Prières olympiques

Nous avions vu, il y a quelques jours, que le dalaï-lama priait pour le succès des jeux.

Il se trouve que Jin Jing nous souhaite une pluie de médailles. Elle vient de s'adresser au Chef de l'Etat en ces termes :


Respecté monsieur le Président, comment allez vous ?

Je n’oublierai jamais le jour du 21 avril de cette année lorsque M. Poncelet, président du sénat, m’a gentiment rendu visite au centre d’entrainement des handicapés de Shanghai à votre demande, et m’a apporté votre lettre pleine d’amitié. J’ai pensé alors que vous manifestiez ainsi votre encouragement, votre soutien et votre amitié, non seulement à mon égard mais aussi pour les jeunes Chinois et les athlètes chinois handicapés.

Je n’oublierai pas non plus la sculpture intitulée ’’Ange porteuse de la torche’’ que M. Georges Saulterre, sculpteur français, a créée spécialement pour moi après l’incident à Paris, et que le sculpteur m’a offerte en personne le 16 mai dernier. Je suis convaincue que cela incarne profondément l’amitié traditionnelle entre les peuples chinois et français.

Monsieur le président, je suis très heureuse d’apprendre que vous venez a Pékin participer a la cérémonie d’ouverture des jeux olympiques de 2008. Je crois que vous allez ressentir, avec plus de 80 chefs d’état du monde entier, l’enthousiasme des 1,3 milliard de citoyens chinois, ainsi que leur aspiration pour la paix mondiale, l’amitié envers les peuples étrangers et l’esprit olympique.

Je vous souhaite un très bon séjour a Pékin, et j’espère que l’équipe française remportera de nombreuses médailles.

Jin Jing

La jeunesse chinoise, et plus particulièrement la jeunesse féminine chinoise recèle un grand mystère, mystère que les Chinois eux-mêmes, parmi lesquels il faut inclure les matrones chinoises, s'avouent incapable de percer, face auquel, tous les adultes se déclarent vaincus:

Cette innocence, ce "vouloir-du-bien", cette gentillesse, cette aimable délicatesse, ne sont pas feints. Ils sont présents, culturellement, naturellement présents chez ces jeunes filles et jeunes gens. Plus tard, en un rien de temps (et c'est ce "rien de temps" qui pose problème, que personne ne comprend, jusqu'à leurs propres parents, leurs propres mères), cette exquise innocence s'effacera en une nuit, une semaine, pour faire place au crime endurci, à la prostituée meurtrière, au maquereau qui vous tranchera le lard sans état d'âme, sans se souvenir qu'il fut le plus pur, le plus doux des scouts, quelques mois auparavant.

Je vous le dis en connaissance de cause, en endetté de cette vertu chinoise: la douceur, l'amabilité, la tendre et pure ouverture de l'âme, la totale sincérité de cette ouverture, ne sont pas des illusions chez les Chinois! Ils peuvent être, l'espace d'une saison, ces anges que l'on s'imagine. Vrai.

Votre message est si juste, si pénétrant, cher Francis...

De manière plus abstraite on pourrait dire que la stratégie chinoise préconise plutôt de commencer par créer du lien (la gentillesse, le sourire),
par préparer un terrain d'entente, avant de s'engager dans les échanges, voire dans la lutte à mort : une logique terriblement progressive est à l'oeuvre.

On n'est pas loin de Sun Zi...

Orson Zi... ?