Je me permets de reproduire ici -en le complétant - à l'attention de Jean-Marc, un commentaire que j'ai posté il y a trois ou quatre jours sur un autre lien :
Tant qu'à vouloir jouer la carte d'une objectivité incontestable, Jean-Marc, il ne serait pas intéressant que vous signaliez que la population musulmane est essentiellement citadine, en rappelant les effets visuels, auditifs, puis socio-culturels qu'induit inévitablement ce phénomène d'hyper-concentration.
L'impression qu'il produit inévitablement sur ceux qui fréquentent des quartiers et des lieux différents de ceux auxquels vous êtes accoutumés. et qui, qu'on le veuille ou non, sont aujourd'hui majoritairement peuplés de musulmans, pratiquants ou non pratiquants. Pas de barbus autour de vous, Jean-Marc ? Tant mieux pour vous !
Dans des agglomérations telles que Roubaix, la population est composée non pas de 6,4 % mais de près de 50 % de musulmans. Cela fait un habitant sur deux ! Autour de 25 % à Marseille soit un habitant sur 4 ! Est-ce ce que vous appelez une population "ultra-minoritaire" ?
Je trouve que ces chiffres, qu'un esprit aussi vif que le vôtre se procurera aisément, complètent utilement les moyennes obtenues par Michèle Tribalat dont je note, avec d'autres sur ce forum, qu'elle a fait l'objet d'attaques polémiques violentes pour ne pas dire obscènes, ce dès le lendemain de la publication du livre extrêmement instructif qu'elle avait consacré à l'islam et la République en collaboration avec Jeanne-Hélène Kaltenbach, en 2002.
Vous me permettrez de considérer qu'à partir d'un certain degré de sophistication et de scrupule méthodologique la quête de chiffres possède cette vertu discutable de noyer le poisson et de permettre d'affirmer l'inverse de ce que le pékin moyen est capable d'observer de ses propres yeux au quotidien.
Nous avons eu ainsi à souffrir, avec Lionel Jospin la fameuse rhétorique du "sentiment d'insécurité", rhétorique elle aussi adossée à un nombre certain de rapports ad hoc. On sait la postérité qu'a eu cet exercice politicien de haute voltige. On sait sur quelles approximations philosophiques il reposait, niant la violence objective de la réalité subie par nos concitoyens avec pour corollaire une envolée sans précédent du vote frontiste.
Avec l'islam, rebelotte ! A cet exercice périlleux encore nombre de bons esprits, chercheurs, sociologues entre autres qui se comportent en gouroux, de politiques oud 'adeptes obsessionnels d'un déconstuctionnisme façon Derrida n'ont de cesse de se livrer depuis les années 1970. Le but en est assez évident, qui par certains aspects peut apparaître légitime (éviter que l'exaspération ne dégénère en guerre civile) sauf qu'il intervient opportunément suite à l'incurie manifeste des politiques d'immigration auquelles il sert d'excuse, regroupement familial au premier chef, incurie que les braves gens qui nous l'ont imposé assument comme il le peuvent et plutôt mal.
Mais poursuivons dans la logique du chiffre, si vous voulez bien :
La belle jeunesse parisienne des moins de 24 ans se composerait aujourd'hui de près d'un tiers de musulmans d'après Justin VaÏsse, enseignant chercheur à l' IEP de Paris, normalien, auteur en 2007 d'un intéressant
Intégrer L'islam. La France, ses musulmans : enjeux et réussites, en collaboration avec Jonathan Laurence.
30 % des jeunes de moins de 18 ans dans plusieurs métropoles et villes de France comme à Mulhouse, où j'étais récemment. Et effectivement dans cette métropole alsacienne la "diversité" saute aux yeux, nul besoin pur cela qu'un rapport d'enquête émané d'un spécialiste vienne m'expliquer ce que mes yeux me donnent à observer. Mais sans doute Justin Vaïsse est-il un âne, un de plus, qui vient grossir le nombre de ceux qui ne savent rien mais nous diront tout !
Parmi les jeunes gens issus de l'immigration musulmane, c'est moins d'un tiers qui se réclame sans religion (Sylvain Brouard, Vincent Tiberj,
Rapport au politique des Français issus de l'immigration, CEVIPOF, Sciences PO, juin 2005) La pratique religieuse revendiquée non seulement ne désenfle pas mais semble aller croissant...Et lorsque j'évoquais plus haut des rapports ad hoc, celui-là en est l'archétype qui, systématiquement, offre des chiffres une présentation qui permette de minimiser les problèmes posés par l'islam et de démontrer qu'aucune différence significative ne saurait être relevée entre le comportement religieux des musulmans et celui de leurs homologues chrétiens ; que les valeurs auxquelles adhèrent les musulmans sont les mêmes que celle auxquelles le reste de la population est attaché.
Il suffit cependant de retravailler les chiffres, ce qui ne signifie nullement les travestir, pour faire apparaître d'autres réalités, plus préoccupantes. Ainsi le rapport souligne-t-il en y insistant que 'près d'un tiers de jeunes issus de l'immigration de culture musulmane se disent sans religion'. Les auteurs auraient tout aussi bien pu dire que c'est "à peine moins d'un tiers" qui se disent sans religion ou même retenir que ce sont, par conséquent plus des deux tiers qui se veulent "musulmans", mais précisément ce n'est pas ainsi qu'ils ont choisi, sciemment, de présenter leurs résultats. Il s'agit bien d'une choix délibéré à la discrétion des auteurs, vous en conviendrez.
Le prénom Mohammed, hautement symbolique, d'après l'état civil (rapport INSEE) est le plus fréquemment donné aux nouveaux-nés de sexe mâle en Seine-Saint-Denis depuis 2002 ! et d'après le quotidien
La Provence, à Marseille depuis 2009.
En Seine-Saint-Denis l'islam est la première religion pratiquée, ce qu'elle est en passe de devenir dans d'autres départements tels que les Bouches-du-Rhône.
Vous pourriez nous rappeler aussi cet intéressant bilan dressé par l'INED selon lequel le taux de fécondité de 2,1 enfants par femme est en France le résultat d'une moyenne : 1,3 pour les femmes françaises d'origine européenne, mais 3,5 pour celles qui sont issues de l'immigration récente : un différentiel qui au-delà du solde migratoire n'est pas sans incidence sur l'évolution prévisible du rapport de force telle qu'exposé par ceux que vous vous plaisez à dénoncer.
Vous nous parlez (je reste poli) de Toulouse, Jean-Marc, que je connais fort bien. Mais puis-je vous rappeler que dans d'autres métropoles telles que Grenoble, Lyon, Marseille ou Paris, la situation est très différente de celle que vous décrivez.
Par ailleurs, on ne peut à la fois prétendre se montrer compréhensif envers les bruyantes revendications islamiques (voiles, abattoirs halal -le cas de l'abattoir désormais halal et scandaleusement subventionné avec l'argent de mes impôts de Carpentras est éloquent -, cimetières séparés, demandes de nouvelles mosquées et de lieux de culte, assorties d'une occupation illégale ostentatoire de la voie publique, lamentable autodafé public du Code civil à Limoges) et s'étonner que l'impression produite sur la population soit celle d'une invasion inexorable et agressive !
Pourquoi ces revendications sont-elles exclusivement le fait de musulmans ? Pourquoi, depuis près de trente ans, nous rebat-on les oreilles avec cette religion qui comble l'espace public et médiatique au point qu'il ne se passe pratiquement plus une semaine sans qu'une émission télévisée ou radiophonique n'en innonde nos chaumières ? vous voulez que je vous dise, Jean-Marc, au-delà des bons sentiments et de tous ces rapports de prétendus savants spécialistes, je crois qu'il serait urgent de comprendre que bon nombre de ces Français qui ne sont pas issus de l'immigration la plus récente, soit si l'on prend 3 générations, les trois quarts de nos concitoyens, saturent d'entendre parler d'islam, de devoir faire des concessions, d'être traités de racistes et de xénophobes au nom de l'accueil qui serait du, non à des personnes repsectables en tant que telles, chose normale et légitime, mais à une religion et à ses adeptes les moins tolérants, les plus vindicatifs et rétogrades, et que si cette prise de conscience, plutôt que des pinallages ridicules sur les chiffres, n'intervient pas rapidement, alors, oui, il est probable qu'à un moment où à un autre nous n'ayons à déplorer que la vague frontiste déferlante n'emporte dans son sillage l'ensemble de nos institutions représentatives. Il sera alors trop tard pour réaliser de quels bouleversements psycholgiques était grosse l'immigration récente et massive d'une population dont les référents culturels sont différents des nôtres et revendiqués comme tels. Cf; déclaration du Caire, à lire et relire avec des yeux ouverts et un esprit délié de préférence.
J'ai des grands-parents, cher Jean-Marc, qui sont nés dans les quartiers nord de Marseille, issus de l'immigration italienne, polonaise et kabyle. Ils ont grandi dans un appartemet qu'ils occupent toujours depuis les années 1930. Hé bien figurez-vous qu'ils ne supportent plus, eux qui ont connu Marseille telle que la décrit Pagnol, eux qui, de milieux ouvrier, étaient des gens de gauche par conviction, de n'entendre désormais dans le groupe qu'ils habitent parler qu'arabe ou quasiment, de même que sur la ligne 89 que ma grand-mère fréquentait chaque semaine. Seraient-ils devenus racistes ? A Marseille près de la gare de Noailles en centre ville, des ruelles étaient jusqu'à une date récente - je dis "étaient" car je n'y suis pas descendu depuis plus d'un an et ne souhaite pas broder sur des fantasmes - accaparées pour la prière du vendredi chaque semaine, les passants étant alors, sans jeu de mots, priés d'emprunter les rues adjacentes.
Le Tribunal administratif vient, à Marseille, de bloquer le projet de construction de la grande mosquée suite à plainte déposée par les Riverains. Renseignez-vous, voyez pour quels effectifs de fidèles est prévu l'édifice et demandez-vous si à la place des habitants de ce vieux quartier vous n'auriez pas un peu le sentiment, vous aussi, que c'est une invasion qui se dessine.
Je crois qu'il est salutaire de cesser de futiles querelles d'experts pour entendre enfin ce que nous disent nos concitoyens.