Le site du parti de l'In-nocence

Mme Kaprièlian et les Nauséabonds (extrait du “journal”)

Envoyé par Renaud Camus 
Vendredi 4 mai, minuit et demi. En tout cas on ne pourra pas reprocher à Mme Nelly Kaprièlian de manquer de suite dans les idées. Elle est aussi obsédée que Sylvain Bourmeau, ma parole — c'est d’ailleurs la même équipe, aux Inrocks :

« Les éditions P.O.L et Fayard ont décidé de ne plus publier Renaud Camus après le soutien de celui-ci à Marine Le Pen (Le Monde, 19 avril). D’aucuns pleurnicheront encore sur une liberté d’expression qui s’amenuise… Or il faudrait rappeler que la liberté d’expression ne concerne pas seulement les auteurs, mais les éditeurs aussi : un éditeur a le droit de s’exprimer contre l’un de ses auteurs, de ne plus désirer publier un facho.

« Plus intéressant dans ce “coming out” idéologique de Camus, déjà pressenti il y a douze ans à travers les passages antisémites de son Journal, c’est qu’il n’aurait jamais osé le faire à ce moment-là. A l’époque, il avait nié, et nombre d’écrivains de le défendre. Je me demande quelle tête ceux-là font aujourd’hui. D’ailleurs, on ne les entend pas. Propension française à une frivolité lâche, pour mieux s’éviter l’affrontement, voire de se “fâcher” (quelle horreur) avec ses “amis” ? »

L'article qui commence ainsi est intitulé “Après les scores du FN, les écrivains nauséabonds s’affichent sans complexe”. La logique ici à l’œuvre est assez complexe, tout à fait escherienne : nous autres nauséabonds, si nous osons nous afficher, c’est à cause du succès électoral de Marine Le Pen ; mais ma façon particulière de m’afficher, mon coming out, a consisté, avant l’élection, suppose-t-on, a appeler à voter pour cette candidate. Sans doute ne peut-on demander trop de rigueur dans ses enchaînements à une personne, critique littéraire, officiellement, qui écrit sans frémir, à propos d'un autre nauséabond :

« Quant à Richard Millet, dont nous fûmes peu nombreux à nous ériger (sic) contre le racisme de ses livres, il… »

Apparemment, c’est toute la rédaction des Inrocks qui a un problème avec la logique — un problème si complexe, tellement intriqué, qu’il la ramène, après de longs détours, à des prémisses parfaitement claires et sensées. Ainsi illustre-t-elle l’article, par une sorte de réflexe conditionné, et puisqu’il y est question de représentants consacrés de la Bête immonde, par une pile de livres prêts pour l’auto-da-fé nazi. Mais je me demande si je suis le seul, rapprochant de cette image ce texte appelant à plus de rigueur contre des écrivains, à y avoir vu d’abord une apologie des bûchers de livres, très littérale : une illustration tout à fait “premier degré”, en somme.
L'article avec la photo :


[www.lesinrocks.com]

Et les commentaires argumentés qui mettent du baume au coeur.

[www.lesinrocks.com]

Le style de Mme Kapriélan est à la hauteur de sa pensée.
Voici quelques extraits d’une conversation menée hier avec un camarade étudiant à l’Institut d’Études Politiques de Lille et dont j’ai retranché des morceaux pour présenter ici un ensemble cohérent.

On notera qu’à certaines…répliques, on peut appliquer le qualificatif de bathmologiques, tant il est vrai qu’il est assez amusant de pousser dans leurs derniers retranchements ses opposants.

- Tes trolls sont de moins en moins drôles et je crains que tu ne sois pas toi même de moins en moins dans le second degré ou le simple goût de la provocation.
- Cher XXXX, je ne vois pas de quels « trolls » tu veux parler. Je fais de la propagande pour un parti politique ; c'est tout.
- Tes communiqués nauséabonds.
- Oui oui.
- Ton groupuscule radical, hors d'âge et réactionnaire n'a de parti que la prétention.
- « Parti », c'est un statut juridique.
- Tu t'enfermes dans une logique malsaine.
- Je ne m'enferme nulle part.
- Ton intérêt pour ce « parti » était, je crois me souvenir, d'abord un goût pour la provocation. Les discours de haine et de rejet que tu distilles via ces communiqués finissent par être pesants.
- Je ne hais personne, mon cher. Tu cherches à te convaincre de ma méchanceté politique en vain.
- Ce n'est pas de la méchanceté. Simplement une dynamique malsaine, c'est différent. Honnêtement, Maurras ou Barrès n'ont pas écrit pire. C'est la même dynamique du rejet. Avec des conceptions ethniques, racialistes, du monde et de la société.
- Je n'en crois rien.
- Très mauvais, très malsain. Tu t'enfermes dans une forme de mono-pensée.
- Pas du tout ! Il y a quelques jours, j'ai passé quatre heures à discuter avec XXXX et son père, tous deux ardents thuriféraires du Front de Gauche.
- Politiquement je ne pense pas que ce soit une bonne idée mais même humainement et psychiquement je pense que c'est une mauvaise dynamique, ce rejet de ce que tu appelles la bien-pensance t'inscrit dans un rejet plus global.
- Nous avons débattu (dans la mesure où le mot à un sens) et j'ai considéré leurs idées.
- Je ne te parle pas forcément d'opinions politiques ici ; c'est ta conception de la société que je trouve assez inquiétante.
- Quelle est-elle, selon toi ? Tes craintes m'étonnent. Du moins me laissent-elles dubitatif. Éclaire-moi !
- Ton cynisme et ton pessimisme de base se sont couplés à une forme de dialectique réactionnaire et d'une vision binaire entre le « eux » et le « nous. » Je n'ai pas la prétention de t'apporter des lumières universelles mais je te donne ici mon sentiment.
- Et je t'en remercie.
- Dialectique basée de plus sur une conception curieuse de ce « eux », ta vision ethnique de la nation est dangereuse et le discours de peur et de haine latente de ton parti est malsain.
- Cette catégorie de « haine » est assez agaçante...
- Cette crainte du « remplacement » d'un peuple... Allons !
- Ah, ça, oui, je valide totalement ! Mais c'est bien plus subtil que tu crois !
- Je suis désolé mais ton discours prône un rejet sur des bases ethniques. L'ethnie française remplacée à terme par des hordes étrangères, on connait et on sait où mène ces visions basées sur une soi-disant pureté d'un peuple.
- Rah, je t'expliquerai un jour, va !
- Le métissage n'est pas un remplacement. Et il n'est pas de peuple pur. Je lis tes communiqués, je pense avoir saisi l'idée : « changement de peuple » égale « inculture ». Par définition un peuple est mouvant. Il n'est pas de peuple immobile. Ce refus du changement c'est du pur Maurras.
- Moi, j'aime bien Maurras.
- Je te prends presque au sérieux maintenant.
- Non mais, franchement, je suis touché de voir que tu te soucies de ma pauvre personne. Et j'aurai grand plaisir à reparler de tout ça avec toi prochainement.
- Ce serait avec plaisir, en toute honnêteté.

(Il ne m'a pas semblé nécessaire d'ajouter de didascalies, tant il est évident qui dit quoi...)
Ah oui, j'ai oublié de préciser que cette conversation était virtuelle, qu'elle s'est déroulée sur le Grand Réseau, le Trombinoscope, le Carnet de Visages, enfin, sur Facebook.
Les livres de Denis Tillinac sont accueillis avec force éloges par une presse qui préfère ne pas voir à quel point ils suintent le “Français de souche”.
Paradoxalement, cette France-là est moisie et, dans le même temps, elle suinte.
En lisant ce dialogue, on se rend compte d'une chose effrayante : l'interlocuteur qui juge du haut de sa chaire morale parle avec la même assurance fébrile et le même automatisme fou qu'un homme victime d'un long conditionnement, tel qu'en subirent des millions de personnes sous les régimes totalitaires du siècle dernier, et cela dès l'enfance. Nous assistons bel et bien à une révolution (a-)culturelle.
Et voici la suite (après le dîner) :

- Tiens, tu écouteras ceci [ici, j’envoyai un lien] avec attention avant de revenir à la charge avec les « logiques de haine », les « dynamiques de rejet de l'autre » et toutes les catégories à la con.
- Je me suis déjà fait mon opinion sur tes auteurs fétiches, j'entends bien ce qu'ils disent ou écrivent, je sais aussi lire entre les lignes et j'ai décidé de rejeter toute banalisation ou normalisation de tels discours. Surtout vu le contexte. Tu tournes en rond avec tes maîtres à penser allumés et conspirationnistes paranoïaques.
- Tu n'as pas écouté avec assez d'attention, visiblement.
- Je n'ai pas écouté. Écoute JM, peut-être te sens tu attaqué à l'instant, moi c'est quand je les lis ou les écoute que je me sens assailli. Décadence de la civilisation, système au mains d'élites médiatiques, complot généralisé, menace intérieure, le non-national comme ennemi numéro 1, l'islam menaçant nos « racines. »
- Wow...
- Je reconnais à Renaud Camus l'absence de théorie antisémite pour ce que j'en ai lu.
- Ouf !
- Mais à part ça, je leur reconnais en commun cette angoisse, cette peur maladive de « l'autre », de ce qui « n'est pas d'ici » et qui menace nos racines de l'intérieur.
- Donc, pour toi, il n'y a ni décadence, ni système d'élites, ni menace intérieure, ni islam ? [Notez la pirouette que j’effectue en passant de islam menaçant à islam tout court.] Et l'amour maladif de l'autre, l'as-tu envisagé ?
- La décadence qu'on peut voir n'est en aucun cas le fait d'une dissolution de notre culture dans une islamisation latente.
- À la limite un simple abrutissement télévisuel.
- « Simple... »
- Système d'élite il peut y avoir mais il n'a pas de bases ethniques ni de but unique et suprême.
- L'auto-satisfaction ? La reproduction ? (Nous avons tous les deux lu Bourdieu…)
- La vraie menace à mon avis c'est le monde de la finance (et ce n'est pas les juifs).
- Et sur quoi s'appuie la finance ?
- Islam il y a, il ne rime pas avec intégrisme systématique. Et la finance s'appuie sur un système économique à réformer.
- La finance s'appuie sur la bêtise de l'individu déculturé et des peuples ramenés au plus petit dénominateur commun de leur identité, massacrée par le Marché. (En sus de ce que tu as dit.)
- Je ne prône pas l'amour inconditionnel mais je combats la peur systématique de l'autre et de la différence. Là-dessus on peut se retrouver, sur ce constat en effet je pense qu'il y a des dynamiques concomitantes.
- Mais c'est quoi, l'Autre ? Où le vois-tu ? Comment le définis-tu ?
- C'est ceux que tes amis pointent du doigt comme issus d'ethnies différentes. De cultures « inférieures. »
- D'où sors-tu cet adjectif ?
- Ceux qui sont supposés à terme nous « remplacer. »
- Où l'as-tu vu ?
- Des cultures qui participeraient à la décadence de la nôtre soi-disant (si tu lis entre les lignes = cultures inférieures, on connait la chanson).
- Si une culture altère la nôtre, qu'elle soit brillante ou inférieure, la nôtre est altérée. Constater l'altération n'amène pas à conclure sur la valeur desdites cultures.
- Ne fais pas l'idiot.
- Heu...
- Tu sais très bien ce qu'il faut comprendre ici, tu joues avec la sémantique.
- Quelles sont ces « autres cultures » ; que t’ont-elles apporté ? Peux-tu les définir, les nommer, en parler ?
- Honnêtement, je n'ai pas envie de tourner en rond, tu sais très bien ce qu'il faut comprendre des phrases lissées et pesées de ton mentor, tu joues avec les mots, la syntaxe et quelques pirouettes littéraires et syntaxiques. Tu veux donner un vernis de respectabilité à des théories ineptes et intellectualiser des constats dignes du premier beauf venu.
- Non, XXXX. Tu te trompes.
- L'art africain a influencé le cubisme qui lui-même marque un tournant dans l'art contemporain européen moderne, par exemple. Ou bien, la cuisine orientale fait désormais partie des mets le plus appréciés des Français, ça peut paraitre idiot, c'est aussi ça une culture.
- Ah oui, parlons-en ! Le kebab comme apport à la gastronomie française...
- Parlons du tajine, je te prie. Parlons du méchoui. Parlons du couscous. Et j'en passe…
- Le plat préféré des salauds de Français racistes !
- Si tu veux…
- Honnêtement ça me fait plus mal qu'autre chose de te voir obsédé par ces trucs, à 18 ans à peine, aigri, replié sur des fantasmes, crispé sur des angoisses nationalistes et réactionnaires... Si je parle de ça avec toi ce n'est pas par curiosité pour ces thèses, je pense en avoir fait le tour, j'ai aussi lu du Barrès, du Maurras, du Chamberlain, je connais.
- Aigri et replié, moi ?
- Oui je le pense. Enfin c'est l'impression que ça donne. Et le parti pour lequel tu milites est à mon avis significatif.
- Mouais... Admettons.
- Tu fais ce que tu veux, je te dis juste que je ne trouve pas ça très sain... C'est tout à fait louable de ne pas vouloir subir un système et de se vouloir citoyen alerté et actif.
- Sain, pur...Vocabulaire dangereux, ça...
- Sain et pur, ça n'a rien à voir. Arrête de contourner sémantiquement les questions de fond.
- Donc, sain, on peut et pur, on ne peut pas ? Que veux-tu, je suis un vilain sophiste...
- J'aimerais y voir du second degré. Mais ça vire à l’obsession je trouve.
- Mais enfin, regarde les dernières publications sur mon Mur [le Mur de Facebook]... Il n'y a rien de ce que tu me dis. Deux petits communiqués du P.I.
- Mais quels communiqués ! Oui, il y aussi de la (bonne) musique etc. De la culture, des œuvres etc. Mais dès que ça touche au politique, à l'idéologie ...
- Après je ne te dis pas qu'il faut penser d'une seule façon, qu'il n'y a qu'une vérité.
- Mais il y a des vérités qui sont plus vraies que d'autres...
- Non, mais il est des "vérités" qui mènent sur des chemins glissants.
- Mon cher, m'en allant dormir, je te souhaite la bonne nuit.
- Fort bien, je te souhaite une bonne nuit alors.
Personne pour mettre un lien vers ce fil-ci sous l'article de Kapriélan ? J'ai essayé de le faire, mais cela ne fonctionne pas.
- Politiquement je ne pense pas que ce soit une bonne idée mais même humainement et psychiquement je pense que c'est une mauvaise dynamique, ce rejet de ce que tu appelles la bien-pensance t'inscrit dans un rejet plus global.

Leroy, vous êtes fichu. Vous êtes un enfant perdu pour le régime. Autant vous le dire en termes clairs: vous êtes bon pour le camp de rééducation.

Je suis sûr, que la phrase mise en exergue ici a été prononcée, dans le même contexte d'une conversation entre deux jeunes, par un étudiant s'adressant à un autre édudiant, à Budapest en 1955, à Prague en 1967, à Moscou en 1979. Ce "psychiquement" dit à peu près tout de la manière qu'il convient de voir ce qui nous arrive aujourd'hui en France.
Arrêtez, Monsieur Marche, vous êtes psychiquement dans une mauvaise dynamique.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Cocasse, finalement, une paramécie. On dirait presque une caricature (un peu en forme de poire, quoi).
05 mai 2012, 11:07   Nauséabonds, en avant !
Entre Miro et le Kandinsky de la fin, en somme — je ne voyais pas du tout Mme de Kaprièlian comme cela.
Cher Bourjon, merci de vos indications, mais mon problème est que m'étant créé un compte sur le site des Inrockuptibles pour ce faire, je n'arrive même pas à poster même un message. Quelque chose coince.
Le physicien (et philosophe néo-platonicien) Roger Penrose s'est servi de la paramécie pour illustrer ses thèses, en relevant que cet être dépourvu de système nerveux central, d'appareil de cognition ou même de perception à distance (elle n'a que des cils, qui fonctionnent un peu comme les moustaches du chat), n'en montre pas moins des stratégies d'évitement des obstacles, de sortie de labyrinthe, etc. Qui, ou quoi, gouverne la paramécie ?

Lire I C I à la page 357 accessible par la fonction feuilletage de Google

cf: Penrose sur wiki
(pas d'problem. On va la présenter à DSK, ça devrait le faire)
05 mai 2012, 12:46   Dur dur
« Quant à Richard Millet, dont nous fûmes peu nombreux à nous ériger contre le racisme de ses livres,… »

Chers amis, comment reformuleriez-vous ce morceau de phrase en bon français ?
Utilisateur anonyme
05 mai 2012, 12:48   Re : Dur dur
En bon français ?

Nous avons beaucoup aimé les livres de Richard Millet.
05 mai 2012, 12:52   Re : Dur dur
Je propose : Quant aux livres de Richard Millet, dont nous fûmes peu nombreux à nous ériger contre leur racisme (si l'on veut absolument conserver la structure initiale de la phrase).
Et que faites-vous, cher Leroy, du début : « Quant à Richard Millet, ... » ? Il faut inclure le morceau traduit dans la phrase. Une incise entre crochets, peut-être ?

[Ah oui mais si vous changez vos messages entretemps...]

Cher Lequeux, quelque chose ne va pas, dans votre phrase, mais étant nul en grammaire je n'arrive pas à me l'expliquer.
A mon avis la construction d'Olivier est correcte, j'aurais, pour ma part, remplacé ériger par dresser.
Le problème tient au fait, de mon point de vue, que le sujet de la principale est les livres et que la relative se rapporte à M. Millet alors qu'elle traite en fait des livres.


Pour garder la structure, qui me semble cependant lourde, je proposerais :


Quant aux livres de Richard Millet, contre le racisme desquels nous fûmes peu nombreux à nous ériger ...
La phrase de Jean-Marc est peut-être plus correcte, mais il vaut mieux changer toute la structure à ce niveau-là.
La phrase que vous proposez est grammaticalement la bonne Jean-Marc.

Autre tournure possible, peut-être un peu moins lourde et qui rétablit R.M. en sujet sans se débarrasser de ses livres (remplacement de "ériger" par "élever" pour alléger la sauce) :

Quant à R.M., contre le racisme duquel nous fûmes peu nombreux à nous élever à la lecture de ses livres...
Peu nombreux, vraiment ? Je pensais que les pamphlets de Richard Millet faisaient plus ou moins consensus... Il serait donc courageux de dire que "Fatigue du sens" est "nauséabond", selon cette critique ?
Autre exemple de pataquès, sous la plume de l'économiste Nicolas Baverez, qui pense mieux qu'il n'écrit, dans le Figaro.fr de ce jour:

Avec la maîtrise de ses comptes publics, notre pays a perdu sa souveraineté face aux marchés financiers comme à l'Allemagne, qui assume désormais seule - et non sans erreurs - le leadership de la zone euro et de l'Europe continentale.

Comment peut-on disserter gravement sur l'avenir du pays en se satisfaisant de pareille salade ? Pour se rendre à ce point incompréhensible et saboter sa propre pensée dans l'inexpression, il y faut un parti pris; il faut le faire exprès. Je n'ai point d'autre explication.

I C I
Quant à R.M., contre le racisme duquel nous fûmes peu nombreux à nous élever à la lecture de ses livres...

Aaaahhh...
Mais non, mais non, je suis désolé, ça ne va pas du tout : vous introduisez le fait, absent dans la phrase de la femme Kaprièlian (pour parler comme J.-M.), que les livres auraient été lus !
Une machine de Türing à produire des articles-antiracistes, cela semble tout à fait concevable.
Dans ce cas, sera-t-il possible de distinguer la prose de Mme Kaprièlan et celle de la Machine ?
Vous avez raison Francmoineau, l'idiotès kaprièliannien est irréductible.
Il y a une belle répartie dans votre dialogue, Jean-Michel Leroy : Et l'amour maladif de l'autre, l'as-tu envisagé ?
Quant à Richard Millet, dont les livres et leur racisme ne trouvèrent parmi nous que de bien rares censeurs en érection...
« Que les Finkielkraut, Lévy, Zemmour et autres éditorialistes ou intellectuels défendent leurs idées et participent au débat démocratique, c’est légitime. Il arrive que parfois leurs constats ou analyses rejoignent ceux de certains courants de gauche, que des parcelles de leur discours (la crise de la transmission, la question de l’autorité, la critique de l’angélisme et du manichéisme…) puissent faire l’objet d’un débat. Mais qu’ils prétendent exprimer des idées minoritaires, transgressives, voire quasi interdites par une opinion de gauche dominatrice, c’est une escroquerie.

Les idées de gauche demeurent minoritaires alors que nos prétendus insoumis sont omniprésents dans les médias importants (la plupart contrôlés par le président ou par ses amis industriels) et y expriment des idées présentées comme iconoclastes alors qu’elles coïncident avec la pensée actuellement au pouvoir dans notre République monarchisante. Si tant est qu’un tel concept schématique et fourre-tout existe, la “pensée unique” n’est pas là où on le croit.
»

Article des Inrockuptibles, au titre de splendide, de Serge Kaganski.
Quant à Richard Millet, dont les livres et leur racisme ne trouvèrent parmi nous que de bien rares censeurs en érection...

Panne de censeurs...
Tiens, Mame Kaprièlan admet tout à coup un "nous". Je croyais que la discrimination Eux/Nous était fascisante.
Après "race", ne serait-il pas des plus urgents d'interdire les mots "civilisation" et "nous" ?
Non, on ne peut pas dire "la femme Kapriélan", car Kapriélan est son nom d'usage.

Pour comprendre le sens de "la femme Brochen", on effectuera une recherche Google, pour voir qui, exactement, est le citoyen Brochen et quelles sont ses activités.

Je ne me permettrais jamais d'insulter des gens sur la couleur de leur peau ou sur leurs tares physiques, en revanche je pense qu'il ne faut avoir aucune retenue quant à leurs tares morales, surtout s'ils sont placés en position de responsabilité.

Critiquer l'accent de Mme Joly en tant que personne est indigne. Le critiquer parce qu'elle prétend changer les moeurs et usages des Français en voulant modifier le sens de notre fête nationale, c'est normal.

Critiquer untel ou untel sur ses divorces ou autres mésaventures, c'est inadmissible car c'est le sort de chacun ; clouer au pilori Queutard le Magnifique et ses deux mille putes, c'est normal, car s'il est aussi magnifique, c'est par abus de pouvoir, et en plus il nous fait la morale.
Queutard le Magnifique

On pourrait peut-être renoncer aux trouvailles poétiques et retrouver le style parapluie avalé qui fait le charme de ce forum...
Ha bon ? vous pensez donc que le style "parapluie avalé" convient pour ce genre de personnage ?

Ils ne vous rateront pas, vous et votre parapluie.

Ces moyens-là ne sont pas déloyaux, ils traduisent une réalité. Comment voulez-vous dire cela autrement quand vous avez affaire à des pervers sexuels protégés par leurs amis ?

Comment garder ce style parapluie avalé quand ces gens ne sont pas dans la rubrique "politique" mais dans celle des faits divers ?

Ma façon de faire, une fois de plus, ne plait pas, je vois.

Je suis resté des années, me faisant souvent prendre à partie et prenant aussi à partie, d'ailleurs. Je n'ai jamais envisagé de partir.

Maintenant, nous sommes au pied du mur et si l'opposition à ces gens-là revient à prendre des pincettes avec des gants, je me demanderai s'il n'y a pas deux poids et deux mesures et si, finalement, on ne préférait pas s'opposer à Monsieur Sarkozy. Dans ce cas, je partirai, et vous n'aurez même pas à me le demander. J'entre donc dans une phase d'observation de votre style, puisque c'est l'homme même.
Dernier mot, Chatterton et autres :

Ces gens-là, croyez-moi, vont vous flanquer, nous flanquer sous peu au tribunal, pour nos idées, car nos idées à eux sont insupportables.

Il faut nous faire taire, et si possible nous ré-éduquer. C'est dans leur ADN, c'est dans leurs gênes.

La seule façon d'en sortir est d'exposer aux Français, dans des termes compréhensibles, les turpitudes de ceux qui disent la Morale et font autrement.

Il est évident que je ne me serais jamais permis ce genre de chose contre des Mendès.
Même Alain Finkielkraut a qualifié DSK de queutard.

Queutard le Magnifique, c'est tout à fait cela, ce n'est pas insulter mais dire la vérité de manière plaisante et fleurie.

Au fait, dans le gouvernement Hollande, il devrait y avoir une bonne moitié de "matériel" (comme on dit au FMI).
L'in-nocence n'a pas vocation à être rééduquée, mais bien plutôt à relever le niveau, envers et contre tout. Je suis d'accord avec Chatterton.
Publié le 06 mai 2012 à 9:00 dans Politique Société
Mots-clés : Marine Le Pen, Nelly Kaprielian, Renaud Camus


« Le dernier film de Djamel sent le Beur ». On imagine l’émotion et même l’incendie que susciterait une telle phrase publié par un média honorablement connu. Les outrés succèderaient aux indignés sur les ondes et les écrans, nos grandes consciences rivaliseraient dans l’écœurement et l’analogie historique par voie de tribunes et d’éditoriaux. Et l’affaire se finirait devant les tribunaux qui condamneraient sans hésiter, et à juste raison, l’auteur et la publication pour incitation à la haine raciale. Mais voilà, cela se passe aux Inrocks, hebdomadaire bénéficiant d’un brevet éternel de légitimité morale ¬– qui lui confère le droit de dire qui est fréquentable et qui ne l’est pas, ou plutôt dans le nouveau langage, qui sent bon et qui pue.

En conséquence, nul ne s’émeut de lire la phrase suivante, sous la plume de Nelly Kaprielian : « Les livres de Denis Tillinac sont accueillis avec force éloges par une presse qui préfère ne pas voir à quel point ils suintent le “Français de souche”. » C’est ainsi : il est louable de repérer le « Français de souche » à son suintement, mais il serait abominable de reconnaître un Français issu de l’immigration récente à son odeur. Dans un cas, c’est de la salubrité publique, dans l’autre du racisme. Je me demande comment statuerait la Justice s’il prenait à l’ami Tillinac la fantaisie de porter plainte – je crains qu’on ne puisse pas attendre grand-chose du MRAP et de SOS Racisme sur ce coup-là.

Au cours de cette campagne, on a assisté au triomphe de la gauche olfactive, dont Nelly Kaprielian apparaît comme l’une des voix les plus prometteuses dans ce billet sobrement intitulé : « Après les scores du FN, les écrivains nauséabonds s’affichent sans complexes ». On suppose, bien qu’elle ne le précise pas, que cette estimable inrockuptible lutte contre l’intolérance et la haine, pour la fraternité humaine. Quand on est investie d’une telle mission, on ne fait pas dans la dentelle : ce ne sont même plus les œuvres qui puent mais leurs auteurs, naturellement exclus de la fraternité humaine. L’ « écrivain facho », comme dit la justicière, est nauséabond.

Le crime de Renaud Camus est d’avoir annoncé, dans un texte argumenté et précis, que faute de pouvoir se présenter à l’élection présidentielle, il soutenait la candidature de Marine Le Pen – je reviendrai dans le prochain Causeur Magazine sur les déboires que lui vaut cet outing, ainsi que sur mon désaccord, tant avec les termes dans lesquels Camus décrit les conséquences des flux migratoires, qu’avec son analyse du Front national, exposée dans Le Monde, où il était en compagnie de huit autres intellectuels invités à soutenir les raisons de leur choix – l’intello cheminadiste été relégué sur le site. Du point de vue conceptuel et littéraire, la comparaison entre le texte de Camus et l’indigent verbiage d’Yves Simon, « romancier, auteur, compositeur », à la gloire de François Hollande, était pour le moins cruelle. J’admets volontiers que la tenue littéraire et la clarté du propos ne puissent être les premiers arguments de vote ; je comprends par ailleurs qu’elles ne soient pas des critères essentiels pour une critique littéraire.

La consœur exulte, elle l’avait bien dit. Elle recense mentalement les amis et lecteurs de Camus qui n’ont pas annoncé avec des accents héroïques qu’ils rompaient avec lui. C’est cela qui fait peur, l’ivresse de bonne conscience, la certitude d’œuvrer à la rédemption, la furie épuratrice de quelques journalistes et publicistes éminents qui traquent dans tous les cerveaux les traces de lepénisation et s’enorgueillissent de réclamer fièrement des sanctions, des mises au rancart, des bannissements. Durant l’entre-deux tours, le score de Marine Le Pen leur a servi de prétexte pour ressortir un de leurs joujoux idéologique et sémantique préféré, le « cordon sanitaire » dont on rappellera qu’il est doublement bénéficiaire : moralement, il permet d’exclure ceux dont la vue vous chatouille les narines, et politiquement, de désactiver une partie des voix adverses. Comme au bon vieux temps, ils se sont mis à dresser des listes de tous ceux qui refusaient de participer à l’isolement des récalcitrants: ceux qui parlent du FN et de sa patronne mais pas comme il faut en parler, ceux qui ne disent rient, ceux qui n’en pensent pas moins. Ils ont ratissé large – les malheureux trublions de la « gauche populaire » en gestation en ont pris pour leur grade. Ils ont reniflé, humé, flairé et leur délicat odorat a été fort incommodé : jamais on n’a autant entendu parler d’idées nauséabondes et de mauvaises odeurs.

Il faut rappeler ici que ce qui chatouille si désagréablement ces cohortes de narines habituées à ne humer que des idées élevées, c’est qu’on ne partage pas leurs points de vue – en l’occurrence, qu’on ne croie pas que Marine Le Pen est une fasciste encore plus dangereuse que son père. Dans le langage réduit qui semble être le leur, cela veut dire qu’on s’est rallié ou qu’on travaille secrètement pour elle. Soit on lit la partition autorisée, soit on est un salaud. Au risque de me répéter, il y aurait sur la question matière à échange d’arguments. Mais non, vous avez deux choix : tapez 1, tapez 2.

Je dois être totalement cinglée pour m’obstiner à discuter les points de vue qui sont aux antipodes des miens. Tombant sur un appel signé par des « Français d’origine étrangère », je lis cette phrase : « Nous sommes des immigrés, des enfants et des petits-enfants d’immigrés, et nous sommes chez nous. Nous n’avons ni l’intention de nous “intégrer” ni celle de nous “assimiler” à un pays qui est déjà le nôtre. » Elle a le mérite de définir l’enjeu de la querelle. Il s’agit de l’identité et de la part qu’y a l’héritage – considérable pour Renaud Camus, inexistante pour les signataires. Mais comment parvenir à un consensus si on refuse la controverse, point par point, pied à pied ? Comment répondre aux inquiétudes, par ailleurs légitimes, exprimées par ces enfants d’immigrés si on ne parle pas à ceux qui ceci ou cela ?

Je dois avoir le nez bouché. Cette phrase (qui rejoint l’idée de Houellebecq d’un pays-hôtel) me fait bondir, me donne envie de polémiquer, je ne sens aucune odeur. Pas plus que quand Camus appelle à voter Marine Le Pen (j’ai seulement pensé qu’il allait avoir la meute aux basques). Cela doit être que le désaccord n’a pas d’odeur. En attendant, j’espère que les experts en mauvaises odeurs ne vont pas se mettre en tête de purifier l’atmosphère.
Comment garder ce style parapluie avalé quand ces gens ne sont pas dans la rubrique "politique" mais dans celle des faits divers ?

Il faut garder ce style d’autant plus que ces gens sont dans la rubrique des faits divers. Si nous affectons nous-mêmes des manières crapuleuses, nous nous contaminons. Je n’ai rien de commun avec M. Strauss-Kahn et avec ses amis, rien de rien, ni les idées politiques, ni les mœurs, ni la langue.
Cher Jean-Michel Leroy, il est amusant que votre inspecteur gadget de la pensée unique vous reproche d'être aveuglé par l'idéologie. L'inspecteur gadget, l'original, lui, au moins, ne prétend pas que son chien à la rage.

La modernité est pleine d'idées chrétiennes devenues folles. On pourrait élargir encore le constat et juger la modernité pleine d'une transcendance devenue folle. Le XXè siècle n'a pas retenu la leçon inaugurale de la phénoménologie, "faire en sorte que chaque phénomène parle de lui-même, de telle manière que se donne à nous son Idée (De Monticelli)."

L'autre jour, la télévision diffusait un reportage sur une tribu de Nouvelle Guinée. Les hommes dansaient comme on danse dans cette tribu. Le commentateur avertit : ce que vous voyez n'est pas seulement une danse ; il y a derrière une vision du monde... L'émission a fini que l'on attendait toujours que cette vision d'arrière-monde nous soit livrée par l'ethnologue, comme si la danse même ne nous avait pas déjà révélé son Idée.
Chatterton, ce "Queutard" que vous me reprochez est effectivement le terme que AF utilisa sur BFM l'an dernier. Queutard le Magnifique est de San Antonio. À trop faire du style on finit par ne plus nommer les choses par leur nom, DSK est un queutard parce que c'est le mot.
Le problème, Jean-Marc, c'est que vous n'avez pas entendu les guillemets qui encadraient cette expression.
"Mais comment parvenir à un consensus si on refuse la controverse, point par point, pied à pied ? "

"[...] le désaccord n’a pas d’odeur. En attendant, j’espère que les experts en mauvaises odeurs ne vont pas se mettre en tête de purifier l’atmosphère"

Cette chasse aux odeurs n'est pas sans rappeler les dieux nourris du fumet des sacrifices. Voilà pourquoi il convient de porter le débat à une altitude éthérée, convoquer Husserl, Gauchet, Renan. Sortis de leur atmosphère empestée, nos inspecteurs gadgets oublient leur mission unique et leurs gadgets idéologiques se détraquent. Inutile, Leroy, de soumettre les faits à votre camarade ; il ne voit rien ou autre chose. Il lui faut des idées. Quelle analyse fait-il de cette assertion de Renan, "l'homme, Messieurs, ne s'improvise pas (Qu'est ce qu'une nation?)", comment Camus peut-il être maurassien et fonder la civilisation sur un pacte social ? Etc.
Je recommande aux lecteurs de ce forum de lire sur le site de l'IFP, Université de Panthéon-Sorbonne, la communication de Camille Laurens prononcée dans le cadre d'un séminaire traitant de la critique littéraire transformée en spectacle et dans laquelle elle analyse minutieusement comment les critiques littéraires, dont la Kaprièlan, Garcin, l'Obs. et les autres, ont rendu compte de ses livres, à partir du conflit qui l'a opposée à Darrieussecq et à POL, et de ses thèses, les déformant de façon éhontée, lui faisant dire ce qu'elle n'a jamais dit ou écrit, falsifiant tout, recourant aux procédés sans vergogne qu'ils avaient utilisés pour La Campagne de France.

Pour y accéder : IFP Panthéon-Assas (et non Sorbonne), école de journalisme, séminaires
Merci, cher JGL.

[ifp.u-paris2.fr]


« Avant cette date, à la fin du mois d’août, mon éditeur, POL, qui était aussi celui de Marie Darrieussecq, ulcéré du point de vue négatif que je développais dans cet article [à propos du livre de Darrieussecq] (que je lui avais envoyé par courtoisie), a publié un texte en page 3 du Monde des livres (avec appel en une), dans lequel il qualifiait mes arguments de "nuls", "inacceptables", et qu’il concluait en me renvoyant de sa maison d’édition. »
"Des cultures qui participeraient à la décadence de la nôtre soi-disant (si tu lis entre les lignes = cultures inférieures, on connait la chanson)." Monsieur XXXX

L'interprétation de l'immigration en termes de remplacement invalide la prétention de Monsieur XXXX à lire, entre les lignes du forum (bien sûr, entre les lignes ; où lirait-il les horreurs qu'il veut lire ailleurs que là où, justement, il n'y a rien à lire et tout à inventer), un suprématisme haineux. Quelle supériorité peut-on concevoir à se découvrir remplaçable ? La seule supériorité reconnue est celle de la civilisation française qui surplombe, en premier lieu, ceux qui ne s'en montrent plus capables. La critique du Grand Remplacement fonde d'abord une auto-critique et s'inscrit, en cela, dans la grande tradition européenne. Le fil "Pour nous débarrasser des Merah, protégeons les Aïcha" du 6 avril 2012 apprendrait à Monsieur XXXX que le suprématisme ne se situe pas forcément où il croit.

.......

"Mais c'est quoi l'Autre ?" demande Leroy à Monsieur XXXX. L'Autre, c'est l'étranger, répond Monsieur XXXX.

Nous répondrions, n'est-ce pas, que l'Autre est d'abord la France. Ceux qui s'ennuient d'être "pareils parmi tous leurs pareils", les Aubry, les Kosciusko Morizet, se montrent incapables de concevoir une totalité collective, qu'elle soit comprise comme identité immémoriale à reconduire ou comme devenir intersubjectif à poursuivre. Rivés à eux-mêmes dans un présent interminable, répétitif, les individus-tous-pareils transposent l'altérité dans l'espace : l'autre est nécessairement l'étranger. Plus les soi-mêmistes s'ouvrent à la Diversitude, plus se ressèrent les liens de leur identité, plus l'altérité les fuit.

Ce constat aide à fixer un programme. Passer, dans l'espace, de l'essence (l'autochtone figure de l'identité, de l'être en soi, l'étranger figure de l'altérité, de l'être cause de soi) au rapport (l'autochtone est l'Autre de l'étranger et réciproquement). Passé cette étape spatiale, l'altérité gagnera en profondeur d'être transposée dans le temps : l'Altérité est en nous ; sois qui tu deviens, dit le poète.

......

Quel apparent paradoxe que notre démocratie terminale déplore l'égalité (“tous pareils”) qu'elle continue de réclamer à cor et à cri (“mort aux riches”). Il semble que le besoin d'altérité devenue insupportable sous forme de hiérarchie médiatrice (de l'autorité des parents à celle de l'Etat en passant par celle des notables, de la langue, etc.) réapparaisse sous la figure de l'étranger très explicitement promu en qualité d'Autre. La Diversitude est la soupape qui permet d'achever l'égalisation des conditions et des vertus.
Tocqueville qui disait encore : Les Français veulent l'égalité, et quand ils ne la trouvent pas dans la liberté, ils la souhaitent dans l'esclavage. (L'Ancien Régime et la Révolution.)
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