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à Pascal Orsoni (et à la communauté des Patients)

Envoyé par Francis Marche 
Dans le flux des interventions toutes plus passionnantes et précieuses les unes que les autres qui se précipitent depuis quelques jours, il y avait celle que je voulais inscrire ici en commentaire à une des vôtres, à présent noyée dans le flot du débat sur l'écran bleuté à tiroir de ce forum où l'on ne retrouve rien ni personne quand on le voudrait.

Pourquoi la crise d'identité en France ne peut-elle avoir de solutions identitaires ?

Tant qu'aucune réponse à cette question saugrenue d'apparence n'aura été trouvée, vous resterez en porte-à-faux avec toute une pépinière d'intervenants sur ce forum dont le talent protéiforme, la puissante et omniprésente érudition, la redoutable intelligence, les fortes réparties, la douce obstination, ne sauront venir à bout de vos réticences.

Je voulais vous dire que la Révolution fausse la solution identitaire, en invalide la possibilité; elle la rend inopérante comme solution aux maux du siècle et ce dans le monde moderne depuis trois siècles pour les trois grands ensembles continentaux de l'hémisphère nord. Quatre pays passent outre, ou ont passé outre la solution de l'ordre identitaire dans cet hémisphère et ce faisant, dieu merci, font échec à de multiples maux dont ceux que la belligérance des identités dressées pourrait entraîner dans ces régions. Pour quatre ordres de raisons, mais dont la pérennité est indéniable, ces quatre pays qui, ayant fait plus qu'être fondés, ou détruits, par la Révolution, en sont conçus des identités-révolutions - ces pays sont la révolution - perturbent par leur ontologie révolutionnaire, néo-hégélienne, l'ordre identitaire. Ces pays sont la France, les Etats-Unis d'Amérique, la Turquie et la Chine.

Ces quatre exceptions font que toutes vos sympathies, vos alarmes, aussi logiques soient elles, validées par l'actualité soient elles, ne sont d'aucune valeur historique dans les territoires où vous les manifestez. La sur-identité révolutionnaire de ces nations, qui ont réalisé l'impossible, leur aberration au regard de la rationalité identitaire (car en dépit de tous les élans païens qui le décorent, l'identitarisme procède d'une logique plate - mes amis sont mes proches, mes moins amis sont mes moins-proches, et mes moins-parents sont mes moins-amis, etc.) vous vouent à la solitude, au donquichottisme, voire à la persécution de la part de ceux que vous vous acharnez à prendre pour vos compagnons. Le désordre révolutionnaire, et l'ordre pervers mais stable qu'il engendre, mettent durablement cette logique plate, d'apparence souveraine, mais d'apparence seulement, cul par-dessus tête pour un bon bout de temps. Leur force tient à ce qu'ils se prévalent de l'idéalité, contre laquelle le parti pris identitaire est de tout temps un vieil impuissant. L'identitarisme, la chair, qui se tiennent ensemble comme l'aveugle et le paralytique, sont voués, toujours, et bien que cela soit presque toujours pour le pire à venir, à être balayés par le fol idéal. La pénétrante intelligence de la Bible, qui se laisse lire ici ou là dans les interventions de Jmarc (sur la catéchèse, etc.) est d'avoir, assez tôt, intégré cette dimension.
Utilisateur anonyme
06 septembre 2008, 23:15   Re : à Pascal Orsoni (et à la communauté des Patients)
Mais comment peut-on envisager une solution identitaire aujourd'hui en tout état de cause ?

Il faut être fou, absent, irréaliste au possible.
Utilisateur anonyme
07 septembre 2008, 01:52   Re : à Pascal Orsoni (et à la communauté des Patients)
,Autant que je sache je ne suis pas (encore) "identitaire".
Je n'ai, à ma connaissance, aucune fréquentation "identitaire".
Je ne reçois aucune publication "identitaire".
J'ignore tout ou presque de l'"idéologie identitaire" (je ne respecte que le courage physique de ses militants).

................
Enfin qu'importe votre sur-identité révolutionnaire, mon cher Francis, reste que l'homme, avant, était vernaculaire, il est maintenant planétaire. Il était enraciné, il est branché ; il était situé, il est léger ; il était quelque part, il est de partout à la fois grâce à la communication instantanée et universelle ; il était inscrit dans un monde, le monde s'inscrit désormais sur son écran ; il était géographique, et historique, le voici numérique, presque "angélique", pouvu comme les anges du don d'ubiquité et d'apesanteur. Et, pour cet habitant de l'immatériel, la lourdeur (ici l'"identitarisme") est à l'origine de toutes les barbaries, pour ce citoyen de la mondiovision, la violence nait de l'appartenance, et de l'appartenance le racisme. Bref, le Mal c'est l'incarnation, le Mal c'est le proche (comme vous le dites un peu), le Mal c'est les ancètres, le passé, les racines, etc. et puis, sur le forum, le Mal c'est l'Orsoni, l'Orsoni avec ses archaïsmes, ses lectures douteuses, ses réflexions nauséabondes, ses vieux fantasmes communautaires... !


Le combat identitaire est perdu d'avance. Votre sur-identité révolutionnaire à
déjà vécu. "Nous sommes tous déjà morts !" (Muray.)



"vous vouent à la solitude, au donquichottisme, voire à la persécution de la part de ceux que vous vous acharnez à prendre pour vos compagnons."

Voyez-vous Francis, j'ai toujours su que j'étais seul, moi, et je ne me suis jamais acharné à prendre quiconque pour compagnon.
Utilisateur anonyme
07 septembre 2008, 09:47   Re : à Pascal Orsoni (et à la communauté des Patients)
Nota bene : me sentant "mieux disposé" j'ai modifié l'intégralité de mon précédent message ce matin.
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