Le site du parti de l'In-nocence

Une intervention remarquée d'Oskar Freysinger sur Radio Courtoisie

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
11 février 2010, 11:46   Une intervention remarquée d'Oskar Freysinger sur Radio Courtoisie
Cet Oskar Freysinger est décidémment un grand monsieur.


évrier-2010-1s_news
11 février 2010, 18:27   Ce qu'il nous faut
C'est exactement ce genre d'homme qu'il faudrait à la France.
11 février 2010, 21:41   Re : Ce qu'il nous faut
Vous plaisantez un homme de la trempe de Freysinger n'est en aucun cas envisageable en France. En effet c'est un homme du terroir, attaché à sa région, son village, aux valeurs traditionnelles du Valais, canton montagnard et agricole.

En France pour avoir la moindre chance de faire bouger quoique ce soit il faut vivre à Paris. Or Paris corrompt.

Sa biographie est assez interessante
11 février 2010, 21:43   Re : Ce qu'il nous faut
Ne dites pas du mal de Paris, Rogemi, du moins pas comme ça. Si Paris n'existait pas, le reste du monde, du Monde, Rogemi, en serait tout autre.
11 février 2010, 21:50   Re : Ce qu'il nous faut
Citation
Si Paris n'existait pas, le reste du monde, du Monde, Rogemi, en serait tout autre.

Vous devriez lire le livre "La destruction de Paris" de Louis Chevalier. Le Paris que vous idéalisez, cher Francis n'existe plus mais je vous le concéde il est bon, il est essentiel qu'il ait existé.
"Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville
Change plus vite, hélas ! que le coeur d'un mortel) ;

Je ne vois qu'en esprit, tout ce camp de baraques,
Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,
Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,
Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus."
Utilisateur anonyme
11 février 2010, 22:18   Re : Une intervention remarquée d'Oskar Freysinger sur Radio Courtoisie
« C’était à Paris, une ville qui était alors si belle que bien des gens ont préféré y être pauvres, plutôt que riches n’importe où ailleurs.

Qui pourrait, à présent qu’il n’en reste rien, comprendre cela ; hormis ceux qui se souviennent de cette gloire ? Qui d’autre pourrait savoir les fatigues et les plaisirs que nous avons connus dans ces lieux où tout est devenu si mauvais ?

Paris alors, dans la limite de ses vingt arrondissements, ne dormait jamais tout entier, et permettait à la débauche de changer trois fois de quartier dans chaque nuit. On n’en avait pas encore chassé et dispersé les habitants. Il y restait un peuple, qui avait dix fois barricadé ses rues et mis en fuite ses rois. C’était un peuple qui ne se payait pas d’images."



Guy Debord.
Les références, cher Florentin, les références. Sinon ça fait entre soi.
Vous autres, poètes de France, vous êtes inimitables. Il y a de quoi être découragé. J'ai lu tout Victor Hugo et Edmond Rostand. Je ne publierai jamais rien. Soyez tranquille, je ne vous ennuierai pas avec ma poésie. J'ai honte. Mais, songez-y, faire les cent pas durant quinze ans devant ma maison aurait pu me mener en ligne droite jusqu'à Paris. Et tout ce papier gâché durant quinze ans! J'aurais peut-être mieux fait de monter une usine de pâte à papier. C'est décourageant. ma vie est perdue. Je ne suis qu'un raté, n'était cette découverte à laquelle je tiens et dont tout le monde se moque, de la Tour Eiffel Sidérale...

La France. Paris. La Tour Eiffel. Sarah Bernhardt. Une femme unique. Un monument rayonnant. Une ville, la Ville-Lumière, la capitale du monde. Un pays, la patrie de la Fraternité Humaine. N'oubliez pas que je ne suis pas chrétien: je suis positiviste. Et mon maître Auguste Comte aussi était Français. Je sais que l'on ne peut connaître avec exactitude que les vérités constatées par l'observation et l'expérience. Je crois bien que jamais personne n'a eu l'occasion d'observer et d'expérimenter sa vie dans des conditions aussi optima. Je suis enfermé dans l'immense Brésil sauvage comme dans une éprouvette. Et voici mon expérience: je n'ai jamais quitté le Morro Azul. Je ne suis jamais sorti de ma province natale. Je ne connais même pas Rio. Je n'ai jamais été en Europe. Je n'ai jamais mis les pieds à Paris. Je n'ai jamais stationné sous les fenêtre de la divine. Je n'ai jamais palpité d'émotion sous la pluie d'hiver en suivant son ombre sur les rideaux éclairés de son cabinet de toilette dans le vain espoir d'apercevoir sa silhouette. Je ne suis jamais allé au théâtre Sarah-Bernhardt, place du Châtelet. Je ne me suis jamais perdu dans la foule à la sortie ni n'ai guetté à la porte des artistes. La connaissance idéale que j'ai de tout ça est faite de nostalgie et de détails crus grappillés de gauche et de droite, vertigineusement vrais et irréels ou surréels comme tout ce qui nous vient de l'imagination ou de la lecture ou par abstraction, déduction, étude, recoupement, poésie d'une carte de France épinglée au mur dans mon bureau, rêveries devant le plan de Paris ou en feuilletant un panorama ou un album de photographies ou des cartes postales illustrées de la ville et des déshabillés d'actrices célèbres que je me fais adresser par une agence interlope des Grands Boulevards. Néanmoins, dans mon innocence, mon accablement fut indicible et totale ma prostration à la nouvelle de la déclaration de la guerre en 14, de l'invasion de la Belgique, de l'avance foudroyante des armées allemandes et de la ruée du Boche sur Paris. Je désespérais. J'ai voulu m'engager dans la Légion Etrangère mais les bateaux ne partaient plus.....
....La nuit du 6 au 7 septembre 1914, j'étais donc là, sur ce banc, pensant aux tristes nouvelles reçues de France, absolument détraqué, au désespoir. Le sort qu'allait subir Paris écrasé sous les obus, ses ruines envahies par la soldatesque ennemie, Gallieni faisant sauter la Tour Eiffel, les Teutons traquant la divine, la faisant prisonnière, l'emmenant, la faisant avancer à coups de crosse dans les décombres, ligotée, entravée, un bandeau sur la bouche pour qu'elle n'appelle pas le peuple à l'insurrection avec sa voix d'or forte comme une trompette, la femme les narguant des yeux, Sarah Bernhardt symbolisant la France, ô mon amour! Je pleurais à chaudes larmes. Je levais par habitude les yeux au ciel, cherchant si la plus grande catastrophe historique des temps modernes n'allait pas s'y refléter avec des lueurs d'incendie quand, VICTOIRE! à travers les larmes que je répandais, je découvris tout à coup au ciel une constellation que je n'y avais jamais vue depuis quinze ans que je passe toutes les nuits sur ce banc, voyez, .... là, entre ce palmes qui s'entrecroisent, ... non, là, là, ... encore un peu plus haut, ... vous voyez, là, à l'extrémité de mon doigt, dans tout ce fouillis agité de palmes qui s'éventent il y a comme une ouverture, une lucarne en triangle, une vitre qui donne en plein ciel, ... là, vous pouvez, il y a quatre grosses étoiles qui marquent les piliers de la Tour Eiffel, puis un peu plus haut, trois étoiles qui marquent la première plate-forme de la Tour Eiffel, puis deux encore, bien au-dessus, un peu moins brillantes, qui marquent la deuxième plate-forme et au sommet, à bonne distance, cette belle étoile éclatante mais à éclipse, le phare de la Tour Eiffel, tout l'échafaudage légèrement penché sur nous... Ne trouvez-vous pas que cette constellation nouvelle est la figure même de la Tour ? ... Il n'y a pas à s'y tromper... Je sais bien que ces dix étoiles appartiennent à diverses constellations déjà cataloguées et archiconnues qui nous sont masquées par l'épanouissement des palmiers, mais telles que nous les voyons d'ici, il n'y a pas de doute, ces dix étoiles bien groupées dessinent la silhouette de la Tour de Paris...

Blaise Cendrars, La Tour Eiffel Sidérale in Lotissement du Ciel
Et Léon-Paul Fargue, maillon parisien naturel de Baudelaire à Debord.

Voici le début du "Piéton de Paris":

Il y a des années que je rêve d'écrire un "Plan de Paris" pour personnes de tout repos, c'est-à-dire pour des promeneurs qui ont du temps à perdre et qui aiment Paris. Et il y a des années que je me promets de commencer ce voyage par un examen de mon quartier à moi, de la gare du Nord et de la gare de l'Est à la Chapelle, et non pas seulement parce que nous ne nous quittons plus depuis quelque trente-cinq ans, mais parce qu'il a une physionomie particulière, et qu'il gagne à être connu.
Il y a trente- cinq ans, on y allumait encore des chauffoirs qui sentaient le pantalon d'homme et la locomotive usée, des chauffoirs plutôt tièdes, mais célèbres dans l'univers misérable, autour desquels les gueux du Tout-Hors-La-Loi venaient se rassembler comme des mouches autour d'un morceau de Munster. C'était le temps où Bruant chantait et faisait chanter:
Mais l'quartier d'venait trop rupin.
Tous les sans l'sou, tous les sans-pain
Radinaient tous, mêm' ceux d'Grenelle,
A la Chapelle.
Et v'là pourquoi qu'l'hiver suivant
On n'nous a pus foutu qu'du vent,
Et l'vent n'est pas chaud, quand i'gèle,
A la Chapelle...
Cette sorte de langue a disparu. Aujourd'hui, les gars de la Chapelle et les filles de la rue de Flandre, ou de ces quartiers singuliers que l'Administration a nommés Amérique et Combat, chantent comme des phonographes. Par la radio et le disque, le dix-neuvième arrondissement ressemble, en 1938, aux autres arrondisements.
[ ...]
Contrairement à une légende entretenue dans la cervelle des jeunes bacheliers par des papas casaniers, la Chapelle n'est ni un quartier de crimes, ni un quartier de punaises. C'est un endroit charmant, et même sérieux. Mais sérieux dans le sens où le mot s'applique à un bourgogne, à un cassoulet ou à un brie de Melun. C'est un plat sérieux.
Les références, cher Florentin, les références. Sinon ça fait entre soi.

Euh... je ne voudrais pas "outre-cuistrer", mais là, quand même !
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter