Cher Didier, je vous piège un peu naturellement car une seule œuvre de Tom Lanoye (hélas) est traduite en français actuellement. Il s’agit de « La langue de ma mère » (« Sprakeloos ») * dont il a fait une pièce magnifique qu’il lit-dit sur scène (mais vous pouvez aussi bien sûr apprendre le Néerlandais ! Notez hein!).
À tous ceux que cela peut intéresser, je le dis, cette œuvre est une ode à la beauté de sa langue natale et c’est magnifique. Si j’ai repris des cours de néerlandais, c’est non seulement par civisme mais mais également pour pouvoir le lire dans le texte original.
Nous avons eu le plaisir d’aller l’écouter au KVS (Théâtre Royal Flamand) l’an dernier, en néerlandais sous-titré en français et nous irons le voir cet automne au Théâtre National en français sous-titré en néerlandais. Cette initiative bilingue aurait dû naître il y a bien longtemps et se généraliser, elle nous aurait évité bien des « chagrins. Elle permet de redécouvrir, contrairement à ce qui est généralement affirmé, qu’il y a bien un esprit « belge », issu de ces deux communautés. C’est une évidence quand le poète nous raconte notamment avec une verve et des expressions juteuses les personnages hauts en couleur du quartier de son enfance à Sint-Niklaas. C’est d’un burlesque et d’une justesse inouïe. En l’écoutant, en le lisant, je ne peux que faire le pendant avec les gens de mon village natal. Nous aussi, en Ardennes, nous avons toute une collection de personnages originaux, précieux parce qu’ils ont à la fois cet esprit pragmatique lié à une espèce d’extravagance, à une chaleur et à une bonhomie, ce mélange très particulier aux terres d’ici, qu’elles soient du Nord ou du Sud.
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www.lalibre.be]
(aurait "dû", pardon!)