En même temps que l'on apprenait la mort d'Eliott Carter était annoncée celle, à l'âge de 96 ans, de l'écrivain sino-belge Han Suyin, née de père chinois, de mère belge, (elle était née, dit-on, et sans que cette date n'ait pu être attestée, en 1916). Cette dame passa le plus clair des six décennies de sa carrière d'écrivain comme chantre du régime communiste chinois. Le métissage chez un individu produit parfois de ces aberrations: un fanatisme forcené dans le parti pris en faveur d'une moitié de soi contre l'autre moitié. Elle chanta la gloire immense de la Révolution culturelle, qui tua et martyrisa des millions d'hommes et de femmes en Chine et réduisit le pays à la misère, et la gloire de Mao, affameur de son peuple, traître à sa patrie (attaquant les armées nationalistes chinoises en lutte contre le Japon).
Le premier mari de Mme Han Suyin était le général Tang Pao-huang, de l'armée nationaliste révolutionnaire de Tchiang Kai-shek; le couple ne fut pas heureux. Selon les dires de la dame, l'homme était brutal, violent et tyrannique. Il fut tué sur le front de Manchourie dans les années 40. Ce mariage malheureux explique-t-il les choix politiques ultérieurs de la dame, sa mise au service, corps et âme, du régime qui compte parmi les plus monstrueux qu'a connus le siècle, pourtant très fourni en la matière ? On ne s'avancera pas à le conjecturer.
On se contentera d'admirer ces images fascinantes de la Chine prises par le photographe américain Sydney David Gamble (1890 – 1968) de 1917 à 1919. Les vrais amateurs de photographies, dont je ne suis pas, nous diront sans doute ce qui l'en est de leur qualité véritable. Quant à moi, je reste subjugué.
Le lien vers ces images, une cinquantaine environ,
se trouve ici