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Communiqué n° 1521 : Sur une coïncidence frappante

Communiqué n° 1521, mercredi 30 janvier 2013
Sur une coïncidence frappante

Le parti de l’In-nocence, qui n’est pas favorable au dit “mariage gay” mais qui n’a pas cru devoir, non plus, prendre position contre lui tant la question lui semblait ridicule et dérisoire — en soi, mais surtout en regard des enjeux essentiels auxquels est confronté notre pays —, est néanmoins frappé de voir le Premier ministre, M. Jean-Marc Ayrault, remettre sur le tapis, le jour même de l’ouverture du débat parlementaire à ce sujet, le projet de droit de vote des étrangers non-communautaires, qu'on croyait à demi enterré et dont le rapport avec le sujet du jour n’est pas évident. Cette coïncidence, si tant est qu’elle en soit bien une, paraît vouloir donner raison à ceux, qu’on se refusait à croire, qui voient dans le “mariage gay” une attaque en règle contre les assises mêmes de la société. Elle rend vraisemblable l’hypothèse, qui paraissait extravagante en son énormité, d’un assaut délibéré contre l’identité de la nation. C’est bien à un projet concerté d’effacement de leur civilisation que paraissent confrontés ceux qui lui sont passionnément attachés.
Sans compter la taubiresque circulaire sur les enfants nés de la GPA.
Il est en effet patent que chacune des ridicules "avancées" qu'on nous agite devant le nez à longueur de temps sert de marchepied, une fois acquise, à la suivante, aussi dissemblables ou éloignées les unes des autres qu'elles puissent paraître au premier abord. Je suis bien aise de lire ce communiqué.
"Rien de trop" pouvait-on lire sur le fronton du temple de Delphes. Et Orwell, déjà, s'inquiétait de la tendance des "progressistes" à dédaigner "la comon decency", laissant entendre qu'il ne fallait y toucher qu'avec des pincettes. Or, à l'heure actuelle, c'est désormais au "noyau dur" de cette "comon decency" que s'attaque la gauche.
D'autre part, pour revenir au droit à l'enfant que revendiquent certains homosexuels au bras long et que l'on est prê à leur accorder sous prétexte de je ne sais quelles "avancées", j'y vois un mépris souverain pour les enfants : on sait que faute d'être en mesure de le faire pour toutes sortes de raisons évidentes, ceux-ci ne protesteront jamais contre le sort qui leur a été imposé et on profite honteusement de ce silence souvent pathétique qui est le propre de l'enfance et des jeunes adolescents, dans l'espoir d'un minable bénéfice politique. Comment, entre autres exemples, la fille d'un un couple de lesbiennes, progéniture du même sexe que ses deux mères, acquérrait-elle l'expérience intime et sans doute fondamentale de l'altérité si chère pourtant à nos progressistes en l'absence d'un père, ce premier, pour elle, de tous les "Autres" ?
Cassandre, vous mettez le doigt sur une problématique fondamentale, celle de... l'altérité, dont on nous rebat les oreilles sur tous les fronts mais duquel le mariage homosexuel doit opérer le glorieux et paradoxal gommage. C'est très vrai. Au-delà des opérations de marketing politique, pour lesquelles les militants de ces campagnes pour le droit au mariage des homosexuels se révèlent de fabuleux démarcheurs, de très bons vendeurs, il reste que si l'altérité peut être jugée, comme vous le faites, comme je le fais souvent aussi, supérieure à son contraire, il est contraire à ... la morale (!) de faire payer à une infime minorité les frais de cette rigueur hiérarchique. Il faut autoriser les homosexuels qui se plaisent, se satisfont, ou s'insatisfont de la mêmeté conjugale mais la préfèrent cependant, car elle les rend qui heureux, qui moins malheureux ou plus humain, ou plus fonctionnels dans l'existence, à la superbe altérité sexuelle, celle de l'homme qui ne connaît pas la femme mais la veut et qui est réciproquement celle de la femme qui ne connaît rien à l'homme qu'elle projette de faire sien, il faut autoriser cette faible minorité, dis-je, à vivre sa vie sans lui jeter sur les épaules le cadavre d'une civilisation. Il faut impérativement mettre fin à ce débat qui pollue la vie politique en France pour rien. Il ne s'agit pas d'un débat de civilisation. Nous ne devrions pas nous y attarder davantage que, par exemple, à la question du nombre des points du permis de conduire.

La tolérance ne doit pas être l'apanage des Amis du Désastre. Nous sommes aussi des tolérants, n'est-ce pas Cassandre ? Cela devrait suffire à clore cette lamentable affaire.

Permettez-moi ce codicille cependant: j'y vois un mépris souverain pour les enfants : on sait que faute d'être en mesure de le faire pour toutes sortes de raisons évidentes, ceux-ci ne protesteront jamais contre le sort qui leur a été imposé et on profite honteusement de ce silence souvent pathétique qui est le propre de l'enfance et des jeunes adolescents,

Les enfants des familles "papa+maman" protestent-ils si souvent contre le sort qui leur est imposé ? Le jeune enfant de la famille Delay d'Outreau, Chérif Delay, a-t-il beaucoup protesté contre les viols collectifs et à répétition dont il a été victime, et qu'il commence à peine, devenu majeur, à révéler aux médias ? Et les enfants Lavier dont les parents furent impliqués dans ce scandale et qu'on a dû leur retirer pour des faits de violence ? Se sont-ils rendus aux juges comme des grands
?
« Les enfants des familles "papa+maman" protestent-ils si souvent contre le sort qui leur est imposé ? »

Il me semblait qu'une grosse part de la littérature occidentale des deux derniers siècles était consacrée à cette protestation.
Les enfants des familles "papa+maman" protestent-ils si souvent contre le sort qui leur est imposé ? Le jeune enfant de la famille Delay d'Outreau, Chérif Delay, a-t-il beaucoup protesté contre les viols collectifs et à répétition dont il a été victime, et qu'il commence à peine, devenu majeur, à révéler aux médias ? Et les enfants Lavier dont les parents furent impliqués dans ce scandale et qu'on a dû leur retirer pour des faits de violence ? Se sont-ils rendus aux juges comme des grands ?

Il m'étonne beaucoup que le superbe Marche se fourvoie dans des erreurs argumentatives d'un tel calibre...
Utilisateur anonyme
31 janvier 2013, 13:18   Re : Communiqué n° 1521 : Sur une coïncidence frappante
Non, non, non, Marche. J’en ai assez de vous répondre sur cette question (dont vous dites qu’elle ne mérite même pas notre attention, ce qui est un comble)...
Voici un penseur peu connu en France : Pierre Legendre.

" Très célèbre à l'étranger, ce penseur original scrute les dérives de notre civilisation à la lumière de ses fondements. Son œuvre est à la frontière de la philosophie, du droit, de l'histoire, de l'anthropologie, mais aussi du cinéma.
Sa parole est rare.
Et pourtant son nom est considéré à l'étranger comme un des plus grands de la pensée française contemporaine. En France, il est peu connu du grand public, même s'il est beaucoup pillé. Sait-on, par exemple, qu'on lui doit cette notion de « noblesse d'État » que Bourdieu s'est empressé d'emprunter sans jamais le citer ? Ses livres portent des titres énigmatiques : L'Amour du censeur (1974), Jouir du pouvoir (1976), Trésor historique de l'État (1992), Nomenclator (2006). Pierre Legendre ne cherche pas le succès public. Cet homme discret fuit plutôt les journalistes, car ses thèses ne sont pas toujours bien comprises.
Rappelant la fonction anthropologique du droit, il raille les dérives de la « décomposition » de 68, qui confond le monde du fantasme, où tout est possible, et celui de la réalité, marquée par les limites, où un homme n'est pas une femme, où un père ne peut être la mère, etc., comme le voudraient certains défenseurs de la postmodernité. Ce grand penseur a fréquenté des intellectuels aussi différents que Raymond Aron, Jacques Lacan, Bertrand de Jouvenel, Jacques Berque, Hampaté Bâ, des cinéastes comme Chris Marker, Elia Kazan, Frederick Wiseman."


" - Comment ne pas penser à la façon dont Ernst Kantorowicz a fait du souverain l'énonciateur de la loi, le corps du pouvoir. Est-ce dans la même perspective que vous montrez que le corps ne se réduit pas au biologique, que, chez l'homme, la vie de la représentation prime sur la vie animale et qu'il n'y a pas de corps sans fantasme du corps ?

- J'ai correspondu avec Kantorowicz. J'ai fait traduire ses articles aux Presses universitaires de France. L'anthropologie travaille à la fois l'image, le corps et le mot. Comme lui, je pense que la modernité commence au XIIe siècle avec le Moyen Age classique, quand le christianisme latin s'est approprié le legs historique du droit romain en sommeil depuis plus de 500 ans.
Ce fut le début de l'Etat moderne, qui bat aujourd'hui en retraite sous les coups de l'affirmation de l'individu. Et les Etats contemporains se lavent les mains quant au noyau dur de la raison qui est la différence des sexes, l'enjeu œdipien. Ils renvoient aux divers réseaux féodalisés d'aujourd'hui l'aptitude à imposer législation et jurisprudence.
Pensez aux initiatives prises par les homosexuels. Le petit épisode du pacs est révélateur de ce que l'Etat se dessaisit de ses fonctions de garant de la raison. Freud avait montré l'omniprésence du désir homosexuel comme effet de la bisexualité psychique. Un exemple de transposition culturelle : le rituel monastique qui chante Jésus en l'appelant "notre Mère". La position homosexuelle, qui comporte une part de transgression, est omniprésente.
L'Occident a su conquérir la non-ségrégation, et la liberté a été chèrement conquise, mais de là à instituer l'homosexualité avec un statut familial, c'est mettre le principe démocratique au service du fantasme. C'est fatal, dans la mesure où le droit, fondé sur le principe généalogique, laisse la place à une logique hédoniste héritière du nazisme.
En effet, Hitler, en s'emparant du pouvoir, du lieu totémique, des emblèmes, de la logique du garant, a produit des assassins innocents. Après Primo Levi et Robert Antelme, je dirai qu'il n'y a aucune différence entre le SS et moi, si ce n'est que pour le SS le fantasme est roi. Le fantasme, comme le rêve qui n'appartient à personne d'autre qu'au sujet (personne ne peut rêver à la place d'un autre), ne demande qu'à déborder.
La logique hitlérienne a installé la logique hédoniste, qui refuse la dimension sacrificielle de la vie. Aujourd'hui, chacun peut se fabriquer sa raison dès lors que le fantasme prime et que le droit n'est plus qu'une machine à enregistrer des pratiques sociales."

[www.denistouret.net]
Cher Francis, je pensais précisément, moi aussi, à l'affaire d' Outreau qui ne fait que confirmer ce que j'ai dit s'agissant des souffrances ou, à plus forte raison, des frustrations endurées sans se plaindre par les enfants ou les jeunes adolescents ( mais pas spécialement à Chérif Belkacem dont le témoignage semble pour beaucoup très sujet à caution. )
Dire pacifiquement son désaccord sur un projet de loi ne me semble pas contraire à la tolérance. Rassurez-vous je n'irai pas poser de bombes dans les mairies où se célébreront les mariages gay et si le parrain, homosexuel, de ma petite -fille était tenté par ce mariage, je lui conserverais toute mon amitié.
Mais puisque le mariage pour tous vous tient tant à coeur, je ne voudrais pas vous fâcher pour si peu. Promis, je n'en parlerai plus.
Je crois que la question de ce mariage-là est maintenant dépassée, et que débat se porte sur le duo PMA-GPA (on se croirait chez les gauchistes de 1970).
Je ne trouve pas de raison de promouvoir cela, sauf ébranler notre société (sans doute vermoulue et moisie).
Vivement que "tout" soit accordé, le droit au mariage gay, à fumer du cannabis dans la cour du bahut, un statut des professeurs revalorisé, etc. (Au vrai, tout sauf le vote des étrangers et le maintien, en l'état, du statut des intermittents du spectacle). Comme ça, on ne verra plus deux hommes ou deux femmes s'embrasser longuement sur la bouche devant des caméras comblées (vos désirs ne nous regardent pas), et qui croient encore, en faisant cela, poser un acte puissamment politique. Comme ça, nous n'entendrons plus les "pour" et les "contre" s'affronter pour la millionième fois, sur fond d'expertises interchangeables, sur le bien ou le mal fondé d'une légalisation de la consommation d'herbe. Et comme ça, on pourra, pour un moment peut-être, déduire au moins une date du calendrier annuel des tragi-comiques manifestations revendicatrices.
Citation
Pierre Jean Comolli
Vivement que "tout" soit accordé, le droit au mariage gay, à fumer du cannabis dans la cour du bahut, un statut des professeurs revalorisé, etc. (Au vrai, tout sauf le vote des étrangers et le maintien, en l'état, du statut des intermittents du spectacle). Comme ça, on ne verra plus deux hommes ou deux femmes s'embrasser longuement sur la bouche devant des caméras comblées (vos désirs ne nous regardent pas), et qui croient encore, en faisant cela, poser un acte puissamment politique. Comme ça, nous n'entendrons plus les "pour" et les "contre" s'affronter pour la millionième fois, sur fond d'expertises interchangeables, sur le bien ou le mal fondé d'une légalisation de la consommation d'herbe. Et comme ça, on pourra, pour un moment peut-être, déduire au moins une date du calendrier annuel des tragi-comiques manifestations revendicatrices.

Comme un fait exprès, sur France 5, une fonctionnaire battant le pavé vient à l'instant de gratifier les téléspectateurs de cette perle: "On est dans une gestion de l'humain qui oublie l'humain."
« ...mais de là à instituer l'homosexualité avec un statut familial, c'est mettre le principe démocratique au service du fantasme. C'est fatal, dans la mesure où le droit, fondé sur le principe généalogique, laisse la place à une logique hédoniste héritière du nazisme. »

Imaginez une longue procession de manifestants contre le "mariage gay" défilant solennellement en tenue rayée étoilée de rose !
le droit, fondé sur le principe généalogique,

Je suppose que, traitant de ce fondement, l'auteur fait référence au "leg historique du droit romain", qu'il mentionne en tant que tel -- je pense que la modernité commence au XIIe siècle avec le Moyen Age classique, quand le christianisme latin s'est approprié le legs historique du droit romain en sommeil depuis plus de 500 ans. Ce fut le début de l'Etat moderne, qui bat aujourd'hui en retraite sous les coups de l'affirmation de l'individu.

Deux remarques, avec petit a et petit b, à la Rémi Pellet:

a. Paul de Tarse, qui n'était pas un penseur chrétien du XIIe siècle, tenait à faire connaître sa civitas romana; certes cela avait lieu déjà sous l'Empire et il se peut que le "principe généalogique" battait de l'aile dès cette époque, mais tout de même; il serait tout aussi pertinent d'affirmer que c'est l'Empire qui a élargi la citoyenneté et qui se faisant a fondé la désappartenance généalogique et partant, l'Etat moderne

b. La thèse selon laquelle les nazis, l'hitlérisme, portèrent à leur paroxysme l'individualisme féodal et hédoniste et, ce faisant, affaiblirent l'Etat et ses fondements, que Hitler, en s'emparant des instruments totémiques du pouvoir et des ressorts du fantasme, a oeuvré dans le sens de "l'affirmation de l'individu" contre l'Etat a de quoi plonger dans des abîmes de perplexité.

Tout ce qu'affirme cet auteur, dans cet entretien, est vraisemblable bien que fortement capillo-tracté, et tout le contraire de ce qu'il affirme, en reprenant les éléments textuels de son argumentation, est au moins tout aussi vraisemblable. Il s'agit donc non d'un texte scientifique mais d'un texte littéraire lequel, même reçu en tant que tel, n'offre qu'un intérêt tout relatif. C'est une pensée, ou un style d'écrit, "qui fleure bon ses années 70", c'est à dire, un rien attardé.
J'encourage ceux qui sont contre la loi du mariage gay à signer cette pétition destinée au Conseil Economique et Social.
Cette loi va induire un changement de civilisation car forcément la PMA et la GPA seront légalisées dans quelques années à cause de la sacro-sainte égalité.
Il paraît donc légitime de demander l'avis au peuple français pour un tel changement.
Voici le lien pour imprimer le texte de la pétition.

[www.lamanifpourtous.fr]
Ils n'ont pas pu s'empêcher d'accoler ce foutu "adjectif" citoyenne à leur pétition...
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