des gens qui s'y ennuient, les cohortes bruyantes de collégiens ahuris, le grégarisme patrimonial etc., autant m'émeut le désir d'art, de littérature ou de connaissance quand il est sincère et spontané.

L'an dernier il y a eu près de chez moi en Haute-Baviére sur l'ile Herrenchiemsee dans le château (imitation de Versailles) une exposition traitant du roi Louis II de Bavière appellée "Die Götterdämmerung" Le crépuscule des Dieux.

Comme nous étions à deux jours de la fermeture des milliers d'écoliers, lycéens, d'étudiants accompagnés de leurs professeurs prirent le château d'assaut et la visite de cette exposition fut un cauchemar.

La qualité indéniable de cette rétrospective historique qui était en plus d'une richesse étonnante en pièces authentiques d'époque ne servait strictement à rien car pour les organisateurs seul le chiffre des visiteurs était au bout du compte vraiment important.

Les conditions réelles - on se bousculait, la foule criait, hurlait, les gens n''avaient le temps de rien voir, de ne rien comprendre car ils étaient talonnés par les nouveaux visiteurs qui arrivaient sans cesse - ne jouaient en fait aucun rôle.

A mes yeux cet évenement culturel fut un gachis d'une tristesse désolante et une fois de plus la quantité écrasait la qualité.
"Ne revenons pas sans arrêt sur les musulmans pour des questions qui ne concernent pas qu'eux, c'est une réduction ad croissantum qui rend tout autre débat vain."

Vous n'avez pas entièrement tort, Jean-Marc. Il est vrai que, parmi les populations immigrées les plus récentes, les Asiatiques, par exemple, entretiennent avec l'animal de compagnie une relation singulière, notamment le chien. Cependant la discrétion dont ils font preuve, le rapport qu'ils ont au travail, l'énergie qu'ils déploient à convaincre leurs gamins des bienfaits de la réussite scolaire, la politesse, la déférence, même, dont l'extrême majorité de leurs gamins fait preuve à l'endroit des enseignants entraînent que ce n'est pas sur eux que se focalisent les débats publics et il me semble que c'est compréhensible.

Concernant les musulmans, il ne serait pas superflu que vous touchiez deux mots de vos objections à Eva Joly et aux médias en général, à la chaîne LCP en particulier. Eux paraissent s'en obséder, qui n'épargnent pas leur peine pour familiariser nos concitoyens avec les exigences de cette tradition importée, y compris entre Noël et le 31 décembre. La part de l'islam dans les faits que nous évoquons ici ? Elle est essentielle.

Depuis 2001, Jean-Marc, je crois pouvoir affirmer, sans forfanterie, m'être penché sur à peu près tout ce qui ce publie sur l'islam et les musulmans, et premièrement sous un angle universitaire. Or la conclusion à laquelle je parviens est que la présence de l'islam dans notre quotidien va croissant, cela dit sans jeu de mot et qu'il s'agit d'un phénomène majeur et non marginal.
Il ne se passe plus une semaine sans que l'islam défraie l'actualité ou que la presse et les médias déversent sous nos yeux une propagande qui finira bien, à la longue, par nous blaser (ou nous irriter, ce que j'ose à peine espérer).

Si bien qu'à l'image du phénomène d'accomodement de notre société à des voies de fait, délits ou "incivilités", comme ils disent, croissants, je pense, par exemple, aux incendies de véhicules, quotidiens, dont la France détient le triste record en Europe et semble ne même plus s'offusquer, nous finirions bien à la longue par tenir les valeurs propagées par l'islam comme faisant partie du paysage hexagonal, ce à quoi, vous avez raison de le soupçonner, je suis viscéralement hostile. Et cette hostilité ne tient pas à mes préjugés, contrairement à un cliché en vogue, mais tout au contraire à la connaissance que j'en ai acquise, laquelle m'a définitivement convaincu que j'avais affaire à un totalitarisme et des plus ambitieux.

Le monde est obsédé par la problématique économique. Il s'en oublie lui-même, l'islam en fait son miel.

Vous me répondez encore :

"Je ne suis justement pas bien persuadé que l'imprégnation culturelle soit un gage d'intérêt pour la culture. "

Excusez-moi, mais l'imprégnation culturelle, si j'ose, pardonnez ma trivialité, se moque bien pas mal de votre avis, et du mien soit dit en passant ! L'imprégnation culturelle est un phénomène inconscient qui s'abreuve à la source de notre environnement, ce, indépendamment de notre volonté. Le phénomène des "grands frères" dans les familles issues d'une certaine immigration en est un exemple éloquent.

Vous dites encore :

"Un danger est de décourager ces personnes-là en ridiculisant leurs efforts (il n'y a pas de honte à poser une question en apparence stupide pour s'instruire). Ces gens visitent les musées d'une façon qui peut-être nous gêne, mais ils les visitent tout de même."

Mais qui ridiculise qui, enfin ? Dans nos écoles de quartiers, dans nos collèges de ZEP, on croise davantage d'enseignants dévoués, patients jusqu'à l'abnégation, sacrifiant leur égo jusqu'à parfois s'en rendre mièvres que de gamins âpres au labeur et acharnés à s'en sortir. Et ceux qui s'y appliquent, vous le savez aussi bien que moi, servent de bouc-émissaire, sont martyrisés par leurs "camarades", accusés de "faire de la lèche", "stigmatisés", comme ils disent, par la majorité de ceux qui ont très vite compris les faiblesses du système et les exploitent au mieux d'une intelligence que personne ne leur dénie, je dis bien personne ! Les individualités existent bel et bien, Jean-Marc, mais elles sont noyées dans des dynamiques de masse auxquelles participe une majorité de circonstances dont le potentiel de nocence est exprimé avec une redoutable efficacité.

Lorsque, au lycée Edgar Quinet, lycée marseillais majoritairement fréquenté par des jeunes gens issus de l'immigration maghrébine et africaine, pendant le Ramadan, ceux qui osent transgresser l'injonction du jeûne subissent menaces et intimidations de la part de "camarades" qui les dévisagent en mimant le geste du "sourire kabyle" (cf. Rapport Obin), c'est bien à un phénomène collectif que nous avons affaire.

Pour finir de vous répondre point par point, que des individus puissent "s'unir pour un temps et une cause déterminés", sans se fondre dans une espéce de Grand Machin", comme vous dites, devrait-il nous rassurer ? De quelle durée et cause déterminées les pires misanthropes de l'histoire ont-ils eu besoin pour précipiter l'humanité dans des abîmes d'horreurs et de massacres ? Combien de temps aura-t-il fallu, suffi, devrais-je dire, à Hitler, pour fédérer autour de ses thèses suffisamment de gens capables de se "fondre dans un Grand Machin" en s'oubliant assez pour provoquer un holocauste ? Combien à un Pol Pot ?

Votre opinion est peut-être celle d'un humaniste et d'un optimiste invétéré, mais je la trouve profondément naïve.
En réalité, des rassemblements place Saint-Pierre au pèlerinage du Hadj et son cortège annuel de décès prévisibles, moi, c'est tous les jours que j'en découvre,des foules qui se fondent dans le Grand Machin !
Cher Serge je souscris à ce que vous avez écrit . Je n'y changerais pas une virgule.
Cher Monsieur,je souscris également à ce que vous avez écrit.
Je ne vois nulle rupture dans l'oeuvre et les intentions de Renaud Camus. Il y a désormais plus de 20 ans je lisais le "département de la Lozère" où j'habitais alors, puis à la suite "Tricks". Dès cette époque la qualité essentielle de Renaud Camus (et de son oeuvre par conséquence) m'est apparue constituée par un attachement inouï à la vérité, qui l'a mené où il en est sans aucun égard à des considérations d'intérêt personnel à d'éventuelles conciliations qu'il lui aurait été aisé de mettre en oeuvre. Et comme le style de Céline sert l'expression de la révolte mâtinée de haine (ou l'inverse), celui de Renaud Camus sert l'expression de la vérité.
Entièrement d'accord aussi avec vous, chère Ostinato.
Mais il n'y a pas de rupture : le thème de la représentation de la France par des personnes à l'apparence non-européenne est présent depuis longtemps, simplement c'est une question d'importance des thèmes relatifs... idem pour le conservatisme.

Je suis très obscur, mais je bondis d'un pays à l'autre, pardonnez-moi.

Dès que je suis rentré à Castres, je recopierai ici une citation du Journal de Travers, et une autre du Châteaux de Seix (Journal 92 ?) que j'ai en tête mais que je ne voudrais pas faire inexactes (de mémoire, Renaud Camus, dans le texte de 1976, nous parle de Juan Carlos et aborde la question du fantasme en matière de positionnement politique).
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