Je vis à Montréal. L'an dernier, le gouvernement fédéral - qui n'a pourtant habituellement de conservateur que le nom - a tenté, finalement sans succès, de faire fermer le seul site d'injection légal (que nous n'appelons pas ici "salle de shoot", ce qui est déjà ça de pris) au Canada. Si vous aviez vu le tollé, dans les médias... C'était comme si le gouvernement lui-même décidait de tuer les héroïnomanes qui n'aurait plus accès au site. Être contre ce genre d'endroits relevait de l'égoïsme le plus meurtrier (« Les pôôôôôvres drogués, où vont-ils trouver leurs seringues stériles et de l'aide médicale maintenant ? »)
Ils veulent en ouvrir un en plein dans ma ville, maintenant. J'ai déjà brièvement vécu près d'une piquerie et c'était infernal - et elle au moins avait le mérite de ne pas se prétendre
hygiénique ! Vous imaginez, disons, Chet Baker se rendre dans un centre d'injection légal pour recevoir sa belle petite piqûre sécuritaire ? J'espère qu'il y a une pièce à côté avec des éducatrices diplômées, pour y laisser les petits pendant l'injection.