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De Le Pen à Hessel

Envoyé par Bruno Chaouat 
02 juillet 2012, 00:17   De Le Pen à Hessel
«Aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci: l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive, abstraction faite d'éléments d'exception comme les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d'oeuvres d'art. Tout cela était terrible. Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistants le travail si difficile.»

Stéphane Hessel, entretien entretien publié dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21 janvier 2011.
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 00:21   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Bruno Chaouat
«Aujourd'hui nous pouvons constater ceci : la souplesse de la politique d'occupation allemande permettait, à la fin de la guerre encore, une politique culturelle d'ouverture. Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Si je peux oser une comparaison audacieuse sur un sujet qui me touche, j'affirme ceci: l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive,

Stéphane Hessel, entretien entretien publié dans la Frankfurter Allgemeine Zeitung du 21 janvier 2011.

Ah oui.
L'occupation allemande qui n'était pas si douloureuse...
Qui a dit celà déjà ?
Pas un prix Nobel en tout cas.
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 00:23   Re : De Le Pen à Hessel
Suis-je bête: la réponse est dans l'intitulé du billet.
02 juillet 2012, 00:25   Re : De Le Pen à Hessel
Le cinéma français a produit quelques chefs d'œuvres sous l'Occupation. Les raisons sont à explorer. Je doute fort que le Remplacement laisse la moindre chance ou velléité de création dans quelque domaine que ce soit. Il serait bon d'approfondir en la matière.
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 00:32   Re : De Le Pen à Hessel
The Worst Hessel Lies, volume 2.
02 juillet 2012, 07:35   Re : De Le Pen à Hessel
"Jamais nous n'avons été plus libres que sous l'occupation allemande."


Sartre avait raison. Il en est de même pour l'occupation actuelle. Plus nous sommes opprimés, plus nous sommes "libres", autrement dit plus nos choix nous engagent.

C'est beau la philosophie.
02 juillet 2012, 11:22   Re : De Le Pen à Hessel
Hessel se dévoile totalement, parfait !
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 12:01   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Bruno Chaouat
l'occupation allemande était, si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens, une occupation relativement inoffensive.

Quelqu'un a des nouvelles du Mrap, de SOS Racisme et cie ? J'imagine que leurs avocats sont déjà en train de rédiger leur plainte.
02 juillet 2012, 12:05   Re : De Le Pen à Hessel
Quand je pense que cette "petite phrase" va le poursuivre pendant au moins vingt ans, et qu'on lui posera encore la question, alors qu'il sera doyen de la France, à 125 ans : "Assumez-vous toujours votre déclaration que l'occupation allemande fut "relativement inoffensive" ?", je suis vraiment triste pour lui.
02 juillet 2012, 12:34   Re : De Le Pen à Hessel
Il était permis à Paris de jouer des pièces de Jean-Paul Sartre ou d'écouter Juliette Gréco. Je trouve que l'exemple de la politique culturelle d'ouverture de l'occupant est bien choisi...
02 juillet 2012, 15:42   Re : De Le Pen à Hessel
Toute occupation est ambiguë et ne peut se pérenniser que par l'aide de collabos et le truchement d'une apparente "ouverture".

En fait, Hessel a raison : l'occupation allemande était terrible sur le terrain (l'on torturait, l'on inquiétait, l'on traquait, l'on déportait des malheureux); elle l'était moins dans la sphère culturelle, voire dans celle des idées. Elle tolérait fort bien Sartre et sa compagne, qui ne souffrirent guère de la présence nazie en plein Paris et de ses couvre-feu.

L'occupation actuelle est diagonalement construite par rapport à celle-là: cependant qu'elle ne met personne aux fers, ne déporte personne (importe plutôt) sa poigne d'airain s'exerce sur les esprits; elle sait empêcher de faire parler d'elle, sait interdire le commentaire qui la vise. Et la violence qui l'accompagne, sans être le fait d'une armée qui s'emploie dans son faste et sa rigueur à occuper le territoire de la France comme l'avait fait l'armée du troisième Reich, n'en est pas moins croissante, plus sanglante et plus imprévisible chaque jour.
02 juillet 2012, 16:05   Re : De Le Pen à Hessel
Enfin, cher Francis, Stéphane Hessel n'évoque pas le GR dans cette déclaration, mais l'occupation israélienne, pire à l'en croire que l'occupation nazie...
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 16:32   Re : De Le Pen à Hessel
(Message supprimé à la demande de son auteur)
02 juillet 2012, 16:35   Re : De Le Pen à Hessel
C'est le retour du refoulé antisémite dans le discours anti-Israel...
02 juillet 2012, 17:21   Re : De Le Pen à Hessel
"Enfin, cher Francis, Stéphane Hessel n'évoque pas le GR dans cette déclaration, mais l'occupation israélienne"
Certes, cher Bruno, mais moi aussi je n'ai pu m'empêcher de faire, comme Francis, le rapprochement entre occupation "boche" et occupation africano-musulmane de la France. Je me demande bien pourquoi ...
02 juillet 2012, 17:44   Re : De Le Pen à Hessel
Shmuel Trigano fait l'analyse du nouvel anti-sémitisme. Cette conférence n'étant pas en ligne, ci-dessous le texte.

Intervention à la conférence organisée par la délégation
italienne auprès du Conseil de l’Europe, le 28 juin 2012

LES CARACTÉRISTIQUES DU NOUVEL ANTISÉMITISME*

Quelle est la structure du « nouvel antisémitisme », de cette idéologie promouvant la haine des Juifs et apparue au début des années 2000 en Europe ? C’est la démarche propre à la sociologie politique qui peut nous aider à la clarifier.
Avec le « nouvel antisémitisme », nous sommes effectivement confrontés à une idéologie qui, comme toute idéologie politique, se nourrit d’une vision manichéenne de l’histoire. Les discours moraux et sentimentaux ne peuvent rien saisir de sa réalité. L’indignation ne peut se substituer à une analyse.
Je proposerai un modèle en 6 points.

I-L’opération symbolique fondatrice de cette idéologie, son idée-mère, met en œuvre un dédoublement de la figure juive. Cette opération est possible parce qu’une nouvelle donne s’est produite dans la condition
juive : l’apparition d’un État d’Israël souverain.
Le nouvel antisémitisme oppose:

§1- Le sioniste au Juif.
§2-Le Juif souverain, étatique, au Juif victime de la Shoah
§3-L’universel de la Shoah, à la mémoire juive de la Shoah

II-Cette série de dissociations fonde une série d’oppositions qui
convergent sur la figure de l’Etat d’Israël censé cristalliser le « mal »
sioniste Juif
Juif souverain Juif victime
Shoa particulariste Shoa universelle
Mal Bien

III-Ce dédoublement permet un discours de déni

§1- L’antisionisme se présente comme une critique légitime de la politique du gouvernement israélien alors qu’il est une critique illégale de l’existence de l’Etat. Or, une telle critique n’est pas légitime car elle vise l’Etat dans le gouvernement. On distingue en droit constitutionnel de la démocratie, l’Etat, instance permanente d’une nation, du gouvernement, représentation politique temporaire de l’Etat. L’antisionisme, qui, sous le prétexte de la critique d’un gouvernement, conteste la légitimité de l’Etat d’Israël et donc son existence comme telle (jugée raciste), vise de facto à la disparition de 6 millions de Juifs israéliens, c’est à dire à l’extermination de toute une population qui n’acceptera pas de se faire le hara kiri exigé d’elle.
Quand l’existence de l’Etat est jugée légitime, il se voit l’objet de demandes abusives qui ne sont adressées à aucun autre Etat de la planète et qui procèdent, donc, d’un système de « deux poids, deux mesures », typique d’un jugement immoral et discriminatoire.
La critique est, par ailleurs, illégale, car, outre son droit fondamental de devenir un peuple libre et souverain sur la terre de ses ancêtres, le peuple juif a fondé un Etat sur la base d’un consensus et de traités internationaux, ce dont ne peuvent se prévaloir que très peu d’Etats.
La délégalisation d’Israël à laquelle se livrent les Palestiniens à un niveau international et juridique constitue une instrumentalisation du droit que l’on définit en anglais en forgeant le mot de « lawfare », « guerre juridique ». Son but unique est la propagande, afin de donner une forme « morale », « juridique », à leur tentative d’ostraciser Israël sur la scène mondiale (dominée à l’ONU par l’Organisation de la Conférence Islamique, rassemblant plus de 60 Etats).

§2-La mémoire de la Shoah autorise la nazification d’Israël
Par le biais d’une opération symbolique sur la mémoire de la Shoah, procédant par sa pseudo- universalisation (c’est à dire le dépouillement du caractère juif des victimes) et la reconnaissance positive exclusive d’une figure du Juif construit comme victime, victime non plus juive mais humaine.

§3-Le philosémitisme cache l’antisémitisme
L’exaltation du Juif victime se veut une preuve de philosémitisme et de moralité puisqu’elle épouse la cause de la victime.
Elle permet de fustiger la mémoire juive de la shoah comme opération d’accaparement égoïste d’un drame « universel » et d’accuser l’Israël souverain (le contraire d’une figure victimaire) d’avoir trahi cette morale victimaire et de tirer profit de la culpabilisation de l’Occident. La « mémoire de la Shoah » permet aussi aux nouveaux antisémites d’interdire aux Juifs de nommer leur antisémitisme de son nom, en prétendant que l’usage de ce terme et de la mémoire de la Shoah visent à imposer le silence aux « légitimes » critiques d’Israël.

IV- L’attaque d’Israël cache celle des Juifs européens

L’antisionisme en Europe consiste concrètement et formellement à attaquer des cibles juives européennes (évidemment sous prétexte de leur « sionisme »). Les cibles de l’agression et de l’hostilité sont des citoyens juifs européens. Sur le plan du boycott c’est une guerre psychologique et médiatique qui se mène, dont le but est de ruiner en Europe même le prestige moral des Juifs.

§1-Le caractère antisémite des agressions subies par les Juifs est l’objet d’un déni par les Etats et les opinions.
Sous prétexte qu’elles sont motivées par l’antisionisme, elles sont définies comme étant « importées » d’un conflit étranger à l’Europe, c’est à dire du Moyen Orient (et donc, de surcroît, de la faute d’Israël).

Cependant les meurtriers (comme Mohamed Merah) et les agresseurs sont nés en Europe et relèvent de la citoyenneté des pays d’Europe. Ils ne sont pas originaires du Moyen Orient s’ils sont la plupart du temps double-nationaux des pays d’Afrique du Nord et les Juifs ne sont pas de nationalité israélienne.

Ce présupposé inexact conforte l’irresponsabilité des autorités publiques. On a ainsi défini le nouvel antisémitisme sous le vocable de « tensions inter-communautaires », alors que les Juifs n’ont jamais attaqué personne. Le terme d’antisémitisme pour qualifier les agressions est l’objet de gloses absurdes sur le plan du débat public et des tribunaux, autre marque de déni de la réalité.

L’agressivité dont les Juifs sont victimes n’est en fait reconnue comme « antisémite » que lorsque les néo-nazis sont concernés. Si c’est bien le cas en Europe de l’Est, ce n’est pas le cas en Europe de l’Ouest où toutes les agressions viennent de milieux musulmans (1), non pas du fait de la politique israélienne mais d’un antijudaïsme endémique en Islam qui a chassé de leurs pays et spoliés 900 000 Juifs, entre 1940 et 1970 et qui se perpétue en Europe.

§2-La critique de l’antisémitisme est récusée et censurée.

Un phénomène de censure ou d’exclusion par indifférence est à l’oeuvre dans l’opinion et les médias occidentaux. Elle touche des idées et des hommes.
Toute alerte à l’antisémitisme est accusée d’islamophobie, un véritable « contre-concept » créé il y a quelques années pour paralyser l’accusation d’antisémitisme à l’égard des milieux islamistes ou musulmans, censés être par principe innocents. Celà n’enlève rien au fait qu’il y a aussi du racisme à l’égard des populations musulmanes. Le problème est que les victimes de racisme peuvent aussi développer du racisme. Par contre l’accusation de racisme lancée contre les Juifs est répandue.
L’agressivité dont les Juifs sont victimes est mise sur le compte de « l’antisionisme », et donc justifiée puisqu’il est réputé « raciste » et coupable, à la source de l’agression. Ou bien, deuxième version du déni, elle est interprétée comme une conséquence de la souffrance sociale des milieux de l’immigration musulmane, qui excuserait cette agressivité.

V-Diabolisation d’Israël versus apothéose des Palestiniens

§1- Nazification d’Israël comme figure
-cruelle (« les Juifs tuent des enfants»: le mythe religieux de l’enfant Al Dura)
-criminelle (Israël commet des génocides, à Djénine, à Gaza)
-raciste (la démocratie israélienne pratique l’apartheid)
-impérialiste (le complot juif)
C’est, de fait, au nom des enfants de Gaza que des Juifs sont agressés ou assassinés (comme à Toulouse) en Europe de l’Ouest aujourd’hui.

§2-Prise en otage de la mémoire de la Shoah
Les Palestiniens victimes se voient opposés aux Israéliens bourreaux, d’une façon qui fait des premiers les vrais héritiers de la mémoire de la Shoah et des seconds des bourreaux nazis. Gaza est un « camp de concentration », Israël puissance occupante de « territoires occupés » et les Palestiniens sont des « Résistants ». Une entreprise d’occultation du réel par une terminologie appropriée est à l’oeuvre.

« L’industrie de l’Holocauste » est au service des Palestiniens mais aussi des activistes du multiculturalisme, c’est à dire des foyers mêmes où le nouvel antisémitisme a surgi: la Shoah est notamment constamment invoquée pour fonder toute une série de demandes abusives ou culpabiliser la conscience publique.
C’est cette opération que théorisa parfaitement Edward Saïd quand il définit les Palestiniens comme « les victimes des victimes ».
Ce système qui abaisse la valeur d’Israël pour hausser le prestige des Palestiniens, au nom de la Shoah, pourrait être défini comme l’abaissement superlatif (via la Shoah) des Juifs.

§3-Une croyance quasi religieuse
Nous sommes là face à une véritable croyance qui tient de la religion. Les Palestiniens, font office de nouveau « peuple élu ». Le cas de figure rappelle immanquablement la théologie de la substitution d’avant Vatican II.
Cette distinction en effet rejoint le dualisme classique qui accompagne toujours la haine des Juifs. Elle a opposé, à travers l’histoire, le nouvel Israël à l’Israël déchu, la oumma élue aux Juifs infidèles, la nation aux citoyens juifs, le citoyen républicain au Juif, l’Israélite au Juif, etc.

§4-Cette diabolisation des Juifs réactive des mythes archaïques du christianisme et de l’islam mais aussi de la modernité.
Crime rituel, complot, trahison et duplicité des Juifs voisinent avec la quête par l’extrême gauche d’un nouveau sujet révolutionnaire à l’échelle de l’humanité (en l’occurrence les Palestiniens, le « peuple en danger » de la planète)
Cette diabolisation est partagée par la quasi totalité des médias européens et relayée sur le terrain par une multitude d’associations et d’activistes dont c’est l’unique préoccupation.

VI- Maltraitance symbolique : la sphère culturelle européenne est gagnée par l’inimitié envers les Juifs :
L’insécurité concrète touchant les Juifs se produit dans une atmosphère d’inimitié ambiante, qui se déploie dans la sphère médiatique, éditoriale, académique, voire religieuse.

Du point de vue du judaïsme et de la culture juive, toute une littérature de livres et de magazines est apparue, autant obsédée par la chose juive que par le projet de ruiner son prestige. Les thèmes s’étagent de l’histoire biblique à l’essence (violente, cruelle (2), etc.) du judaïsme, en passant par la bande dessinée (3), à moins que l’on aborde la chose juive par un biais problématique et transgressif (la chaine Arte est spécialiste de cette approche). L’histoire et la politologie reprennent sans vergogne le récit arabe du conflit du Moyen Orient. C’est lui qui est diffusé dans l’université, au désavantage d’Israël. La chose transparaît jusque dans les manuels de l’éducation nationale et à commencer par le Collège de France. En religion, la résurgence du discours paulinien sur les Juifs, et avant tout parmi des penseurs athées et post-marxistes, connaît une nouvelle version, couplée à l’antisionisme.

Le discours journalistique, depuis la première « Intifada » en pleine période d’Oslo, est à l’origine de cette évolution. Il diffuse un scénario tout fait, qui pré-existe à n’importe quel événement, commandé par le principe de la culpabilité intrinsèque et existentielle d’Israël, mâtiné d’un flot de communication puissant en rapport avec la mémoire de la Shoah. Les événements sont réécrits en faveur de la « moralité » de la cause palestinienne (4). Les événements sont présentés de façon biaisée, par exemple en commençant par les conséquences de représailles israéliennes avant l’agression palestinienne qui les a provoquées, ou en occultant une partie de l’histoire et de la généalogie des événements. Dans les séquences de « reportage », la soldatesque anonyme israélienne est face à des récits ayant pour héros des individus palestiniens dont on nous dit jusqu’au nom et nous raconte l’histoire personnelle, toujours souffrante, etc. Pour les médias français, il n’y a pas de société civile en Israël, Israël n’est pas une société… Gaza se réduit à la morgue de l’hôpital : on n’y voit jamais les terroristes du Hamas ou les centres commerciaux, luxueux et florissants, etc. Personne ne sait que les cameramen et rabatteurs des journalistes sont des Palestiniens aux ordres de l’Autorité palestinienne (5) …

Cette «maltraitance » est une scène décisive du « nouvel antisémitisme ». Elle ne relève pas de la responsabilité des populations immigrées et musulmanes, mais des sociétés européennes elles mêmes et de leurs élites. Néanmoins, elles créent un climat favorable à l’agression et fournissent, avant l’acte, une « justification » morale émanant de la société (6).

Pourquoi l’Europe est-elle le cadre de ce phénomène ?

3 causes sociologiques :

1)La construction européenne a mis en crise les identités nationales et les Etats des Etats-nations d’Europe de l’Ouest. L’affaiblissement de la souveraineté étatique a amoindri la citoyenneté qui ne peut plus protéger les individus, surtout qu’elle est de plus en plus conjuguée dans les termes des « minorités » et du multiculturalisme.

2) Il n’y a plus eu, de ce fait, de modèle d’intégration nationale qui s’impose à une vague puissante d’immigration, provenant d’un monde dont la religion ne s’était pas modernisée et qui, de surcroît, était traversé du ressentiment post colonial et de courants propres à l’islam, notamment le djihad mondial

3)Les ravages de l’idéologie post-moderniste qui accompagne dans toutes ses manifestations cette évolution et brouille des enjeux décisifs.
Nous pourrions dire, ainsi, que l’idéologie du nouvel antisémitisme se développe dans des cadres socio-politiques et mentaux qui lui sont favorables.

L’inconnue

La question inquiétante qui se pose est celle de savoir quelle sera l’étape suivante de cette destruction symbolique, de cette vilification.

L’objectif de ce discours mensonger est de mettre au ban de la vie internationale les Juifs, de détruire leur image, peut-être pour légitimer une violence de plus grande échelle à leur encontre dans un avenir indéterminé ?
En règle générale, on déshumanise un ennemi avant de lui porter le coup fatal en toute
« légitimité» (et les Palestiniens voudraient que ce soit aussi en toute « légalité» lorsqu’ils instrumentalisent le droit international et les tribunaux pour destituer Israël et le droit des Juifs qui le souhaitent d’être un peuple souverain sur la terre de leurs ancêtres).

Une nouvelle ère de la haine des Juifs ?

Avec l’apparition de cette nouvelle forme de haine des Juifs, nous entrons dans une nouvelle ère de l’histoire. A l’antijudaïsme de la société traditionnelle a succédé l’antisémitisme de la société moderne démocratique. Aujourd’hui apparaît, à l’ère de la mondialisation, une toute nouvelle forme que nous définirons comme elle se définit elle même: l’antisionisme. On peut déjà en identifier les constituants structuraux.

P.S. : Dans le débat qui a suivi les interventions de Fiamma Nirenstein, Robert Wistrich et de moi même, nous avons eu la stupéfaction d’entendre, dans l’assistance, un membre de la délégation hongroise au Conseil de l’Europe proférer un véritable discours antisémite, avec tous ses poncifs. Nous ne pouvions mieux mesurer la réalité crue de nos analyses.
*Intervention à la conférence organisée par la délégation italienne auprès du Conseil de l’Europe, le 28 juin 2012, « The Longest Hatred, the European Engagement Against Antisemitism », à l’occasion de la session de l’assemblée parlementaire de l’UE.
Notes:
(1) La question est posée mais qui la pose ? Les individus responsables d’agression de hasard dans la rue sont-ils vraiment des activistes islamistes ? Ce sont plutôt des citoyens lambda, ce qui pose la question du rapport du monde musulman au phénomène antisémite dans ses propres rangs.
(2) Je peux mettre un titre ou des titres sous ces différentes rubriques
(3) Dernier exemple, Les Chroniques de Jérusalem de Guy Delisle
(4)On peut se souvenir des dépêches de l’AFP, réécrivant les discours d’Arafat pour en gommer les aspects négatifs et les outrances (cf. les bulletin de l’Observatoire du monde juif)
(5) Tous nos travaux dans le cadre de l’Observatoire du monde juif démontrent ces allégations. Toutes nos publications sont téléchargeables gratuitement sur Obs.monde.juif.free.fr
(6) Exemples : hier, la parole de Hubert Védrines, alors ministre, exprimant qu’il « comprenait » les agressions antijuives et, aujourd’hui, les explications sociologiques ahurissantes expliquant pourquoi Merah est un assassin, dont les causes bien sûr incomberaient totalement à la société française

02 juillet 2012, 21:39   Re : De Le Pen à Hessel
Il est tout à fait remarquable qu"on condamne Le Pen (Père, s'il m'en souvient) pour des propos qui valent la gloire à Hessel, car "Indignez-vous" ne dit rien de moins que ces déclarations à la presse allemande sur le conflit israélo-arabe, bien que l'auteur, habile, ait garde d'y juxtaposer une minimisation de l'Occupation allemande.
Utilisateur anonyme
02 juillet 2012, 22:31   Re : De Le Pen à Hessel
C'était Marine Le Pen qui parlait d'Occupation à propos des prières de rue des Musulmans, si c'est bien à cette déclaration que vous faisiez référence, cher Bruno Chaouat.
02 juillet 2012, 22:36   Re : De Le Pen à Hessel
Il ne faudrait tout de même pas s'acharner sur M. Hessel et oublier sa dernière phrase :

Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistants le travail si difficile.


On voit en effet, quand on enquête sur la période, que les services allemands à Paris étaient particulièrement bienveillants avec les intellectuels, et qu'ils laissaient Sartre et Beauvoir résister au café.

Je me suis intéressé, à une époque, aux circonstances entourant l'attentat contre Heydrich, à Prague. Heydrich était un chaud partisan d'un système d'occupation "à deux niveaux" :

- entente avec les classes dirigeantes et intellectuelles, en leur laissant une certaine liberté ;

- exploitation éhontée du pays conquis, et chasse aux juifs.

En revanche, dans les pays où l'on n'était ni "délicieusement décadents mais avec un glorieux passé" ni "germanisables", le ton changeait, comme en Pologne.

Donc, en France, une occupation effectivement bienveillante pour beaucoup d'intellectuels, de B.O.F. et de margoulins, de fonctionnaires aveuglés par leur carrière, de patrons enrichis par l'Empire d'Otto, mais une occupation très dure pour les jeunes du STO et les petites gens, et atroce pour les juifs.

C'est malheureux, mais j'ai effectivement entendu, entendu de mes oreilles, de la part de gens qui étaient au-dessus de la petite bourgeoisie, ce que je transcris avec une faute d'orthographe : "ils étaient korrects".
02 juillet 2012, 22:54   Re : De Le Pen à Hessel
Cher Monsieur Leroy, j'avais l'impression que Le Pen père avait fait des déclarations minimisant l'Occupation. Je pourrais bien me tromper...
03 juillet 2012, 00:26   Re : De Le Pen à Hessel
Cher Jean-Marc,

Cette intéressante discrimination pratiquée par l'Occupant ne tenait guère, ne pouvait durer, ne pouvait demeurer stable à l'épreuve des faits. Elle était proprement invivable. Je me souviens d'un ami, enfant pendant la guerre, dont le père châtelain dans le Lot avait perdu un oeil lors d'un interrogatoire mené chez lui par des officiers allemands, et ne dût la vie sauve qu'à sa connaissance de la musique allemande; ceux-ci lui reprochaient d'avoir, selon toute vraisemblance, caché des maquisards, ne serait-ce qu'une nuit. La catégorie de Français moins aimée, moins goûtée par l'Occupant, suffisait ainsi, par sa simple proximité avec la catégorie des aimés, à gâcher les rapports que souhaitait entretenir l'Occupant avec cette dernière, pour un rien, des broutilles... Le système d'occupation qui devait ainsi cliver les "bons Français" et les "mauvais Français" obligeaient ceux-ci à vivre très dangereusement et ceux-là à vivre constamment sur le fil du rasoir avec l'obligation de ne jamais cesser de plaire, de ne surtout jamais décevoir, d'éviter toute méprise afin de ne pas risquer d'être confondus avec les autres, les mauvais, ce qui les conduisait parfois à flagorner, à se montrer zélés collaborateurs et à en faire trop, à dénoncer les autres, etc..

Ceux qui prenaient le maquis, du reste, résumaient cette situation ressentie comme inacceptable de par sa confusion et son instabilité foncière en déclarant "on n'avait pas le choix". Ils prenaient les armes pour mettre fin à cette utopique division, pour réunir enfin les Français en leur restituant leur liberté de déplaire sans être inquiétés.

La liberté de déplaire et de décevoir est aussi difficile à conquérir qu'à conserver. Sa perte en temps de paix, qui s'opère souvent insensiblement, est peut-être la source de toutes les aliénations.
03 juillet 2012, 01:00   Re : De Le Pen à Hessel
» si on la compare par exemple avec l'occupation actuelle de la Palestine par les Israéliens

Les centres urbains palestiniens, regroupant la majorité de la population, ne sont plus du tout sous occupation israélienne cela fait un bail déjà.
03 juillet 2012, 08:24   Re : De Le Pen à Hessel
C'est bien Le Pen père qui, en 2005, avait, dans un entretien publié par Rivarol, déclaré ceci : « En France du moins, l'occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés. »

Il s'en était suivi un grand tapage et une cascade de procès dont on peut trouver un résumé ici. Cela a commencé en 2008, le tribunal correctionnel de Paris ayant reconnu M. Le Pen coupable d'"apologie de crimes de guerre" et de "contestation de crime contre l'humanité", et s'est, pour le moment, terminé en février dernier, la cour d'appel de Paris condamnant Le Pen à trois mois de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende. Jean-Marie Le Pen s'est pourvoyé pourvu en cassation.
03 juillet 2012, 10:03   Re : De Le Pen à Hessel
Pourvu, Marcel, pourvu.
03 juillet 2012, 10:42   Re : De Le Pen à Hessel
Oups ! Je m'étais fourvu.
03 juillet 2012, 13:19   Re : De Le Pen à Hessel
Peut-être que nous pourrions entreprendre une "class action" contre Hessel (ma famille, comme d'innombrables autres familles de France, a été victime de l'Occupation).
03 juillet 2012, 16:28   Re : De Le Pen à Hessel
Tenter de de se concilier les puissances du pays occupé afin d'avoir les mains libres pour mater le peuple des obscurs et des sans grades, lequel ayant pour lui la force du nombre et l'instinct de conservation qui le pousse à vouloir persévérer dans son être, constitue le vrai danger, est la stratégie souvent utilisée par les envahisseurs. C'est, entre autres, celle de l'islam à ses débuts comme aujourd'hui. Pour la vitrine : salamalecs et copinage avec les faiseurs d'opinion, les stars de la télévision et les responsables politiques, séduits et vite complaisants, mais, en coulisses, mépris féroce, brutalités et intimidation permanente pour le peuple des anonymes. Que cette stratégie soit identique à celle mise en application par les nazis ne devrait pas surprendre quelqu'un d'averti sur la fascination qu'ont exercée l'une sur l'autre ces deux idéologies. Une différence de taille, toutefois : contrairement à l'islamique, la culture allemande était suffisamment proche de la nôtre pour que la victoire allemande ne fût pas considérée comme un désastre totalement irréparable, d'autant plus que nombre des occupants d'hier, contrairement, là encore, à ceux d'aujourd'hui, connaissaient et aimaient nos classiques mieux que nous ne les connaissons et les aimons nous mêmes à l'heure actuelle.
03 juillet 2012, 17:02   Re : De Le Pen à Hessel
Mais Cassandre, la victoire n'aurait pas été celle des Allemands, mais celle des nazis, dont l'idéologie est aussi incompatible avec la civilisation judéo chrétienne que l'islamisme. Il y aurait eu aussi une rupture civilisationnelle. On aurait glorifié la force, la race, et assigné les femmes à une fonction reproductrice. C'eût été une révolution, tout comme celle de l'islamisme qui détruit la société traditionnelle musulmane non totalitaire.
03 juillet 2012, 17:33   Re : De Le Pen à Hessel
Chère ostinato, si vous voulez dire qu'islamisme et nazisme c'est du pareil au même, je suis bien d'accord. Toutefois, à supposer que l'Allemagne triomphât, l'idéologie nazie n'eût pas duré beaucoup plus longtemps qu' Hitler, même s'il avait fallu attendre quelques années avant que celui-ci ne mourût de mort naturelle, alors qu'Allah, lui, est éternel. Dès lors la culture allemande "normale" qui n'est nullement incompatible avec la culture française, aurait vite repris le dessus et toutes les deux leur cours. Rien de tel avec l'islam qui s'implante irréversiblement et n'a que mépris pour les autres civilisations qu'il réussit, partout où il domine, à faire disparaître.
03 juillet 2012, 18:40   Re : De Le Pen à Hessel
Commentaire de JM91 (article du Huffingtonpost) :

"Depuis le début Stéphane Hessel trompe son monde, Renaud Camus a écrit un pamphlet intéressant la dessus."
Utilisateur anonyme
03 juillet 2012, 19:15   Re : De Le Pen à Hessel
La légende selon laquelle Renaud Camus serait l'auteur de J'y crois pas ! est vraiment très répandue !
03 juillet 2012, 19:44   Re : De Le Pen à Hessel
Chère Cassandre, on ne peut vraiment le savoir.Les collaborationnistes auraient été au pouvoir et les armées Alliés vaincues.
03 juillet 2012, 20:19   Re : De Le Pen à Hessel
Je pense, Bruno, que nous pourrions demander conseil à Rogemi, car je crains qu'il n'y ait un problème de traduction.

Je viens de lire l'article entier de la FAZ, et je note que plus de la moitié est consacré aux combats de M. Hessel contre les nazis, et son séjour dans les camps de la mort.

La phrase qui pose problème est la suivante :

Aber es handelte sich um eine Besatzungspolitik, die positiv wirken wollte und deshalb uns Widerstandskämpfern die Arbeit so schwermachte.

Elle est traduite par :

Mais il s'agissait d'une politique d'occupation qui voulait agir positivement et de ce fait nous rendait à nous résistants le travail si difficile.

Il me semble que "wirken" veut plutôt dire "se donner l'air de, passer pour" comme dans "auf jem. sympatisch wirken", "paraître sympathique à".

Je traduirais donc :

qui voulait se faire passer pour positive et...
03 juillet 2012, 20:24   Re : De Le Pen à Hessel
Mais, Jean-Marc, dans le texte originaire de Hessel, la comparaison avec l'occupation de la Palestine est-elle présente, et en gros vue comme "moins horrible" que celle des nazis en France ?
Utilisateur anonyme
03 juillet 2012, 20:25   Re : De Le Pen à Hessel
J'aurais traduit wirken par : avoir des effets positifs.
03 juillet 2012, 20:36   Re : De Le Pen à Hessel
Je me fierai à ce que Rogemi dira. Mon allemand est trop rouillé, je pense que la phrase est ambigüe...

Wirken veut en effet aussi dire avoir un effet, comme pour un médicament, effectivement...

Je pense que cela peut vouloir dire "avoir de l'effet" et "avoir l'air de ".

Le Larousse nous dit :

Jemand wirkt arrogant : avoir l'air arrogant.
03 juillet 2012, 22:29   Re : De Le Pen à Hessel
C'est un peu de l'e..... de mouches, mon cher Jean-Marc. Je n'ai pas les moindres rudiments d'allemand, je ne peux donc vérifier. Toujours est-il que selon cette logique, Hessel devrait se réjouir : la cruauté des Israéliens mobilise la résistance palestinienne. Imaginez que les Israéliens soient aimables, comme l'officier allemand de Vercors, c'est pour le coup que les Palestiniens collaboreraient tous ! Demandons donc à Hessel d'être cohérent avec lui-même en louant la cruauté d'Israel qui suscite les vocations de martyrs et autres kamikazes.
03 juillet 2012, 22:40   Re : De Le Pen à Hessel
Bruno,

Je pense qu'il faut raison garder.

Hessel a une double lubie, sa haine d'Israël et son corollaire, son amour pour la Palestine. C'est un fait, je ne le conteste pas. Là n'est pas, je crois, l'objet de ce fil, qui est son avis sur l'occupation. Je crois Hessel assez bien placé pour parler des horreurs du nazisme, mieux que Sartre en tout cas (entre parenthèses, M. Hessel est un peu ramolli, je vois mal comment on pouvait écouter Greco sous l'occupation).

Juste avant cela, il y a un paragraphe terrible, que je demanderais à Rogemi de traduire pour ne pas en dénaturer le sens, du moins la partie en gras, et qui explique sans doute en partie la souffrance -- cette fois légitime -- de M. Hessel :

Frankreich wurde neu aufgebaut. Wir taten es in dem Bewusstsein, dass es wahrscheinlich eine Mehrheit von Franzosen gab, die eigentlich keinen Widerstand geleistet hatte und die sich nur wenig schuldig fühlte. Man lebte mit der Gewissheit: Die Nazis sind schrecklich, die Hauptverantwortlichen kommen jetzt nach Nürnberg vor das Internationale Militärtribunal, und da wird über sie gerichtet. Dennoch war nicht zu überhören, dass wir Überlebenden für die schlimme Zeit mit verantwortlich gemacht wurden. Wir haben überleben können. Das machte uns suspekt, denn hätten wir gekämpft, dann hätten wir nicht überleben können. Also es gab so ein Gefühl, die Verantwortlichkeit und Folgen für die Niederlage nach 1940 mit denen zu teilen, die zum Widerstand zählten.
03 juillet 2012, 22:45   Re : De Le Pen à Hessel
Jean-Marc je n'avais guère l'intention de vous blesser. Si la traduction est juste, ce qu'elle n'est peut-être pas, alors je pense qu'il n'y a pas de raison de ne pas "s'indigner" au même titre qu'on s'est indigné des déclararations de Le Pen sur l'Occupation. Ces considérations seraient jumelles...
03 juillet 2012, 22:50   Re : De Le Pen à Hessel
Non, vous ne m'avez pas blessé.

Hessel et Le Pen ne parlent pas de la même chose.

Le Pen parle d'une sorte d'occupation bienveillante qui commit, si j'ose dire, des dérapages, ce qui est, de mon point de vue, insensé.

Hessel parle d'une occupation organisée qui était peut être bienveillante pour certains et qui fut atroce pour d'autres, et elle était bienveillante pour certains afin de mieux piller leur pays (on trait mieux une vache qu'on caresse) et mieux pourchasser leurs concitoyens (les Nazis avaient le plus grand besoin d'une bonne entente, pas forcément une collaboration, avec les forces du maintien de l'ordre).

Ceci dit, il se peut que je me trompe complètement, et qu' Hessel ait bien voulu dire que cette occupation était réellement menée dans un but positif, mais cela, seul un bon germaniste peut nous le dire.
03 juillet 2012, 22:57   Re : De Le Pen à Hessel
J'entends bien, cher Jean-Marc, reste donc la curieuse et quasi compulsive, quasi pavlovienne, en tous les cas pathologique, analogie avec Israel... Je ne comprends rien à l'enchaînement. Parle-t-il de l'Occupation ? L'interroge-t-on sur la Guerre, ou sur le Proche-Orient ?
Utilisateur anonyme
03 juillet 2012, 22:59   Re : De Le Pen à Hessel
Pour ma part je pense que Monsieur Hessel est sénile. Comme souvent cet état conduit à se caricaturer de manière grossière et à prendre de moins en moins de précaution. Les maisons de retraite sont pleine de gens qui eurent une vie à peu près digne, avec seulement quelques cotés peu sympathiques, et qui terminent leur existence en débitant des horreurs.
Pour Monsieur Hessel les responsables sont ceux qui propagent ses discours en les attribuant à un homme respectable alors qu’il s’agit de paroles obsessionnelles d’un vieillard sénile, pour moi du même ordre que le « vote » Hollande de Monsieur Chirac.
Intéressons nous à ceux qui ont fabriqué Hessel.
03 juillet 2012, 23:05   Re : De Le Pen à Hessel
Je crois que, par delà ces finesses de traduction, la chose importante qu'il faut retenir est que, si ces propos avaient été tenus par Marine Le Pen (ou derechef par son père), on n'aurait pas cherché à savoir si elle voulait vraiment dire ce qu'elle avait dit, ou si elle ne le pensait pas exactement comme elle l'avait dit, ou si etc. Elle aurait été immédiatement suspectée de nier les crimes du nazisme.
03 juillet 2012, 23:09   Re : De Le Pen à Hessel
Monsieur Lequeux a raison. Deux poids deux mesures. Hessel est lavé a priori de tout soupçon parce qu'il est dans le camp du Bien.
03 juillet 2012, 23:26   Re : De Le Pen à Hessel
Cher Jean-François, il me semble que cette "critique" d'israël est suffisamment récurrente et présente, chez divers personnages, trop de traits communs, pour être simplement rangée sous l'étiquette un peu commode et particulière d'une dégénérescence idiosyncrasique. Grosso modo, on peut retrouver des arguments semblables chez le Pr Leibowitz, par exemple (dont la ressemblance physique avec Hessel est frappante, voir ici) ; Leibowitz, paix à son âme, qui n'a jamais été sénile, fut l'inventeur du terme "judéo-nazis" pour désigner les colons, et qualifia, déjà au lendemain de la guerre de 67, l'Etat d'Israël de "structure de répression et d'occupation d'un peuple par un autre", et très peu, sinon rien, autre chose.
Cet original, considéré par l'ensemble de la gauche israélienne comme un maître à penser, eut comme intellectuel un retentissement notable...
03 juillet 2012, 23:38   Re : De Le Pen à Hessel
Il est assez ironique, cher Alain, que Janlélévitch, en 1947, qualifiât les Nazis de "dolichocéphales blonds"...
Utilisateur anonyme
03 juillet 2012, 23:39   Re : De Le Pen à Hessel
Je ne voudrais pas être désagréable Messieurs mais j’ai l’impression que vous découvrez la lune. Être dans le camp du Bien entraîne de nombreux avantages y compris financiers. Et surtout cela dispense de faire le bien puisque le Bien on en est l’incarnation : puiser dans la caisse, violer une femme de chambre, étaler vos sympathies barbaro-wagnériennes, cracher sur les juifs et l’église, bricoler les résultats des élections, transformer un palais présidentiel en un claque, puisque c’est au nom du Bien tout vous sera pardonné.
05 juillet 2012, 21:53   Re : De Le Pen à Hessel
Pour ma part je pense que Monsieur Hessel est sénile.

Le même cours des planètes
Règle nos jours et nos nuits
On m'a vu ce que vous êtes;
Vous serez ce que je suis.
05 juillet 2012, 23:07   Re : De Le Pen à Hessel
On pourra dire de lui :

Il sortit de la vie comme un vieillard en sort.
05 juillet 2012, 23:51   Re : De Le Pen à Hessel
Mais si Hessel est sénile et qu'on lui passe tout de ce fait, pourquoi ne dirait-on pas de même de Le Pen et de tant d'autres ? Il semble avoir toute sa tête...
Utilisateur anonyme
06 juillet 2012, 00:07   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Bruno Chaouat
Mais si Hessel est sénile et qu'on lui passe tout de ce fait, pourquoi ne dirait-on pas de même de Le Pen et de tant d'autres ? Il semble avoir toute sa tête...

Hessel est devenu une marionnette agitée par des antisémites. Dire ce qu’il dit ou crier des obscénités à des petites filles est l’expression piteuse de son gâtisme. Si on lui passe tout c’est, qu’en bricolant un peu, on a pu lui forger un passé honorable. On ne peut faire la même chose avec Le Pen qui s’est vautré sa vie durant dans la provocation. Ceci dit poursuivre l’un et pas l’autre alors qu’ils disent la même chose sur la douceur de l’occupation allemande, concédant quelques excès regrettables mais inévitables, en dit long sur notre justice.
06 juillet 2012, 08:28   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Il me semble que "wirken" veut plutôt dire "se donner l'air de, passer pour" comme dans "auf jem. sympatisch wirken", "paraître sympathique à". Je traduirais donc : qui voulait se faire passer pour positive et...

Non Jean-Marc "wirken" se traduit par agir, influencer, influer sur. La traduction proposée plus haut est juste.

Citation
Wir haben überleben können. Das machte uns suspekt, denn hätten wir gekämpft, dann hätten wir nicht überleben können

Traduction:
Nous avions échappé à la mort (dans les camps) et cela nous rendait suspect car si nous nous étions battus alors nous n'aurions pas pu échapper à la mort. Sic ????

Les trotzkistes et autres gauchistes (dont beaucoup de juifs) sont restés au chaud pendant toute la guerre car il s'agissait d'une guerre entre puissances capitalistes qui ne les concernait pas.
06 juillet 2012, 09:17   Re : De Le Pen à Hessel
Permettez-moi, cher ami, de nuancer votre affirmation : on dit couramment das wirkt schön pour quelque chose comme "cela a bonne apparence", "ça fait joli". Wirkung a le double sens de "action" et "donner l'impression" (c'est-à-dire, en somme, agir sur le sens, le sentiment d'autrui).
06 juillet 2012, 10:01   Re : De Le Pen à Hessel
La culture de l'excuse semble se répandre jusque dans ce forum ...
06 juillet 2012, 10:40   Re : De Le Pen à Hessel
Hessel porté comme il est par le courant dominant, celui des Amis du désastre, n'a aucun effort particulier à faire et sa sénilité, probable vu son grand âge mais en phase avec le gâtisme généralisé de l'époque, ne se remarque pas. En revanche, Le Pen continue à ferrailler avec verve contre tout le complexe politico-médiatique, ce qui exclut l'idée qu'il puisse être sénile.
06 juillet 2012, 10:43   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Permettez-moi, cher ami, de nuancer votre affirmation : on dit couramment das wirkt schön pour quelque chose comme "cela a bonne apparence", "ça fait joli". Wikung a le double sens de "action" et "donner l'impression" (c'est-à-dire, en somme, agir sur le sens, le sentiment d'autrui)

Oui bien sûr cher Marcel mais il faut alors ajouter un adjectif. La proposition de Jean-Marc "se donner l'air de, passer pour" est quand même et vous le savez bien "ein bisschen an den Haaren herbeigezogen" même si elle n'est pas complétement hors-sujet.
06 juillet 2012, 11:16   Re : De Le Pen à Hessel
Mais justement, "positiv" n'est-il pas cet adjectif ?

Je crois que je vais me nommer "John Farfetcher".
06 juillet 2012, 14:05   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Aber es handelte sich um eine Besatzungspolitik, die positiv wirken wollte und deshalb uns Widerstandskämpfern die Arbeit so schwermachte.

Attention Jean-Marc les autorités d'occupation allemandes ont vraiment mieux traité la France et les francais que le reste de l'Europe occupée. Il faut voir les horreurs qu'ils ont commises en URSS, en Pologne, en Grèce ou dans les Balkans.

Il ne s'agissait pas de faire "comme si" mais d'agir de manière concréte pour minimiser la résistance des francais et cela a marché un certain temps.

Les soldats allemands aimaient être stationnés en France et considéraient le service dans notre pays comme très agréable: bonne bouffe, belles femmes, sécurité assurée.

Bien sûr avec le temps cad les éxécutions d'otages, le STO, etc..., etc... la présence allemande se fit pesante et l'hostilité plus apparente. Il n'en reste pas moins que beaucoup de gens en France continuèrent de vivre leur train-train quotidien sans que la présence des allemands les dérange le moins du monde.
06 juillet 2012, 14:18   Re : De Le Pen à Hessel
Il n'en reste pas moins que beaucoup de gens en France continuèrent de vivre leur train-train quotidien sans que la présence des allemands les dérangent le moins du monde.

Bon, il faut quand même ôter du nombre des Français ayant vécu pendant la guerre leur train-train quotidien ceux qui ont péri mitraillés par les Stukas quand les glorieux aviateurs de la Luftwaffe piquaient sur les cohortes de civils se poussant sur les routes de l'exil pendant la campagne de France (80000 civils français tués, tout de même, et sans que n'aient pu encore être imputés à ces civils des "actes de terrorisme", en mai 40) mais enfin on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et il fallait bien que ces aviateurs se défoulent et s'amusent un peu, c'est tous les jours rigolo la guerre. Surtout quand on a vu comment elle s'est terminée pour ces soldats: une petite revanche anthume ne pouvaient que leur faire du bien. Ce crime de guerre, après tout, ne fut qu'un péché véniel, bien par pardonnable au regard des avantages apportés aux Français par l'occupation bénigne qui devait suivre.
06 juillet 2012, 14:36   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Ce crime de guerre, après tout, ne fut qu'un péché véniel, bien par pardonnable au regard des avantages apportés aux Français par l'occupation bénigne qui devait suivre.

Cher Francis,
Un soldat n'est pas là pour faire du sentiment autrement il doit exercer un autre métier. Les pilotes de l'OTAN ont bombardé en toute bonne conscience la Serbie en tuant de manière indistincte femmes, enfants, personnes agées, etc...

Mais nous nous égarons car il s'agit dans ce fil d'analyser les propos de papi Hessel qui justement explique que la politique d'occupation (modérée) des allemands rendait la résistance difficile.
06 juillet 2012, 14:52   Re : De Le Pen à Hessel
La vie quotidienne à Paris sous l'Occupation n'était pas de tout repos. Ma mère a souffert de malnutrition et mon père, ayant refusé de partir au sto, dut se cacher cher mes grands parents maternels, ce qui contribua accessoirement à ma naissance.
06 juillet 2012, 15:29   Re : De Le Pen à Hessel
En fait, et nous revenons au même problème : dure pour certains, bienveillante pour d'autres -- diviser pour régner.
07 juillet 2012, 09:43   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
La vie quotidienne à Paris sous l'Occupation n'était pas de tout repos. Ma mère a souffert de malnutrition et mon père, ayant refusé de partir au sto, dut se cacher cher mes grands parents maternels, ce qui contribua accessoirement à ma naissance.

Mais personne n'a dit le contraire. Mes grands-parents furent obligés de vendre leur maison pour acheter au marché noir des denrées pour nourrir leur petit dernier.

Il n'en reste pas moins que les gens sortaient, allaient au café, au cinéma, au théatre, à l'opéra, que des films furent tournés (et même de très bons) et que de la grande littérature a vu le jour.
07 juillet 2012, 13:53   Re : De Le Pen à Hessel
C'est fou ce qu'on s'éloigne du sujet. Il était tout d'abord question de la comparaison entre Occupation et occupation israélienne, à la faveur de la première... Si Hessel avait dit, tout simplement, que les Boches étaient malins, séduisaient la population française ainsi que les artisties, et rendaient de ce fait la résistance difficile, je n'aurais pas ouvert un fil ! Ce n'est pas ce qu'il a dit.
07 juillet 2012, 14:13   Re : De Le Pen à Hessel
E fait, Bruno, vous souleviez la question de l'occupation allemande comparée à l'occupation israélienne, mais beaucoup de liseurs ont surtout vu le passage relatif à l'occupation allemande en France et à sa prétendue bienveillance.

Comme quoi, il vaut toujours mieux compléter un extrait par un commentaire.

Pour en revenir à votre propos, ce que nous dit Hessel est une stupidité, que voulez-vous qu'on réponde d'autre ?
07 juillet 2012, 15:56   Re : De Le Pen à Hessel
Pour en revenir à votre propos, ce que nous dit Hessel est une stupidité, que voulez-vous qu'on réponde d'autre ?

Que ce soit une stupidité, on s’en fiche. On veut savoir si ça tombe sous le coup de la loi. Si Hessel est le nouveau Le Pen et si sa place est en correctionnelle. J’avoue que, même en ayant lu tout ce qui précède, je reste perplexe.
07 juillet 2012, 16:12   Re : De Le Pen à Hessel
Mais ce n'est pas la question que pose Bruno.


On peut dire ce qu'on veut de l'occupation israélienne, comme on peut dire ce qu'on veut, par exemple, de la guerre du Viêt-Nam, ou du Goulag.

Notre loi, dans sa rédaction actuelle, punit la négation de certaines choses, pas les commentaires sur Israël ou la Palestine.

Du moment que M. Hessel, dans le texte, précise que la comparaison s'entend hors "incarcérations, (les) internements et (les) exécutions, ainsi que (le) vol d'oeuvres d'art", ce qui n'est pas peu dire (des Nazis qui n'auraient arrêté personne, déporté personne et exécuté personne tout en ne volant rien seraient de bien inoffensifs nazis) je ne vois pas du tout ce qu'on peut lui reprocher du point de vue du droit.

On peut juste noter le naufrage d'un vieillard qui explique le monde à travers une idée fixe, c'est tout.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2012, 16:26   Re : De Le Pen à Hessel
La loi interdit de nier certaine chose, comme le souligne Jean-Marc, elle n’interdit pas, en général, les propos infâmes, malgré les efforts de certains magistrats pour bricoler les textes en ce sens. La loi n’est pas la morale (pas encore).
Laissons Monsieur Hessel à sa haine et évitons-lui la publicité de la correctionnelle et surtout la gloire d’une relaxe.
07 juillet 2012, 16:58   Re : De Le Pen à Hessel
La comparaison entre Israel et le Troisième Reich tombe sous le coup de la loi--une loi qu'évidemment je ne soutiens pas.
07 juillet 2012, 17:05   Re : De Le Pen à Hessel
Demandons à des juristes, il me semble que M. Hessel assortit cela de telles clauses ("les incarcérations, les internements et les exécutions, ainsi que le vol d'oeuvres d'art. Tout cela était terrible") que le propos est bien amoindri.

Au reste, si on part de ce principe, les propos se référant aux "heures les plus noires" pour la politique de M. Sarkozy, ou bien l'usage du mot "collaborateur", qu'on trouve sur ce forum assez souvent pour parler des personnes favorables à l'immigration seraient tout aussi condamnables, ce qui est à l'évidence ridicule. Personne ne pense sincèrement que M. Sarkozy ait été nazi, ou que les amis de l'immigration soient des Déat ou Darlan.

Il y a, à mon sens, un monde entre nier des faits (ce que M. Hessel ne fait pas) et faire des parallèles partiels.

Je reste donc sur mon idée : M. Hessel dit des âneries, sa punition sera d'être ridicule, cela échappe au domaine de la justice.
07 juillet 2012, 17:13   Re : De Le Pen à Hessel
Il me semble qu'au titre de la loi Pleven, Hessel serait passible de poursuites. Une analogie entre l'Allemagne nazie et Israel constitue une incitation à la haine raciale, nationale, ethnique, etc. (un pays se trouve "stigmatisé"), et relativise, voire minimise les crimes nazis (vous savez bien que Morin a dû ester en justice pour son article dans "Le Monde" où il ne faisait pas autre chose). J'ignore si vous êtes juriste cher Jean-Marc, mais il vaudrait la peine de demander à un expert en droit français.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2012, 18:13   Re : De Le Pen à Hessel
Monsieur Hessel pourrait être condamné par des juges qui, comme je l’ai écrit, ont tendance à tordre la loi. Monsieur Le Pen père a été condamné pour avoir écrit « En France du moins, l'Occupation allemande n'a pas été particulièrement inhumaine, même s'il y eut des bavures, inévitables dans un pays de 550.000 kilomètres carrés.", les jugent ayant estimé qu’il y avait « contestation de crimes contre l'humanité ». Il n’y a en fait aucune contestation des crimes contre l’humanité, Monsieur Le Pen classant ces horreurs dans les bavures inévitables ce qui est odieux mais ne semblait pas interdit.
Monsieur Bruno Gollnisch pour avoir dit, si ma mémoire est exacte, que c’était plutôt aux historiens qu’au législateur à dire si les chambre à gaz avaient existé ( propos parfaitement admissibles au premier degré mais douteux quand on connaît le contexte et les arrières pensées possibles) a été condamné par la section disciplinaire de son université et judiciairement par les tribunaux. Mais l’arrêt d’appel a été cassé au motif que « les propos retenus dans la citation…. ne permettent pas de caractériser à la charge du prévenu le délit de contestation d'un ou plusieurs crimes contre l'humanité « . La Cour de cassation a simplement rappelé le principe de l’interprétation strict en droit pénal.
Pourquoi attendez-vous des juges qu’ils disent le bien et le mal. Adressez vous aux prêtres aux rabbins ou à l’imam de Drancy ?
07 juillet 2012, 18:21   Re : De Le Pen à Hessel
Monsieur Chassaing, je suis contre ces lois "mémorielles" et contre la moralisation de la justice. Je constate qu'il y a deux poids deux mesures, voilà tout.
07 juillet 2012, 18:26   Re : De Le Pen à Hessel
Il est toutefois parfaitement idiot d'imaginer une solution de continuité ou une disjonction radicale entre le droit et la morale. Si tuer est illégal, c'est que c'est mal.
07 juillet 2012, 18:37   Re : De Le Pen à Hessel
Bruno, c'est ce que je dis, "demandons à des juristes", comme Jean-François. Ni vous, ni moi ne sommes juristes (ou, du moins, je ne l'ai été que durant une brève période, et mes compétences se limitent au Droit de l'Urbanisme).

Jean-François nous rappelle une chose fondamentale : le caractère strict du droit pénal.

Pour le droit et la morale, un exemple, tiré de ma pratique.

M. Truc et M. Chose habitent des maisons construites sur des parcelles contigües.

M. Truc modifie quelque chose dans sa maison, qui normalement nécessiterait un permis de construire. M. Chose, bon voisin, ne dit rien. Deux ans après, M. Chose fait exactement ce que M. Truc a fait.

Un an plus tard, M. Truc porte plainte contre son voisin et exige la démolition. La justice donnera raison à M. Truc, car la construction sans permis est effectivement un délit. En revanche, M. Chose ne pourra rien faire contre M. Truc, car il y a prescription.

Le droit sans la morale, direz-vous. Pourtant, la prescription est chose nécessaire...
07 juillet 2012, 18:47   Re : De Le Pen à Hessel
Monsieur Chassaing mentionnait rabbins et imams. Mais rabbins et imams ne font guère de différence entre le religieux et le juridique. La Sharia et la Torah sont des livres de droit, et des livres de morale. Le judaïsme et l'islam ignorent cette distinction. Et les histoires de propriété, ou d'empiètement sur la propriété du voisin, etc. tout cela se trouve dans la Torah et les gloses rabbiniques.
Utilisateur anonyme
07 juillet 2012, 18:49   Re : De Le Pen à Hessel
Citation
Bruno Chaouat
Monsieur Chassaing, je suis contre ces lois "mémorielles" et contre la moralisation de la justice. Je constate qu'il y a deux poids deux mesures, voilà tout.

Monsieur Chaouat je suis bien d’accord avec vous. Ce qui prouve que les magistrats ont tendances à rendre des décisions qui ne sont pas inspirées que du droit. Ils vous diront que pour juger il faut qu’ils soient saisis, ce qui est vrai aussi, et met en cause la partialité des associations qui à 80% sont à l’origine de ces poursuites. Mais que la justice penche d’un certain coté est une réalité.
07 juillet 2012, 18:59   Re : De Le Pen à Hessel
C'est pour cela que Monsieur Hessel et ses groupies devraient se retrouver au tribunal. Cela leur servirait au moins de leçon.
07 juillet 2012, 19:21   Re : De Le Pen à Hessel
Mermet a été traîné à la 17ème Chambre suite à des propos de ses auditeurs sur Israël.
Il est assez moral que des Amis subissent les conséquences des lois qu'eux-mêmes, souvent, ont mis en place. C'est comme une Fable, non dénué de profondeur.
07 juillet 2012, 19:38   Re : De Le Pen à Hessel
Et s'ils en sortent avec une décision de relaxe, sous les applaudissements des médias ?

Cela voudra dire, au nom du Peuple français, qu'ils ont eu raison de dire ce qu'ils ont dit.
07 juillet 2012, 19:52   Re : De Le Pen à Hessel
Vous avez raison cher Jean-Marc de pointer le risque... Mais la supériorité morale des hesseliens devient insupportable.
07 juillet 2012, 20:13   Re : De Le Pen à Hessel
Laissez-le s'enfoncer dans ce bourbier, les Français ne sont pas stupides à ce point, ils voient très bien les merveilles du Printemps arabe fleurir chaque jour.

Les Français, sauf quelques exaltés, se fichent comme de l'an quarante (expression de circonstance) de Gaza (qu'ils sont incapables de situer sur une carte, hormis dans une vague zone bordélique). Ils voient le désordre en Tunisie, les pantalonnades de démocratie en Lybie, l'islamisme s'avançant en Egypte, la guerre civile en Syrie.
07 juillet 2012, 20:27   Re : De Le Pen à Hessel
Très sages réflexions, cher Jean-Marc. Nul besoin de s'échauffer...
07 juillet 2012, 21:42   Re : De Le Pen à Hessel
Un copain de Hessel :



08 juillet 2012, 08:40   Re : De Le Pen à Hessel
Un procès serait en effet inopportun — il ne faut surtout pas tomber dans "l'envie du pénal" —  et probablement contre-productif car nos vertueux petits robins s'empresseraient sans doute de blanchir l'icône du Bien et condamneraient peut-être bien les plaignants pour dénonciation abusive. Cela dit, il ne serait pas inutile d'essayer de faire le travail que les journalistes sont censés accomplir et de faire savoir que M. Hessel déclare à peu de choses près la même chose que ce qui a valu à Le Pen la condamnation que l'on sait.
19 juillet 2012, 19:45   Re : De Le Pen à Hessel
« Stéphane Hessel taxé d'antisémitisme : une insulte galvaudée et contre-productive » (Daniel Salvatore Schiffer)

LE PLUS. Peut-on aujourd'hui critiquer Israël sans être immédiatement taxé d'antisémitisme ? C'est une question posée par Stéphane Hessel sur le Plus alors qu'il avait été attaqué. Pour Daniel Salvatore Schiffer, philosophe, lui-même juif, l'antisémitisme est un mot que l'on emploie aujourd'hui de manière inappropriée, rendant l'insulte vide de sens. [...]

Davantage : que des intellectuels eux-mêmes juifs, et non des moindres de surcroît (outre ma modeste personne), tels Stéphane Hessel, rescapé des camps de la mort, ou Edgar Morin, puissent être traités d’ "antisémites", voilà qui certes relève d’un paradoxe difficilement concevable pour les lumières de l’intelligence, sinon pour la vérité de l’Histoire en tant que telle !

Ainsi conseillerais-je donc à ces trop zélés adeptes du dogmatisme judaïque, et accessoirement de la politique israélienne, que sont un Elie Wiesel, un Bernard-Henri Lévy ou un Alain Finkielkraut (je laisse expressément de côté, ici, le sage Marek Halter, qui m’apparaît plus bienveillant et modéré, malgré ses propres griefs, en la matière), pour ne citer que quelques-uns de noms les plus emblématiques au sein de l’intelligentsia juive, de réserver dorénavant leurs ignobles épithètes à d’autres que nous.

Ils font en effet un usage si excessif et si généralisé, si répétitif et si hâtif, de l’outrageant qualificatif d’"antisémite" qu’ils finissent, tant celui-ci s’avère ainsi galvaudé et néfaste, par le vider de tout sens et lui ôter toute pertinence. Pis, ils le rendent, par ce désastreux et très dommageable effet de boomerang, aussi inefficace qu’inopérant, voire contreproductif et même inespéré aux yeux mêmes de leurs séculaires ennemis : ce qui, en plus du caractère particulièrement aberrant de pareille insulte à l’encontre de notre mémoire la plus sacrée, équivaut, comble du paradoxe, à une deuxième – criminelle et infamante – mort de nos propres pères en cette abominable nuit de l’humanité que fut la Shoah. Et cela, désormais, nous ne le permettrons plus : qu’on se le dise une bonne fois pour toutes !

D’autant que, s’il est vrai que nous sommes tous – juifs, chrétiens, musulmans – des fils d’Abraham, pour reprendre les termes mêmes du monothéisme biblique, vouloir faire alors du peuple juif le "peuple élu" de Dieu, au détriment des deux autres, revient forcément, en toute logique, à se rendre ainsi coupable, plus paradoxalement encore, d’une autre espèce, mais non moins condamnable sur le plan moral et humain, d’antisémitisme : un antisémitisme, celui-là, quasiment, à l’exception des Juifs, universel !

Dieu serait-il donc, en favorisant de manière aussi inéquitable et flagrante l’un de ses propres groupes d’enfants, un mauvais père ?


(Le Plus du Nouvel Obs)


Daniel Salvatore Schiffer a-t-il, lui, le sentiment d'être productif ?
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