C'est l'Hôtel Dieu de la bonne conscience ou de la mauvaise conscience, ce qui est pareil -- de la mauvaise conscience que l'on entretient, que l'on
soigne ainsi.
Charité bien ordonnée... Si des millions de gens meurent sans soins en Afrique, cela peut-être
aussi une question de prise en charge, de prise en responsabilité des Africains eux-mêmes. Ensuite, s'il est juste et nécessaire d'agir pour leur accès aux soins, est-il raisonnable d'offrir comme moyen pour cela la traversée clandestine d'un continent et d'une mer pour qu'ils l'obtiennent chez nous ? Croyez-vous que les plus nécessiteux en matière de soins parmi les Africains soient ceux que l'on voit exiger leur dû dans les établissements de santé et de traitement de France métropolitaine ?
Il existe une aide internationale d'Etat à Etat entre l'Europe et l'Afrique, dans laquelle la France est très présente, et des dizaines d'ONG animées par de belles âmes françaises qui agissent sur le terrain. Si cela n'est pas suffisant, et il est vraisemblable que ce soit le cas, que cette aide sur place soit augmentée et que des arguments, sains et techniques, nous soient apportés dans le débat sur l'éventuelle nécessité d'un accroissement de cette aide, mais la faiblesse des nations du Nord n'aide en rien à compenser celles du Sud : le transfert de charges auquel on assiste en France -- il faut l'AME gratuite et intégrale pour tous nos sans-papiers car sinon, ils pourraient propager chez nous des maladies, voyez-vous madame, nous expliquent les belles âmes
racistes du PS -- aux termes duquel la population travailleuse et cotisante de France doit payer de ses maigres deniers
pour réparer l'incurie des politiques migratoires du pays et celle des procédures de police à ses frontières, ce transfert de charges constitue
une faiblesse caractérisée de la nation, le symptôme d'une maladie grave de sa gouvernance, laquelle, par contrecoup, est préjudiciable à toutes les nations qui auraient besoin d'elle.
Charité bien ordonnée: des dizaines de milliers de Français
avec papiers et ayant cotisé aux régimes sociaux depuis des décennies voient leur santé péricliter faute de couverture sociale suffisante, faute de soins ou devant se contenter de soins au rabais.
A propos de transferts de charges :
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