Pardonnez, Marcel et Alain, pour la vigueur de mes propos.
Il se trouve que j'ai souvent entendu parler de ce sujet, un de mes grands amis étant un universitaire américain, spécialiste de cette période, et plus spécialement de la "Shoah par balles".
Cet homme, qui a vu une bonne partie de sa famille éloignée être massacrée ainsi, fait partie des intellectuels qui réfutent les thèses dont on parle ici. Il pense, en tant qu'historien, que nombre de ses collègues mêlent travail historique, où ils sont compétents, et analyse militaire, où ils ne connaissent rien.
Il accorde la plus grande importance à la diplomatie de Roosevelt, qui permit notamment d'assurer la survie d'une partie des juifs roumains en aidant financièrement Filderman et aussi les assurances données aux Bulgares, qui protégèrent la totalité des "juifs bulgares de souche" mais laissèrent, tristement, déporter les autres.
Le cas de Miklos Horty est le plus connu.
Il laissa les gendarmes hongrois aider à la déportation des juifs de la campagne mais, quand le rapport Vrba-Wetzler parut en juin 44, l'appel de Roosevelt du 26 juin (appuyé par le sévère bombardement de Budapest le 2 juillet) l'amena à suspendre les déportations le 7. La gendarmerie et le Premier ministre renâclant, le Régent fit alors revenir à Budapest plusieurs régiments de la Honved, déposa le premier ministre, renvoya les gendarmes à la campagne, et chargea l'armée de protéger les juifs quitte à tirer sur ceux qui voulaient les arrêter. Le général Lakatos assura les fonctions de Premier ministre.
Horthy fut renversé par les nazis et leurs alliés locaux le 29 octobre 1944, et son fils envoyé à Dachau.
On notera que ni Horty ni Lakatos ne furent poursuivi, ni par les soviétiques ni pas les occidentaux, et finirent leur vie en exil, le Gouvernement britannique accueillant notamment Lakatos.