Communiqué n° 1472 : Sur l’élection présidentielle américaine

Communiqué n° 1472, vendredi 2 novembre 2012
Sur l’élection présidentielle américaine

Le parti de l’In-nocence, puisqu’il semble décidément que tous les peuples de la terre sont tenus de suivre la campagne pour l’élection présidentielle aux États-Unis comme s’il s’agissait de leur propre patrie, déplore le très mauvais exemple qu’elle donne. D’emblée il semble que la compétition principale porte sur les sommes respectivement recueillies par les deux principaux candidats. C’est témoigner d’un bien grand cynisme que d’ériger l’argent, presque officiellement, et très ouvertement, en l’un des facteurs les plus déterminants pour le choix de l’homme d’État le plus puissant de la planète. Et cet exemple est d'autant moins à imiter, manifestement, que tant d’argent ne sert guère, semble-t-il, qu'à faire basculer toujours davantage la campagne du côté du pur spectacle, du show business, des jeux et du feuilleton sentimental, avec les ridicules interventions des épouses exposant l’histoire et l’état de leur mariage.

Le parti du l’In-nocence espère que ce point extrême, il faut l’espérer, de la dérive spectaculaire-marchande de la politique ouvrira les yeux de beaucoup sur la nécessité de contrer cette évolution où qu’elle se présente. Un bon début en ce sens serait une limitation très stricte et très étroite des frais de campagne autorisés. Le développement des moyens modernes de communication devrait avoir coïncidé avec une réduction de ces dépenses absurdes, pas avec leur augmentation. Un petit nombre d’apparitions et de réunions publiques paraissent bien suffisants, en complément des débats et des entretiens audiovisuels, pour faire connaître aux électeurs les candidats, leurs programmes et leurs personnalités.

» Le parti du l’In-nocence espère que ce point extrême, il faut l’espérer, de la dérive spectaculaire-marchande de la politique ouvrira les yeux de beaucoup sur la nécessité de contrer cette évolution où qu’elle se présente

N'est-ce pas trop espérer ?

Quand plus personne n'en dira plus rien voilà qui deviendra terrifiant.

...la dérive spectaculaire-marchande...

Est-il bien nécessaire de recourir à ce vocabulaire si typiquement debordien voire sollersien ?

Cher Thierry Noirot, ce vocabulaire rend tout de même très bien compte de la réalité de ces événements américains.

Que proposez-vous en remplacement à ce "vocabulaire" cher Noroit ? Et pour commencer, lui reprochez-vous de ne pas désigner son objet de manière assez explicite ? Ce vocabulaire est moche comme son objet, étant ainsi parfaitement à l'image de son référent, il m'apparaît parfait.

Ce qui choque, vu de l'autre côté de l'Atlantique, c'est le traitement de l'élection américaine par la presse française. Le spectacle est là aussi.


Jean-Philippe Brunet, a.k.a. dinch

Citation
Jean-Philippe Brunet
Ce qui choque, vu de l'autre côté de l'Atlantique, c'est le traitement de l'élection américaine par la presse française. Le spectacle est là aussi.


Jean-Philippe Brunet, a.k.a. dinch

Tout à fait, cher Jean-Philippe. J'ai vécu dix ans à New York et le niveau des débats des campagnes présidentielles (et des commentaires qu'ils suscitent), y compris lors des primaires, est stratosphérique par rapport aux niaiseries, petites phrases et approximations qui constituent, tout au long de l'année, la matière des pseudo joutes entres politiciens français. Il y a quatre ans, c'est à coups d'économie équation et de décorticage technique du programme nucléaire iranien que s'affrontaient - en direct et sans notes - B. Obama et H. Clinton. Ce communiqué ne fonde son indignation que sur ce que diffuse de l'élection américaine nos pauvres journaux. Et qui est souvent consternant (même si les sorties de Michelle Obama sur les vétérans et l'épidémie d'obésité sont tout sauf anecotiques, contrairement à celles de Dame Trierweiler, qui, pourtant, ont inspiré des milliers d'articles et des dizaines de "livres" en quelques mois).

Que ce fait soit à déplorer ou non, il est vrai qu'historiquement, tous les présidents américains avaient préalablement obtenu le budget le plus conséquent lors de leurs campagnes respectives. Nous sommes loin du romantisme politiquement correct de la presse française et de son obamania. L’élection du premier président noir des Etas-Unis est due à la volonté du Prince incarnée par Goldman Sachs qui ne souhaitaient pas trop voir les Républicains s'intéresser de trop près à leur « affectueux » baiser à l’égard de Lehman Brothers.

La nouveauté se trouve dans l'omnipotence de l'information sérieuse traitée sous l'angle de la propagande et du divertissement. Yahoo, sur la toile, en est le parfait exemple avec ce titre aussi risible que partial après l’épreuve traversée par New York (je ne parle pas du marathon) : « Obama ne les a pas déçu » suivi d'une photo pleine de compassion de la part du président américain à l’égard des victimes de « Sandy » (quelle mouche a donc piqué les communicants pour choisir toujours des prénoms rassurants et maternels afin d’évoquer des catastrophes naturelles).

En quoi le prénom Sandy est-il spécialement maternel ou rassurant ?

Citation
Afchine Davoudi
En quoi le prénom Sandy est-il spécialement maternel ou rassurant ?

Même si les choses évoluent dans un sens surprenant (cf réalisateur de Matrix) - il est rare de considérer Roger, Pierre, Paul et même Jacques comme maternels. La douceur a pour symbole la femme(fait vérifié ou non)... Le foyer, les aspects rassurants des choses sont souvent assimilés à l'idée de maternelle.

« ... l’idée de maternelle. » Heu...

« Que ce fait soit à déplorer ou non, il est vrai qu'historiquement, tous les présidents américains avaient préalablement obtenu le budget le plus conséquent lors de leurs campagnes respectives.»
Il y a tout de même eu des exceptions, je crois, j'avais lu cela quelque part, quelqu'un en sait-il davantage ? Mais cela demeure la règle générale.