Syndrome de Paris

Ce phénomène est probablement déjà connu de la plupart des lecteurs de ce forum mais je ne l'ai découvert que récemment et, d'une manière amusante, c'est en voyant le choc que certains Japonais peuvent avoir lorsqu'ils sont confrontés à notre quotidien qui me rend le Japon séduisant, en particulier lorsqu'il est décrit comme "a more polite and helpful society in which voices are rarely raised in anger" (une société plus polie et généreuse, dans laquelle les voix sont rarement haussées). Est-ce réellement le cas ?

[news.bbc.co.uk]

L'article date de 2006: les raisons d'être choqué lorsqu'on visite Paris s'étant depuis multipliées (saleté, changement démographique, communautarisation des quartiers, etc.), le syndrome frappant ces pauvres bougres a de beaux jours devant lui.

A Marseille, il faut se représenter la tête des touristes découvrant le Mémorial de la Marseillaise en plein Belsunce, un quartier à 400% arabe et noir! L'endroit est situé à un jet de pierres d'une salle de prière contrôlée par des salafistes. Là aussi, de quoi développer quelque syndrome carabiné.

Remarque d'une amie américaine en visite à Paris : on ne voit que des Noirs et des musulmans. De fait, dans les quartiers touristiques, on voit beaucoup de touristes venus du Golfe et de vendeurs Sénégalais - surtout en une saison où les Parisiens ont déserté la capitale (la première quinzaine d'août vide littéralement Paris de ses habitants).
Elle est frappée par la petitesse des portions dans les restaurants : je lui explique que les Français (les Européens) sont choqués de l'excès des portions américaines. Je lui ai dit que cela expliquait que nous soyons moins gros - pour le moment. Elle fut frappée par le fait que nos policiers ne sont pas gros, alors qu'apparemment les policiers en uniformes ont tendance à l'être, au moins à Los Angeles et à San Diego.
Une dernière chose la choque : le fait que les Français regarde dans les yeux ceux qu'ils croisent. Aux Etats-Unis, on enseigne aux enfants à marcher sans regarder les gens dans les yeux, car il y a beaucoup de déséquilibrés. Je suppose que leur habitude les protège contre le fameux "un regard qui entraîna une agression mortelle" que vivent très mal nos CPF actuellement occupés à jeûner...

Une dernière chose la choque : le fait que les Français regarde dans les yeux ceux qu'ils croisent. Aux Etats-Unis, on enseigne aux enfants à marcher sans regarder les gens dans les yeux, car il y a beaucoup de déséquilibrés.

Cette question du regard est extrêmement intéressante ; dans le regard, son aménité primordiale, semble se jouer notre sort civilisationnel. Ce sont de bien grands mots pour une si petite chose, mais ils ne me paraissent pas disproportionnés. Un regard amène, bienveillant (mais sans plus), est l'indice que nous sommes désarmés, que nous n'avons pas l'intention de nuire à autrui, que la lutte pour la domination connaîtra, le temps de la rencontre, un sursis salvateur. En face, parfois, et de plus en plus souvent, le plus simple regard est interprété comme un signe de défi.