Le site du parti de l'In-nocence

Diversité des diversités etc.

Envoyé par Quentin Dolet 
"A l’occasion de la journée mondiale de la diversité, L’association tolède* organise une conférence débats autour de la thématique « Diversité des diversités “.

Organisée sous l’égide de l’Unesco, cette conférence se tiendra le 21 mai à la Mairie du 1er arrondissement de Paris de 9h à 12H et réunira des personnalités des médias, du monde de l’éducation, de l’entreprise ou de la vie de cité."


* Tolérance éducation

Conférence-débat sur la diversité des diversités
Utilisateur anonyme
22 mai 2012, 14:14   Re : Diversité des diversités etc.
Fondation RATP : Pour plus de respect dans la ville.
RATP, comme Religion d'Amour, de Tolérance et de Paix ?
Les diversités des diversités sont diverses, elles aussi, on l'oublie trop souvent.
Anecdote savoureuse lorsque l'on sait que pendant les périodes de vacances scolaires, les contrôleurs de la RATP ne contrôlent plus dans les gares et stations où déboulent les divers et variés qui sont à la fois si différents et si proches dans cette pratique humaine universelle, nommée violence.
En effet, pour des raisons de sécurité, les agents lèvent le pied afin d'éviter de se faire agresser.

Pour le reste, j'ai vu que cette fondation avait été fondée en 1995. Je me demande qui fut à son initiative et d'où proviennent les fonds qui la financent.
La Fondation RATP finance probablement les somptueuses campagnes publicitaires qui nous écorchent les yeux à chacun de nos déplacements. "Pour plus de civilité". Qui peut croire à l'efficacité de telles horreurs :





Ces grotesques et maladroites invitations à retrouver la forme la plus élémentaire d'un civisme disparu depuis déjà longtemps, non seulement ne servent strictement à rien (qui voyage régulièrement dans les transports parisiens peut en témoigner), mais encore produisent une angoisse supplémentaire, celle de notre impuissance face à des phénomènes sur lesquels nous n'avons en réalité aucun pouvoir, sinon celui de lancer de vains appels sinistrement humoristiques.
N'exagérons pas ! Le style de l'injonction est différent mais sur le fond il n'y a là rien d'autre que le "Défense de cracher" qui ornait les parois de chaque rame jusque dans les années soixante du XXe siècle. On peut certes préférer la sobre interdiction à la très vilaine tartine moralisatrice mais c'est une autre histoire.
24 mai 2012, 09:07   ...et de parler breton
Autres temps, autres lieux :


Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 09:23   Re : Diversité des diversités etc.
Kamel l'ancien, celui qui pissait sur son ardoise avant d'écrire ses mémoires...
Intéressante comparaison.
Je vois tout un monde entre la "sobre interdiction" et la vaste campagne de propagande moralisatrice, pas vous ? Cela dit, dans un cas comme dans l'autre, la consigne accompagne généralement la perte des usages qui eussent rendu la consigne inutile. Les affiches de la RATP entérinent d'ailleurs plus ou moins ce fait, en suggérant que... ne trouvez-vous pas qu'il serait peut-être préférable de... ? Sait-on jamais, au cas où quelqu'un se sentirait encore concerné par le sort de ses congénères en milieu décivilisé...
Je remarque qu'entre l'affiche de Veron et celle de Michon, la grande différence est le tutoiement : vouvoiement des enfants dans l'une, tutoiement des adultes (ou supposés tels) dans l'autre.

(D'autre part je ne comprends pas le précepte selon lequel il ne faudrait pas essuyer son ardoise en y portant la langue. C'est quand même très pratique.)
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 11:40   Re : Diversité des diversités etc.
En parlant des Truands 2 La Galère, Morsay (l'élément n°1 du duo dont le n°2 est Zehef) a appelé à voter Hollande... (Oui, je suis un peu versé dans tout ce fourbi.)
Le passage d'une affiche à l'autre montre bien la dégradation de la langue et des manières, en effet, et l'interdiction, l'acte d'autorité donc, a été remplacée par la tentative de persuasion, comme si les nocents étaient idiots au point d'ignorer que leur nocence en est une : toujours cette insupportable naïveté bisounours qui fait croire qu'un "rappel à la loi" peut avoir une quelconque efficacité lorsqu'il n'est pas accompagné d'autorité.

Cependant, je ne crois pas que l'on puisse dire que « dans un cas comme dans l'autre, la consigne accompagne généralement la perte des usages qui eût rendu la consigne inutile » car dans le premier cas il s'agit de l'établissement initial de ces usages, venus des classes cultivées et policées, en tant que norme pour l'ensemble de la société. Cela aura duré un gros demi-siècle, soixante-quinze ans peut-être, avant de disparaître très vite sous nos yeux — y compris cette fois parmi les classes cultivées et policées, celles-ci s'évaporant comme neige au soleil.
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 12:04   Re : Diversité des diversités etc.
Hier soir, mon frère et moi étions Salle Pleyel pour écouter Carl Nielsen, Chostakovitch et Edvard Grieg. À l'entrée, une ouvreuse a tendu à mon jeune frère un questionnaire portant sur le rapport de la jeunesse à la musique...classique. Toutes les questions procédaient par tutoiement. Je ne sais pas trop quoi en penser...
Pourtant, dans l'inépuisable catalogues d'excuses, plus farfelues les unes que les autres, que la Bienpensance a mis au point, à l'intention des fauteurs de violences de nos banlieues, il y en a une que l'on ressert régulièrement, c'est le ... tutoiement. Rendez-vous compte : ces pauvres "jeunes " sont tutoyés ! tutoyés, vous dis-je ! Ah, certes ! On brûlerait cinquante voitures par mois pour moins que ça !
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 12:44   Re : Diversité des diversités etc.
Eh, M'dam, respect !
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 14:26   Re : Diversité des diversités etc.
Citation
Stéphane Bily
(D'autre part je ne comprends pas le précepte selon lequel il ne faudrait pas essuyer son ardoise en y portant la langue. C'est quand même très pratique.)

Au delà du caractère inélégant et la symbolique universelle du crachat,

il me semble avoir lu dans le guide Lonely Planet 1995 sur la Chine (confirmant ce que j'y ai vu) que la vilaine habitude de cracher à tout-va était responsable à Pékin de l'état de perpétuelle bronchite chronique d'une part de la population (traduisez: ces gens qui de Janvier à Décembre passent leur temps à expectorer), ceci parce que chaque crachat est une réserve de microbes dans des conditions de température et d'humidité qui lui garantissent une belle longévité à terre hors de l'hôte.

C'est peut-être indicible aujourd'hui (cela a peut-être changé aujourd'hui?)
Est-ce que les affiches de la RATP ne font pas subtilement passer leur message par leur iconographie, en comparant les fauteurs de troubles à diverses bestioles, pas toutes réputées pour leur intelligence ? Si c’était le cas, le message serait en réalité fort agressif, voire insultant, même si l’insulte est « trans-sémiotisée »...
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 14:38   Re : Diversité des diversités etc.
...sans aller jusqu'à mettre en scène un chien ou un porc, restons modérés dans l'animalisation de la cible...
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 15:49   Re : Diversité des diversités etc.
Lors d'un voyage en Chine en 2010, le groupe dont je faisais partie a surpris au détour d'une rue une jeune femme se raclant la gorge puis crachant bruyamment sur le trottoir. Jusqu'à cet événement, je pensais que le crachat était un détestable universel...masculin.
Une personne qui nous veut du bien me fait remarquer que l'affiche qui dit qu'il est défendu "de parler breton et de cracher par terre" est certainement apocryphe.

Il a raison.
Utilisateur anonyme
24 mai 2012, 16:49   Re : Diversité des diversités etc.
Mettre cracher et parler breton au même niveau, c'est dur.
Le fanatisme jacobin.
L'affiche qui dit qu'il est défendu "de parler breton et de cracher par terre" est probablement apocryphe ( encore que, comme toujours sur Internet, une longue enquête serait nécessaire pour démêler le vrai du faux ) mais le message principal, lui, a bel et bien été édicté.
[www.errances.info]

(Il y a un caractère guttural certain dans la langue bretonne, cher Leroy.)
Aujourd'hui, dans un bus de la ligne 87, j'ai pu écouter durant toute la durée de mon voyage, c'est-à-dire pendant plus de vingt minutes, une partie de la discussion téléphonique d'un type assis à deux mètres de moi (je dis : une partie, parce qu'elle avait commencé avant ma montée, et a continué après ma descente). Il parlait suffisamment fort pour que chaque voyageur, où qu'il se trouvât dans le bus, pût l'entendre clairement et distinctement. A aucun moment, malgré de nombreux regards désapprobateurs, malgré les hideuses créatures sur les affiches de la Fondation RATP, il n'a semblé éprouver le moindre début de scrupule à imposer sa discussion privée à tous les passagers. Il vociférait que "l'important, c'est que nous soyons bien clairs sur comment les objectifs doivent être atteints", il hurlait que "le cadrage du projet doit être redéfini selon l'évaluation des intérêts multiples", il proclamait qu'il était "prêt à travailler en synergie avec les acteurs les plus pushing". Bien sûr, nous voyons ça désormais tous les jours. La scène du téléphoneur omnipotent est un classique de notre vie quotidienne; pourtant, je m'explique assez difficilement cette capacité à ne faire strictement aucun cas de son prochain, à s'abstraire de son environnement jusqu'à piétiner la tête de son voisin sans s'en rendre compte. D'où vient cet aveuglement, ce mépris absolu de l'Autre ?
De ce que d'autre il ne se trouve plus pour s'emparer du téléphone de ce genre de personnage et le jeter par la fenêtre.
Oui, peut-être ! Voyez-vous, c'est exactement ce qu'a fait un jour un de mes anciens collègues dans une rame de RER. Le portable du gêneur a fini sur la voie, après deux sommations. Il faut dire que le collègue en question était un ancien des services secrets bulgares, et qu'il était habitué aux méthodes quelque peu expéditives (véridique).
Une seule solution: le brouilleur, instrument cynique et sournois mais efficace. Je crois savoir que sa commercialisation est interdite en France mais on peut s'en procurer facilement à l'étranger: brouilleur à cinq mètres, dix mètres et jusqu'à 25 mètres.

Des études ont montré que ce qui agace dans cet usage public du téléphone privé, c'est la "semi-conversation"; si les deux interlocuteurs étaient audibles, cela pourrait être divertissant, intéressant, voire instructif (du point de vue sociologique, etc.). Mais la "semi-conversation" est pire qu'un bruit: elle est une invite permanente à décrypter par réflexe ce qui ne peut l'être. Elle est une forme de torture mentale.
25 mai 2012, 23:05   Total respect
"(...) il était "prêt à travailler en synergie avec les acteurs les plus pushing""

S'il est prêt à travailler, il a tous les droits, non ? C'est un aristo.
Utilisateur anonyme
26 mai 2012, 11:26   Re : Diversité des diversités etc.
Je pense qu'il ne vous a pas échappé qu'il est devenu assez rare d'être dérangé par une sonnerie de mobile dans une salle de cinéma, ceci alors qu'il n'y a même plus de rappel à l'ordre avant la séance. Je crois que beaucoup de salles sont justement équipées de brouilleurs.

Mais j'oubliais que beaucoup ici ont dû déserter les salles sombres, vu ce qu'on y trouve de nos jours...

Le brouilleur (de GPS ou de GSM) est-il une nocence?
Dans la mesure où il poursuit son propre intérêt (ici : suivre le film dans de bonnes conditions), le téléphoneur est capable de se discipliner (le "mode vibreur" y ayant considérablement contribué). Il débranche parce qu'il est occupé, mais dès qu'il ne l'est plus, le souci de l'autre l'abandonne totalement.

Lorsque les portables ont fait leur apparition dans les salles de lecture des bibliothèques, pour réduire le sujet à ma petite expérience, je savais que, si le brouillage total n'était pas instauré, nous n'aurions plus la paix. Parmi mes collègues, ceux qui ne voulaient pas passer pour d'éternels déplorateurs faisaient mine de croire à la "responsabilité des usagers"; et comme je le disais plus haut, la sonnerie par vibration fut bientôt considérée comme la solution technique à la technique : il n'y avait pas de problème avec les portables, ou si peu. Néanmoins, les dérangements liés à l'utilisation intempestive du téléphone sont encore nombreux, et irréductibles. Il suffit de se promener dans une bibliothèque universitaire pour le constater : les téléphoneurs ont beau se cacher dans les recoins sombres, mettre une main devant leur bouche, parler à voix très basse, parfois sans même bouger de leur place, courir bruyamment jusqu'à la sortie la plus proche en hurlant "Une petite minute, j'peux pas t'parler, là, chui dans la bibliothèque !", ou encore simuler la rêverie grâce au kit mains libres, ils n'ont aucun scrupule à bafouer le règlement et à imposer la nuisance de leur addiction. Et je puis vous assurer qu'il faut s'armer d'une grande fermeté lorsque vous décidez de faire des rappels à l'ordre; car s'opposer au droit de téléphoner, aujourd'hui, passe pour un acte de répression à caractère fasciste. Je pense que tous les bibliothécaires se sont fait insulter au moins une fois dans leur carrière pour avoir attenté à la liberté de communiquer, même poliment.
Utilisateur anonyme
26 mai 2012, 15:48   Re : Diversité des diversités etc.
La jeune fille amoureuse :

"Moi je suis contre, tout contre mon portable. Je ne m’en sépare jamais, sauf pour la douche. Je l’ai mis sur vibreur, je préfère. Ça me fait des sensations, j’adore. Je l’embrasse tout le temps, un jour j’ai failli l’avaler. Quand je dois le recharger, je suis un peu en manque, mais ça va, j’arrive à surmonter.

Si j’ai un petit ami ? Ah oui. Mais je ne lui ai rien dit à mon portable, j’ai peur qu’il le prenne mal. Et puis mon portable, je l’ai connu avant…"

Le petit garçon :

"Moi je l’emmène partout. Si on l’oublie, je pique une crise et mes parents doivent faire demi-tour pour aller le chercher. Quand je m’endors, je le tiens dans ma main en suçant mon pouce. Parfois, il sonne et me réveille. Alors maman veut me le prendre. Je suis pressé de grandir, pour que personne me le prenne plus jamais, pour que je puisse l’utiliser partout sans me préoccuper des autres, comme les grands."

L’élève :

"Moi je suis pour. Les profs y disent qu’on lit pas assez, qu’on n’écrit pas assez. Mais c’est pas vrai. Moi en cours, j’passe mon temps à lire les textos qu’on m’envoie et à y répondre. C’est vrai c’est pas poli de pas répondre. Pas sûr que Balzac il aurait pas écrit Mme Bovary par texto si ça avait été son époque. La prof elle dit que ça nous fait perdre le sens de l’ortografe, c’est pas vrai, c’est juste qu’à cause du forfait, faut qu’on fasse court, comme ça on peut en envoyer plus. Ça se trouve Balzac il aurait fait pareil et Notre Dame de Paris au lieu de faire 545 pages, j’sais pas moi, ça en aurait fait 60."
Utilisateur anonyme
26 mai 2012, 16:05   Re : Diversité des diversités etc.
Est-ce de vous, cher Paul Wenner ?
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter