Qui voyez-vous comme Premier Ministre de cohabitation ?

C'est évidemment une hypothèse qui déplairait à tous les partis politiques, et c'est pourquoi elle est si attrayante. Les possibles vainqueurs de la présidentielle n'y ont pas songé, c'est normal, l'irréalisme est à la fois leur fonds de commerce et leur nature profonde. Pourtant cette hypothèse n'est absolument pas farfelue. Nicolas Sarkozy paraît trop impopulaire pour gagner, la messe semble dite. La droite reste majoritaire dans l'opinion, disent les augures. Les législatives de juin risquent de profiler un avenir terrifiant, où le grand parti feignasso-remplaciste détiendrait absolument tous les pouvoirs ( sauf chez toi, heureuse Alsace ! " Quel beau jardin ! " disait déjà Louis XIV.)
Les Français ne se déjugeraient pas entre avril et juin, ils obéiraient à ces deux logiques : une certaine prédominance de la droite dans l'opinion et la peur du totalitarisme mou d'un parti qui depuis longtemps fait peser sur ce pays une implacable terreur idéologique. Le bredouillement de Sarkozy qui au lieu de lire le texte de Guaino " l'immigration est un problème pour ce pays", a dit :" L'immigration est une chance, mais elle peut aussi être un problème" en dit long. La terreur de paraître ne serait-ce que l'ombre d'un lointain cousin de la tante d'une concierge qui serait raciste paralyse dans ce pays jusqu'au cerveau d'un Président de la République de droite.
Alors, au lieu de se disputer déjà les ministères, les socialistes feraient bien de réfléchir à cette intéressante question : qui fera un Premier Ministre hollando-compatible ? Je parie pour Borloo, non par sympathie, mais parce qu'il permet toutes les ambiguïtés.

La question est : Borloo aurait-il une vrai majorité derrière lui ?

Difficile d'avancer des noms à l'heure qu'il est. Une approche curieuse de Christophe Barbier :
L'Express

Ressusciter le Parti communiste, faut le dire vite !

Hollande est d'une telle nullité qu'il perdra. Il est étonnant de constater à quel point il fait honte même aux sympathisants socialistes, qui ne se cachent pas de le reconnaître en privé. Toutefois si l'Assemblée nationale passe à gauche, Sarkozy sera acculé à la démission. Ce sera alors à Fillon de jouer sa carte.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Rien ne pourrait être plus rassurant qu'une défaite de Hollande; mais la possibilité que le gnome Sarkozy puisse être réinstallé sur le trône présidentiel après ses cinq années d'impéritie totale est absolument désespérante. La vitesse à laquelle il a retourné la situation en sa faveur me sidère : deux gros mensonges, tels que nul ne peut encore feindre d' ignorer qu'il en est capable (après cinq ans, donc), un mea culpa larmoyant, quelques promesses de faire le contraire de ce qu'il a fait tout au long de son mandat, et voici les veaux de France qui retournent gaiement se faire égorger avec étourdissement dans les abattoirs démocratiques. J'avoue qu'à mes yeux, cette réhabilitation tient du mystère.

Citation
Agrippa
Toutefois si l'Assemblée nationale passe à gauche, Sarkozy sera acculé à la démission.

Et pourquoi donc ? Je pense qu'il y verrait au contraire (tout comme Mitterrand en son temps) l'occasion d'un beau combat politique.

Il est extrêmement peu probable que l'électorat se déjuge en si peu de temps. Il a toujours amplifié aux législatives qui ont suivi une élection présidentielle la victoire à cette dernière. Mais une réélection de Sarkozy paraît encore une hypothèse un peu fantaisiste.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

La réélection de Sarkozy ne me paraît nullement une option fantaisiste. Elle n'est pas encore probable, mais elle s'en rapproche.

En fait, cher Marcel, il n'y aurait pas au niveau individuel de déjugement des électeurs si le 6 mai nous amène un président de gauche et le 17 juin une assemblée de droite. La masse du corps électoral resterait fidèle à elle-même. Il y aurait simplement des anti-sarkozystes de droite ( vous en avez un exemple dans cette discussion elle-même ) qui voteraient Bayrou ou même Hollande au premier tour des présidentielles et qui reviendraient tout naturellement à leur député UMP aux législatives. La victoire de la droite dépendra en fait du nombre des triangulaires où le FN sera présent au second tour des législatives, et dans les cas où il sera absent, du bon report de voix marinistes sur l'UMP.
En ce cas, il y aura une mise à l'écart marquée de N. Sarkozy par l'UMP, et aucun candidat ne voudra le voir dans ses meetings. On l'invitera à aller prendre des vacances aux Iles Touamoutou en compagnie de ses chères Italiennes Carla et Giulia. Injuste ? Non . Car premièrement ""vae victis !" , deuxièmement selon De Gaulle, l'ingratitude est une grande qualité d'homme d'Etat, et pouquoi ne serait-elle pas une qualité d'électeur avisé ?