"Ne revenons pas sans arrêt sur les musulmans pour des questions qui ne concernent pas qu'eux, c'est une réduction ad croissantum qui rend tout autre débat vain."
Vous n'avez pas entièrement tort, Jean-Marc. Il est vrai que, parmi les populations immigrées les plus récentes, les Asiatiques, par exemple, entretiennent avec l'animal de compagnie une relation singulière, notamment le chien. Cependant la discrétion dont ils font preuve, le rapport qu'ils ont au travail, l'énergie qu'ils déploient à convaincre leurs gamins des bienfaits de la réussite scolaire, la politesse, la déférence, même, dont l'extrême majorité de leurs gamins fait preuve à l'endroit des enseignants entraînent que ce n'est pas sur eux que se focalisent les débats publics et il me semble que c'est compréhensible.
Concernant les musulmans, il ne serait pas superflu que vous touchiez deux mots de vos objections à Eva Joly et aux médias en général, à la chaîne LCP en particulier. Eux paraissent s'en obséder, qui n'épargnent pas leur peine pour familiariser nos concitoyens avec les exigences de cette tradition importée, y compris entre Noël et le 31 décembre. La part de l'islam dans les faits que nous évoquons ici ? Elle est essentielle.
Depuis 2001, Jean-Marc, je crois pouvoir affirmer, sans forfanterie, m'être penché sur à peu près tout ce qui ce publie sur l'islam et les musulmans, et premièrement sous un angle universitaire. Or la conclusion à laquelle je parviens est que la présence de l'islam dans notre quotidien va croissant, cela dit sans jeu de mot et qu'il s'agit d'un phénomène majeur et non marginal.
Il ne se passe plus une semaine sans que l'islam défraie l'actualité ou que la presse et les médias déversent sous nos yeux une propagande qui finira bien, à la longue, par nous blaser (ou nous irriter, ce que j'ose à peine espérer).
Si bien qu'à l'image du phénomène d'accomodement de notre société à des voies de fait, délits ou "incivilités", comme ils disent, croissants, je pense, par exemple, aux incendies de véhicules, quotidiens, dont la France détient le triste record en Europe et semble ne même plus s'offusquer, nous finirions bien à la longue par tenir les valeurs propagées par l'islam comme faisant partie du paysage hexagonal, ce à quoi, vous avez raison de le soupçonner, je suis viscéralement hostile. Et cette hostilité ne tient pas à mes préjugés, contrairement à un cliché en vogue, mais tout au contraire à la connaissance que j'en ai acquise, laquelle m'a définitivement convaincu que j'avais affaire à un totalitarisme et des plus ambitieux.
Le monde est obsédé par la problématique économique. Il s'en oublie lui-même, l'islam en fait son miel.
Vous me répondez encore :
"Je ne suis justement pas bien persuadé que l'imprégnation culturelle soit un gage d'intérêt pour la culture. "
Excusez-moi, mais l'imprégnation culturelle, si j'ose, pardonnez ma trivialité, se moque bien pas mal de votre avis, et du mien soit dit en passant ! L'imprégnation culturelle est un phénomène inconscient qui s'abreuve à la source de notre environnement, ce, indépendamment de notre volonté. Le phénomène des "grands frères" dans les familles issues d'une certaine immigration en est un exemple éloquent.
Vous dites encore :
"Un danger est de décourager ces personnes-là en ridiculisant leurs efforts (il n'y a pas de honte à poser une question en apparence stupide pour s'instruire). Ces gens visitent les musées d'une façon qui peut-être nous gêne, mais ils les visitent tout de même."
Mais qui ridiculise qui, enfin ? Dans nos écoles de quartiers, dans nos collèges de ZEP, on croise davantage d'enseignants dévoués, patients jusqu'à l'abnégation, sacrifiant leur égo jusqu'à parfois s'en rendre mièvres que de gamins âpres au labeur et acharnés à s'en sortir. Et ceux qui s'y appliquent, vous le savez aussi bien que moi, servent de bouc-émissaire, sont martyrisés par leurs "camarades", accusés de "faire de la lèche", "stigmatisés", comme ils disent, par la majorité de ceux qui ont très vite compris les faiblesses du système et les exploitent au mieux d'une intelligence que personne ne leur dénie, je dis bien personne ! Les individualités existent bel et bien, Jean-Marc, mais elles sont noyées dans des dynamiques de masse auxquelles participe une majorité de circonstances dont le potentiel de nocence est exprimé avec une redoutable efficacité.
Lorsque, au lycée Edgar Quinet, lycée marseillais majoritairement fréquenté par des jeunes gens issus de l'immigration maghrébine et africaine, pendant le Ramadan, ceux qui osent transgresser l'injonction du jeûne subissent menaces et intimidations de la part de "camarades" qui les dévisagent en mimant le geste du "sourire kabyle" (cf. Rapport Obin), c'est bien à un phénomène collectif que nous avons affaire.
Pour finir de vous répondre point par point, que des individus puissent "s'unir pour un temps et une cause déterminés", sans se fondre dans une espéce de Grand Machin", comme vous dites, devrait-il nous rassurer ? De quelle durée et cause déterminées les pires misanthropes de l'histoire ont-ils eu besoin pour précipiter l'humanité dans des abîmes d'horreurs et de massacres ? Combien de temps aura-t-il fallu, suffi, devrais-je dire, à Hitler, pour fédérer autour de ses thèses suffisamment de gens capables de se "fondre dans un Grand Machin" en s'oubliant assez pour provoquer un holocauste ? Combien à un Pol Pot ?
Votre opinion est peut-être celle d'un humaniste et d'un optimiste invétéré, mais je la trouve profondément naïve.
En réalité, des rassemblements place Saint-Pierre au pèlerinage du Hadj et son cortège annuel de décès prévisibles, moi, c'est tous les jours que j'en découvre,des foules qui se fondent dans le Grand Machin !