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Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo

Communiqué n° 1440, mercredi 19 septembre 2012
Sur les caricatures de Charlie Hebdo

Le parti de l’In-nocence n'a pas de passion intellectuelle, et esthétique encore moins, pour l'hebdomadaire Charlie-Hebdo, qui est fort éloigné de son univers culturel et de ses références. Il juge les caricatures à propos de l’islam publiées cette semaine par ce journal d'une laideur et d’une vulgarité repoussantes et relevant du même niveau de conception et de style que le film antiislamique américain qui vient de défrayer la chronique et de susciter la fureur du monde musulman. Il ne peut néanmoins que saluer le courage des responsables du magazine, qui ont déjà subi l’an dernier l’incendie de leur locaux et qui derechef prennent des risques considérables pour la défense infiniment nécessaire d'un principe.

Le parti de l’In-nocence salue donc avec respect le geste plein de panache de Charlie-Hebdo. Il rappelle qu’en France le christianisme, et en particulier le catholicisme, pendant des siècles religion nationale, ont fait l’objet durant des décennies de caricatures souvent hideuses et du plus parfait mauvais goût, dont la République a estimé qu’elles étaient des manifestations totalement légitimes de la liberté d’expression. Il ferait beau voir que des moqueries même déplacées à l’endroit d’une religion totalement étrangère à notre histoire et à notre culture, et aujourd'hui autrement agressive et menaçante pour les libertés que ne l’est le christianisme, puissent être jugées “inopportunes” et faire l’objet d’excuses, de repentance ou d’une censure quelconque.

Le parti de l’In-nocence apporte son soutien complet à la vaillante résistance qu’oppose Charlie Hebdo face à l’établissement progressif, dans notre pays, de l’ordre et des façons de voir islamiques.
En 1906, Torent, dans le journal Le Rire, publiait une caricature dans laquelle on voyait un cardinal rubicond, assis à une table richement garnie, déclarer solennellement à son secrétaire, et le cigare à la main : "Dites bien que nous sommes prêts au martyre."
Inutile de dire qu'aucune manifestation ni assassinat ne vint "punir" cette déclaration anticléricale.
O tempora ! O mores !
Utilisateur anonyme
19 septembre 2012, 23:05   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo
Un communiqué brillant.
Ouais... Curieux comme le fait de se faire brûler son journal donne brusquement des perspectives à des dessinateurs qui étaient très contents de continuer à pourfendre le christianisme, après s’être fait délivrer en 2006 un brevet de résistance pour une couverture complètement nulle de Cabu où on voyait un gentil prophète se cacher la tête dans les mains en se plaignant des seuls extrémistes musulmans (« Qu’il est dur d’être aimé par des cons. »).

Aujourd’hui Charb vit sous protection policière. Et voilà que brusquement les méchants ne sont plus les seuls « intégristes », mais « le monde musulman », « le monde arabe », « les pays arabes », la « connerie salafiste » (je cite les légendes des dessins en dos de couverture).
Utilisateur anonyme
20 septembre 2012, 00:04   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo
Que voulez-vous, cher Chatterton, à Charlie Hebdo, ils ont le courage à retardement !
Communiqué brillant et nécessaire, en effet.
Cependant : ...la vaillante résistance qu’oppose Charlie Hebdo face à l’établissement progressif...
Est-ce que : ...la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif... (sans le mot face, donc) n'aurait pas suffi ?
Cependant : ...la vaillante résistance qu’oppose Charlie Hebdo face à l’établissement progressif...
Est-ce que : ...la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif... (sans le mot face, donc) n'aurait pas suffi ?


Il me semble que le sens est très différent.  «Résistance qu’oppose à l’établissement progressif » signifie que l’action rencontre une réaction de force égale et de direction opposée, qui l'interrompt. « Résistance qu’oppose... face à » signifie qu’on s’efforce de résister, par des actions concrètes, sans conclure sur l’efficacité de cette résistance.
« Résistance qu’oppose... face à » signifie qu’on s’efforce de résister, par des actions concrètes, sans conclure sur l’efficacité de cette résistance.

En ce cas, mieux vaudrait écrire la vaillante résistance que déploie Charlie Hebdo face à l'établissement progressif.
En effet, et je suis d'accord avec Buena Vista sur ce point, opposer face à me semble d'assez mauvaise venue.
Vous avez peut-être raison. Pourquoi ne pas contribuer à les rédiger, ces communiqués ?
En ce cas, mieux vaudrait écrire la vaillante résistance que déploie Charlie Hebdo face à l'établissement progressif.

La vaillante résistance que déploie, c’est mieux que la vaillante résistance qu’oppose ?
Non Marcel, ils n'ont pas "peut-être raison", ils ont entièrement tort. Et il faut renvoyer les sieurs Buena Vista et Francmoineau aux manuels exposant le b.a ba de la stylistique, je dis bien stylistique et non grammaire, encore que je le devrais peut-être:

la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif...

est gravement amphibologique pour une raison fort simple: le qu' peut être indifféremment qui ou que; sa lecture en pronom relatif qui avec antécédent "vaillante résistance" annule la fonction d'agent de Charlie Hebdo et prive le sujet de son rôle d'acteur proactif de la résistance en référence, d'où la nécessité d'ordre stylistique, à savoir l'art des tournures qui expriment le plus clairement et le plus directement la pensée, d'ajouter un "face à" qui dissipe l'amphibologie que/qui en amont et restitue Charlie Hebdo dans sa position d'agent de ladite résistance.

J'approuve pleinement la répartie de Marcel: que nos grammairiens bigleux et manchots du style veuillent bien se retrousser la manche et nous proposer des textes de communiqués. On brûle de les voir à l'oeuvre.
Utilisateur anonyme
20 septembre 2012, 19:22   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo
Citation
Francis Marche
Non Marcel, ils n'ont pas "peut-être raison", ils ont entièrement tort. Et il faut renvoyer les sieurs Buena Vista et Francmoineau aux manuels exposant le b.a ba de la stylistique, je dis bien stylistique et non grammaire, encore que je le devrais peut-être:

la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif...

est gravement amphibologique pour une raison fort simple: le qu' peut être indifféremment qui ou que; sa lecture en pronom relatif qui avec antécédent "vaillante résistance" annule la fonction d'agent de Charlie Hebdo et prive le sujet de son rôle d'acteur proactif de la résistance en référence, d'où la nécessité d'ordre stylistique, à savoir l'art des tournures qui expriment le plus clairement et le plus directement la pensée, d'ajouter un "face à" qui dissipe l'amphibologie que/qui en amont et restitue Charlie Hebdo dans sa position d'agent de ladite résistance.

J'approuve pleinement la répartie de Marcel: que nos grammairiens bigleux et manchots du style veuillent bien se retrousser la manche et nous proposer des textes de communiqués. On brûle de les voir à l'oeuvre.

Pardonnez-moi mais le qu' n'est-il pas mis évidemment pour que et non pour qui dans le contexte : l'expression "opposer une résistance" va de soi dans cette phrase et le torchon cité ne peut être que l'acteur. L'expression "une résistance oppose le torchon à l'établissement progressif" n'a tout simplement pas de sens. Un combat peut opposer deux ennemis mais une résistance n'oppose pas un résistant à un oppresseur.

Deux raisons qui font que qu' est bien mis pour que. Je ne vois pas de double sens possible.
Bé oui, Francis...

(Que le rédacteur du communiqué veuille bien me pardonner, je ne cherchais qu'à répondre à la remarque du sieur Chatterton.)
...la vaillante résistance qu’oppose Charlie Hebdo face à l’établissement progressif...
Est-ce que : ...la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif... (sans le mot face, donc) n'aurait pas suffi ?


Quelle que soit la validité de l'argument stylistique (un peu rapidement) avancé supra, le français possède suffisamment de ressources subtiles pour que "opposer une résistance face à [un processus impersonnel, soit ici l'établissement progressif de l'ordre et des façons de voir islamiques]" se trouve stylistiquement justifié et à distinguer de "opposer une résistance à [l'acte de volonté d'un agent, par exemple, les projets de mariages que concevait sa mère // les manoeuvres dilatoires d'un tel // les sollicitations empressées de tel autre", etc.]"
Attention, Francis, vous devenez brutal, et cassant. Bientôt la paranoïa névrotrique va vous tomber dessus....
Guillard m'ôte les mots du clavier.

[La paranoïa est plutôt, d'après Freud en tout cas, psychotique que névrotique, mais ça n'a pas grande importance en l'occurrence.]

Vous n'allez pas vous fâcher, hein Francis ?
Francis, je prépare votre éloge funèbre, on ne sait jamais...
Utilisateur anonyme
20 septembre 2012, 22:57   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo
Citation
Francis Marche
...la vaillante résistance qu’oppose Charlie Hebdo face à l’établissement progressif...
Est-ce que : ...la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif... (sans le mot face, donc) n'aurait pas suffi ?


Quelle que soit la validité de l'argument stylistique (un peu rapidement) avancé supra, le français possède suffisamment de ressources subtiles pour que "opposer une résistance face à [un processus impersonnel, soit ici l'établissement progressif de l'ordre et des façons de voir islamiques]" se trouve stylistiquement justifié et à distinguer de "opposer une résistance à [l'acte de volonté d'un agent, par exemple, les projets de mariages que concevait sa mère // les manoeuvres dilatoires d'un tel // les sollicitations empressées de tel autre", etc.]"

Monsieur,

Vous aurez noté que j'ai pris bien soin de ne pas aborder la délicate question du face et du à.
Francis, avec toutes vos circonvolutions, vous perdez de vue le caractère pléonastique de la tournure...
Je me flatte de mes circonvolutions cher Francmoineau, elles sont organiques à l'esprit humain. Le pléonasme, la spirale et le tortillon, l'encéphale en est plein et ça n'est pas pour rien, nullement un hasard: le réel en est riche mêmement. Si vous ne pouvez pas distinguer "opposition à" et "opposition face à" c'est que vous avez l'intestin grêle du cervelas point assez long, trop lisse et trop bref, comme l'ont, dit-on, les reptiles. Pouah !
L'intestin grêle du cervelas ? Vous avez le sens de l'image, vous, au moins !
Pour ma part je distingue très bien, cher Francis Marche : opposition à et opposition face à.

Ne faites pas l'injure à M. Francmoineau de supposer qu'il ne perçoive pas cette distinction aussi bien que vous et moi.

En revanche, nous tiquons lui et moi devant l'inélégance de la construction : la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo face à l'établissement progressif...

Vous dites, et d'autres avec vous, que ma première proposition : la vaillante résistance qu'oppose Charlie Hebdo à l'établissement progressif ne ferait pas l'affaire puisque précisément la nuance entre opposition à et opposition face à serait alors perdue.

Bien. J'en conviens.

Que penseriez-vous alors tout simplement de : la vaillante résistance de Charlie Hebdo face à l'établissement progressif... Y aurait-il ici la moindre perte de sens, cette concision vous paraîtrait-elle inadéquate, inélégante, insuffisante ?

Quant à la proposition de M. Meyer de contribuer à la rédaction des communiqués plutôt que de les critiquer (éventuellement à tort) sur tel ou tel point de détail de langue, je n'y ai perçu aucune ironie ou critique voilée. Il se trouve simplement que l'activité d'écrire et celle de corriger sont distinctes. Il n'y a pas lieu qu'elles soient assumées par la même personne, qui n'aura pas forcément l'une et l'autre aptitudes. Un glorieux Académicien pourra être "corrigé" par un infime correcteur d'édition (s'il en reste), M. Camus est lui-même parfois "corrigé" (à tort ou à raison) par un certain M. Massuyeau chez Fayard, si l'on en croit son Journal. Eh bien, l'écrivain pourra désapprouver ces remarques ou propositions de corrections, il pourra le cas échéant s'en trouver irrité ; mais jamais il ne dira à son modeste censeur :

- Dans ce cas, écrivez mes livres à ma place.
Ce genre d'image -- et celle-là tout particulièrement -- vous vient quand vous pensez avec vos tripes, voyez-vous. Vous en êtes loin. Après tout, tant mieux pour vous.
Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 17:48   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo




A l'état pur.
21 septembre 2012, 20:35   Lavater intérieur
» l'intestin grêle du cervelas point assez long

Je me demande s'il n'y aurait pas là un nouveau domaine scientifique à défricher, sorte de physiognomonie interne, qui établirait des liens étonnants et instructifs entre les circonvolutions cérébrales et intestinales.
"En 2004, une étude menée par les Renseignements généraux estimait le nombre de salafistes à 5 000. Aujourd'hui, on estime que le chiffre varie entre 12 000 et 15 000. Les effectifs salafistes ont quasiment triplé en moins de 10 ans.

Les principales zones du développement salafiste se trouvent dans la conurbation du nord de la France, à savoir Lille, Roubaix et Tourcoing. Il y a également Paris et sa banlieue, Lyon et Marseille. On constate que le salafisme à tendance à s'implanter maintenant dans les moyennes et petites villes, voire les zones rurales." (Atlantico)

A partir de combien de milliers de nazislamistes sur notre territoire considérerons-nous que la République est menacée ?
Utilisateur anonyme
22 septembre 2012, 12:16   Re : Communiqué n° 1440 : Sur les caricatures de Charlie Hebdo
Citation
Olivier Lequeux
"En 2004, une étude menée par les Renseignements généraux estimait le nombre de salafistes à 5 000. Aujourd'hui, on estime que le chiffre varie entre 12 000 et 15 000. Les effectifs salafistes ont quasiment triplé en moins de 10 ans.

Les principales zones du développement salafiste se trouvent dans la conurbation du nord de la France, à savoir Lille, Roubaix et Tourcoing. Il y a également Paris et sa banlieue, Lyon et Marseille. On constate que le salafisme à tendance à s'implanter maintenant dans les moyennes et petites villes, voire les zones rurales." (Atlantico)

A partir de combien de milliers de nazislamistes sur notre territoire considérerons-nous que la République est menacée ?

La république n'a pas d'ennemis donc il n'y a pas de menace. Nous mourrons en paix.
Lettre de Charlie Hebdo à M. Mohammed Moussaoui, Président du CFCM (Conseil Français du Culte Musulman)

Monsieur Moussaoui,

La publication du numéro de "Charlie Hebdo" représentant Mahomet vient de donner lieu une fois encore à des représailles lamentables de la part d'individus décidément bien peu éclairés que, au titre de Président du CFCM, vous avez le devoir de canaliser.


Dans "Le Monde" paru ce mercredi vous affirmez ne pas voir de lien entre les élections en Tunisie et en Libye et l'outrage caricatural nous rappelant tant bien que mal ce qu'est la charia, ou tout au moins sa partie la plus spectaculaire pour le citoyen français de base peu au fait de ce qui se passe sur son sol.

Je vous tiens pour quelqu'un d'intelligent et de cultivé, vous devez donc savoir qu'en France la caricature est une tradition très ancienne et un art très prisé, qu'aucun sujet n'y échappe et surtout pas un sujet d'actualité, et l'instauration de la charia sur un sol resté longtemps laïque est un sujet suffisamment grave et inquiétant pour ne pas faillir à la règle. La charia, l'islam, n'ont pas à faire exception à cette règle.

La charia est un système archaïque fondé il y a 14 siècles, profondément odieux, sexiste, rétrograde, discriminant et antidémocratique. Dénoncer ce système par la caricature est un procédé visant à en montrer toute l'abjection.

Condamner la charia, Monsieur, est un acte de salubrité publique nécessaire à la démocratie dont vous profitez puisque c'est en France que vous vivez en toute liberté.

Jouiriez-vous de la même liberté au Maroc ? J'en doute fort sinon comment expliquer la présence aussi énorme de Marocains abandonnant le Maroc pour la France ? C'est bien que l'air y est plus doux et plus libre ici

Cette charia prônée par Le Coran et faisant partie intégrante de l'islam (Le Coran est la base de l'islam, l'islamisme n'en étant que son expression la plus spectaculairement virulente) il est hautement souhaitable de s'en inquiéter, d'autant qu'une bonne partie de ceux qui ont permis ce désastre antidémocratique vivent sur notre sol et que des élus «dhimmis» comme les nomme votre dogme appellent de leurs vœux le droit de ces promoteurs charia-mistes de se présenter à des élections avec les conséquences terribles qu'on imagine.
Vous déclarez que «Pour les musulmans, le simple fait de caricaturer le prophète est, en soi, inacceptable et blessant». Blessant je le conçois mais inacceptable ?
 Ce qui est inacceptable c'est d'interdire le divorce, y compris en France;

 Ce qui est inacceptable c'est d'autoriser la polygamie, y compris en France;

 Ce qui est inacceptable c'est de considérer que la femme est inférieure à l'homme, y compris en France;

 Ce qui est inacceptable c'est d'enfermer les femmes sous des linceuls noirs, y compris en France;

 Ce qui est inacceptable c'est de refuser à la femme d'épouser l'homme de son choix pour lui faire épouser celui que sa famille a choisi pour elle, y compris en France.

Ce qui est inacceptable c'est qu'il existe un «Conseil Européen de la Recherche et de la Fatwa décrétant les fatwas ayant pour vocation d'être appliquées en France»

En France aucune loi ne punit le blasphème, comme l'a d'ailleurs démontré la récente affaire du coran brûlé et qui a vu la relaxe de l'incendiaire. En conséquence en France, Monsieur Moussaoui, il est permis de brûler un coran si on le souhaite et de caricaturer et de se moquer d'un prophète, fût-il le vôtre.

Les différentes manifestations hostiles à cette publication de Charlie Hebdo n'ont pas manqué de fleurir sur les forums, certains insultant copieusement les Français, d'autres réclamant à grands cris des caricatures de «juifs de 40», ce qui semble assez loin de votre souhait d'un «désaccord exprimé dans le respect des Lois et de l'intégrité des personnes».

Vous devriez d'ailleurs rappeler à vos coreligionnaires si bienveillants et aimants envers les citoyens qui les accueillent, que la fête de l'Aïd al-Adha qu'ils vont fêter dans quelques jours est un vibrant hommage à Abraham, un Juif ! A mon avis certains doivent ignorer ce détail au vu du niveau intellectuel remarquablement bas de leurs commentaires.

Dans votre interview une phrase m'interpelle tout particulièrement «Dans Le même temps, ils doivent accepter et comprendre que dans nos sociétés le rapport au sacré n'est pas le même pour tous». J'aimerais savoir de quelle société vous parlez ? Est-ce la société musulmane, la société française, la société marocaine ?

Si c'est la société marocaine, c'est que vous ne vous sentez pas français. Si c'est la société musulmane c'est que vous ne vous sentez pas démocrate et si c'est la société française, je vous rappelle qu'elle n'a aucun rapport au sacré puisque séparée du religieux depuis qu'une célèbre loi de 1905 en a décidé ainsi, ce que manifestement, malgré votre récente naturalisation, vous ne semblez pas avoir encore bien intégré.
D'ailleurs dans votre document répertoriant les différents abattoirs pour l'Aïd vous illustrez parfaitement la difficulté que vous -et vos coreligionnaires- avez à vous considérer comme des citoyens français à part entière puisque vous adressez vos voeux aux «musulmans de France» et non pas aux musulmans français.

Je vous invite donc -vous et vos coreligionnaires «de France»- à vous interroger sur votre rôle dans notre société française, sur votre capacité à adhérer à nos valeurs laïques et démocratiques et sur votre capacité à pratiquer l'autodérision car décidément, je vous trouve très coincés du turban.

J'attends avec impatience votre rapport sur les actes islamophobes que vous avez recensés et je ne manquerai pas de compiler de mon côté les actes francophobes que je me ferai un plaisir de vous transmettre à mon tour.

Par ailleurs, en cherchant (vainement) vos coordonnées je tombe à l'instant sur un article du site cfcm.tv particulièrement insultant pour les citoyens français. Je suis très choquée par les relents de xénophobie de cet article dans lequel il est question de la France qualifiée de «République malade et satanisée», de «protection bienveillante d'un pouvoir occulte qui trouve toute sa jouissance dans le spectacle du malheur d'une frange indésirée de sa population», de «la France victime de son arrogance et de son orgueil».
En tant que représentant des musulmans en France vous seriez bien inspiré de veiller à ce que le pays qui vous accueille et qui vous a accepté comme citoyen ne soit pas insulté et trainé dans la boue par votre communauté, car si la loi sur le blasphème n'existe pas, la loi sur la diffamation existe bel et bien.
Je vous prierais donc de faire en sorte que cet article injurieux soit rectifié afin de ne pas créer davantage de tensions.
Veuillez agréer, Monsieur Moussaoui, mes salutations définitivement laïques.

Caroline Alamachère.
Ce texte vigoureux n' a rien à voir avec Charlie Hebdo.
En effet, il s'agit d'une fausse lettre à laquelle Charlie Hebdo répond vite de peur d'être taxé d'extrémisme de droite (quel courage !) :
au nom de Charlie Hebdo, par Caroline Alamachère.
Madame Alamachère n’a jamais travaillé à Charlie Hebdo, et n’a donc aucune légitimité à parler au nom de notre journal qui conçoit la défense de la laïcité contre toutes formes d’intégrisme, et refuse de se focaliser sur l’Islam, encore moins d’en tirer des conclusions globales sur l’immigration.
Aussi, nous vous demandons instamment de retirer le nom de Charlie Hebdo de l’intitulé de cet article, et de signaler explicitement à vos lecteurs qu’il ne reflète en rien la position de notre journal vis-à-vis de M. Moussaoui, de l’islam ou de l’immigration en France.
Nous regrettons par ailleurs vos méthodes, et celles de Madame Alamachère, pour faire passer vos idées, dont nous nous désolidarisons fermement.»

En effet, madame Alamachère a complètement fantasmé Charlie Hebdo, d’après ce qu’en disaient ses pourfendeurs (du style M. Pascal Boniface, IEP, IRIS, le grand savant bien connu).

Rappelons que Charlie Hebdo, journal anticlérical, est aussi un journal bien-pensant (sans papiériste, sans frontiériste, etc.). Charlie a eu le plus grand mal à diriger aussi ses tirs vers la religion aujourd’hui dominante et menaçante, l’islam. Il y arrive petit à petit. Pas trop tôt !
Une idée : Une caricature de Mahomet par jour !

[fr.danielpipes.org]
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