Du béton social

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Elle veut la guerre civile, tout simplement.

Il y a des jours comme ça où l'on donnerait dix Richard Millet pour un Zemmour.

Mettez-en une douzaine.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Oui, Zemmour est particulèrement bon, là.

Ah, ils vont regretter d'avoir réduit son temps de parole, à Radio Luxembourg !

Vous pensez que Zemmour est vraiment bon, là ? J'aurais tendance à trouver sa prestation un peu trop caricaturale, et certainement peu apte à convaincre qui aurait réellement besoin de l'être. Il donne trop de prise, dans cette petite pochade, à une critique facile de son niveau de discours, pour le moins (ce qui ne retire rien, naturellement, ni à son courage habituel, ni à la pertinence de son combat).

Pardon Francmoineau : je ne sais plus très bien ce que recouvre le terme "niveau de discours" dans votre critique. De quoi parlez-vous au juste ?

Je suis d'accord avec Francmoineau : Zemmour, nonobstant la pertinence de ses propos quant au fond, ne se refuse pas quelques accents qui se veulent probablement "populaires", surtout sur la fin (« Qu'est-ce qu'on dit à m'dame Duflot ? Eh merci m'dame Duflot.»), et qui semblent beaucoup plaire à l'animateur du matin qui rit grassement.

Il pourrait néanmoins s'en dispenser.

Pas d'accord avec vous Davoudi. Cette boutade est particulièrement bienvenue au contraire: elle souligne bien le caractère "dame patronnesse" de cette mesure qui consiste à créer des "logements sociaux" (des clapiers) pour ces pôvres pauvres dans le seul but de s'en faire copieusement aimer et remercier (électoralement). Démagogie, maternalisme, nanny state, autoritarisme infantilisant (et puéril) et étendard de la bêtise et du mépris de ses contemporains porté haut levé par l'apparatchik Duflot mériteraient bien pis que ce sympathique billet de Zemmour...

Citation
Ah, ils vont regretter d'avoir réduit son temps de parole, à Radio Luxembourg !

Je me pose une question:

Pourquoi avoir réduit ses interventions? Il y a deux possibilités.

La première est de supposer que de devoir se réveiller tous les matins très tôt pour préparer sa courte chronique était devenu pour Zemmour une corvée un peu trop lourde.

La seconde est d'envisager une éconduction en douceur pour ne pas choquer les nombreux auditeurs appréciant ses chroniques. Dans ce cas-là on peut se poser un autre question: pourquoi Zemmour a-t-il accepté cette dégradation ?

Naturellement, Francmoineau ; Zemmour prête toujours le flanc à ce genre de critique. Mais pour ainsi dire je suis ces derniers temps devenu beaucoup moins difficile sur ce point-là, tellement ce type de propos se fait rare, à la radio et partout ailleurs.

Citation
Il donne trop de prise, dans cette petite pochade, à une critique facile de son niveau de discours, pour le moins (ce qui ne retire rien, naturellement, ni à son courage habituel, ni à la pertinence de son combat).

Incroyable de tenir de tels propos. Comme si nos adversaires faisaient montre d'une grande subtilité, de finesse et de fair-play.

Cher Marche, je disais niveau de discours pour aller au-delà du seul registre de langue ; je voulais signifier par là que la chronique de Zemmour cédait un peu trop, à mon sens, à cette double complaisance des relâchements simultanés, dans la parole, du simple lexique et de son ton.

Cher Bily, je suis malgré tout bien d'accord avec vous...

Mais non, Rogemi, ça n'est pas incroyable... Il n'est d'ailleurs pas nécessaire, toujours, de s'aligner sur ce que l'adversaire a de plus laid.

"Pas d'accord avec vous Davoudi. Cette boutade est particulièrement bienvenue au contraire: elle souligne bien le caractère "dame patronnesse" de cette mesure qui consiste à créer des "logements sociaux" (des clapiers) pour ces pôvres pauvres dans le seul but de s'en faire copieusement aimer et remercier (électoralement). Démagogie, maternalisme, nanny state, autoritarisme infantilisant (et puéril) et étendard de la bêtise et du mépris de ses contemporains porté haut levé par l'apparatchik Duflot mériteraient bien pis que ce sympathique billet de Zemmour..."

Entièrement d'accord.

Je note d'ailleurs pour souligner encore davantage l'absolu manque d'authenticité de cet intérêt pour les " "pauvres" issus de la diversité que c'est en général la gauche caviar dont les verts sont les représentants les plus caricaturaux, qui ont toujours mis en avant comme excuse au "malaise" des émeutiers de banlieues, le fait de vivre dans des tours de hachélèmes et du béton !

Je ne vois vraiment pas ce que nous gagnerions à sombrer dans la familiarité. Nos adversaires ne font pas preuve de subtilité ? Ils sont ce qu'ils sont, et c'est précisément la raison pour laquelle ils sont nos adversaires.
L'In-nocence, crois-je savoir, s'oppose à la doxa aussi et surtout sur la question de la forme, du détour, de la syntaxe — on pourrait aussi dire "subtilité", après tout.

Le discours de Zemmour est ô combien précieux dans le contexte actuel, et je ne boude pas mon plaisir de l'entendre. Mais il me semble absolument nécessaire qu'il évite la familiarité qui, j'en suis davantage persuadé tous les jours, n'a rien à nous apporter. Se pose encore une fois la question du sens, et du sens du sens, et du détour qu'on fait (ou ne fait pas) pour arriver à lui.

Je sens que si l'on suit certaines recommandations de dénonciation de la parole familière, l'air va devenir irrespirable. Donnez-moi un peu d'oxygène. Faut-il brûler Feydeau, le théâtre de boulevard, et autres genres indignes et pourtant très représentatifs de l'esprit "français" : on ne va plus oser ouvrir la bouche.

Je dois être bouché: je ne comprends pas la problématique absconse du "niveau de discours" et je ne perçois aucune "familiarité" non plus dans ce billet de Zemmour.

Moi non plus, sauf à considérer que le niveau de langage peut et doit rester le même et se situer dans les hauteurs pour être complètement acceptable. C'est ainsi que j'ai entendu la remarque.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Je viens de réécouter cette chronique, car une telle unanimité (si j'excepte M. Davoudi et, je viens de m'en apercevoir, M. Bourjon) me fait douter de la validité de ma petite critique. Je conviens que j'ai peut-être été un peu sévère ; en réalité, seules l'introduction et la conclusion, et aussi une ou deux petites exclamations ici ou là me paraissent relever de cette "familiarité" que Francis Marche n'aperçoit pas. Pas de quoi fouetter un chat, certes. Cependant, je tiens tout de même à préciser, ne serait-ce que pour tenter d'être compris, que je n'ai rien, dans le principe, contre l'emploi d'un tel ton, et libre à M. Zemmour de l'employer comme bon lui chante, naturellement. Simplement, tout dépend des situations, voilà qui me paraît évident. Nous sommes ici, a priori, dans le cadre d'une analyse politique (et sur un sujet de haute importance, qui plus est), dont la tonalité générale ne me paraît pas devoir relever de la farce ; il faut choisir, d'après moi : le mélange de sérieux et de rigolade n'est pas bien appétissant. Soyons "entièrement" sérieux (ce qui n'exclut nullement — faut-il le préciser ? oui, sans doute... — la décontraction ou le sourire), ou bien plaçons-nous clairement dans le registre de la bouffonnerie : tout le monde y gagnera, et les choses seront bien dites.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Tout est dans le dosage. Je ne vois pas ce qu'il y avait de mal venu dans le style de ce billet sonore, tout au contraire.

C'est pourtant simple : certains accents, certaines intonations, certaines phrases de ce billet auraient pu être de Laurent Ruquier. Ce test-là est toujours sans appel. Dès que cela "sonne" comme du Ruquier, il est manifeste que nous avons quitté l'In-nocence (bien qu'on soit d'accord sur le sens du message).

Encore faut-il l'entendre.

Citation
Davoudi
C'est pourtant simple : certains accents, certaines intonations, certaines phrases de ce billet auraient pu être de Laurent Ruquier. Ce test-là est toujours sans appel. Dès que cela "sonne" comme du Ruquier, il est manifeste que nous avons quitté l'In-nocence (bien qu'on soit d'accord sur le sens du message).

Excellemment résumé. Votre image fait mouche ! (Et je la retiens.)

Le “point Ruquier” comme équivalent du “point Godwin”, comme point de non-retour pour la parole.

Merci Davoudi ! Grâce à vous, je m'éveille enfin à l'In-nocence. Et merci Ruquier, il va de soi.

Une proposition de communiqué sur le forum à cet usage.