Le catholicisme sans son Merveilleux peut-il survivre?

Ici sans doute, les chrétiens sont dévastés par le discours gris et sans vie de l'église de France, par sa moraline exacerbée, son repli sur des positions défensives et son obsession sociale ; tout cela annonce - malgré Brague je le crains - une lente agonie. Quelle voie différente, et conforme au Génie du christianisme, pourrait s'ouvrir ?

Pascal écrivait sur les miracles.
Au début du XXe siècle, soeur Yvonne-Aimée de Malestroit avait des rêves qu'elle écrivait à son confesseur, et qui se révélèrent prémonitoires.
Le Padre Pio était vu en plusieurs lieux simultanément.
A Lourdes, des Commissions étudient les miraculés.

L'Eglise catholique s'est toujours appuyée sur un contingent assez fourni de miracles comme signes de sa vérité. Aujourd'hui, le catholicisme se fait connaître par un discours social tiède ou une foi hors-sol, ne reposant sur aucune "preuves" mais sur la seule subjectivité.

Si l'Eglise renouait avec les miracles, ou plutôt les mettait en avant - miracles d'ailleurs argumentés, donnant lieu à dossiers et à critique scientifique -, comme l'a fait Guitton dans Les miracles de la foi, ne retrouverait-elle un attrait ? N'aurait-elle pas ainsi de meilleures armes, les plus étonnantes, pour contrer ses adversaires athées et les autres religions ?

Très bonne question cher Mr. A. mais je ne crois pas qu'elle a sa place ici sur le forum du PI. Il vaudrait mieux aller la poser sur le Forum Catholique

Mais cette question pourrait être élargie, au-delà du catholicisme. En gros, un monde occidental "désenchanté" a-t-il des chances de survie ?
Le Merveilleux n'a pas concerné que le catholicisme ; il a accompagné toute la civilisation française, ne serait-ce qu'au XIXe siècle comme l'a décrit Muray... Donc, cette question du rapport entre la France et l'invisible a sans doute quelque place, si nous voulons aller au fond mystérieux des choses (et non en rester au social et à l'historique, qui ne sont que quelques dimensions du problème, peut-être pas les plus essentielles...).

Peut-être qu'il faudrait alors écrire : la France sans son Merveilleux pourra-t-elle survivre ?

Citation
Peut-être qu'il faudrait alors écrire : la France sans son Merveilleux pourra-t-elle survivre ?

D'aucuns vous diriont mais Monsieur elle est déjà morte sauf qu'elle ne le sait pas.

La science jadis horlogère pratique désormais la physique probabiliste d'un monde en perpétuelle création. Suivant une trajectoire similaire, la conquête politique de l'autonomie révèle finalement une irréductible transcendance. Il semble que la science et la politique se trouvent à présent obligées de presser l'Eglise de renouer avec la théologie et les miracles.

De grands savants comprennent les miracles, non comme des suspensions divines de l'ordre physique, mais comme des évènements tellement improbables qu'ils manifestent une intervention dont la physique ne peut rendre compte et que la foi seule interprète.

A condition néanmoins de connaître l'existence des miracles, et d'en reconnaître le caractère inexpliqué.
Mais l'Eglise, qui semblerait avoir avantage à lancer ce débat, ne le fait guère...
_{(Au lieu d'occuper des Mosquées, les militants soucieux de l'identité - chrétienne - de la France pourraient distribuer des tracts devant les Mosquées sur les miracles les mieux documentés et attestés ! Cela serait vraiment subversif, et un pas de côté... Et les médias en parleraient...)}