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Un samedi oppressant

Envoyé par Pierre Jean Comolli 
21 juillet 2012, 18:51   Un samedi oppressant
Le traditionnel "tour en ville" est-il encore seulement possible?

Passée l'heure fatidique (15 h dans mon cas), cette sortie est devenue, le samedi dans une grande ville du Sud, un enfer. Cet après-midi faisait partie des moments terribles où les forces du Mal surgissent de partout, défigurant le territoire en en saturant l'espace de bruits irritants (enfants, sonos, klaxons, sirènes), d'odeurs corporels insoutenables et d'affreuses visions (la laideur vestimentaire et capillaire des prolos et cailleras). Dans les rues, les auxiliaires du Mal vous frôlent, s'arrêtent au beau milieu du trottoir, vous toisent du regard. La circulation à pied est encore entravée par des grappes de croisiéristes patauds, tournant au ralenti sur eux-mêmes pour découvrir, la truffe en l'air et ahuris, le paysage, cela sans considération aucune pour le monde environnant. Les mamans à poussette sont incapables de se déplacer prestement. (Dans un centre-ville grouillant, seuls les vieux habitants, pourtant diminués par l'âge, se meuvent de manière in-nocente). Vous tentez alors une pause-limonade dans une brasserie où les serveurs redoublent de maladresse (agressivité, vaisselle cassée). C'est comme si ce monstre qu'est l'époque vous prenez dans ses rets pour vous faire payer la détestation que vous nourrissez à son égard.

L'hyperesthésique regagne ses pénates les nerfs à vif.
On ne dira jamais assez la laideur des prolos.
21 juillet 2012, 20:02   Re : Un samedi oppressant.
Et les prolotes, alors ?
Utilisateur anonyme
21 juillet 2012, 20:07   Re : Un samedi oppressant.
Thumbs up pour cette déclaration de Jean-Marc.
Utilisateur anonyme
21 juillet 2012, 20:48   Re : Un samedi oppressant.
Citation
Jean-Michel Leroy
Thumbs up pour cette déclaration de Jean-Marc.

Pas bien, ça, c'est de l'humour?

Justement, je me retenais d'écrire que ceux qui en sont au point de vouloir régler le problème des enfants criards et des poussettes peuvent aller se pendre.

Car, quand nous parlons de peuple français, il s'agit, en grande partie, de ces prolos que vous moquez.

Le texte proposé supra devrait absolument distinguer ce qui ressortit de l'expérience d'un pays normal d'une part, et d'autre part, du groupe des cailleras et autres gens malpropres; car je pense qu'on peut tout à fait régler le second problème indépendamment.
Utilisateur anonyme
21 juillet 2012, 20:53   Re : Un samedi oppressant.
«Des ombres torrentielles, rouges et visqueuses, se poursuivaient, haletant et glissant, dans les corridors infinis du ciel violet et zébré d'éclairs... phantasmes sans forme, dessins d'un kaléidoscope vampirique... forêt de chênes monstrueusement nourris dont les racines en forme de serpent se tordaient, aspiraient d'innommables sucs dans la terre grouillante de démons cannibales... tentacules en forme de tertres, nés d'un noyau souterrain de pourriture perverse... éclairs de folie sur des murs couverts de lierre malsain... galeries démoniaques éclairées par une végétation putride...»
21 juillet 2012, 23:06   Re : Un samedi oppressant.
Je dois dire que je trouve plus oppressant les nouvelles de ce côté de l'Atlantique, d'un nouveau carnage dans un cinéma hier... C'est pour le coup qu'on peut parler du Mal, si ce mot a un sens...
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 07:05   Re : Un samedi oppressant.
Citation
Emmanuel Michon
Citation
Jean-Michel Leroy
Thumbs up pour cette déclaration de Jean-Marc.

Pas bien, ça, c'est de l'humour?

ou alors est-ce une manière in-nocente de dénoncer un certain mode de vie ?


" Vous tentez alors une pause-limonade " j'allais dire :
"vous tentez alors une pose thé à la menthe ! "
23 juillet 2012, 08:21   Re : Un samedi oppressant.
Citation
Je dois dire que je trouve plus oppressant les nouvelles de ce côté de l'Atlantique, d'un nouveau carnage dans un cinéma hier...

20 ans en arrière ces massacres de masse étaient totalement inconnus. Quel chemin parcouru en deux décennies. On peut parler des ravages de l'horizontalité ...
23 juillet 2012, 08:46   Re : Un samedi oppressant.
A propos de la tuerie d'Aurora, chacun insiste sur la victime la plus jeune, une enfant de six ans, décrite comme "innocente", pleine de vie, intelligente, sage etc. La compassion semble interdire que l'on se demande ce que peut bien faire une telle enfant dans une salle de cinéma où se donne un tel film, unanimement décrit comme très violent, morbide, d'une inspiration des plus noires et qui, je crois, est interdit au moins de treize ans, en France, ce qui en dit long, eu égard à la largeur d'esprit des censeurs en matière de violence filmée, sur la quantité de scènes choquantes ?

Je ne crains pas de dire que la présence d'une enfant de six ans, conduite par sa mère à un tel spectacle, est tout aussi inquiétante que la tuerie elle-même.
Orimont, vous avez raison.
23 juillet 2012, 09:49   Re : Un samedi oppressant.
ce qui en dit long, eu égard à la largeur d'esprit des censeurs en matière de violence filmée, sur la quantité de scènes choquantes ?

Ben et la télé, alors ? Quand, comme moi, on ne l’a plus chez soi depuis des lustres, une image de journal télévisé accrochée au hasard dans un hall d’hôtel, avec grandes flaques de sang, têtes coupées, etc. vous secoue un peu. Puis on se dit, c’est vrai, pour les gens normaux (à commencer par les enfants), c’est le menu quotidien.

Ceci dit, cher Orimont, comme on vous voit venir avec vos gros sabots, je rappelle qu’on n’a jamais rien trouvé de concluant sur les rapport entre imagerie sanguinolente et violence dans le monde réel (tout le monde brandit depuis cinquante ans une expérience stupide à base de petits enfants et de matches de boxe). On a par contre souvent postulé ces rapports dans une intention de censure. (Ainsi la bande dessinée a été très pourchassée dans notre beau pays au reproche que c’était... violent !)
23 juillet 2012, 13:01   Re : Un samedi oppressant.
"L'horizontalité" ? Mais de quoi parlez-vous cher Rogemi ?
Quant à l'émulation de la violence représentée (au cinéma, en littérature, ou au théâtre), c'est un débat qui remonte à Platon et Aristote. On ne saura jamais qui a raison, et en attendant une réponse, on ferait bien d'interdire la vente libre d'armes de guerre. Une solution technique et juridique est plus.... pragmatique que d'attendre une réponse à une question métaphysique.
23 juillet 2012, 13:20   Re : Un samedi oppressant.
Je n'avais pas l'intention d'enfiler mes grosses tongs sur ce thème, Chatterton, et, pardonnez-moi si je trouve qu'en l'espèce c'est un peu vous qui enfilez les godillots les plus éculés en nous servant ceci : "on n’a jamais rien trouvé de concluant sur les rapport entre imagerie sanguinolente et violence dans le monde réel (...)".

Ah ! ce très savant "on", qui ne trouve jamais rien de concluant ! Qui se plaît à détromper le bon peuple sur les fadaises que lui souffle son pauvre bon sens et tout ce qu'il croit, le malheureux, aller de soi. Je ne sais pas comment sont menées ces enquêtes ni sur quelles bases expérimentales "on" pourrait établir un rapport entre imagerie sanguinolente et violence dans le monde réel ou le rejeter. A partir de quelles observations ?

Quand bien même, permettez-moi de trouver déplacée la présence de cette enfant dans cette salle, tout bêtement, et même sa présence au cinéma, en général, ne fût-ce que pour le volume sonore.
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 13:30   Re : Un samedi oppressant.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
23 juillet 2012, 13:37   Re : Un samedi oppressant.
Rappelons, en outre, cher Orimont, que c'était une séance à minuit...
Toujours est-il qu'un cinéma n'est pas un champ de bataille et qu'on devrait s'attendre à en sortir sain et sauf (hormis les tympans, je vous l'accorde bien volontiers).
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 14:23   Re : Un samedi oppressant.
Citation
Bruno Chaouat
On ne saura jamais qui a raison, et en attendant une réponse, on ferait bien d'interdire la vente libre d'armes de guerre.

«On»...? les États-Unis s'organisent comme bon leur semble.

Dans la mesure où je peux exprimer un état de société générique qui me semble raisonnable en ce domaine, les armes dites «de guerre» sont en effet inutiles (je n'ose écrire overkill) pour les particuliers, comme l'est aussi la possibilité d'acquérir des munitions sans limite de quantité. Chaque citoyen devrait cependant avoir (peut-être même l'obligation d'avoir) à domicile arme+munitions en qsp tenir un petit siège familial.

C'est à dire, une restriction de la situation actuelle aux USA, et un élargissement considérable par rapport à la situation en France ou en Suisse.
En Suisse ? Mais tout le monde possède une arme, chez soi, en Suisse...
23 juillet 2012, 15:55   Re : Un samedi oppressant.
« Je vote la mention Orimont, sans hésitation. »
Ceux qui soutiennent que la violences quotidienne vu à la télévision, au cinéma et dans les jeux vidéos n'a aucune incidence sur le comportement des individus ou du moins d'un nombre non négligeable d'entre eux, me font un peu penser à ceux qui soutiennent que l'islam n'en n'a aucune de significative non plus. On sait pourtant que la jeunesse des banlieues les plus violentes est à la fois musulmane, n'a d'autre" culture" que le cinéma le plus violent et que son film culte est l'ultra "gore" Scarface dont le "héros" est parfaitement abject. Cherchez l'erreur.
23 juillet 2012, 16:07   Re : Un samedi oppressant.
Citation
"L'horizontalité" ? Mais de quoi parlez-vous cher Rogemi ?

Cher Bruno,

Je n'ai pas le temps, aujourd'hui, de vous expliquer mais il n'y a pas très longtemps ce type de massacre n'advenait pas en occident.

Comment se fait-il qu'en l'espace de 20 ans de telles séries d'assassinats de masse perpetrés par des jeunes lycéens ou des étudiants aient pu avoir lieu ?

Il s'est passé quelque chose, un glissement civilisationnel s'est produit.

Quant à la tarte à la crème de l'interdiction de ventes d'armes je suis obligé de sourire car en Allemagne où la législation est très stricte des jeunes gens ont réussi à se procurer des armes de guerre sans la moindre difficulté.
23 juillet 2012, 16:26   Re : Un samedi oppressant
Sans la moindre difficulté, vraiment, cher Rogemi ?
Et assiste-t-on à de telles tueries en Allemagne ? C'est un phénomène proprement américain, et, comme par hasard, les armes de guerre y sont en vente libre. Comme dirait Cassandre, cherchez l'erreur...
Plus métaphysiquement, comme douter que les instruments, pour parler comme Günther Anders, produisent des modifications anthropologiques ? On voit dans la vente des armes un simple moyen, mais, si l'on suit les analyses de Jacques Ellul et d'Anders, rien n'empêche d'y voir une cause...
Quant à la violence au cinéma, chère Cassandre, je ne sais pas, je n'ai pas d'opinion sur la question. La pornographie pousse-t-elle au viol ? Ou est-elle cathartique ? Je n'en sais fichtrement rien.
23 juillet 2012, 16:32   Re : Un samedi oppressant.
Bien entendu, cher Bruno, je pense comme vous que la liberté de posséder une arme facilite évidemment le passage à l'acte.
23 juillet 2012, 16:53   Re : Un samedi oppressant
Les phénomènes de contamination et d'imitation agissent à l'insu de tous surtout des plus vulnérables.
Les transformations profondes de la famille et de la société sont en train de modifier les psychismes : les personnalités sont moins souvent névrosées et plus perverses-narcissiques.
Le refoulement ne joue plus suffisamment son rôle (Charles MELMAN), le surmoi s'effondre, la toute puissance est entretenue continuellement par les valeurs dominantes etc.

Tout ceci favorise en effet les passages à l'acte "petits" ou grands.
C'est de la mauvaise foi que de vouloir nous faire croire le contraire.
Lorsqu'on travaille auprès de jeunes parents ou de jeunes tout court ce constat est flagrant.
23 juillet 2012, 16:57   Re : Un samedi oppressant
Je ne sais pas comment sont menées ces enquêtes ni sur quelles bases expérimentales "on" pourrait établir un rapport entre imagerie sanguinolente et violence dans le monde réel ou le rejeter. A partir de quelles observations ?

Mais mon cher, c’est exactement ce que j’essayais de dire. Comment voulez-vous savoir quel usage est fait de telle image par telle personne ? Cependant vous allez voir qu’on ne va pas tarder à expliquer que le cinglé américain a été inspiré par la série des Batman, et à réclamer je ne sais quel contrôle, de même qu’on a expliqué (timidement, il est vrai, parce que c’est franchement obscène) que Mohamed Merah avait trop joué aux jeux vidéo.

Et à propos de M. Merah et de ses frères d’armes, je précise que j’excepte naturellement de mes sceptiques précautions l’imagerie politique, à commencer par l’imagerie sanguinolente de type islamique (vidéos de décapitation, de lapidation, d’étripage et d’autres joyeusetés) dont certains adolescents sensibles se gobergent. Ici, il s’agit d’une imagerie dont la lecture par les intéressés est univoque, qui vise à produire chez eux des réactions tout à fait précises, et qui constitue, somme toute, une arme de guerre.
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 17:17   Re : Un samedi oppressant.
Citation
Cassandre
Bien entendu, cher Bruno, je pense comme vous que la liberté de posséder une arme facilite évidemment le passage à l'acte.

Je pense que ce phénomène résulte de ce facteur, oui, mais combiné avec la disparition d'une familiarisation à une nécessaire et responsable escalade dans la violence (à laquelle les garçons étaient éduqués par les sports d'équipe, de combat, le service militaire; allant en Israël jusqu'à un service équivalant à trois ans de guerre).

Il y a donc plusieurs choix: 1/ décréter que tous les citoyens sont des moutons (corollaire: ne pas importer de prédateurs) 2/ accepter des phénomènes de décharge incontrôlée comme notre exemple (combien la foudre tue-t-elle de personnes aux USA par an?) 3/ rendre chacun capable d'agressivité progressive.

Exemple: un tireur isolé, dans un cinéma, avec une arme de poing, n'est pas invulnérable. Il pourrait être désarmé rapidement par trois ou quatre héros improvisés qui sauraient qu'en situation de stress, on vise bien mal avec une arme légère. Idem pour Breivik, il fallait bien qu'il recharge toutes les dix ou quinze victimes, et ne pouvait contrôler que ce qui se situait devant lui.

C'est bien vous Cassandre qui parliez d'un quota de violence immuable à diviser d'une façon ou d'une autre entre les individus?
23 juillet 2012, 18:36   Re : Un samedi oppressant.
Ceci dit, cher Orimont, comme on vous voit venir avec vos gros sabots, je rappelle qu’on n’a jamais rien trouvé de concluant sur les rapport entre imagerie sanguinolente et violence dans le monde réel (tout le monde brandit depuis cinquante ans une expérience stupide à base de petits enfants et de matches de boxe). On a par contre souvent postulé ces rapports dans une intention de censure. (Ainsi la bande dessinée a été très pourchassée dans notre beau pays au reproche que c’était... violent !)

Je ressens un véritable malaise face aux dessins animés Happy Tree Friends par exemple, dont se gobergent des millions d'adolescents dans le monde. Jubilation et effusion de sang forment une association épouvantable lorsque ce joyeux charcutage a lieu sur des personnages animés conçus pour petits enfants. Cette série a été frappée d'interdiction en Russie. Elle est diffusée sans le moindre avertissement dans la plupart des autres pays. On a les monstres que l'on mérite, et que l'on forge. J'applaudis à la décision russe.
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 18:40   Re : Un samedi oppressant.
Arrêtez, c'est rigolo, Happy Tree Friends !
23 juillet 2012, 18:51   Re : Un samedi oppressant
Ah, vous voyez ? Il y a des précédents historiques. Le spécialiste du graffito obscène Gershon Legman (on est spécialiste de ce qu’on peut !) était particulièrement choqué par les dessins animés qui passaient au cinéma (Tom et Jerry, etc.), qu’il décrivait comme une imagerie sadique à base de petits animaux qui s’éventrent et se mutilent.
23 juillet 2012, 19:37   Re : Un samedi oppressant
"Comment voulez-vous savoir quel usage est fait de telle image par telle personne ?"

On peut en dire autant d'absolument n'importe quoi. Dans ce cas, quelle attitude adopter, sinon se référer à un minimum de bon sens qui indique que, non, je le maintiens, rien ne rend acceptable la présence d'une fillette de six ans, à minuit, dans une salle de cinéma, quel que soit le film projeté, et, a fortiori, s'il s'agit d'un film connu par tous pour sa violence, et sans le moindre besoin d'attendre les conclusions des chercheurs entre guillemets.

"La pornographie pousse-t-elle au viol ?" demande Bruno Chaouat. Il ne s'agit ni de pornographie ni de violence mais d'âge auquel on y est exposé, c'est tout ce que j'ai voulu relever dans cette histoire.

Accessoirement, à ce propos, supposons qu'un massacre ait eut lieu pendant la projection d'un film à connotation vaguement érotique, une de ces histoires de cul grand public telle que le cinéma américain en produit de temps à autre, et qu'on ait appris qu'une enfant de six ans était dans le public. Je veux bien avaler mes gros sabots si l'on eût pas, alors, trouvé à redire.
23 juillet 2012, 19:37   Re : Un samedi oppressant
Certes, Chatterton, mais on ne peut nier les effets de la surenchère (effets spéciaux, surenchère sonore à peu près intolérable, etc.) On assiste, il me semble, à un saut qualitatif (entre "Tom et Jerry" et les action movies d'aujourd'hui). Reste que je n'ai pas d'opinion sur les effets de ces spectacles, quant au passage à l'acte... Je suis très partagé.
Utilisateur anonyme
23 juillet 2012, 19:44   Re : Un samedi oppressant
Ce n'est pas tant le fait d'être exposé à quelque chose de violent qui pose problème (Scarface, GTA, Call of Duty etc), c'est surtout le fait de n'être exposé qu'à ça, de ne rien voir d'autre, de ne rien percevoir de non-violent, et, à une autre échelle, de ne faire que ça : rester planté devant sa console au lieu d'aller faire un tour, regarder Die Hard plutôt que Bright Star...
23 juillet 2012, 19:56   Re : Un samedi oppressant
Citation
Et assiste-t-on à de telles tueries en Allemagne ? C'est un phénomène proprement américain

Je regrette cher Bruno mais ce n'est nullement un phénomène américain.

Il y a eu ces dernièrs années en Allemagne deux tueries qui furent le fait de deux jeunes hommes de 17/18 ans qui sont entrés dans un lycée dans le but de tuer le plus grand nombre de professeurs.

Je prétends qu'il n'y a aucune corrélation entre les armes en vente libre et ses assassinats de masse.

Il s'agit d'une transformation anthropologique en profondeur qui a fait tomber presque toutes les inhibitions en particulier la peur du père s'est évaporée.

Citation
Le refoulement ne joue plus suffisamment son rôle (Charles MELMAN), le surmoi s'effondre, la toute puissance est entretenue continuellement par les valeurs dominantes etc.

Excellente objection d'Orphée et c'est dans cette direction qu'il faut creuser la chose.
23 juillet 2012, 20:03   Re : Un samedi oppressant
Cher Rogemi,
Ces tueries ont-elles abouti ? Ont-elles été aussi... meurtrières ? Les armes sont-elles interdites en Allemagne (mes questions sont évidemment candides, je ne connais pas du tout les réponses).
23 juillet 2012, 20:46   Re : Un samedi oppressant
Par ailleurs, cher Rogemi, je suis toujours curieux des tentatives d'explication psychanalytique, mais il si vous avez raison, mieux vaut démissionner et se résigner à ces massacres, car aucun homme d'Etat, aucun corps législatif ne pourra jamais transformer les société sans père que vous évoquez.... La politique est l'art du possible, n'est-ce pas ?
23 juillet 2012, 20:54   Re : Un samedi oppressant
Mais bien sûr il y a eu en 2002 dans un lycée d'Erfurt douze professeurs, une secrétaire, deux éléves et un policier assassinés par un ancien éléve de l'établissement du nom de "Robert Steinhäuser".

Sans permis de port d'armes vous ne pouvez pas acheter en Allemagne d'armes à poing.
23 juillet 2012, 21:09   Re : Un samedi oppressant
Merci, cher Rogemi. Mais pourriez-vous vraiment soutenir que l'interdiction d'acheter des armes, sans permis, sans vérification, sans rien, et des armes de guerre, ne pourrait, sinon supprimer ces carnages, tout au moins en contenir la fréquence et la portée ? De même pour l'interdiction de la drogue : si la consommation d'icelle était permise par la loi, n'avez-vous pas le sentiment qu'on se droguerait plus ?
23 juillet 2012, 22:28   Re : Un samedi oppressant
Mais Bruno aux EU la liberté d'acheter des armes est très ancienne et de mémoire d'hommes on n'avait jamais vu des adolescents commettre de tels actes avant les années quatre-vingt-dix. Donc ce n'est nullement la facilité de se procurer des armes qui est la cause de ces carnages.

C'est avant tout la perte de la verticalité qui est à l'origine de ces actes. Plus de Dieu dans le ciel qui délégue son autorité au père de famille. La dépossession des pères et la prise de pouvoir symbolique des femmes sont grandement responsables de la dérive de certains jeunes hommes. Il y a 30 ou 40 ans la peur du père aurait empêché le jeune lycéen d'Erfurt de passer à l'acte.

Je n'èvoque pas la disparition des rites de passage qui est désastreuse..

On dit que tous les peuples furent toujours conscients du potentiel de violence des jeunes adolescents en voie de devenir adulte et sur tous les continents chaque tribu, chaque ethnie avait trouvé une solution pour contenir cette violence.

Quand l'anarchie s'installe comme en Afrique ces dernières décennies on donne des armes à des enfants de douze ans et il n'y a pas plus cruels que des enfants ayant le droit de tuer.
23 juillet 2012, 22:56   Re : Un samedi oppressant
Cher Rogemi,

Je suppose que vous n'ignorez pas que les armes à feu ont évolué depuis le 18ème siècle... Il s'agit d'interdire des armes de guerre, pas des carabines à chasser les biches ou les dindes sauvages.
Diriez-vous que le Troisième Reich était une société de bisounours matriarcale ? Et pourtant, les Einsatzgruppen sévissaient, ainsi que le narcissisme pervers, et les fantasmes de toute-puissance (on prenait des photos de ses exploits sur le front russe, comme vous le savez). En sorte que l'explication par l'étiolement du patriarcat me paraît insuffisante. Voulez-vous dire que les mamans castrent leurs petits, ou les petits garçons que nous sommes devenus ? Et que des fous compensent par ces carnages, pour se venger de cette dévirilisation ?
23 juillet 2012, 23:26   Re : Un samedi oppressant
Citation
Orphée
Les phénomènes de contamination et d'imitation agissent à l'insu de tous surtout des plus vulnérables.
Les transformations profondes de la famille et de la société sont en train de modifier les psychismes : les personnalités sont moins souvent névrosées et plus perverses-narcissiques.
Le refoulement ne joue plus suffisamment son rôle (Charles MELMAN), le surmoi s'effondre, la toute puissance est entretenue continuellement par les valeurs dominantes etc.

Tout ceci favorise en effet les passages à l'acte "petits" ou grands.

L'imaginaire est truffé d'hyper performance. Le réel, qui créait un passage vers le possible grâce à la construction d'un surmoi au quotidien, un surmoi qui rencontrait ce réel et s'en faisait une idée à mesure qu'il l'éprouvait et apprenait à vivre avec lui, disparaît peu à peu. Cette toute puissance dont parle Orphée se glisse effectivement à la place du surmoi rendant invivable le possible qui devient alors une performance de surhomme qui n'a rien à voir le surmoi.
On ne choisit pas la foi, on ne choisit pas de croire ou non, soit on croit, soit on ne croit pas. Dieu est celui qui apprend l'absence en tant que présence, dans le réel, des êtres absents, Dieu est amour qui ne cherche pas à combler un manque mais aime en se vivant dans le réel.
L'ultra performance moderne, la volonté d'être soit, aussi bien hyper démocratique, hyper cool, hyper tolérant, que hyper beau, hyper religieux etc... détruit le possible. L'art du possible c'est, au contraire du Puissant possible, le savoir-vivre avec le père comme présence au-delà de l'absence, comme possible absence dans le réel pour que ce réel existe.
Le problème du père aujourd'hui c'est qu'il ne croit plus en lui en tant que père, il se laisse dévorer par le doute, il cède la place à l'omnipotence absolue, monstrueuse en effet, mais comment résister aujourd'hui ? Seuls des enfants prenant conscience du mal qui leur est fait à travers cette entreprise de destruction pourraient faire appel au passé, au temps où chaque soir lors de la prière nous refaisions le tour de notre journée et de notre conscience pour prendre de nouvelles résolutions pour demain, pour ne pas trop décevoir notre père plus précieux que la folie d'égaler Dieu ou d'être le prochain super héros.
23 juillet 2012, 23:36   Re : Un samedi oppressant
Citation
Diriez-vous que le Troisième Reich était une société de bisounours matriarcale ?

Là vous m'étonnez comment pouvez-vous faire de telles comparaisons. Les Einsatzgruppen étaient des structures étatiques sous les ordres du führer cad un Pére géant qui était le représentant de Dieu sur terre.

Citation
Voulez-vous dire que les mamans castrent leurs petits, ou les petits garçons que nous sommes devenus ?

Mais non on est uniquement dans l'ordre du symbolique. Il ne s'agit nullement de dévirilisation à la Freud.

Je parle de gardes-fous symboliques qui empêchaient de tels carnages car on ligotait les enfants dans une camisole de régles, d'interdits divers qui tous ont sauté ces dernières décennies.
23 juillet 2012, 23:41   Re : Un samedi oppressant
Mais cher Rogemi, la camisole où l'on enfermait les enfants, le travail de la culture, ou le dressage, n'ont jamais empêché le retour du refoulé. On ne se débarrasse pas de la pulsion de mort si facilement. Elle veille, quel que soit le modèle de moeurs...
23 juillet 2012, 23:54   Re : Un samedi oppressant
Monsieur Chaouat, je lis votre discussion et j'ai envie de vous répondre que c'est toute la différence entre le surmoi qui veille sur votre refoulé et la toute puissance qui le lâche quand l'heure lui paraît propice.
24 juillet 2012, 01:30   Re : Un samedi oppressant
Le Mal advient quand le père disparu, le père dont la présence au quotidien est pire que toute absence, est remplacé par le Frère Numéro Un, le Grand-Frère. Frère Numéro Un était le surnom de Pol Pot, c'est en vérité le surnom de tous les chefs de secte, salafisme et Frères Musulmans compris. (Le chef des Frères ayant supplanté le père pour se faire chef de horde, son pouvoir, politique, spirituel et séculier, est désormais sans limites aucunes, et pour commencer, il l'exerce, il s'exerce à l'exercer, sur les soeurs, c'est à cela qu'on le reconnaît: son premier pouvoir, premier dans la chronologie -- il se fait sur elles les dents dans la jeunesse et l'ascension vers le caïdat -- autant qu'immanent et principiel, s'exerce sur les soeurs, pouvoir que le père, avant de sombrer, ne songeait pas à chérir particulièrement). Les islamistes, les révolutionnaires, les djihadistes sont comme les nazis: sans père, mais le regard toujours tourné vers un frère dominateur, suractif, chef-né, premier chien de garde du troupeau des soeurs.
Utilisateur anonyme
24 juillet 2012, 01:34   Re : Un samedi oppressant
Renaud Camus est un peu notre Grand frère à tous, ici...
24 juillet 2012, 01:37   Re : Un samedi oppressant
Leroy vous êtes tuant. Parfois.
24 juillet 2012, 08:25   Re : Un samedi oppressant
Citation
On ne se débarrasse pas de la pulsion de mort si facilement.

Relisez attentivement les "Dix Commandements" et vous comprendrez que la situation dans laquelle nous sommes n'est en rien nouvelle.

Contrairement au régne animal dont la violence est bridée par l'instinct la violence de l'homme ne peut être maitrisée que par un "dressage" culturo-religieux.
24 juillet 2012, 09:33   Re : Un samedi oppressant
Monsieur Marche vous avez entièrement raison, et l'imaginaire de cette société se faisant son cinéma sur sa force suprême aide ces frères-là à détruire ce que le père a construit dans le réel. La faible place du père également, car un père qui croit à sa place ne laisse pas des fanatiques tourner son rôle en ridicule de cette manière, son autorité rayonne assez pour éviter le pire.
24 juillet 2012, 09:37   Re : Un samedi oppressant
Mais je suis bien d'accord tout cela n'est pas simple, surtout quand toute une civilisation (une culture ?) cesse de transmettre et de défendre ce qui a fait sa beauté passée. Dieu nous a-t-il abandonnés ?
24 juillet 2012, 10:40   Re : Un samedi oppressant
Citation
Dieu nous a-t-il abandonnés ?

C'est l'inverse chère Marie car nous avons cru pouvoir nous passer de spiritualité. Mettez moi au rancart toutes ces vieilleries dont nous n'avons plus besoin.
Mais Bruno aux EU la liberté d'acheter des armes est très ancienne et de mémoire d'hommes on n'avait jamais vu des adolescents commettre de tels actes avant les années quatre-vingt-dix. Donc ce n'est nullement la facilité de se procurer des armes qui est la cause de ces carnages.

Cette objection me paraît excellente, et elle n'a guère été relevée. On confond deux choses dans cette controverse, qui sont l'objet et l'usage ; l'usage, ou plutôt l'usager. Proportions gardées, les jeunes drogués sans permis de conduire qui écrabouillent à tour de bras les piétons un peu partout en France sont eux aussi des exemples, dans la même veine, de cette modification "anthropologique" qui saisit la pâte humaine contemporaine. Un rasoir dans la main d'un fou ou d'un violent est un danger parce qu'il se trouve dans la main d'un fou ou d'un violent, en plus d'être un rasoir. C'est la combinaison des deux facteurs qui est redoutable. Je ne suis pas en train de défendre la libre circulation des armes à feu, mais je trouve déplorable qu'on prenne, comme trop souvent, les effets pour la cause.
Utilisateur anonyme
24 juillet 2012, 12:02   Re : Un samedi oppressant
«There is a 3% or so of psychotics, drug addicts, and criminal deviants who are incapable of the dignity of free men. Arms in the hands of such as these do not promote virtue, but are merely instruments of tragedy and destruction. But so, too, are cars. And kitchen knives. And bricks. The ethically incompetent readily (and effectively) find other means to destroy and terrorize when denied arms. And when civilian arms are banned, they more readily find helpless victims.» Eric S. Raymond, militant libertarien, un texte qui date des années 1990.

Traduction rapide: Il y a environ 3% de psychotiques, drogués, et criminels déviants qui sont incapables de la dignité d'homme libre. Des armes dans les mains de ces derniers ne promeuvent pas la vertu, mais sont simplement des instruments de tragédie et de destruction. Mais telles sont aussi, les voitures. Les couteaux de cuisine. Les briques. Ceux qui sont éthiquement incapables trouvent à portée de main (et efficacement) d'autres moyens de détruire et terroriser quand on leur interdit les armes. Et quand les armes civiles sont proscrites, ils trouvent plus facilement des victimes impuissantes.
24 juillet 2012, 13:30   Re : Un samedi oppressant
En bonne téléologie, cher Rogemi et cher Monsieur Michon, rappelons qu'un couteau de cuisine sert à découper votre gigot plutôt qu'à égorger vos voisins, et qu'une auto à vous déplacer, plutôt qu'à écrabouiller les passants. Cependant qu'une arme de guerre sert à tuer des êtres humains, et non à se curer les ongles. Pour le dire autrement, les armes utilsées par le fou du Colorado n'ont pas d'autre fin que de tuer le plus de gens possible le plus rapidement et le plus efficacement. De sorte que se procurer de telles armes, c'est signifier qu'on a l'intention de tuer, vite et bien.
24 juillet 2012, 15:36   Re : Un samedi oppressant
Citation
De sorte que se procurer de telles armes, c'est signifier qu'on a l'intention de tuer, vite et bien.

Vous êtes décidément un homme de gauche cher Bruno et vous vivez dans l'illusion que l'on peut empêcher de tels actes simplement en fermant le magazin mais en même temps vous avez été (comme moi d'ailleurs) pour le laisser-aller total à tous les niveaux.

Vous vous fourvoyez complétement.

D'après ce que j'ai lu sur les USA il semblerait que la plupart des armes détenues par les truands et la mafia auraient été achetées au marché noir et non pas chez des marchands d'armes ayant pignon sur rue.
24 juillet 2012, 16:24   Re : Un samedi oppressant
"La peur du père s'est évaporée" Rogemi

Oui et nous sommes dans l'ère des pairs tant valorisés sous la forme des grands frères.
Ceci permet d'évacuer la différence de génération et avec elle la reconnaissance de l'expérience, du savoir et de l'ascendance légitime des pères ; et c'est ainsi que tout devient permis ou presque.
Les grands frères sont du reste devenus les nouveaux "modèles", les tuteurs-sauveurs (de pacotille ?) dans les quartiers sinistrés.
24 juillet 2012, 16:38   Re : Un samedi oppressant
Je vois qu'on mélange tout : les quartiers sensibles, l'islam, la oumma (grande Mère ?), et un psychopathe anglo du Colorado à la carrière prometteuse...
24 juillet 2012, 17:42   Re : Un samedi oppressant
J'aurais tendance à être d'accord avec ce que certains disent de la disparition du père, et pourtant je m'interroge : s'il y a une civilisation du père c'est bien l'islam. Or, nous voyons ce qu'elle a donné et ce qu'elle donne partout. Faut-il en admirer les résultats ?
24 juillet 2012, 18:00   Re : Un samedi oppressant
Je me demande quand même s'il n'y a pas une différence entre société polygame et société monogame à propos de l'image du père.
24 juillet 2012, 18:10   Re : Un samedi oppressant
Citation
s'il y a une civilisation du père c'est bien l'islam.

Chère Cassandre

Bonne remarque mais ne mélangeons pas tout.

Il y a en islam le problème essentiel de l'endogamie cad du mariage entre cousins qui fait que l'homme se marie presque toujours avec une parente très proche et vice versa.

Ces unions entre cousins constituent encore environ 65 à 70 % des mariages dans les pays musulmans et c'est pour cette raison que l'on va chercher son conjoint au bled.

En général ils ont grandi et joué ensemble et quand ils se marient ils se connaissent depuis la petite enfance. Cela change les rapports humains du tout au tout. Voir les livres de grande qualité d'Emmanuel Todd sur le sujet.

Les auteurs maghrébins parlent des médinas comme des ensembles urbains essentiellement féminins. A la maison la femme musulmane régne en maitresse absolue ce qui n'est pas le cas de la femme occidentale ou du moins à un degré moindre.

Il me semble que la perte de verticalité cad la dépossession des pères joue un rôle essentiel dans les dérives actuelles. L'équilibre a été rompu. Zemmour en parle très bien dans son livre sur le premier sexe.
24 juillet 2012, 18:33   Re : Un samedi oppressant
C'est une religion sans pape. Et son statut ordinaire, son "default setting", est un état de tension révolutionnaire permanente, où la lutte sanglante pour le pouvoir politique ne connaît aucun répit, état de civilisation où la coalition des frères est en mouvement constant et pour cause: la place du chef est toujours à prendre, ouverte au frère le plus téméraire. Pas de père/pape, pas de visage de dieu représentable, d'où grande animation, grande ambition conquérante des frères et lutte à mort entre eux pour la première place, jamais acquise, toujours à défendre quand elle a été prise... d'où la dictature, la figure omniprésente du dictateur assiégé par ses semblables... du dictateur défensif / défenseur, qui ne cèdera le pouvoir que dans un bain de sang.

Les configurations psycho-sociales et politiques dénuées de figure paternelles sont épouvantablement sanglantes. L'Afrique du Sud a un "père de la nation", incontesté et incontestable, lorsqu'il s'effacera (et à plus forte raison s'il le fait sans désigner son dauphin ainsi que le fit Houphêt-Boigny en Côte d'Ivoire), gare aux "frères"!
Il y a cependant un peu du pape dans le chiisme...
24 juillet 2012, 20:46   Re : Un samedi oppressant
Le judaïsme est également une religon sans pape, et sans image de Dieu. Et pourtant, le moins qu'on puisse dire est que le père y est...
Remarquez, chez les protestants il n'y a pas de pape non plus... les différentes branches du calvinisme ne représentent pas la figure divine, je crois.
24 juillet 2012, 21:03   Re : Un samedi oppressant
C'est curieux qu'on soit passé d'une conversation sur le Colorado à l'islam. C'est la magie des forums virtuels...
C'est une caractéristique de ce forum (voir autre fil).
24 juillet 2012, 21:56   Re : Un samedi oppressant
Le judaïsme serait l'islam, voire pire, s'il n'était auto-contraint par la race et l'appartenance ombilicale à la chair. Nous avons eu une riche discussion avec Alain Eytan sur ce sujet il y a quelques années, avec émergence d'une typologie des religions et des ordres politiques et spirituels, pas moins. Opérez une recherche par mots clés sur la question (par exemple, le mot "typologie" chez l'auteur "Alain Eytan", et reprenons tout ça à partir de là si vous voulez cher Bruno). Nous étions des gens sérieux, il y a seulement deux ou trois ans. Avant la défaite.
24 juillet 2012, 22:07   Re : Un samedi oppressant
Et pourtant, le moins qu'on puisse dire est que le père y est, c'est fou !
24 juillet 2012, 22:32   Re : Un samedi oppressant
Orimont, tout m'est tout! tout m'est tout !
24 juillet 2012, 23:15   Re : Un samedi oppressant
"Le père y est", cher Orimont, oui, un jeu de mots que Nathalie Sarraute attribuait à Lacan, pour s'en moquer (je n'ai jamais vérifié si Lacan l'avait faite, celle-là...
27 juillet 2012, 13:19   Re : Un samedi oppressant
Eh oui Orimont : tout cela est très logique. Armes en vente libre, carnage, et flambée de la vente des armes... Ce doit être contagieux. Et aucun doute que c'est le meilleur moyen d'éviter de tels tueries : plus d'armes en circulation.
27 juillet 2012, 15:02   Re : Un samedi oppressant
Citation
Eh oui Orimont : tout cela est très logique. Armes en vente libre, carnage, et flambée de la vente des armes... Ce doit être contagieux. Et aucun doute que c'est le meilleur moyen d'éviter de tels tueries : plus d'armes en circulation.

Il faudrait commencer par interdire la diffusion de films violents et sanglants et ensuite d'interdire tous les jeux vidéos du même gabarit sans parler de toute la saloperie qui traine sur internet.

Vous avez vu la tête de l'assassin d'Aurora ? Le gars est complétement cinglé et il aurait dû être enfermé depuis longtemps.

Je suis, par contre, pour l'arrêt immédiat de la vente d'armes automatiques et semi-automatiques. Mais on attendra jusqu'à la saint glin glin car les américains adorent ce type d'armes.
Utilisateur anonyme
27 juillet 2012, 15:32   Re : Un samedi oppressant
27 juillet 2012, 22:18   Re : Un samedi oppressant
Non, Rogemi, je ne trouve pas que le type ait l'air cinglé (pas plus que les gens que je croise tous les jours dans la rue--pour autant qu'il y ait des rues aux US). David Brooks, l'un des rares éditorialistes conservateurs du NYT, recommande la prophylaxie en matière de maladie mentale. Il préfère donc qu'on dénonce ses voisins pour leur étrange façon de marcher, ou parce qu'ils parlent tout seuls dans la rue, aux autorités, plutôt qu'on interdise la vente d'armes automatiques... Belle conception de la liberté individuelle, pour un "libéral" (au sens français du mot), c'est-à-dire un conservateur, au sens anglo-saxon... Peut-être préférerait-il aussi l'interdiction des films violents, et de tout ce que lui et son parti jugeront "obscène", avant l'interdiction des armes. On censurera tout, et on aura toujours autant de crimes car de plus en plus d'armes...
27 juillet 2012, 22:43   Re : Un samedi oppressant
Hum, je ne sais pas ce qu'il vous faut ; un peu toqué, quand même...


27 juillet 2012, 23:23   Re : Un samedi oppressant
Je crains, cher Alain, que sur la photographie que vous donnez et qui circule depuis la première journée de l'audience, le sang lui ait donné la gueule de bois. Il faut, en toute bonne foi, voir à quoi Holmes ressemblait avant la tuerie, et avant qu'il ne joue au psychopathe (car on n'est pas sûr du tout qu'il ne simule pas, depuis son arrestation, d'autant que la neuroscience est son rayon). Je ne sais pas comment copier une photographie, mais il se peut que vous puissiez ouvrir ce lien et y voir une photo d'avant la tuerie :
[thecount.com]
Utilisateur anonyme
27 juillet 2012, 23:52   Re : Un samedi oppressant
La lecture de Une histoire de la violence de Robert Muchembled (2008) va dans le sens de ce qu'écrit Rogemi. Cet ouvrage rappelle comment la violence interpersonnelle a été implacablement réduite dans les sociétés occidentales après les guerres de religions (songez à la stricte prohibition des duels par Richelieu, pour ce qui concerne la noblesse), sous le double effort des Etats et des Eglises. L'auteur note cependant une recrudescence de ces violences dans l'Europe du dernier quart du XXe siècle, sans toutefois se prononcer sur les causes d'icelle. Ce que nous vivons aujourd'hui est une nouveauté, nonobstant les Apaches de Belleville que l'on se plait à convoquer pour se consoler des crimes actuels.
28 juillet 2012, 08:22   Re : Un samedi oppressant
Monsieur Chaouat, cet homme a l'air encore plus fou sur les photos que vous nous montrez. Ces fous sont des éponges, ils s'imprègnent, à cause de leurs déséquilibres mentaux, de ce que la société leur renvoie comme exemple. Je ne les vois pas comme moins déséquilibrés pour autant. Les condamner à la peine de mort est un crime de plus sur le dos de cette gentille société.
28 juillet 2012, 10:07   Re : Un samedi oppressant
Je ne sais pas si ces propos rejoignent ce que vous désirez exprimer. C'est ce que j'ai lu de plus pertinent sur le sujet :

Citation
Edward Bond
Les enfants est une pièce pour deux adultes et un groupe de jeunes âgés de douze à quinze ans. Elle débute par un long monologue que dit un garçon ou une fille. Dans la mise en scène dont il est question plus loin, c'était un garçon. Celui-ci a une grande poupée. Le genre de jouet qu'on peut gagner à une loterie (on ne sait pas trop pourquoi, c'est souvent un panda). Nous l'avons appelé "le pantin". Le garçon l'emporte dans un terrain vague pour le jeter dans un ruisseau. Sa mère insiste pour qu'il s'en débarrasse. Il a passé l'âge d'en avoir un. Lui essaie de convaincre le pantin que tout va pour le mieux. Il lui donne des bonbons. Il sort son peigne de la poche du pantin – il s'est servi des poches de celui-ci pour y mettre ses propres affaires. Tout en parlant, il fournit une foule d'explications sur lui-même. Il ne peut jeter le pantin dans le ruisseau qu'après l'avoir assommé à coups de brique. Cet incident fait allusion à un meurtre ayant vraiment eu lieu. Dans certaines mises en scène, le pantin est un "objet central" véritablement investi du sens de la pièce. Lors de mise en scène moins attentives, ça n'est rien d'autre qu'un "objet d'art" agréable.

La pièce a été représentée dans une prison de Bucarest, dans la mise en scène de Christian Benedetti (du théâtre Studio d'Alfortville, près de Paris). Les prisonniers y étaient des hommes âgés de vingt à trente ans. Plusieurs d'entre eux étaient auteurs de délits graves. Certains étaient des meurtriers. (...) Ils avaient discuté de l'œuvre, avaient distribué les rôles, appris les parties du texte non improvisées. La première répétition véritable a commencé. Le prisonnier le plus jeune s'est avancé avec le pantin. Il na pas pu prononcer un mot. Le trac ? Les autres l'ont encouragé. Lui ont soufflé son texte. Ont fait des suggestions. «Tiens le pantin comme ça, emmène-le là-bas.» Rien à faire, il n'avait plus de voix. Des prisonniers, ça crie, ça chuchote ou ça chante. Ça ne perd pas sa voix. Celui-ci avait appris son texte, mais quand il a eu le pantin dans les mains, il n'a pas pu dire un mot. Il était muet.

L'imagination crée la réalité. La situation extrême a investi le pantin. Le prisonnier avait fait du pantin le corps même de celui qu'il avait assassiné. Le meurtrier a dans les mains le corps de sa victime. Ce corps est absent mais la réalité de ce corps est présente. S'il frappe le pantin d'un coup de couteau, il en sortira de la paille ou un rembourrage en plastique, qui aura la réalité des entrailles. Le prisonnier commettra à nouveau le meurtre mais sa signification n'aura pas changé. Le prisonnier se voit confronté à ce que Van Gogh connaissait sous la forme de la panique – de la terreur – de la toile blanche. La toile blanche est la barrière à franchir. Il n'y figure aucune description idéologique ou ordinaire. La béance est vide. De ce côté-ci de la barrière il y a un accident : le pantin et le mutisme du prisonnier. De l'autre côté il y a "le temps accident" – celui dans lequel l'acteur trouve l'"objet invisible" qu'il lui est possible de jouer. Mais le prisonnier en est incapable – il est muet. Sa paralysie gagne tous les autres. Le metteur en scène, les acteurs adultes – voire les responsables de la prison et le psychiatre de service – sont décontenancés. Un sentiment de catastrophe. Les bonnes intentions qui s'écroulent. Il faut peut-être tenir les portes de la prison fermées, on ne peut pas les ouvrir et on ne peut rien faire. Silence.

Un des autres prisonniers a pris le pantin des mains de l'acteur. Lui c'est le public. Mais il est aussi un délinquant qui partage la situation extrême du jeune meurtrier. Il sait ce qu'il faut faire. Il dit : "J'vais êt' le pantin. Parle-moi." Il prend la place du pantin. La mort se voit réinvestie. Le corps du mort est vivant – l'autre prisonnier n'est pas vraiment ce corps mais il est sa vie. Et le meurtrier parle. Il dit au prisonnier comment il le tuera. Il essaie de lui dire pourquoi. Il discute avec lui-même et parvient à une conclusion. Il aurait pu s'inventer des excuses, s'enfoncer plus encore dans la corruption, mais je crois qu'il ne l'a pas fait. Il avait "dramatisé" la situation afin de découvrir sa propre innocence. Il a dit : "maintenant il faut que je te tue – car c'est ce que j'ai fait." Puis il a sauté tout droit à la fin du texte, là où il voit accorder le pardon d'un fantôme – qui porte les vêtements du pantin, le fantôme du garçon qu'il a tué dans la pièce. Il a dit : "et avant que je te tue il faut que tu me pardonnes." L'autre prisonnier a dit : "je te pardonne", et la répétition s'est poursuivie. Le psychiatre avait passé un an à s'efforcer d'obtenir que le prisonnier parle du meurtre. Rien à faire. Aujourd'hui il disait tout. Les professionnels s'étaient trouvés désemparés. C'est un autre prisonnier – que l'on avait peut-être catalogué comme un cas désespéré – qui avait compris ce qu'il fallait faire.

Le meurtrier n'avait jamais été au théâtre. Il n'était guidé par aucune forme dramatique existante. Or,, en prison, il a fait de l'action dramatique une ressource de nature humaine. Ce qu'il a "dramatisé", c'est l'honnêteté de Macbeth. Pendant juste le temps qu'il fallait, il a revêtu le linceul de sa victime – et alors il a assassiné pour la première fois. Chaque enfant – chaque spectateur – se trouve sur le site du prisonnier. Ni l'un ni l'autre n'est un meurtrier, mais il leur faut se créer une vie dans un monde injuste et cette situation extrême est peut-être plus critique que celle du meurtrier. Si nous ne sommes pas capables de comprendre cela, notre barbarie est déjà en marche et nous ferions bien de retourner à nos colifichets et à nos armes, et d'attendre la fin. (C'est moi qui souligne)

Le meurtrier de la prison de Bucarest avait inventé le théâtre moderne.


Printemps 2004.
Texte français Georges Bas.
LEXI/testes 10
Inédits et commentaires Ed. L'Arche.

28 juillet 2012, 11:51   Re : Un samedi oppressant
Citation
Belle conception de la liberté individuelle, pour un "libéral" (au sens français du mot), c'est-à-dire un conservateur, au sens anglo-saxo

Attention "liberal" signifie de gauche, progressiste en anglo-américain et pas conservateur cher Bruno.
28 juillet 2012, 11:52   Re : Un samedi oppressant
Citation
Monsieur Chaouat, cet homme a l'air encore plus fou sur les photos que vous nous montrez. Ces fous sont des éponges, ils s'imprègnent, à cause de leurs déséquilibres mentaux, de ce que la société leur renvoie comme exemple.

Evidemment ...
28 juillet 2012, 12:16   Re : Un samedi oppressant
Me suis-je mal exprimé, cher Rogemi ? Brooks est un "libéral" au sens français : le moins d'impôts possible pour les riches, le moins d'intrusion possible du gouvernement dans la vie privée. C'est un "conservative". Veuillez me pardonner toute confusion.
Chère Marie Cournou, voudriez-vous que chaque rue ait son physionomiste, que chaque professeur rapporte aux autorités que l'élève X ouY a une tête de fou, a l'air fou ?
28 juillet 2012, 12:22   Re : Un samedi oppressant
Effacé
28 juillet 2012, 12:42   Re : Un samedi oppressant
Low blow, cher Orimont : j'écris en hâte, à cinq heures du matin, avant un départ en vacances.... Je connais la différence entre "être" et "avoir", je vous remercie.
28 juillet 2012, 12:45   Re : Un samedi oppressant
Je souhaitais simplement relever un paradoxe, une contradiction intenable chez les "Conservatives" américains, disons les Républicains : pas de gouvernement pour les impôts, pour les flingues, pour le système de santé, etc., mais du gouvernement, toujours plus de gouvernement pour la sécurité nationale, le budget de guerre, l'avortement, le mariage gay, la censure des films "obscènes", etc. etc. C'est intenable, voilà tout. Seul Ron Paul est un peu cohérent, qui refuse l'intervention du gouvernement dans tous les domaines....
28 juillet 2012, 12:56   Re : Un samedi oppressant
Par ailleurs, cher Orimont, j'ai le courage de signer de mon nom, de sorte que je prends le risque du ridicule pour chaque faute de frappe ou étourderie, le forum étant public, et des collègues ou étudiants pouvant le consulter librement...
28 juillet 2012, 13:29   Re : Un samedi oppressant
Veuillez m'excuser, cher Bruno, je serais sincèrement désolé de vous avoir blessé.
28 juillet 2012, 14:47   Re : Un samedi oppressant
Citation
Je souhaitais simplement relever un paradoxe, une contradiction intenable chez les "Conservatives" américains, disons les Républicains : pas de gouvernement pour les impôts, pour les flingues, pour le système de santé, etc., mais du gouvernement, toujours plus de gouvernement pour la sécurité nationale, le budget de guerre, l'avortement, le mariage gay, la censure des films "obscènes", etc. etc.


Eh oui ils veulent le beurre et l'argent du beurre et c'est pourquoi les vrais penseurs libertariens comme Hans-Hermann Hoppe méprisent le Parti Républicain et sont des anti-démocrates rabiques et en général monarchistes.

On peut aller lire un article de H-H. Hoppe sur l'incompatibilité des impôts avec la propriété privée et la liberté individuelle.

Je trouve la lecture de tels articles tout à fait réjouissante.
28 juillet 2012, 19:22   Re : Un samedi oppressant
Chère Marie Cournou, voudriez-vous que chaque rue ait son physionomiste, que chaque professeur rapporte aux autorités que l'élève X ouY a une tête de fou, a l'air fou ?
Pas du tout et je suis étonnée que vous en fassiez cette interprétation. C'est vous qui avez voulu faire une comparaison entre les photos et je ne lui trouvais tout simplement pas l'air plus rassurant sur vos propositions de cliché. Ai-je le droit d'émettre un doute ?
28 juillet 2012, 19:40   Re : Un samedi oppressant
J'ajoute qu'avoir un minimum d'intuition sur les rencontres que l'on fait n'est pas négligeable. Tant pis pour ceux qui nous blâment de ne pas sauter dans leur lit dès le premier sourire tendu, et qui crieront au délit de faciès, j'assume.
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