Mais ça n'existe plus depuis longtemps, les rires en boîte !
Ce sont de vrais gens que vous entendez, c'est leur boulot, ils y vont tous les jours, celle-là dans un hangar en zone périurbaine, cet autre dans un des petits bureaux disséminés en centre-ville. Là, ils retrouvent leurs collègues, visionnent des séries et rient, le plus souvent sous la conduite d'un contre-maître. Il y a un service chargé de la commercialisation de ces rires et voilà tout. C'est un gisement d'empoi.
Malheureusement, une certaine grogne s'installe chez les rieurs, relative au refus de la direction d'accorder une prime dite "pâte d'oie" (sic). Les syndicats font valoir les frais de crêmes anti-ride qu'entraînent les heures de rires continus et font observer que les femmes sont les premières pénalisées. Ils veulent obtenir une compensation. Un conflit pourrait éclater. Hier, les employés de l'usine à rire de Bécon les Bruyères n'ont pas ri de bon cœur et c'est toute une journée d'enregistrements qui est peut-être perdue ou devra être remixée par les équipes techniques, ce qui en augmentera fatalement le coût et rendra encore plus attractifs les poilades asiatiques, sans parler des gorges déployées des pays émergents.
Gageons toutefois que dans la traversée de la crise actuelle, la plus importante depuis Louis XI, les syndicats sauront se montrer réalistes et la direction à l'écoute.
Notons enfin que grâce à Internet, certains ont choisi de rire à domicile, en free lance, mais cela reste encore assez confidentiel.