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Aveu

Envoyé par Henri Rebeyrol 
02 février 2012, 20:07   Aveu
Dans le numéro 20992 du Figaro Magazine consacré aux Pieds-Noirs, Julien Dray, pied-noir lui-même, reconnaît ceci au sujet de sa famille qui a voulu rester en Algérie après 1962 et qui y est restée jusqu'en 1965 : "(Mes parents, enseignants évidemment) étaient des gens de gauche qui avaient cru dans la révolution algérienne, dans une société multiculturelle, multiethnique... Ils se sont vite rendu compte que ce n'était pas tenable" (et ils se sont réfugiés en France). On n'arrive pas à comprendre pourquoi, fort de cette expérience dramatique (et même plus), Julien Dray a été, avec ses innombrables potes socialistes et autres, l'un des plus actifs partisans en France de cette société multiculturelle et multiethnique... qui n'était pas "tenable" en Algérie et qui ne l'est pas plus en France. La haine de la France ? La haine des Français ? La volonté de poursuivre une expérience absurde, comme si les hommes étaient des cobayes, jusqu'à son terme, dût-elle mettre à mort la société où M. Dray a trouvé refuge ?

Le réel prend parfois d'étranges détours pour se manifester à nous : ce sont les séances publiques du Sénat, telles qu'elles sont diffusées sur la chaîne "Public Sénat". Pendant deux ou trois heures, on peut voir (si l'on a le courage de regarder) des sénateurs debout derrière un pupitre qui bafouillent, tout en ânonnant des textes qu'ils comprennent à peine, qui sont incapables de prononcer un discours clair et bref, à qui les problèmes qu'ils évoquent pourtant sont inintelligibles et qui sont incapables de maîtriser ce qui fait l'essence de la politique depuis 25 siècles, à savoir, non pas l'éloquence verbeuse, mais la parole publique. La question que l'on se pose en les entendant est la suivante : comment ces gens-là ont-ils été élus ? A la suite de quelle campagne ? Devant quels électeurs se sont-ils présentés ? De toute évidence, ces "élus" sont des apparatchiks de parti, gris et renfrognés, qui doivent le poste qu'ils occupent à leur parti, auquel ils obéissent le doigt sur la couture du pantalon. Le problème est qu'ils donnent une image calamiteuse de la France. Il faut que notre pays soit tombé bien bas pour que le personnel politique qui le représente montre chaque jour en public qu'il n'a aucun des talents, ni aucun des mérites qu'exigent les responsabilités électives qui lui incombent.
Utilisateur anonyme
02 février 2012, 21:41   Re : Aveu
Je partage le constat sur le spectacle pénible des allocutions sénatoriales (d’autant plus inquiétant qu’il ne doit rien à la sénilité, l’âge moyen des sénateurs ayant plutôt baissé ces dernières années, au point de tomber en deca de celui des députés). Et c'est en effet le résultat d'un système de cooptation interne d'apparatchiks, laquelle ne fait qu'accentuer un mode de sélection qui a cours dans tous les partis (mais tout particulièrement au P.S.), à savoir la sélection par la médiocrité. Seront finalement « placés » ceux qui auront le plus fait allégeance et surtout qui auront le plus servilement accepté de servir de faire-valoir dans d'innombrables et interminables réunions (comme dit Woody Allen, la réussite c'est à 80 % faire acte de présence). Comment s'étonner alors que les gens intelligents et entreprenants, les individus doués d'une colonne vertébrale fuient à toutes jambes les partis politiques ?
03 février 2012, 03:48   Lacan chez SOS Racisme
C'est la défaite du politique et du choix, le sentiment de l'inéluctable: sachant les difficultés que posent pour sa perpétuation les caractéristiques multiethniques et multiculturelles d'une société où la composante musulmane est majoritaire, J. Dray a pu souhaité, après avoir inconsciemment intégré l'inéluctabilité de l'évolution vers la multiculturalité d'une société à travers l'expérience parentale et le roman familial, faire tout son possible pour préempter le mal et la tragédie. SOS Racisme est la défaite du politique : ce qui advient n'est le choix de personne, la submersion d'une civilisation par une autre moins avancée relève de la loi des astres (désastre), tout ce qu'il reste à faire va consister dès lors à se comporter en grand prêtre qui, par des formules de menace contre le sort et des messes propitiatoires, la paume ouverte dressée face à l'inéluctable, exorcise le mal autant qu'il l'alimente en entonnant le mantra "Touche pas à mon pote" (reflet la tête en bas de touche pas à mon papa).
03 février 2012, 04:01   Ce dont SOS Racisme est le nom
Et puis à propos de Dray et des socialistes, cher JGL, il y a ce phénomène, plusieurs fois relevé ici, du raisonnement que je qualifierais volontiers d'infernal (faustien). Le raisonnement infernal, en politique socialiste, ou fasciste, est le suivant: si une politique a échoué, c'est parce qu'elle a été sous-dosée, il faut, pour en entrevoir les fruits souhaités, plus de la même politique. L'esprit de Pierre Laval, ancien socialiste, vit en Julien Dray: "Les Français ne connaissent pas leur bonheur, affirmait Laval en 1942, mais je ferai leur bonheur malgré eux". Si nous ne sommes pas encore heureux, c'est parce que nous n'avons pas encore souffert jusqu'au bout. Le prolongement de la souffrance parentale, dans le cas de J. Dray, dont l'esprit fonctionne la tête en bas après avoir adopté le mode faustien (non-choix, recul impossible, inéluctabilité) de progression dans le réel, revient à dispenser et à se donner du "bonheur sans le savoir", d'une part, et à foncer tête baissée dans une salvatrice politique du pire qui, en atteignant son terme, et en apportant par ce terme un terme à toute souffrance, produira l'apothéose réparatrice des maux premiers, ceux des origines. La boucle est bouclée.

Du reste, ce qui est dit ici de la volonté de désastre, de la supplique paradoxale pour un "surcroît de malheur" s'accorde à merveille avec ce qu'avait déjà soupçonné Baudrillard (sur ce point souvent cité par Alain Finkielkraut) du sens véritable de ce nom, SOS Racisme, nom qui doit se lire suivant la même grille sémantique que SOS Baleines, SOS Enfance en péril, etc. -- SOS Pour-plus-du-même-et-plus-de-souffrance.
03 février 2012, 06:45   Re : Aveu
"Du reste, ce qui est dit ici de la volonté de désastre, de la supplique paradoxale pour un "surcroît de malheur" s'accorde à merveille avec ce qu'avait déjà soupçonné Baudrillard (sur ce point souvent cité par Alain Finkielkraut) du sens véritable de ce nom, SOS Racisme, nom qui doit se lire suivant la même grille sémantique que SOS Baleines, SOS Enfance en péril, etc. – SOS Pour-plus-du-même-et-plus-de-souffrance."
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Avez-vous lu La Gauche divine de Baudrillard ? Quand j'entends Royal ou Hollande, j'ai toujours l'impression qu'ils ont fait de cet ouvrage leur livre de chevet.
03 février 2012, 10:22   Re : Aveu
Avant les chrétiens pour se mortifier et obtenir le salut portaient le cilice. Aujourd'hui l'occident dont l'inconscient a recyclé les valeurs chrétiennes dans le sentiment de culpabilité et le devoir de repentance à l'égard des minorités visibles, fait du multiculturalisme son cilice pour obtenir le salut terrestre.
03 février 2012, 12:21   Re : Aveu
Faudrait-il donc revenir à une France chrétienne, à une morale chrétienne pour contrer la perversion du religieux qu'est la doxa multiculturaliste, le matérialisme imbécile et égoïste et l'avancée mahométane ?
Mais ce dogme et cette morale ne sont plus considérés comme crédibles par l'immense majorité de nos contemporains (en Europe de l'Ouest, du moins).
Alors, que faire et qu'espérer ?
07 février 2012, 19:21   Re : Aveu
Citation
JGL
On n'arrive pas à comprendre pourquoi, fort de cette expérience dramatique (et même plus), Julien Dray a été, avec ses innombrables potes socialistes et autres, l'un des plus actifs partisans en France de cette société multiculturelle et multiethnique... qui n'était pas "tenable" en Algérie et qui ne l'est pas plus en France.

Tout simplement parce que l'antiracisme n'était qu'un prétexte utilisé par Julien Dray pour "grimper" en politique. Un article intéressant consacré au livre de Serge Malik Histoire secrète de SOS-Racisme nous relate ceci : "Le grand patron et fondateur de SOS est Julien Dray. Au début des années 80, ce dernier était trotskiste ; il fonda le Mouvement d’action syndicale (MAS). Dans les facs et les cités, Julien Dray plus connu alors sous le sobriquet de Juju, brandissait fièrement son trotskisme pour donner l’image d’un révolutionnaire. Le MAS n’était pour lui qu’une passerelle ; en réalité il se sentait coincé dans les coulisses du monde politique, il voulait prendre un raccourci et éviter le long parcours du combattant comme n’importe quelle « limace » militante. Il troqua la casquette trotskiste peu rentable contre l’habit du militant socialiste en y apportant un formidable cadeau au PS : SOS Racisme, l’association championne de la jeunesse."

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si SOS Racisme a traîné derrière elle des histoires louches de détournement de fonds supposés, qui font l'actualité jusqu'à aujourd'hui (voir ici). Il s'agit avant tout d'une coquille vide chargée de recruter des futurs membres du PS, dont l'idéologie s'inscrit dans la droite ligne du marxisme culturel (n'oublions pas que Dray et sa bande sont d'origine trotskiste) : appliquer la lutte des classes non plus à l'économie comme le faisait Marx, mais aux divers groupes de la société (minorités sexuelles ou ethniques), afin de déconstruire puis de renverser le modèle dominant des sociétés occidentales.


Citation
Francis Marche
Et puis à propos de Dray et des socialistes, cher JGL, il y a ce phénomène, plusieurs fois relevé ici, du raisonnement que je qualifierais volontiers d'infernal (faustien). Le raisonnement infernal, en politique socialiste, ou fasciste, est le suivant: si une politique a échoué, c'est parce qu'elle a été sous-dosée, il faut, pour en entrevoir les fruits souhaités, plus de la même politique.

C'est tout à fait juste. D'ailleurs, dans les années 80, les intellectuels antiracistes pensaient que la seule façon d'éviter le prétendu "racisme" était la mise en place d'une société multiculturelle qui serait favorisée par l'immigration massive. Leur logique est simple : l'immigration ne pose jamais de problème en soi, le seul problème est que la société d'accueil est trop "fermée", "raciste", ou en proie à des préjugés infondés. Par conséquent, plus il y aurait d'immigrés, plus la société d'accueil serait forcée de s'habituer et de reconnaître les bienfaits de la "diversité". Ce à quoi ils n'ont pas pensé, c'est que le problème ne vient pas forcément du fait que les peuples européens sont racistes, mais du modèle multiculturel en lui-même. Par conséquent, plus les antiracistes pensent aller dans le bon sens en favorisant l'immigration et la "diversité", plus ils contribuent à aggraver la situation.
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