Et puis à propos de Dray et des socialistes, cher JGL, il y a ce phénomène, plusieurs fois relevé ici, du raisonnement que je qualifierais volontiers d'
infernal (faustien). Le raisonnement infernal, en politique socialiste, ou fasciste, est le suivant: si une politique a échoué,
c'est parce qu'elle a été sous-dosée, il faut, pour en entrevoir les fruits souhaités,
plus de la même politique. L'esprit de Pierre Laval, ancien socialiste, vit en Julien Dray: "Les Français ne connaissent pas leur bonheur, affirmait Laval en 1942, mais je ferai leur bonheur malgré eux". Si nous ne sommes pas encore heureux,
c'est parce que nous n'avons pas encore souffert jusqu'au bout. Le prolongement de la souffrance parentale, dans le cas de J. Dray, dont l'esprit fonctionne la tête en bas après avoir adopté le mode faustien (non-choix, recul impossible, inéluctabilité) de progression dans le réel, revient à dispenser et à se donner du "bonheur sans le savoir", d'une part, et à foncer tête baissée dans une salvatrice politique du pire qui, en atteignant son terme, et en apportant par ce terme un terme à toute souffrance, produira l'apothéose réparatrice des maux premiers, ceux des origines. La boucle est bouclée.
Du reste, ce qui est dit ici de la volonté de désastre, de la supplique paradoxale pour un "surcroît de malheur" s'accorde à merveille avec ce qu'avait déjà soupçonné Baudrillard (sur ce point souvent cité par Alain Finkielkraut) du sens véritable de ce nom,
SOS Racisme, nom qui doit se lire suivant la même grille sémantique que
SOS Baleines,
SOS Enfance en péril, etc. -- SOS
Pour-plus-du-même-et-plus-de-souffrance.