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Patrick Buisson : « Le discours identitaire est essentiel »

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
13 novembre 2012, 16:08   Patrick Buisson : « Le discours identitaire est essentiel »
Buisson, comme souvent de mon point de vue, vise juste.

Cependant, je relève cette phrase, intéressante : la droite a vocation à redevenir majoritaire pour peu qu'elle ait le courage (...) de bâtir une offre sociale protectrice en direction de cette France industrielle et rurale des 'perdants' de la mondialisation".

Qu'appelle-t-il une offre sociale protectrice ? Je ne pense pas que les "perdants de la mondialisation" ne réclament que cela.

Quant à cette affirmation, 'homogénéité croissante des électorats UMP et FN", faut-il vraiment y croire ? Est-ce que cela se matérialisera dans les urnes ? Autour de moi nombreux sont ceux qui refusent de faire le pas. Je ne parle même pas de Bachelot et consorts qui menacent tous les matins de quitter le parti en cas d'alliance avec le FN.


"Buisson : "Le discours identitaire est essentiel"

Par Le Nouvel Observateur
L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy revient sur la défaite de Sarkozy et dit implicitement sa préférence pour Copé.
Mots-clés : droite, extrême droite

L'ex-conseiller politique de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, livre une interview au "Figaro (payant)" ce mardi 13 novembre dans laquelle il taxe François Hollande de "président par défaut". Il revient également sur la campagne présidentielle et la défaite de Nicolas Sarkozy.

La "droitisation" de l'UMP, dont il fut l'architecte notamment pendant la campagne présidentielle, est selon lui un "concept forgé par la gauche" pour "masquer son refus de prendre en compte la souffrance des Français les plus vulnérables". "La demande sociale et la question identitaire s'emboîtent désormais dans une même problématique", ajoute-t-il. Selon Buisson, l'orientation du débat sur les questions identitaires a "fortement contribué à la participation massive des catégorie populaires" aux deux tours de la présidentielle.

Quant à l'avenir de la droite, il estime que "le discours identitaire est essentiel, mais" qu'il "faut aussi détruire l'avantage moral que la gauche s'est indûment octroyé en s'accaparant l'idée de justice sociale". "Lorsque François Hollande crée 150.000 'emplois d'avenir' réservés exclusivement aux zones urbaines sensibles, il ne fait pas une politique de justice sociale mais du clientélisme". "La France des invisibles", celle des "espaces ruraux et périurbains", "n'est pas son souci".

Pour Patrick Buisson, "la droite a vocation à redevenir majoritaire pour peu qu'elle ait le courage (...) de bâtir une offre sociale protectrice en direction de cette France industrielle et rurale des 'perdants' de la mondialisation".

Le quinquennat responsable de la défaite?

Alors qu'un récent sondage a fait état d'une majorité de sympathisants UMP (64%) souhaitant que Nicolas Sarkozy soit candidat en 2017, Patrick Buisson estime que l'ex-chef de l'Etat "a tiré la droite de l'état de soumission dans lequel elle s'est longtemps abîmée". Pour lui, les mots prononcés par Nicolas Sarkozy "n'ont pas fini d'infuser dans l'imaginaire national".

Il considère qu'"on ne dira jamais assez quels effets pervers a eu l'adoption du quinquennat sur le fonctionnement des institutions de la Ve République. Le résultat en a été le primat du temps médiatique sur le temps politique".

Interrogé sur sa préférence pour la présidence de l'UMP entre Jean-François Copé et François Fillon, Patrick Buisson répond: "incontestablement, Jean-François Copé aura fait montre d'un grand courage dans le combat des idées tout comme la motion de la Droite forte".

L'ex-conseiller juge en outre que "l'homogénéité croissante des électorats UMP et FN" pousse l'UMP à "construire une offre compétitive dans le respect de ses propres valeurs".

Hollande "président par défaut"

Il prédit à François Hollande une impopularité "profonde et durable", mais "pas au point de dispenser la droite d'une réflexion stratégique en profondeur".

Patrick Buisson brocarde "l'hébétude" de la gauche "quand l'"exercice du pouvoir la confronte à bout touchant au caractère si fâcheux du réel". "Absence d'autorité à l'intérieur et d'influence à l'extérieur : chaque jour du mandat de François Hollande rend la comparaison avec Nicolas Sarkozy un peu plus cruelle pour l'actuel titulaire du poste", dit-il. "A cela s'ajoute le fait que François Hollande n'a ni prédestination, ni destination: c'est un président par défaut qui ne sait pas où il va".
Utilisateur anonyme
13 novembre 2012, 16:15   Re : Le discours identitaire est essentiel
Complément :

Pour Patrick Buisson, Nicolas Sarkozy a perdu parce qu'il n'a pas assez fait du Buisson"

Par LEXPRESS.fr, publié le 13/11/2012 à 11:48, mis à jour à 11:59

Dans une interview accordée au Figaro ce mardi, l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Patrick Buisson, revient sur la stratégie du président sortant durant la campagne présidentielle. Journaliste à L'Express et co-auteur de Ca m'emmerde ce truc. 14 jours dans la vie de Nicolas Sarkozy, Eric Mandonnet analyse le rôle du politologue dans la recomposition à droite.

DROITISATION - Dans une interview accordée au Figaro, le politologue Patricjk Buisson ne renie rien de la stratégie de campagne qu'il a conseillée à Nicolas Sarkozy.

Non, rien de rien, Patrick Buisson ne regrette rien de la stratégie qu'il a conseillée au candidat Sarkozy durant la campagne présidentielle...

Son interview au Figaro le confirme: parce qu'il est d'abord un idéologue, Patrick Buisson ne renonce pas à ce en quoi il croit, et ce n'est pas une défaite à l'élection présidentielle qui le fera changer d'avis. Pour lui, le régalien compte plus que l'économie. Au fond, il ne pense pas que Nicolas Sarkozy a perdu parce qu'il a fait trop de Buisson, mais parce qu'il n'en a pas fait assez...

Dans Ca m'emmerde, ce truc est décrite une journée décisive de l'entre deux tours au cours de laquelle le stratège tente de persuader le président d'aller encore plus loin, en annonçant des référendums un mois après la présidentielle sur l'immigration et sur la proportionnelle. Autre point important: Nicolas Sarkozy le premier, mais aussi Patrick Buisson dans une certaine mesure ne sont pas loin de penser que la droite n'a pas vraiment perdu la présidentielle : ils comparent des sondages qui n'avaient pas grand sens et le résultat final, ils constatent aussi, et là avec raison, que la victoire de François Hollande a été acquise de justesse.

Selon Patrick Buisson, on constaterait une "homogénéité croissante des électorats UMP et FN". Pourtant, il prône une UMP compétitive face au concurrent frontiste plutôt qu'une alliance. Cela vous surprend-il?

Non, car il y a une logique à la Ve République. Comme les deux électorats UMP et FN se ressemblent de plus en plus, Buisson estime que l'UMP doit se préoccuper d'abord d'étouffer le FN en récupérant son potentiel électoral et donc se situer non pas au centre et à droite, mais clairement à droite. C'est tout le sens de son raisonnement, contesté par une part de l'UMP.

Sans surprise, il approuve la campagne de Jean-François Copé pour la présidence de l'UMP. N'est-ce pas le baiser qui tue?

Patrick Buisson sait gré à Jean-François Copé, alors président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, de l'avoir aidé lorsqu'il a été mis en cause dans l'affaire des sondages de l'Elysée. Et Jean-François Copé sait gré à Patrick Buisson de l'avoir mené sur la ligne adoptée par Nicolas Sarkozy en 2011, ni Front national, ni Front Républicain - ligne qui n'était pas celle de Copé il y a encore trois ans. Copé a choisi une stratégie dans sa campagne interne, qui est clairement une ligne Buisson: jouer la province contre Paris, le peuple contre les élites, les médias et "les barons", les phrases choc contre les thèmes rassembleurs.

En revanche, les liens de Buisson avec François Fillon ont été inexistants pendant tout le quinquennat. Dans le livre, Ludovic Vigogne et moi racontons qu'il a fallu attendre que Nathalie Kosciusko-Morizet cite Maurras à propos de Buisson, en juin, c'est-à-dire après la présidentielle, pour que François Fillon retrouve son numéro de téléphone.

Dans le Figaro, Patrick Buisson raille la dégringolade rapide de François Hollande dans les sondages mais souligne que "parce que notre monde est encombré par le virtuel et par le superficiel, le temps politique qui intègre le moyen et le long terme est le seul à avoir prise sur le réel". Comment croire aux démonstrations du politologue quand il est autant engagé?

On aurait pu s'attendre à avoir autour de Nicolas Sarkozy une prime aux communicants. Pas du tout: l'homme clé fut un homme extrêmement structuré intellectuellement. Il a donc une grille de lecture très précise, et c'est à travers elle qu'il participait hier à la construction de l'action politique de Nicolas Sarkozy, qu'il analyse aujourd'hui la démarche de François Hollande.
Henri de Lesquen sur Radio Courtoisie a dressé la liste de tous les "reniements" sarkozystes ; le plus clair est selon lui l'abandon de la double-peine, ce que la gauche n'a jamais fait (et Sarkozy pouvait se dispenser de prendre cette mesure, très très importante et que personne dans sa majorité ne lui demandait. Qui a mesuré l'importance d'une telle décision, qui avalisait tout le discours de la gauche la plus radicale ?).
Lesquen citait une douzaine de mesures "anti-droite" prises par le gouvernement Sarkozy ; doit-on rappeler les Genders studies, introduites par Luc Châtel ?
Lesquen comptait que Sarkozy avait plus ouvert les frontières à l'immigration que les gouvernements socialistes...
Le gouvernement Sarkozy, en dehors de son tropisme fric/libéralisme, a été quasiment en tous points similaire à un gouvernement Chirac, avec le même goût de la repentance, le même immobilisme sur les questions cruciales, les mêmes réflexes des NKM, Bachelot etc.
Chirac - Sarkozy - Fillon voire Coppé... Ces gouvernants, si je comprends bien Lesquen, lui semblent comme une forme de gauche qui ne s'avoue pas telle, et mène sur les questions dites sociétales (et l'immigration) la même politique que la gauche (avec la tromperie sur la marchandise en sus, dirait-il sans doute).
Utilisateur anonyme
14 novembre 2012, 00:05   Re : Patrick Buisson : « Le discours identitaire est essentiel »
"l'avantage moral que la gauche s'est indûment octroyé en s'accaparant l'idée de justice sociale".
On ne s'accapare pas quelque chose : on l'accapare
Utilisateur anonyme
14 novembre 2012, 00:39   Re : Patrick Buisson : « Le discours identitaire est essentiel »
“Buridan”, trouvez-vous vite un prénom et un nom !
Utilisateur anonyme
14 novembre 2012, 10:20   Re : Patrick Buisson : « Le discours identitaire est essentiel »
Un homme comme Patrick Buisson (je pense aussi à P-M Coûteaux) ne peut-il pas permettre l'union des droites dont l'on parle ici aussi, sur un autre fil ?
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